La Saint-Jean-Baptiste à San Francisco, Californie, en 1865

Extrait du Journal de Québec, 28 juillet 1865

Un ami de notre feuille, M. Joseph Couture, a bien voulu nous envoyer le rapport suivant de la fête de la Saint-Jean-Baptiste célébrée, le 24 juin, par nos compatriotes à San Francisco. Nos remerciements bien sincères pour l’envoi de ce rapport que nous publions en entier, sans accepter, cependant, la responsabilité de tout ce qu’il contient. Nous dirons même que nous réprouvons certaines tendances annexionnistes dans quelques-uns des discours prononcés à cette occasion.

San Francisco, 1864. Library of congress, Charles B. Gifford, lithographe. https://www.loc.gov/pictures/item/93500718/


Banquet franco-canadien à San Francisco

La Saint-Jean-Baptiste

La fête nationale du Canada se célèbre chaque année le 24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste. Les Canadiens-Français de San Francisco se sont réunis pour la première fois, samedi dernier, dans un banquet, pour honorer et fêter la mémoire du patron du Canada. Le banquet eut lieu au restaurant de M. Branger, rue Kearny. Une soixantaine de convives étaient réunis autour des tables somptueusement services.

Des drapeaux français et américains décoraient la salle, ornées des armes du Bas-Canada.

Telegraph Hill depuis la rue Vallejo. La rue Kearny où a eu lieu le banquet est située près de là. Library of Congress, Lawrence and Houseworth éditeurs, 1866. https://www.loc.gov/pictures/item/2002721333/

Le président M. Pierre Larseneure, a ouvert le banquet avec le speech suivant:

« Messieurs et citoyens compatriotes, pour la première fois en Californie, nous allons célébrer la Saint Jean Baptiste, fête nationale des Canadiens. Citoyens, je suis des plus flatté qu’elle soit fêtée dans la métropole du Pacifique. Aussi, j’espère que tous les ans, à cette même époque, notre fête nationale aura lieu avec beaucoup plus d’éclat et avec un plus grand nombre de Canadiens; car il est à espérer que, sous peu de jours, nous organiserons une association mutuelle de secours des Canadiens de San Francisco. Par ce moyen, nous serons unis et nous serons portée de nous secourir les uns les autres. Je sais, par expérience, tout le bien qui a été fait par de telles associations. Aussi il ne tient qu’à nous de la faire prospérer. Ainsi, citoyens et compatriotes, puisque nous sommes réunis pour célébrer la Saint-Jean-Baptiste par un banquet, mettons-nous tous à l’oeuvre et faisons disparaître ces mets délicieux qui nous ont été si bien servis. »

Au dessert, des toasts sont portés au Canada, aux États-Unis, à la France, au président des États-Unis (Andrew Johnson), à la Californie, à la jeunesse canadienne, à la presse, aux compatriotes, aux pionniers de la Californie et à Louis-Joseph Papineau.

« Après les toasts sont venus les chants du pays, le Canadien exilé, – la chansons populaire si connue: Vive la Canadienne! Bref, le festin, qui avait commencé à la nuit, a duré jusqu’à deux heures et demie du matin, une vraie fête canadienne en tous points ».

Parions que l’on a bien mangé et que l’on a bien bu.

Bonne Saint-Jean-Baptiste à tous!

Joyeuse Saint-Jean-Baptiste!

Emerson, Paesiello. St. John Baptist float, IOOF, Old Home Day. 1904. Web. 24 Jun 2019. <https://ark.digitalcommonwealth.org/ark:/50959/4t64hj33d>.

Bonjour à tous! Cette photo a été prise à Spencer, Massachusetts, en 1904. Elle nous montre un char allégorique tiré par des chevaux lors d’un défilé. Nous apercevons le petit Saint-Jean-Baptiste, blond et frisé, accompagné d’un mouton comme le veut la tradition. Le char allégorique et les chevaux arborent plusieurs drapeaux (dont celui des États-Unis). Le char est surmonté d’un castor.

L’événement représenté n’est pourtant pas la Saint-Jean-Baptiste, mais plutôt la « Old Home Week« . D’abord implantée au New Hampshire en 1897, la Old Home Week (ou Old Home Days) est l’occasion pour les anciens résidents d’une municipalité d’y revenir pour quelques jours et de revoir les amis et la famille. Les nouveaux résidents et les visiteurs sont bien sûr les bienvenus.

Plusieurs activités sont organisées en lien avec la culture et l’histoire locale. L’événement permet de cultiver le sentiment d’appartenance à une municipalité, une région. Une belle opportunité de célébrer ses racines, comme la Saint-Jean-Baptiste!

Du côté des Franco-Américains…

Deux nouvelles à signaler. D’abord, un site web a été créé pour faire connaître le patrimoine franco-américain de Salem, Massachusetts. Vous y trouverez une section sur l’histoire de la ville et de la paroisse St-Joseph, la cuisine franco-américaine et le grand feu de 1914. Un lien vers les collections numériques de l’université d’état de Salem vous permettra d’explorer des archives liées aux Franco-américains. Vous pouvez aussi télécharger une visite autoguidée de Salem (format PDF).

https://frenchcanadiansalem.org/

Capture d’écran du site French-Canadian and Franco-American Heritage in Salem, Mass. https://frenchcanadiansalem.org/

Pour terminer, je veux signaler la baladodiffusion (podcast) French-Canadian Legacy podcast animé par Jesse Martineau.  » La baladodiffusion est présentée de la manière suivante: « Today, there are more than 2 million descendants of French-Canadian immigrants living in New England. These are Our Stories.  » (Aujourd’hui, il y a plus de 2 millions de descendants d’immigrants canadiens-français vivant en Nouvelle-Angleterre. Voici leurs histoires). Le premier épisode est un entretien avec Tim Beaulieu qui organise entre autres le Festival de la poutine du New Hampshire. Très intéressant.

Le premier couple européen à s’établir en permanence dans l’Ouest canadien

Ici Manitoba a préparé un très beau dossier multimédia sur Jean-Baptiste Lagimodière et Marie-Anne Gaboury, « le premier couple européen à s’établir en permanence dans l’Ouest canadien. » Il s’agit également des grands-parents de Louis Riel, chef des Métis et fondateur du Manitoba. 

Du Manitoba au Québec, l’équipe de Radio-Canada retrace, en compagnie d’un de leurs descendants, l’histoire pas banale de ce couple de pionniers.

C’est en ligne à l’adresse suivante: https://ici.radio-canada.ca/sujet/heros-dans-l-ouest-zero-dans-l-est


Rencontre de Marie-Anne Gaboury et Jean-Baptiste Lagimodière avec les Amérindiens en 1807. Gravure tirée de
La Premiere Canadienne du Nord-Ouest by L’Abbe G. Dugast (1883) — Glenbow Archive, Reference no. NA-3694-1 . Wikipédia

Mise en ligne de la collection Maine, Tombstone Inscriptions, Surname Index, 1620-2014

Family Search a mis en ligne la collection Maine, Tombstone Inscriptions, Surname Index, 1620-2014. Cet index vous permettra peut-être de trouver où a été inhumé un membre de votre famille. Chaque fiche, outre le nom de la personne inhumée, peut contenir des informations comme la date de naissance et de décès. Notez que l’accès à l’index est libre, mais pour voir les images, vous devez créer un compte Family Search (c’est gratuit). Adresse: https://www.familysearch.org/search/collection/2523434 


Fiche de Marie, la soeur de mon arrière-grand-père. »Maine, Tombstone Inscriptions, Surname Index, 1620-2014, » database, FamilySearch(https://familysearch.org/ark:/61903/1:1:Q5D3-VRT2 : 23 January 2019), Marie La Pointe Turmel, 9 Dec 1981; citing Death, Maine, United States, Maine State Library, Augusta; FHL microfilm 101235227.

Mise en valeur du patrimoine et de l’histoire des Franco-Américains du nord de l’état de New York

Le projet Je me souviens… I Remember vise à préserver et à diffuser le patrimoine franco-américain de l’état de New York. Plus de 200 items ont été numérisés et mis en ligne sur le site New York Heritage digital collection.

Collection Je me souviens – New York Heritage digital collection

Parmi les objets numérisés, il y a des photos de famille, des documents de naturalisation, un certification d’admission de la Société Saint-Jean-Baptiste, des histoires et des chansons en français, un médaillon de l’école St-Joseph, une carte postale de l’église St-Joseph de Cohoes, etc.

La collection Je me souviens – New York Heritage digital collection est hébergée à l’adresse suivante:

https://nyheritage.org/collections/je-me-souviensi-remember-presenting-and-preserving-heritage-upstate-new-yorks-franco

La professeure Janet Shideler du Siena College était l’invitée le 11 janvier dernier du Mountain Lake Journal (PBS) pour parler de ce projet. C’est à voir ici https://mountainlake.org/je-me-souviens-interview/ Merci à Patrick Lacroix d’avoir partagé ce lien sur twitter.

Quelques articles à lire (novembre 2018)

Le difficile retour du soldat Lapointe (Histoire engagée) http://histoireengagee.ca/le-difficile-retour-du-soldat-lapointe/

Compressions dans les services d’archives privées 
(publié dans Le Devoir, 20 novembre 2018) https://www.ledevoir.com/culture/541764/patrimoine-compressions-dans-les-services-d-archives-privees

Les malheurs d’un million d’immigrants canadiens-français (Le Devoir, 13 novembre 2018) https://t.co/QG4EBk9PDC

Resources: Monographs and Surveys of Franco-American History | blogue Query the Past

Maintenant ligne sur le site de l’ONF: Pauline Julien, intime et politique et La part du diable un « portrait impressionniste des années 1970 en images, en chansons et en musique ».

Bonne lecture et bon visionnement!

Entrevue avec le professeur Jean Lamarre sur l’exode des Canadiens français en Nouvelle-Angleterre

Lundi, l’émission Aujourd’hui l’histoire a reçu le professeur Jean Lamarre (Collège militaire royal du Canada) pour parler de l’exode des Canadiens français en Nouvelle-Angleterre entre 1840 et 1930. Vous pouvez écouter l’émission en cliquant sur le lien suivant. https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/90730/exode-canadiens-francais-etats-unis-19e-siecle-jean-lamarre

Jean Lamarre a publié entre autres Les Canadiens français du Michigan. Leur contribution dans le développement de la vallée de la Saginaw et de la péninsule de Keweenaw. 1840-1914 (Septentrion, 2000) et Les Canadiens français et la guerre de sécession 1861-1865. Une autre dimension de leur migration aux États-Unis (Boréal, 2006).

Pour terminer ce billet, deux articles de la presse états-unienne à signaler. Premièrement, l’Union Leader du New Hampshire nous informe que le gouvernement du Québec versera 7500$ sur une période de trois ans au Franco-American Center de Manchester, New Hampshire. Une excellente nouvelle. Aussi, le Telegram de Worcester souligne que l’Histoire des Franco-américains de Southbridge Massachusetts de Félix Gatineau, publié en 1919, a fait l’objet récemment d’une traduction en anglais. L’édition originale a été numérisée et est disponible sur Archive.org.

P.S. Autre bonne nouvelle, la Louisiane a été acceptée en tant que membre observateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Ernest Laliberté et Justine Lessard

Voici quelques notes sur Justine Lessard, mon arrière-grande-tante et son époux, Ernest Laliberté et leurs enfants.

Justine Lessard, la soeur de mon arrière-grand-mère Élise, s’est mariée à Sainte-Justine, Québec, le 12 juillet 1915. L’époux, Ernest Laliberté, a vécu plusieurs années aux États-Unis. Ses parents, Magloire Laliberté et Alphonsine Normand, tous deux natifs du Québec, se sont mariés à Laconia, New Hampshire, le 7 juillet 1884.

Magloire et Alphonsine Laliberté sont revenus au Québec peu après leur mariage et au moins deux enfants, Marie Louise et Elodie, sont nées à Lac-Etchemin (près de Sainte-Justine). Après quelques années à Lac-Etchemin, où plusieurs membres de la famille Laliberté habitaient, Magloire et Alphonsine reprirent le chemin de la Nouvelle-Angleterre et ce sera à Haverhill, Massachusetts, qu’Ernest verra le jour en 1893.

En 1900, ils habitent toujours à Haverhill, Mass, où Magloire exerce la profession de maçon, mais en 1911, selon le recensement canadien, la famille est de retour à Lac-Etchemin.

Donc, en 1915, Ernest épouse Justine. C’est en Nouvelle-Angleterre qu’ils vont passer le restant de leur vie. Justine envoyait parfois à sa soeur des photos illustrant sa vie aux États-Unis.

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Ernest et Laliberté en visite chez un oncle d’Ernest à Laconia, New Hampshire. L’annotation à l’arrière de la photo précise que l’automobile est une Studebaker.

Ernest et Justine vont quitter le Québec, probablement peu après leurs mariage, pour s’établir à Biddeford, Maine, où ils élèveront leurs enfants: Mabel, Rita, Celia, Irène, Frédéric, Roland, Peter et Gérard. À la naissance de Frédéric, le plus vieux de la famille, Ernest est dit « weaver » et dans le recensement américain de 1930, il est dit « farmer ».

Voici quelques informations sur les enfants du couple.

  1. Mabel. Née en 1932 et décédée à Scarborough, ME, le 11 avril 2016. Mariée à Octave Boucher. A travaillé à la Saco Defense et à la Pepperel Mills. Avis de décès.
  2. Rita. Née vers 1926. Mariée à Raynald Morin
  3. Celia. Religieuse, Soeurs de la Présentation de Marie (Sisters of The Presentation of Mary) . Professeure.
  4. Irène (1930-2011). Mariée à Joseph Poisson puis à Larry Constantine. Propriétaire d’un restaurant. (avis de décès)
  5. Roland. Né vers 1929. Militaire. Époux d’Elia ou Ella Morasi. Décédé à San Diego, California, le 2 février 1953, happé par un véhicule alors qu’il changeait une roue sur le bord du chemin. (Source: San Diego Union, 14 décembre 1953).
  6. Peter (Pierre?)
  7. Gérard (Gerry). Né en 1924 et marié à Irène Soucy. Vétéran de la Deuxième Guerre mondiale. A travaillé dans une usine de fabrication de feuilles de métal. Décédé à Las Vegas, Nevada, le 3 janvier 2006. Avis de décès.
  8. Frédéric. Né en 1921 à Lewiston. Décédé dans la même ville le 11 avril 1932.

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Carte postale représentant la famille Laliberté envoyée à ma grand-mère en 1933.

Voici deux des filles de Justine. À droite, il s’agit probablement de Sr Celia Laliberté.

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Sr Celia Laliberté et un de ses soeurs. Années 50?

Ernest Laliberté est décédé à Saco, Maine, le 19 juin 1949 (noyade). Justine est décédée à Biddeford, le 10 août 1984. Ils sont inhumé à Biddeford Find a grave 

 

Série ‘French en Amérique’ / L’histoire des familles de Hearst

French en Amérique

Vous pouvez visionner sur le site de TFO l’excellente série ‘French en Amérique’ (2017). Une très belle exploration de la francophonie nord-américaine d’hier et d’aujourd’hui.

Première partie:  « Vincent Leclerc découvre l´importance des médias dans la communauté de Penetanguishene, avant de partir sur les traces Jack Kerouac, le célèbre auteur américain né de parents francophones. La place des francophiles et des immigrants dans le rayonnement de la langue française prend tout son sens à Winnipeg, puis Vincent découvre pourquoi on chante encore des chansons à répondre en français dans le Mid-ouest américain. »

https://www.tfo.org/fr/univers/french-en-amerique/101048428/1ere-partie

Seconde partie: « On se rend en Alabama, sur l´un des plus importants sites archéologiques reliés à l´histoire française aux États-Unis, en plus de visiter une école homogène francophone à Vancouver. Vincent Leclerc poursuit son périple au Yukon où la transmission de la langue est une affaire de femmes, ainsi qu´à Hearst, en Ontario, où l’entrepreneuriat met un frein à l’assimilation,. ».

https://www.tfo.org/fr/univers/french-en-amerique/101048429/2eme-partie

Les grandes familles de la région de Hearst
CINN FM 91,1 de Hearst a invité il y a quelques semaines Gérard Payeur pour présenter l’histoire de six familles de la région. Vous pouvez maintenant ré-écouter ces émissions sur le site web de CINN FM.

La famille Aubin

La famille Brochu

La famille Lehoux

La famille Morin

La famille Payeur

La famille Veilleux