Anastasie ou la censure du cinéma au Québec

Yves Lever est un historien du cinéma réputé et il est aussi critique du cinéma. Son plus récent ouvrage, Anastasie ou la censure du cinéma au Québec, analyse la riche histoire de la censure cinématographique au Québec entre 1896 et 2007.
anastasieIl s’attarde à la censure telle qu’exercée par l’état et par l’Église catholique. L’état a instauré des lois pour contrôler qui allait au cinéma et qu’est-ce qui allait être présenté. Des censeurs étaient rémunérées pour évaluer les films et la publicité qui les entouraient. Jusqu’aux années 60, on n’hésitait pas à retrancher des scènes qui allaient à contre-courant des moeurs de l’époque. Ainsi, violence, adultère, divorce, suicide, érotisme, et ainsi de suite n’étaient peu ou pas tolérés par les censeurs.

Cette censure s’est établie et développée avec la bénédiction de l’Église, pour qui le cinéma était la matérialisation de bien des péchés. L’église a tenté d’orienter les fidèles à l’aide de publications, de sermons… et ça n’a pas toujours été un succès. Les gens ont continué d’aller au cinéma, jusqu’à ce que les clubs vidéos apparaissent mais ça, c’est une autre histoire…

Les Québécois ont dû attendre des années pour voir des chefs-d’oeuvre dans leur intégralité. Par exemple, les Enfants du Paradis, sortie en 1945, n’a été totalement approuvé qu’en 1967. Notons aussi que la majorité des films de Gérard Philipe, qui sont classés  »général » aujourd’hui ont subis les foudres de la censure lors de leur sortie au Québec… Ce ne sont que quelques exemples de films censurés. Vous allez vous régaler en lisant quels films étaient censurés et pourquoi. Notre seuil de tolérance a bien évolué depuis des années…

Pour en savoir plus:
Éditions Septentrion
Site internet d’Yves Lever
Extrait d’une série de Télé-Québec sur le cinéma québécois. Entrevue avec Yves Lever

Billets reliés:

Anastasie ou la censure du cinéma au Québec. Yves Lever, Septentrion, 2008, 328 pages.