Le Canadien, 5 février 1873
MARCHÉ À LA PORTE ST.JEAN
Nous apprenons qu’une députation des citoyens du faubourg St. Jean s’est rendue lundi matin auprès de l’honorable ministre des Travaux Publics pour lui demander de faire démolir la porte St. Jean et les mûrs circonvoisins afin de permettre la construction en cet endroit du marché de la Haute-Ville. L’hon. M.Langevin a répondu que des instructions spéciales ont été données à ce sujet aux ingénieurs des départements de la milice et des Travaux Publics et qu’il verrait avec plaisir la réalisation de leur idée.
Il est fort désirable que ce projet réussisse. De l’aveu de tous, la porte St. Jean est une véritable nuisance publique, dont on devrait se débarrasser au plus tôt, ainsi que des murailles qui entourent la Haute-Ville. Avec la pierre de la porte St. Jean et des fortifications qui l’environnent, on pourrait construire un marché qui ferait honneur à notre vieille cité. Et cette construction serait d’autant moins dispendieuse que la pierre ne coûterait rien, excepté les frais de démolition de la porte, car on sait que les autorités militaires [illisible] le gouvernement fédéral ont cédé volontiers cette porte à la corporation, qui l’a fait construire à ses frais et dépens pour servir aux fins militaires. Nous croyons aussi qu’on donnerait une partie de la pierre des murs en reconnaissance des $32,000 (?) que les autorités militaires ont fait inutilement dépenser à la corporation pour construire la porte St. Jean
D’ailleurs, quand il s’agit de faire une amélioration dont le besoin est aussi évident, il ne faut pas reculer devant les dépenses, puisqu’elles sont compensées par les avantages qu’en retire le public. Il est incontestable qu’on ne pourrait placer le marché de la ville dans un endroit plus avantageux que dans les environs de la porte St. Jean, endroit qui se trouve le plus central entre la Haute-Ville, le quartier Montcalm, le faubourg St. Jean et une partie considérable du faubourg St. Roch.
Nous espérons que le gouvernement consentira aussi à la démolition des murs jusqu’à la citadelle et que la corporation ne manquera pas de faire là un grand boulevard ou un jardin public.
Ce n’est qu’en 1897 que cette porte fut démolie. La porte actuelle date de 1939-1940.
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