La Patrie, 3 mai 1915
« L’EXAMEN D’UN PREMIER AUTOBUS
—
Le maire et des représentants de la ville sont les hôtes de la Cie Canadienne d’Autobus sur sa première voiture
__
Une belle voiture
En dépit du mauvais temps, samedi soir, vers huit heures trente, M. le maire Martin, MM. les commissairse Ainey et Duncan McDonald, les échevins Elie et Larvergne, y montaient, avec M. U. H. Dandurand, vice-président, et Gustave Renaud, secrétaire de la compagnie d’autobus et MM. Ducasse, McDuffy et Weaver, de New-York, les représentants des constructeurs et deux journalsites partaient pour une randonnée d’essai afin de soumettre le type des véhicules à l’approbation des autorités de la ville, tel que le stipule le contrat.
La voiture descendit la côte St-Lambert, remonta la rue St-Laurent jusqu’à la rue Ste-Catherine, puis tourna à l’est suivant Ste-Catherine jusqu’à l’avenue deLorimier, qu’elle remonta jusqu’à la rue Rachel.
Puis elle revint vers l’ouest jusqu’à l’avenue Papineau, qu’elle descendit jusqu’à la rue Logan, où elle s’arrêta devant la résidence de M. le maire Martin.
Après quelques instants d’arrêt à cet endroit, pendant lesquels M. le maire offrir la coupe de l’hospitalité à ses collègues, aux représentants de la compagnie et des constructeurs, ainsi qu’aux journalistes, le premier autobus de Montréal remonta par la rue Amherst jusqu’à la rue Sherbrooke qu’il suivit jusqu’au Club St-Denis, où se termina ce premier voyage.
La voiture est assez élégante, basse et compacte. Le bas est de couleur foncée, la partie supérieure de la carrosserie d’un jaune tirant sur le brun.
La porte d’entrée est au milieu; le plancher s’abaissant par un marche-pied au niveau du trottoir. La voiture en marche la porte est fermée et ne s’ouvre qu’à l’arrêt. A l’intérieur se trouve l’avant garni de sièges transversaux pouvant asseoir 10 voyageurs, l’arrière est rétréci par la cage de l’escalier qui conduit à l’impériale et donne deux banquettes longitudinaires, avec une troisième au fond, où huit ou dix voyageurs peuvent s’asseoir.
A gauche de la porte d’entrée, à l’intérieur, se trouve l’escalier par où l’on a accès à l’impériale où une autre série de sièges et de banquettes, rappelant la disposition de celles de l’intérieur, peut asseoir de 18 à 20 personnes.
Le pouvoir moteur se compose d’un moteur à gazoline de 40 chevaux qui actionne deux dynamos avec deux dernières commandant directement les essieux des trains de devant et d’arrière. Les changements de vitesse se font ainsi sans le secours de changements de commande graduellement et sans choc. L’arrêt se fait aussi par l’électricité, et peut être fait très vite même en forte pente.
L’éclairage intérieur et extérieur est à l’électricité et le chauffage se fait par l' »exhaust » du moteur.
Le maire s’est déclaré fort satisfait. Au club Saint-Denis, il y eut un arrêt et le groupe fut invité par le commissaire McDonald à célébrer le baptême du nouveau système. »
Pour en savoir plus sur l’histoire des transports à Montréal (XIXe et XXe siècles) , consultez le lien suivant Société de transport de Montréal.
Billets reliés
CE N’EST PAS TOUT LE MONDE QUI APPRÉCIE LE TRAMWAY (QUÉBEC, 2 OCTOBRE 1865)
UN CHAR ÉLECTRIQUE EN FEU [QUÉBEC, 1893]
AH, CES VÉLOCOCIPÈDES! [MONTRÉAL, JUILLET 1869]
PREMIÈRE REPRÉSENTATION AU OUIMETOSCOPE DE MONTRÉAL (1ER JANVIER 1906)