Lors d’une récente escapade, j’ai eu l’occasion de visiter le village de Saint-Claude, en Estrie. La paroisse de St-Claude, 1107 habitants, a été fondée en 1912 et est sise dans une région agricole. Un beau coin de pays. Ce qui m’a frappé, par contre, c’est de voir son église. Des blocs de pierre sont tombés; elle est entourée par une clôture qui en bloque l’accès. Un projet de revitalisation était dans l’air, mais il est tombé à l’eau. Ceci m’incite à me poser la question suivante: Que fait-on d’une église qui n’aura plus de vocation religieuse?
Pourquoi ferme-ton une église?
Les fermetures d’églises sont de plus en plus fréquentes et ce, pour plusieurs raisons. La pratique religieuses (particulièrement catholique) est en baisse au Québec. 25% des Québécois âgés de plus de 15 ans allaient une fois par mois à l’église entre 1999 et 2001 selon Statistiques Canada . Entre 1989 et 1993, c’était 37% de la population. Aussi, les revenus des églises baissent, alors que les coûts d’entretiens augmentent. Rénover est souvent coûteux. Et pour ce qui est des prêtres, il y a très peu de relève. D’ailleurs, certains prêtres doivent s’occuper de plusieurs paroisses.
Lorsqu’une fabrique doit fermer une église, trois options s’offrent à elle: la détruire si elle est dans un piètre état, la reconvertir ou bien laisser le bâtiment se dégrader. J’aimerais examiner quelques cas où la reconversion a été l’option retenue.
Des exemples de reconversions
A Magog, l’église Saint-Marie-Marguerite, fermée en 2007, va être convertie en bibliothèque dont l’ouverture est prévue pour 2010.
A Sherbrooke, rue King Ouest, le restaurant l’Olive bleue a été construite à même une église.
L’Église Christ-Roy de Sherbrooke est devenu un centre d’escalade.
Toujours à Sherbrooke, l’Église Notre-Dame-du-Rosaire a été transformée en salle de spectacles (Le Vieux clocher de Sherbrooke). Le Vieux clocher laissera place prochainement à un local de pratique pour les étudiants en musique de l’Université de Sherbrooke.
A Rimouski, une église du 19e siècle est devenue le Musée régional de Rimouski.
L’église Saint-Jean-Bosco, à Montebello, va devenir un théâtre .
Dans le quartier Saint-Roch, à Québec, l’église Saint-Jean-de-la-Croix a été transformée en condos.
Les exemples de reconversions sont multiples. Mais peut-on faire n’importe quoi avec une église? Bien sûr que non, mais malheureusement, dans certains cas, les circonstances font que des églises peuvent devenir des garages, des bars… L’argent est souvent un problème, ainsi que le manque d’implication de la population et des gouvernements. Pour moi, il est important que l’architecture de l’église ne soit pas trahie par la nouvelle vocation de l’édifice. Aussi, j’aime bien les projets qui profitent à la communauté. L’église devrait continuer à être un lieu de rassemblement.
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Je suis tout à fait d’accord avec vous, j’estime que plutôt que de tomber en désuétude, le patrimoine religieux peut être reconverti mais il faut en respecter l’essence, l’âme…. En France, nous avons reconverti des églises en salle de mariage, de concert, etc, ça fait bizarre et ça dénature complètement l’endroit…
En tout cas, merci pour tous ces renseignements sur le patrimoine religieux du Québec !
Au plaisir de vous lire !
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Merci pour votre commentaire, Malena! Pas facile de trouver un projet qui garde »l’esprit » d’une église, en effet. Comme je le mentionne brièvement dans mon billet, certains projets n’ont pas leur place comme transformer une église en bar ou en garage. Une église, c’est un lieu de quiétude et de recueillement. A mon avis, ce qui capture le mieux ce genre d’ambiance, c’est la bibliothèque ou le musée.
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