15. James McPherson LeMoine et l’histoire de la ville de Québec (1825-1912)

Photographie | McPherson Lemoine, copie réalisée en 1864 | I-10446.0.1

James McPherson Lemoine, copie réalisée en 1864 Anonyme

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Une avenue à Québec et une pointe à l’Ile aux Grues portent son nom. Qui était James McPherson Lemoine?

Né le 21 janvier 1825 à Québec, James McPherson Le Moine est le fils de Benjamin Le Moine et de Julia Ann McPherson. Suite au décès de sa mère, survenu en 1828, ses grands-parents McPherson prennent en charge son éducation. Ainsi, il va habiter à leur manoir de l’Île-aux-Grues, puis à Montmagny.

Vers 1838, il est étudiant au Séminaire de Québec. Il apprend ensuite le métier d’avocat auprès de Joseph-Noël Bossé. Il est admis au barreau en 1850 et pratique à Québec jusqu’en 1858. Le  5 juin 1856, il épouse dans cette même ville Harriet Mary Atkinson (ils auront deux filles).

Dès 1847, il est receveur des contributeurs indirectes. De 1869 à 1899, il est inspecteur.

En 1860, il emménage à la villa Spencer Grange, à Sillery, Québec, qui sera un lieu de rencontre de certains des plus intéressants éléments de la ville de Québec. François-Xavier Garneau, l’abbé Ferland, Philippe-Aubert de Gaspé, Octave Crémazie, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Faucher de Saint-Maurice, Henri-Raymond Casgrain, Francis Parkman, William Kirby, Louis Fréchette,  Pamphile Le May, Adolphe-Basile Routhier, Benjamin Sulte, Charles Fitzpatrick et  George-Étienne Cartier sont parmi les invités qui y brillent. (Réf. Nicole Dorion-Poussart p.169)

 »] Source BANQ De gauche à droite: George Moore Fairchild, Cyrille Tessier, John S. Budden, SIr James McPherson LeMoine, Jennie LeMoine, Queenie Fairchild, Alex. Ferguson et Robert J. Wickenden.

L’historien

Le Moine a écrit plusieurs monographies sur l’histoire de la ville de Québec et sa région. Comment voyait-il l’histoire?

Face à l’histoire, Le Moine ne peut se sentir ni vainqueur ni vaincu. Il est à la fois l’un et l’autre. En diminuant les Français ou les Anglais, il se serait diminué lui-même. C’est pourquoi il choisit d’adopter une attitude simplement humaine, puisque ceux qui participent aux événements du passé et du présent sont le plus souvent les victimes de décisions politiques prises par d’autres. Ainsi tente-t-il d’abolir la notion de culpabilité. De toute manière, les disputes idéologiques ne l’intéressent pas. À la façon des érudits, Le Moine préfère fonder sa démarche sur l’accumulation des faits. Plus ceux-ci seront nombreux, plus ils permettront, croit-il, d’élaborer une œuvre exhaustive.  (Réf. Roger Le Moine, DBC)

Méthode historique

Chercheur infatigable, Le Moine emprunte sa documentation aux archives publiques et privées. Il interroge les aînés. Il recourt aux bons offices d’historiens amis comme les abbés Louis-Édouard Bois* et Jean-Baptiste-Antoine Ferland*. De plus, à la façon des archéologues, des anthropologues et des ethnologues d’aujourd’hui, il mène des enquêtes sur le terrain. Cette diversité des sources devait déboucher sur une œuvre considérable et multiple. (Réf. Roger Le Moine, DBC)

Il publie aussi des récits de voyages et des textes sur l’ornithologie.

En 1901, l’Université Bishop’s de Lennoxville (Sherbrooke) lui décerne un doctorat honoris causa en droit et il été fait chevalier par la reine Victoria le 4 février 1897.

Il a été membre de l’Institut canadien et de la Literary and Historical Societyde Québec. Il a participé à la fondation de la Société royale du Canada. Il a été un ardent défenseur du patrimoine de la ville de Québec. (Réf. Nicole Dorion-Poussart p.182-184)

Il est décédé le 5 février 1912 à Sillery, Québec et est enterré au cimetière Mount Hermon.

Le Fonds d’archives Sir-James-McPherson-Le Moine (P108) se trouve à Université d’Ottawa

Oeuvres (environ 40 ouvrages en anglais ou en français)

Ornithologie du Canada: D’après la nomenclature de Baird 1861

Les pêcheries du Canada 1863

The tourists note-book for Quebec, Cacouna, Saguenay River and the … 1870

L’album du touriste: archéologie, histoire, littérature, sport … 1872

Château-Bigot 1874

Histoire des fortifications et des rues de Québec 1875

Quebec, past and present: a history of Quebec, 1608-1876 1876

The chronicles of the St. Lawrence 1880

The Scot in New France: an ethnological study. Inaugural address, … 1881

Picturesque Quebec: a sequel to Quebec past and present 1882

Monographies et esquisses 1885

Les heroines de la nouvelle-France. (Traduit de l’anglais.) 1888

Chasse et pêche au Canada 1887

Maple leaves: a budget of legendary, historical, critical, and sporting 1889

The explorations of Jonathan Oldbuck, F.G.S.Q., in eastern … 1889

The castle St. Louis, Quebec, 1759-1834 1896

Bibliographie

Louisa Blair. Les Anglos: la face cachée de Québec. Commission de la capitale nationale et Éditions Sylvain Harvey, 2005, 2 tomes.

Roger Le Moine [en ligne] LE MOINE, sir JAMES MacPHERSON, Dictionnaire biographique du Canada [Page consultée le 15 juin 2010] Adresse URL

Nicole Dorion-Poussart. Voyages aux sources d’un pays- Sillery, Québec. Editions GID, 2007, 351 pages. Adresse URL http://www.sillery-quebec.com/Ch6.pdf

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Ressource: Les bases de données en ligne de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ)

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