Petites histoires immorales [juin 1891]

Faisons une petit incursion dans l’immoralité, version 1891, grâce aux archives du journal La Patrie (Montréal).
La Patrie, 20 juin 1891

Marie-Louise Meunier, accusée d’avoir violé la foi conjugale (adultère), a avoué sa culpabilité devant la cour.
Sentence: trois mois aux travaux forcés.

La Patrie, 22 juin 1891

GRAVE INFRACTION AUX LOIS DE LA MORALE – UN PRISONNIER COMMET UNE ACTION CRIMINELLE DANS LES CELLULES – Un prisonnier du nom de Joseph Davis s’est rendu coupable, dans les cellules, d’un acte de la plus grossière indécence.
Ayant été trouvé hier soir en état d’ivresse près de la Place Chaboillez, il fut conduit au poste No 6 et enfermé dans une cellule occupée par deux autres prisonniers en attendant son procès.
Quelques heures plus tard lorsque le constable Riopel alla visiter les prisonniers, il aperçut Davis commettre un acte contre nature sur la personne d’un autre prisonnier qui était ivre-mort.
Les constables Champagne et Robert, qui ont été témoins de cette action criminelle sont venus ce matin faire leur déposition contre l’accusé qui dit ne pas se rappeler ce qu’il a fait.
Il est assez probable que Davis subira son procès devant la Cour Criminelle.

Il sera condamné à neuf mois de prison et 30 coups de fouets. (La Patrie, 30 juin 1891)

La Patrie, 25 juin 1891

GRAVE ACCUSATION – TROIS JEUNES GENS ENFREIGNENT GRAVEMENT LES LOIS DE LA MORALE – Wilfrid Augé, Omer Leblanc et John Bentley, sont trois jeunes garçons âgés respectivement de seize à dix-sept ans. Quoiqu’ils soient assez vieux pour oublier les tristes habitudes dans lesquelles ils ont grandi, ces trois jeunes flâneurs sont allés vers trois heures de l’après-midi se baigner dans le canal, à la vue des passants et n’ayant pour tout habit que l’eau dans laquelle ils se baignaient.
Plusieurs dames qui en ont été scandalisées sont allés avertir la police qui a opéré l’arrestation des jeunes coupables. Tous trois ont comparu ce matin devant la cour.
Le juge les a fortement reprimendés et leur a déclaré qu’ils auraient peut-être à subir la peine du fouet.
Les accusés sont renvoyés dans les cellules en attendant leur condamnation.

La Patrie, 27 juin 1891

BIGAMIE- UNE JEUNE FILLE DE SHERBROOKE ODIEUSEMENT DEÇUE – Le détective Cinq-Mars s’occupe, depuis quelques jours, d’une cause assez intéressante.
Il y a quelques années, un nommé Lejour, du Lac Mégantic, se mariait à une jeune fille de Sherbrooke. Dernièrement, cette jeune fille, qui est aujourd’hui mère de famille, apprit que Lejour était marié à une autre femme du Lac Mégantic qui était aussi mère de famille. Cette dernière est la femme légitime de Lejour.
M. Cinq-Mars partira ce soir pour Sherbrooke afin d’opérer l’arrestation du bigame, à la demande de la femme numéro deux.

La Patrie, 30 juin 1891

UNE IDYLLE DANS UN CHAMP DE FOIN – Dans une paroisse située au sud du fleuve, mais non loin de notre ville, un couple d’amoureux a été surpris à une heure indue, roucoulant une idylle dans le champ de foin d’un ancien député.
Ces choses-là se passaient il y a quelques jours, et aujourd’hui tout le monde sait l’histoire.
Dimanche, après la messe, l’ancien député a fait annoncer à la porte de l’église qu’il était défendu d’aller dans son champ après 9 heures.
Ce qu’on rigole depuis!

Billets reliés

La justice en 1817,1837 et 1857: quelques exemples de condamnations

L’émeute de la prison Saint-Vincent-de-Paul [Laval, 24 avril 1886]

En garde! Duels à Montréal [1819 et 1837]

Une histoire de bigamie [1869, St-Thomas de Pierreville]

2 réflexions au sujet de « Petites histoires immorales [juin 1891] »

  1. Surprenant comme on faisait de la vie privée des gens une affaire publique… surtout pour cette Marie-Louise Meunier…

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