Portes ouvertes au Musée

Plusieurs vidéos se sont ajoutés ces dernières semaines à la chaîne Youtube des Musées de la civilisation de Québec .

D’abord, 23 épisodes de la série ‘Portes ouvertes au Musée’ ont été mis en ligne. Voici comment la série est présentée: « La série d’émissions Portes ouvertes… au Musée de la civilisation est une occasion unique de plonger au cœur des neuf voûtes du Centre national d’études des collections (CNEC) pour découvrir les trésors qui y sont précieusement conservés. « . Découvrez la collection des Musées de cire de Montréal et de Québec, la collection ethnologique du Séminaire de Québec et bien d’autres trésors de notre patrimoine.

Ensuite, la série Chantiers des archives s’est enrichie de trois vidéos: Contrôle du climat, Mise en réserve et Le traitement des œuvres sur papier (voir vidéo ci-dessous).

Bon visionnement!

 

Appel à tous – Enquête sur la mémoire seigneuriale au Québec

Voici un court billet aujourd’hui pour mentionner que le département d’histoire de l’Université de Sherbrooke mène un projet de recherche sur la mémoire seigneuriale au Québec. Plus de détails dans le document qui suit.

La page Facebook Persistances seigneuriales au Québec permet de suivre l’évolution du projet.

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Billets reliés

Description de la seigneurie de Rivière-du-loup en 1815

Les rentes seigneuriales payées une dernière fois [1940]

Le meurtre d’Achille Taché, seigneur de Kamouraska (31 janvier 1839)

Malcolm Fraser, de soldat écossais à seigneur canadien 1733-1815

Nouvelles capsules série Sauvons notre héritage (Musées de la civilisation de Québec)

Deux nouvelles capsules de la série Sauvons notre héritage ont été mises en ligne sur le site de la Fabrique culturelle (Télé-Québec). La première capsule s’intitule Chantier des archives : aménagement des réserves temporaires et la deuxième Chantier de numérisation : préserver et diffuser les collections. Ces capsules nous permettent d’entrer dans les coulisses des Musées de la Civilisation à Québec, dont le Musée de l’Amérique francophone et le Musée de la civilisation font partie. Bon visionnement!

Chantier des archives : aménagement des réserves temporaires

Chantier des archives : aménagement des réserves temporaires

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Chantier de numérisation : préserver et diffuser les collections

Chantier de numérisation : préserver et diffuser les collections

Billets reliés
Vidéos sur l’histoire et le patrimoine du Québec sur Youtube

Capsule Site patrimonial de Trois-Rivières

Capsule Restauration du livre d’écrou de la prison Pied-du-Courant de Montréal

Patriotes et Devenir historien-ne

Plaidoyer pour les bibliothèques paroissiales [Ayer’s Cliff, 1901]

Le Progrès de l’Est, 9 avril 1901

Ayer’s Flat [Note: auj. Ayer’s Cliff]
-Les citoyens du village de Ayer’s Flat viennent de jeter les bases d’une bibliothèque publique avec une centaine de volumes. C’est un humble commencement mais digne d’un bel éloge. Quand les autres municipalités en feront-elles autant? Toutes les paroisses devraient avoir leur bibliothèque publique avec quelques centaines de volumes sur les arts, les sciences usuelles, l’agriculture, l’histoire, la géographie, etc, l’histoire et la géographie, de notre pays devant y tenir la première place ainsi que les bons écrits de tout genre des hommes de lettres canadiens. L’établissement de petites bibliothèques paroissiales serait aisé si l’on voulait s’en donner la peine et montrer un peu de bonne volonté.

Les choses ont bien changées pour les petites paroisses. Par exemple, le réseau BIBLIO du Québec regroupe maintenant 780 bibliothèques desservant plus de 333 000 abonnés, pour le plus grand plaisir des amateurs de lecture.

Billets reliés
Une visite de la bibliothèque municipale de Montréal en 1943

Un criminel américain capturé en Estrie [19 août 1913]

Parti sans laisser d’adresse [Coaticook, juillet 1891]

Inauguration de la bibliothèque Saint-Sulpice de Montréal [1915]

Enseignant recherché [Baie-du-Febvre, 1832]

Quelles compétences devaient avoir les maîtres d’école en 1832? Une annonce publiée dans le journal Le Canadien du 21 janvier 1832 en donne un aperçu.

« On a besoin immédiatement dans la Paroisse de St. Antoine de la Baie du Fèbvre d’un MAITRE D’ÉCOLE qui puisse enseigner la Lecture, l’Écriture, les premiers principes de l’Arithmétique et la Grammaire Française; celui qui pourrait enseigner l’Anglais serait préféré. On exige qu’il ait de bonnes moeurs, qu’il soit catholique, et qu’il ait de bonnes recommendations. S’adresser au Syndic Soussigné.

FOURNIER Ptre. »

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Une visite de l’inspecteur d’écoles [Maskinongé, 1896]

La gratuité scolaire [1909]

Faciliter l’éducation au Bas-Canada [1821]

Le salaire des enseignants en 1900

Une visite de l’inspecteur d’écoles [Maskinongé, 1896]

Extrait du Rapport du surintendant de l’instruction publique de la province de Québec pour l’année 1895-96. p. 7 et 8.

« M.E. Béland.

Maskinongé, 28 juillet 1896.

Monsieur le Surintendant,
J’ai l’honneur de vous soumettre mon premier rapport sur l’état des écoles de mon district d’inspection, pour l’année terminée au premier juillet courant.

J’ai visité deux fois toutes les écoles sous mon contrôle, à l’exception de neuf que je n’ai pu visiter qu’une fois.

Tout étant nouveau pour moi, je n’ai que peu de chose à dire sur les changements et les progrès qui ont pu s’opérer dans les écoles depuis le dernier rapport de mon prédécesseur.

J’ai eu tout spécialement pour objet en faisant mes visites de constater s’il existait des défectuosités dans l’administration des écoles de mon district. Je suis convaincu que le besoin le plus pressant est l’amélioration des salles de classe et du matériel servant à l’enseignement.

Rien de plus triste que ces salles basses, mal éclairées et malsaines, dans lesquelles une partie de la jeunesse de nos campagnes est condamnée à passer plusieurs années, et où les enfants sont entassés les uns sur les autres. A peine l’école est-elle commencée que l’air y est vicié, et le maître et les élèves y sont en souffrance.

A propos des emplacements d’écoles, je dirai que, dans bien des endroits, ils sont si petits qu’on pourrait dire qu’il n’y en a pas.

Pendant que les rares municipalités ont pourvu leurs écoles du matériel prescrit par la loi et les règlements du Conseil de l’Instruction publique, d’autres n’en ont qu’une partie, et le plus grand nombre est en défaut sous ce rapport. Je m’en suis occupé d’une manière toute spéciale, et j’ose espérer qu’il y aura amélioration à ma prochaine visite.

Je tâche d’introduire dans toutes les écoles le système des bons points. Tant de bons points par semaine pour assistance régulière, pour application, sagesse, bonne conduite, etc., etc., et je promets qu’à chaque visite je donnerai des récompenses à ceux qui en auront gagné le plus. Je conseille de remplacer les punitions ordinaires par des amendes en points, punition toujours bien sensible pour un élève qui a du coeur.

J’ai à déplorer un trop grand nombre d’écoles confiées à des institutrices incompétentes. Dans ces écoles, les titulaires passent leur temps à faire réciter des leçons par coeur. Elles font apprendre la grammaire aux élèves les plus âgés, sans jamais leur donner un mot d’explication; la géographie s’enseigne aussi sans carte, et gare à l’élève qui manquerait un mot! Pour l’histoire et les autres matières, elles suivent la même méthode; les enfants deviennent des machines à apprendre, mais non des hommes habitués à réfléchir.

Cet état de choses vient principalement de la triste habitude que beaucoup de commissaires pratiquent en engageant leurs institutrices au rabais, au détriment d’institutrices de mérite qui se voient obligées de s’engager à vil prix ou de rester sans emploi.

En maintes occasions, j’ai constaté que MM. les commissaires oublient que la loi leur impose l’obligation de visiter les écoles régulièrement, et, plusieurs municipalités ne tiennent pas compte des règlements qui fixent le commencement des vacances au 15 juillet. Plusieurs écoles ont été fermées dès la fin de juin; c’est pourquoi je n’ai visité qu’une fois les écoles de Shawenegan et de St-Mathieu.

Bien qu’il y ait plusieurs municipalités pauvres dans mon district d’inspection, permettez-moi, Monsieur le Surintendant, de vous recommander d’une manière spéciale la municipalité de St-Mathieu dans le comté de St-Maurice. Les contribuables de cette paroisse sont pleins de bonne volonté, mais ils sont tellement pauvres qu’il leur est impossible de maintenir leurs écoles si le gouvernement ne leur accorde pas une aide supplémentaire un peu plus considérable.

Avant de terminer, permettez-moi de vous dire que je dois beaucoup de reconnaissance à un grand nombre de curés pour la bienveillance qu’ils m’ont témoignée en voulant bien m’accompagner à quelques-unes de leurs écoles, et en appuyant les recommandations que je croyais bon de faire.

J’annexe à ce rapport la classification des municipalités scolaires, par ordre de mérite, conformément au paragraphe 14 de l’article 13 des règlements scolaires:

Rapport

Extrait du Rapport du surintendant de l’instruction publique pour l’année 1895-96, p.8.

Veuillez agréer, Monsieur le Surintendant, l’expression la plus entière de mon dévouement.

J’ai l’honneur d’être, etc.,
EVARISTE BÉLAND, Insp. d’écoles.

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En 1913-1914, que voulait-on que les jeunes Canadiens-français lisent?

Des commissaires scolaires incompétents? [St-Gervais, 1845]

Boisson sous la tribune de l’institutrice [Mont-Albert, 1936]

Le salaire des enseignants en 1900

Pose de la pierre angulaire de l’université Laval [Québec, 1854]

Photographie | Université Laval, Québec, QC, 1908 | VIEW-4335

Université Laval, Québec, QC, 1908

Le Journal de Québec, 20 septembre 1854.
« Jeudi matin aura lieu la pose de la pierre angulaire de l’Université-Laval. A neuf heures ont chantera une messe pontificale à Notre-Dame de Québec, et immédiatement après l’on procédera à la pose de la pierre; puis s’ouvrira la première session spéciale de l’Université.

Est-il besoin d’inviter les citoyens de Québec à prendre part à cette imposante cérémonie, et à montrer par leur présence combien ils apprécient les efforts des prêtres qui ont déjà instruit tant de générations; combien ils comprennent la grandeur de l’oeuvre nouvelle, de ses espérances et ses brillantes destinées? Les évêques de la province ecclésiastique sont ici pour prendre part à cette grande inauguration.

Le temps n’est pas éloigné où la réputation de cette Université attirera de tous les pays de nombreux élèves qui proclameront sa gloire et son utilité. Rien dans ce but, ne sera épargné pour la faire grande et forte.

Une tente immense a été dressée dans la cour du Séminaire pour recevoir le concours des citoyens, et plus ce concourt [sic] sera grand plus le spectacle sera imposant et plus il dira qu’on a compris l’oeuvre et qu’on l’apprécie. C’est cette appréciation, c’est l’opinion qui fera sa force au début.

Le Journal de Québec, 21 septembre 1854.

Début des cours de droit à l'Université Laval. Le Journal de Québec, 21 septembre 1854.

Début des cours de droit à l’Université Laval. Le Journal de Québec, 21 septembre 1854.

UNIVERSITÉ LAVAL

L’inauguration de cette Université a eu lieu aujourd’hui. La cérémonie a cmomencé par une grand-messe célébrée par Sa Grâce, Mgr. l’Archevêque de Québec, en présence de la plupart de NN. SS. les évêques de la province ecclésiastique de Québec, d’un nombreux clergé, et d’une foule de laïques de toute condition, de tout âge et de tout sexe, désireux de contribuer par leur présence à la solennité d’une fête nouvelle dans les annales du Bas-Canada. Après la messe, le clergé suivi des professeurs des facultés de droit et de médecine et des étudiants de ces facultés, tous en costume académique, s’est rendu sur le lieu où se construit la bâtisse de l’Université, dont la première pierre a été posée par Mgr. l’Archevêque. Après cette cérémonie, la procession s’est rendue dans la vaste cour du Séminaire élégamment préparée et ornée, et Son Excellence le gouverneur-général, étant arrivée, des diplômes de docteurs en droit et en médecine, et de bacheliers es-art ont été conférés par l’Université et distribués par Lord Elgin.
[…]

Divers discours ont été prononcés en cette mémorable circonstance, par Son Excellence lord Elgin, par Sa Grâce Mgr l’Archevêque de Québec, par monsieur le Recteur de l’Université et par l’hon. A. N.Morin, doyen de la faculté de Droit.

Le temps ne nous permettant pas de donner un description plus détaillée de cette magnifique et imposante cérémonie, non plus que les discours prononcés en cette occasion, nous le ferons dans notre prochain numéro.  »

Pour en savoir plus sur l’histoire de l’Université Laval, cliquez ici.

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PARADE DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL ET ENTERREMENT DU BÉRET [1930]

INCENDIE À L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL [22 NOVEMBRE 1919]

INVENTAIRE DES RESSOURCES ETHNOLOGIQUES DU PATRIMOINE IMMATÉRIEL (IREPI) DE L’UNIVERSITÉ LAVAL

FACILITER L’ÉDUCATION AU BAS-CANADA [1821]

Une visite de la bibliothèque municipale de Montréal en 1943

La bibliothèque municipale de Montréal était située au 1210 rue Sherbrooke (auj. édifice Gaston-Miron).

La Patrie, 18 avril 1943

LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE MONTRÉAL

(textes et photos par Eugène Stucker)

[…]
Les Montréalais ont dans leur ville un monde en miniature. Pour y avoir accès, il n’est pas besoin de se déplacer outre mesure; tous peuvent l’atteindre. Il est étalé dans un bel édifice dont les portes s’ouvrent devant tous. C’est gratis pour tous et tous sont reçus avec le sourire. Si l’on y exigeait quelque chose, ce serait sans doute la promesse d’en sortir plus éclairé, plus fort, plus armé pour la vie.

[…]
L’ère des bibliothèques

Vers le milieu du siècle dernier, on constata un progrès général dans tous les domaines à Montréal. Un réveil intellectuel marcha de pair avec l’essor des affaires. On assista alors à la naissance de la première bibliothèque semi-publique, la « bibliothèque paroissiales », connue surtout comme le « cabinet de lecture paroissial ». Cette première bibliothèque pour le grand public fut créée par les MM. de Saint-Sulpice. Elle subsista jusqu’au temps où la « paroisse » se décentralisa. C’est là que l’on vit les mêmes MM. de Saint-Sulpice faire à la population de Montréal, le don de la superbe bibliothèque Saint-Sulpice, don royal qui fut si vite… oublié.

Deux étapes
[…]
Notre Société nationale ne fut pas étrangère à la création de notre institution municipale dont nous sommes si fiers aujourd’hui. C’est en effet la Société Saint-Jean-Baptiste qui offrir l’hospitalité à notre première bibliothèque municipale, en 1902. Pour lui trouver un local plus à la porte du grand nombre, on la transporta à l’Ecole technique, rue Sherbrooke. Enfin elle fut installée définitivement dans ses quartiers permanents actuels; l’inauguration en fut faite le 13 mai 1917 par le maréchal Joffre.

La bibliothèque municipale

Sur tout le parcours de cette belle artère aristocratique qu’est la rue Sherbrooke, il est peu d’édifices qui aient aussi grand style que la bibliothèque de Montréal. La métropole en est justement fière. Sa construction a été confiée à un Canadien français, M. Eugène Payette. Notre excellent compatriote n’était d’ailleurs pas à son premier essai, puisqu’il avait bâti déjà la bibliothèque St-Sulpice. Est-il besoin de dire que l’une et l’autre sont de nos plus belles oeuvres d’arts?

Dans son ensemble, la bibliothèque municipale est de style Renaissance italienne, Les colonnes du péristyle de la façade sont de style corinthien. Ces colonnes sont des monolithes (Composées d’une seule pierre). Elles sont en granit de Stanstead. La colonnade est couronnée d’une balustrade très classique. Cette façade est une évocation des plus belles visions des pays où fleurit la plus pure architecture.

Le hall d’entrée

Une double porte donne accès au grand hall d’entrée. Il occupe toute la profondeur de l’édifice, aussi bien que la hauteur de deux étages. Le revêtement du parquet, des murs et du plafond, ainsi que des colonnes et la frise de la galerie du second étage sont en marbre canadien de Missisquoi.

Au fond du hall se dresse le comptoir massif où le personnel chargé de la distribution reçoit les abonnés de la grande institution. Sur présentation des renseignements trouvés dans les catalogues, chacun est servi avec affabilité et compétence. Sur les murs du hall sont disposés les casiers du catalogue. Au centre de la place se trouve une table massive sur laquelle les clients peuvent poser les tiroirs du catalogue pour faciliter leurs recherches; ils sont censés pourtant de remettre ces tiroirs à leur place.

Au comptoir. La Patrie, 18 avril 1943.

Au comptoir. La Patrie, 18 avril 1943.

Grands noms et armoiries

Le plus grand nombre des clients de l’institution sont tellement pressés de plonger les yeux dans leurs livres qu’ils ne s’attardent pas à les lever vers ce que nous appellerions volontiers « le ciel » de la bibliothèque. il en vaut la peine pourtant puisque par lui-même il constitue un livre très éloquent.

Le plafond du hall est sectionné en vingt et un compartiments. Le fond des caissons est constitué par un vitrail représentant des armoiries. Ces armoires sont de trois sortes. Sept d’entre elles représentent les provinces françaises d’où sont venus les premiers colons canadiens: Normandie, Isle-de-France, Poitou, Aunis, Saintonge, Champagne et Bretagne. Sept représentent des personnages historiques: Champlain, Maisonneuve, Mgr de Laval, Frontenac, Marguerite Bourgeoys, Montcalm et Wolfe. Enfin une dernière série représente les sept premières provinces canadiennes: Québec, Ontario, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Ecosse, Ile-du-Prince Edouard, Colombie-Britannique et Manitoba. Ce plafond de vitraux historiques tamise une lumière discrète mais très bonne dans le grand hall. La seule lumière additionnelle qui y entre vient d’une vaste fenêtre près du comptoir.

Les colonnes de marbre qui, de la galerie du second étage, montent au plafond, portent une frise riche d’enseignement. On peut y lire les plus grands noms dans les domaines de la philosophie et des lettres: Homère, Platon, Cicéron, Dante, Shakespeare, Pascal, Molière, Milton, Corneille, Racine, Bossuet, Montesquieu, Goethe, Chateaubriand, Michelet, Macaulay, Victor Hugo, Garneau, Crémazie et Fréchette.

Salles diverses
Les goûts et les besoins de lecture ne sont pas uniformes chez les habitués de la bibliothèque. On a prévu la chose et pour répondre à tous les besoins, on a ouvert quatre salles pour autant de genres de lectures. Au premier étage, il y a, à droite en entrant, la salle des périodiques. On y trouve les journaux et les revues des deux langues, aussi bien de la ville et de la province que des autres provinces et des pays éloignés.Les revues et les journaux reçus ici sont au nombre de quelque quinze cents.

Dans la salle de consultation on peut avoir accès aux meilleurs encyclopédies et dictionnaires français, américains, canadiens, anglais, etc.

Au second étage, on trouve tout d’abord la salle des documents publics. On peut y voir les publications officielles des gouvernements canadiens et même du gouvernement américain: débats, statuts, gazettes, rapports, etc.

Enfin il y a la salle Gagnon, appelée aussi collection Gagnon. On y trouve tous les livres canadiens. C’est l’endroit idéal pour trouver les faits de notre histoire nationale, tout aussi bien que nos incunables, nos livres anciens, des manuscrits précieux, des cartes, des généalogies et des vieux journaux.

Croira-t-on que cette collection Gagnon compte 12,500 pièces? Cela nous amène à dire que dans toute la bibliothèque il y a près de 100,000 volumes.

Salles des enfants

Les joies de la lecture. La Patrie, 18 avril 1943.

Les joies de la lecture. La Patrie, 18 avril 1943.

Depuis un an une innovation très heureuses a été opérée à la bibliothèque municipale. On y a ouvert une salle spéciale pour les enfants. Ceux-ci doivent être âgés d’au moins sept ans et de pas plus de quinze. Ces jeunes doivent se procurer une carte qui leur coûte la minime somme de cinq sous tous les ans s’ils veulent emprunter des livres chez eux. Ils n’ont rien à verser pour lire dans la salle.

C’est une excellente idée d’inviter les jeunes à venir rencontrer ici leurs amis, les livres. Comme il est vrai qu’on finit par ressembler à ceux que l’on fréquente, il est facile de croire que ce centre est des plus favorables aux enfants, car on a pris soin de ne leur faire rencontrer ici que de bons s »amis ». Puis, venant ici d’abord pour y trouver des lectures joyeuses, ils arriveront par y venir pour des lectures formatrices. Les parents seraient des mieux inspirés de diriger leurs enfants vers ce foyer.

Les bibliothèques sont une nécessité

Est-il possible que les bibliothèques aient des ennemis? Les meilleures causes en ont. On prétend qu’un enseignement livresque n’est pas complet. Nous admettons qu’un enseignement « exclusivement » livresque ne peut être complet, mais nous affirmons également qu’une formation qui veut se passer des livres sera laborieuse et longue.

Que dirait-on d’un homme qui irait visiter une caverne sans se munir de puissants projecteurs? Que penserait-on d’un Canadien qui partirait pour un voyage en Europe, sans déterminer au préalable sur des cartes, les itinéraires à suivre, les lieux à visiter, les hôtels où arrêter, les villégiatures à fréquenter, etc?

Tout voyage, toute exploration, toute étude expérimentale dans un domaine quelconque sera plus rapide, plus profitable et plus agréable après une suffisante préparation dans les livres. Dans les bibliothèques on trouve des renseignements sur tous les domaines. Ces renseignements sont pratiquement indispensables à qui veut apprendre rapidement. Qu’on multiplie ces centres de formation personnelle dans notre province; qu’on porte nos jeunes à en profiter, et on verra bientôt que le niveau intellectuel des nôtres y gagnera, tout comme leur niveau économique. « 

Pour en savoir plus: Wikipédia (Édifice Gaston-Miron).

Une visite du musée de la Province (futur MNBAQ) [Québec, 1933]

Le Musée national des Beaux-arts du Québec est situé dans le parc des Champs-de-Bataille à Québec.  Transportons-nous en 1933 alors que le musée de la Province – c’était son nom initial- s’apprête à ouvrir ses portes.

L’Action catholique, 2 juillet 1933

NOTRE MUSÉE COMPTE PARMI LES PLUS BEAUX AU CANADA
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NOMBREUSES COLLECTIONS DE TRÈS GRANDE VALEUR – C’EST UN MUSÉE ESSENTIELLEMENT PROVINCIAL – LES ARCHIVES SONT CONSERVÉES AU PREMIER PLANCHER – L’HISTOIRE NATURELLE AU DEUXIÈME ÉTAGE
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PEINTURES ET PORTRAITS
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Comme nous l’annoncions hier en primeur, le personnel du Musée Provincial sera prêt à recevoir les visiteurs à partir de lundi prochain.

Une visite faite hier après-midi sous la direction de M. Pierre Georges Roy qui en est le conservateur, nous a convaincu que notre Musée est l’un des plus beaux du Canada au point de vue de la qualité et de la quantité des objets qu’on y conservera.

C’est un Musée essentiellement provincial. Ce caractère est frappant dès l’entrée dans l’édifice. Un grenadier du Royal Roussilon [sic] en costume authentique nous accueille. Puis ce sont les drapeaux de La Sarre, de Berry, du Languedoc, de Guyenne, de Béarn et de la Reine qui étalent leurs ccouleurs [sic] variées.

L’édifice comprend trois étages. Au premier, ce sont les archives dont plusieurs sont excessivement rares et précieuses. Ainsi l’originale de la Capitulation de Québec, des collections de journaux et revues, enfin ces vieux textes qui sont les plus belles reliques d’un passé glorieux.

Sur ce même plancher, on peut admirer, rangées dans un ordre parfait, des collections de portraits, des armoiries nombreuses, etc.

Au deuxième plancher, c’est l’histoire naturelle. Il y a deux grandes salles. L’une a été baptisée Michel Sarrazin et contient des spécimen [sic] de la plupart des animaux de la Province. Notons la présence d’un gigantesque ours blanc, d’une famille d’orignal, un carcajou étranglant un chevreuil. Le musée possède une collection complète d’animaux conservés selon le procédé de Beetz.

La Salle Provancher est destinée aux insectes et aux oiseaux. On y peut admirer plus de 3,000 oiseaux dont 1,643 de la Province de Québec et 30,000 insectes. Parmi les oiseaux, on trouve trois turteso Vilà une espèce maintenant rare. La conjuration de Monseigneur Baillargeon a détruit cette espèce qui, un jour ravageait toutes les récoltes. La collection d’insectes est complète; c’est celle de M. l’abbé Provancher.

Le troisième plancher est consacré aux peintures et portraits. On y trouve des oeuvres de Hamel, Huot, Walker, Gagnon, Campentier. Des petits salons portent les noms de Huot, Suzor Côté et autres. Les peintures ne sont pas encore en place parce que l’on en attend d’autres. On en compte déjà plus de 300.

La bibliothèque compte plus de 14,000 volumes canadiens. C’est assurément la plus complète que l’on puisse trouver dans notre province.

Voilà un aperçu très sommaire de ce que l’on peut voir au Musée Provincial. L’espace nous manque aujourd’hui pour donner le détail des observations faites; nous y reviendrons.

Rappelons en terminant que le Musée est entre bonnes mains. M. Pierre Georges Roy en est le conservateur; M.Paul Rainville est son adjoint.

Le soi [sic] des archives a été confié à M. l’abbé Ivanhoe Caron qui est assisté de M. Antoine Roy. M. Paul Rainville et M. Henri Paquet s’occupent plus spécialement du Musée.

Les visiteurs et les chercheurs auront accès au Musée à partir de lundi prochain. De une heure à 6 tous les jours, ils seront reçus par un personnel renseigné et courtois.

Depuis 1933, beaucoup de choses ont changées au Musée de la province de Québec, dont le nom. Les collections de sciences naturelles et les archives ont migré vers un nouveau domicile, mais surtout, le musée a été agrandit suite à l’ajout du pavillon central et du pavillon Pierre Lassonde.

Pour en savoir plus sur l’histoire du Musée national des Beaux-arts de Québec, cliquez sur ce lien.
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La Prison des Plaines d’Abraham

11. Luc Lacourcière: recueillir et transmettre le patrimoine populaire

Gérard Morisset – la préservation et la diffusion du patrimoine

Le musée Eden [Montréal, 1891]

Le musée Eden [Montréal, 1891]

Musée Eden est le titre d’une série historique policière diffusée il y a quelques années sur les ondes de Radio-Canada. Mais saviez-vous que le musée Eden a réellement existé à Montréal? Les articles qui suivent nous permettent d’assister aux débuts bien sages de ce musée hors du commun, sorte de musée Grévin du crime. Le musée Eden a fermé ses portes en 1940.

La Minerve, 17 mars 1891

NOUVEAU MUSÉE

Nous nous faisons un plaisir d’annoncer à nos lecteurs l’ouverture d’un nouveau musée sur la rue Saint-Laurent, en face du petit marché. Les nouveautés les plus curieuses y sont exposées. Vraiment, on se croirait dans un monde de féeries. Les dames et demoiselles y sont admises.

Pour être un succès, un musée de l’Eden doit être très considérable; c’est pour rencontrer ce but que le gérant, M. W. B. Blackhall, a loué deux grandes bâtisses comprenant six immenses appartements, de sorte que l’espace ne fera pas défaut. La porte d’entrée est en verre colorié et en bois riche. Le rez-de-chaussée contient une galerie artistique magnifique, statue en cire de Sa Majesté la reine, en robe de cour, avec bijoux; Sa Sainteté le pape Léon XIII, portant ses vêtements pontificaux, et un grand nombre de curiosités et de reliques.

En montant un escalier facile, on arrive à la salle des curiosités; on y trouve des curiosités vivantes, caprices de la nature, merveilles scientifiques et optiques d’un caractère instructif et intéressant. La salle des statues contient plusieurs magnifiques figures de cire, ayant tellement l’apparence de la vie qu’elles paraissent vivre, de magnifiques vues stéréoscopiques, etc.

Il y a aussi la chambre des horreurs, où l’on voit les figures de Birschall, Benwell, Burke, l’exécution de Kemier, etc., etc.

Dans le petit théâtre, des représentations magnifiques et d’une nature chaste, sont données à chaque heure. Il y a aussi une charmante petite chambre de toilette pour les dames et une servante à leur disposition. Chaque employé porte un uniforme garni en dentelle dorée. Il y a une police spéciale afin de maintenir l’ordre le plus strict. On n’admettra que des personnes respectables. Les dames et les enfants peuvent donc visiter ce musée sans crainte.

On n’épargne aucune dépense pour faire réussir cette entreprise qui ne saurait manquer d’attirer des milliers de nos concitoyens et concitoyennes chaque semaine, car il y aura toujours quelque chose à voir. Entrée dix cents seulement. Comment on peut donner une telle représentation à ce prix est un mystère pour nous.

Malheureusement, suite aux problèmes financiers des propriétaires, le musée ferme pendant quelques temps. On procède à sa réouverture en 1894.

La Minerve, 9 juillet 1894

L’EDEN MUSÉE

L’Eden Musée, situé au No 206 rue Saint-Laurent, dans la bâtisse du Monument National, ouvrira ses portes aujourd’hui.

Publicité, musée Eden. La Minerve, 11 juillet 1894

Publicité, musée Eden. La Minerve, 11 juillet 1894

L’endroit est très central et les tramways y conduisent les gens de tous les points de la ville.

L’aménagement est fort coquet et toutes les mesures sont prises pour empêcher l’encombrement et les bousculades. L’Eden comprend deux départements: le musée des scènes historiques canadiennes et la salle des spectacles.

On promet une brillant série de représentations théâtrales et musicales.

On a pris le plus grand soin d’assurer une ventilation parfaite aux salles du musée.

La modicité du prix, 10 cents seulement, permettra à toutes les familles d’aller passer quelques heures délicieuses et agréables sans dépenser beaucoup d’argent.

La Minerve, 10 juillet 1894

L’EDEN MUSÉE

Voilà une nouvelle maison d’amusement qui promet d’être excessivement populaire.

L’ouverture du musée s’est faite avec beaucoup de succès, il y a eu foule dans l’après-midi et dans la soirée.

Le musée des scènes historiques canadiennes a été très fréquenté. Et une brillante série de représentations théâtrales a été inaugurée à la salle des spectacles.

Pour la saison d’été, c’est une heureuse idée que les promoteurs de la nouvelle entreprises ont eu de donner une récréation si attrayante, si peu dispendieuse.

Remarquons que l’Eden Musée est installée au Monument National, sur la rue Saint-Laurent. C’est un point central.

La modicité du prix, 10 cents seulement, permettra à toutes les familles d’aller passer quelques heures délicieuses et agréables.

Voici un exemple de ce que l’on pouvait voir au musée à l’époque de sa fermeture. Tout un contraste avec ses débuts!

Feature. Eden Musee BAnQ P48S1P05123.jpg
« Feature. Eden Musee BAnQ P48S1P05123 » par Conrad Poirier — Ce fichier a été numérisé et gracieusement téléversé dans Wikimedia Commons avec l’autorisation et la collaboration de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Wikimédia Canada dans le cadre du Projet Poirier.. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

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Dans un hôtel de Montréal, on peut voir… [1864]

Protégeons la morale! [Montréal, août 1906]

L’incendie du Palais de Cristal [Montréal, nuit du 29 au 30 juillet 1896]