Deux siamoises sont nées [Saint-Benoît, 1878]

Des siamoises sont nées

Le 29 janvier 1878, le curé de la paroisse Saint-Benoît (auj. intégrée à Mirabel) a consigné dans les registres une naissance qui sort de l’ordinaire.

Voici ce qu’il a écrit:

‘Le vingt neuf janvier mil huit cents soixante et dix huit, nous prêtre soussigné avons baptisé deux enfants jumeaux (ou mieux, deux enfants qui n’ont qu’un seul corps et deux jambes; les deux têtes et les deux poitrines sont bien distinctes, très régulières, ne renferment aucune difformité nuisible. Les bras de chaque enfant sont naturels et se meuvent facilement. Les épaules sont aussi naturels et ne présentent aucune irrégualrité. Les poitrines de chaque enfant sont jointes [rayé: Jean Baptiste Drouin] ensemble par un corps ayant la forme d’un cylindre. La tête de chaque enfant se trouve à chaque extrémité de ce cylindre, en sorte que l’on croit voir deux enfants couchés en sens opposé. Au milieu du petit corps en forme de cylindre en joint ensemble les deux poitrines, parait une petite excroissance qui semble être l’abdomen des deux enfants. Là se trouve le conduit pour évacuer. Chaque coté de cette croissance ou abdomen sont placées les deux jambes qui sont perpendiculaires avec le corps; en sorte que les deux cuisses de chaque jambes forme avecla patroine de chaque enfant enfant un angle droit. On ne peut dire de quel sexe ils sont. D’après le rapport d’une sage-femme, l’on peut croire que l’un appartient au sexe féminin. L’on ne peut rien assurer touchant l’autre. Ils ont été baptisés sous les noms de Rose et de Marie. – Les deux enfants sont issus du légitime mariage de Lin Drouin, cultivateur, et d’Eleonore Sauvé. Le parrain de l’un et de l’autre a été Jean Baptiste Drouin, cultivateur, et la marraine, Getrude Latreille, qui avec le père n’ont pu signer.

M. Tassé ptre (Maxime Tassé)’

Des siamoises sont nées.

Exhibition

La Minerve, 18 mars 1878

La Minerve, 18 mars 1878

Âgées de quelques semaines, les jumelles sont présentées pendant quelques jours au public du St. Lawrence Hall à Montréal.

La Minerve, 30 mars 1878

« Les enfants jumeaux à deux têtes, exhibés rue Ste. Catherine depuis quelques jours, ont été transportés au St. Lawrence Hall, où ils pourront être vus dans les dix jours, à compter d’aujourd’hui 28 mars. Passé ce temps, ils seront transférés aux États-Unis.

Entrée: passage des Dames.

Admission 50 cts.

J.B. Sauvé et Cie, Gérants. »

La Minerve, 1er avril 1878

« Le phénomène. – Les enfants jumeaux exhibés maintenant par MM. Sauvé et Cie, à la salle d’entrée du St. Lawrence Hall, attirent beaucoup de monde. Ce curieux phénomène mérite sans aucun doute d’être vu. Le prix est de 25 centins au lieu de 50.  »

Aux États-Unis

Les jumelles sont ensuite exhibées à New York. Plusieurs articles sont publiés à leur sujet dans la presse états-unienne.

The Hartford herald., 29 mai, 1878

The Hartford herald, Kentucky, 29 mai, 1878

Extrait The New Bloomfield, Pa. times., July 02, 1878, Page 8, Image 8

Extrait The New Bloomfield, Pa. times., 2 juillet, 1878, Page 8.

The Democratic press., 11 juillet, 1878, Image 4

The Democratic press., 11 juillet, 1878, (pour lire l’article au complet, cliquez sur l’image)

Après quelques semaines, les jumelles sont emmenées à Philadelphie pour être examinées par le docteur William H. Pancoast du Jefferson College.

Burlington weekly free press., 8 Novembre, 1878, Image 3

Burlington weekly free press., 8 Novembre, 1878, Image 3

Le docteur conclut que les chances de survie des fillettes sont aussi bonnes que celles des enfants du même âge.

Malheureusement, les fillettes n’eurent pas la chance d’atteindre l’âge adulte comme les frères Eng et Chang Bunker. Elles sont décédées le 28 juillet 1879. L’inhumation eut lieu le 17 mars 1880 (Nos Origines).

Billets reliés

Le retour du général Tom Pouce [Québec et Montréal, 1863]

Dans un hôtel de Montréal, on peut voir… [1864]

Naissance des jumelles Dionne [28 mai 1934]
Une « soucoupe volante » aurait survolé Montréal [1947]

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