Le bordel Dumas à Butte, Montana

J’avais prévu reprendre les publications sur ce blogue seulement en septembre, mais bon, difficile de résister à une bonne histoire.

Transportons-nous à Butte, Montana. En 1878, un natif de Saint-Hyacinthe, Joseph Nadeau, accompagné de son épouse Delia Rousseau et de leurs enfants, s’installent dans cette ville.

Joseph, un homme d’affaires, veut profiter du boom minier. Il a fait ses premières armes dans la vente de souliers à New York puis à Valley Falls, au Rhode Island.

A Butte, par question de chausser les habitants. En association avec son frère Arthur, Joseph se porte acquéreur de l’hôtel Windsor. Les frères Nadeau investissent aussi dans le domaine minier.

L’article consacré à Joseph Nadeau dans ‘A History of Montana‘ est élogieux. Il y est présenté comme étant un homme d’affaires prospère et un membre en vue de la communauté.  On souligne qu’il est un catholique dévot, membre de la Société Saint-Jean-Baptiste.

Joseph Nadeau. Extrait de 'A History of Montana", volume 2, par Helen Fizgerald Sanders, p. 431

Joseph Nadeau. Extrait de ‘A History of Montana », volume 2, par Helen Fiztgerald Sanders, p. 1081. 1913

Maintenant, quel est le lien entre Joseph Nadeau et le bordel Dumas?

L’édifice abritant le bordel Dumas a été construit par Joseph et Arthur Nadeau. De respectables propriétaires.

Cet édifice, situé au 45 E Mercury S à Butte, a été construit vers 1890, en plein Red light. Le bordel Dumas fut en activité jusqu’en 1982.  90 ans de loyaux services. L’édifice existe toujours.

Et comme tout édifice historique qui se respecte aux États-Unis, l’endroit abriterait un fantôme, celui  d’Elenore Knott, une tenancière de l’établissement.

Bibliographie

SANDERS, Helen Fitzgerald. History of Montana. Chicago et New York, The Lewis Publishing Company, 2 volumes.

GULLIFORD, Andrew. Preserving Western History. University of New Mexico Press, 2005, pages. 418 pages.

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Aventures extraordinaires d’une jeune fille de Rimouski en 1918

Le Progrès du Golfe, 31 mai 1918

VOLEUSE ET VAGABONDE
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ARRESTATION ET CONDAMNATION D’UN HOMMASSE
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CINQ ANS DE BAGNE

Une jeune fille du nom d’Eugénie Côté, originaire de Ste-Angèle de Mérici, après une vie d’aventures extraordinaires, a été condamnée le 18 mai par le Magistrat Fiset à cinq ans de pénitencier pour vol avec effraction et vagabondage.

Le mandat d’arrestation avait été signé par le magistrat sur la plainte de Frédéric-Joseph Astle, hôtelier de Petit Métis, accusant l’inculpée, sous le nom de Xavier Côté, d’avoir cambriolé la villa d’été de Madame John-Thomas Molson.

Cet « Xavier Côté » incarcéré dans la prison de Rimouski était vêtu d’habits masculins et avait toutes les apparences et les allures d’un homme véritable. Ce fut Madame Edouard Therriault, la matrone chargée de la garde des prisonnières, qui découvrit la supercherie et qui, confrontée en Cour avec l’accusé encore affublé de ses habits d’homme, l’identifia comme étant une ancienne prisonnière répondant au nom d’Eugénie Côté, qui purgea naguère une sentence de cinq mois dans la prison de Rimouski.

La Demoiselle s’avoua coupable et de cambriolage et de vagabondage; le magistrat la candamna [sic] sur-le-champ à cinq ans de bagne, et le pseudo-Xavier Côté fut réintégré dans la prison en attendant son départ pour le pénitencier.

Goûtant peu la discipline et la captivité de la géôle [sic], Eugénie Côté, qui n’avait pas encore dépouillé… le vieil homme – son costume féminin n’étant pas encore confectionné – réussit samedi à esquiver ses gardiens et à s’évader de la prison. Elle vécut deux jours en liberté provisoire, courant sa chance et s’efforçant tantôt de s’enfuir et tantôt de se cacher pour se soustraire aux poursuites.

Mais son signalement aviat [sic] été donné un peu partout.

Elle fut appréhendée dans la journée du 27 à St-Simon par deux MM. Gauvin, de cette paroisse, qui réussirent à la crocheter après une course épuisante et accidentée.

MM. Gauvin, prévinrent immédiatement le shérif D’Anjou et M. Ed. Therriault, de leur importante capture. M. Therriault se rendit immédiatement à St-Simon où il reprit possession de sa pupille, et malgré ses vociférations et ses résistances, la ramena au bercail peu apprécié qu’elle avait quitté si brusquement deux jours auparavant.

Eugénie Côté a depuis lors endossé, bien à contrecoeur, le vêtement féminin, qu’on lui a fait confectionner sur commande et qu’elle s’est, dans les premiers temps, sans doute pour se distraire, amusée à mettre en lambeaux.

« Venus » – c’est le petit nom de guerre sous lequel on désigne à Rimouski cette hommasse – est donc une récidiviste, puisqu’elle fut déjà condamné en 1916 à la prison, où elle est entrée le 14 novembre et d’où elle est sortie le 22 avril. Dans l’été suivant, (l’été dernier), elle fut envoyée au « Bon Pasteur », mais elle en désertait bientôt pour reprendre sa vie vagabonde et aventurière. C’est alors qu’elle se costuma en homme et qu’elle s’engagea aux chantiers et à la « drave » où elle travailla comme un homme et avec les hommes au service de la « Chaleurs Bay Mills », jusqu’au jour où l’envie lui prit de vagabonder et de cambrioler, ce qui lui vaut aujourd’hui cinq ans de travaux forcés au pénitencier.

Serait-ce cette jeune fille (recensement du Canada, 1911)?

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La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, en images

Le grand incendie de Rimouski, 6 mai 1950

Les secrets d’une chambre d’hôtel [Québec, 1883]

C’est l’histoire d’un homme et d’une femme qui se retrouvent dans un hôtel. On est en 1883, la nuit est bien avancée et leur rencontre ne se passe pas comme prévu….

D’abord, dans le Canadien 29 août 1883 paru cet entrefilet énigmatique.

AFFAIRE MYSTÉRIEUSE

Dans la nuit de lundi à mardi, il est arrivé dans un hôtel de la Basse-Ville une affaire assez mystérieuse, mais dont nous pourrions cependant donner la plupart des détails si l’on ne nous avait prié de n’en rien dire, attendu que les deux héros, garçon et fille, appartiennent à des familles fort honorables d’une paroisse voisine.

Le lendemain, le Canadien donne plus de détails.

UNE SALE AFFAIRE

(De l’Evénement d’hier.)

Dans la nuit de lundi à mardi, il est arrivé à l’ancien hôtel Blanchard, tenu aujourd’hui par le capt. Pelletier, une affaire assez singulière et dont nous aurions pu donner hier comme à présent tous les détails. Mais un membre du clergé est venu nous prier de n’en rien dire, et nous nous sommes tu.

Le Chronicle ayant donné ce matin certains détails, malgré qu’on nous ait promis qu’il n’en serai pas question dans les journaux, nous ne voyons pas pourquoi nous ne donnerions pas les nôtres qui sont complets, en omettant toutefois les noms.

Voici les faits:

Lundi soir, à 11 30 heures, un citoyen de St-Thomas qui est actuellement en ville avec son fils, descendait de voiture à la porte de l’hôtel susdit avec une jeune institutrice de l’Islet. M. Pelletier entendit alors qu’il était question d’une chambre à deux lits, et il demanda au nouveau venu si c’était sa femme.

sur sa réponse négative, l’hôte dit qu’il allait leur donner deux chambres, ce qui fut accepté.

En conséquence, la jeune fille que nous appellerons Mlle L…, fut conduite dans la chambre voisine de celle de M. Pelletier, et M. D… reçut en partage une chambre à l’étage au dessus. Il était sobre.

Sur une remarque qui lui fut faite en arrivant, M. D…. dit qu’ils étaient arrivés par le chemin de fer du Nord et qu’ils avaient été retenus par des amis de la campagne. Il paraît au contraire que le cocher les avait pris au bateau passeur de Lévis à l’instant même.

M. Pelletier s’éveilla plusieurs fois dans la nuit et n’entendit aucun bruit insolite, mais à 4.30 heures du matin, il fut éveillé par un bruit de voix et des piétinements provenant de la chambre de Mlle L. Il se leva immédiatement et en arrivant près de la porte de cette chambre, il entendit une voix féminine qui disait: « Retirez-vous donc. ».

Il essaya d’ouvrir la porte, mais elle était barrée à l’intérieur.

Mlle. L. vint elle-même ouvrir, et s’écria en apercevant l’hôte qu’elle souffrait beaucoup du choléra. Mais il n’y avait pas dans la chambre trace de celui-ci.

En apercevant D. qui était couché sur le lit et dont les hardes étaient à terre, M. Pelletier lui demanda pourquoi il avait pénétré dans cette chambre, et il le somma en même temps de déguerpir. L’autre refusa; il était ivre et on trouva plus tard dans la chambre un flacon encore à moitié d’eau-de-vie. M. Pelletier ayant insisté, Mlle L. le supplia de ne pas molester son compagnon, en ajoutant que c’était elle qui l’avait fait venir parce qu’il se sentait mal. Lui dit au contraire qu’il était venu la trouver pour la protéger, parce qu’elle avait peur!

Mlle. L. exhalait une forte odeur d’opium ou autre narcotique opiacé. Elle demande alors un verre d’eau-de-vie. M. Pelletier força M. D. à sortir et à se retirer, et il descendit chercher l’eau-de-vie demandée. Sur ces entrefaites, Mme. Pelletier s’était levée et assistait à cette scène. Pendant l’absence de l’hôte, la jeune fille sortit de sa chambre et se mit à courir comme une insensée dans les passages. Lorsqu’il revint, elle trempa ses lèvres dans la liqueur et posa le verre sur un meuble de sa chambre, dans laquelle Mme Pelletier l’enferma.

Un instant plus tard, on l’apercevait sur une galerie en arrière de la maison. Elle s’y était rendue en passant d’une fenêtre dans une échelle et en sautant sur la galerie, M. Pelletier lui cria de revenir bien vite se vêtir pour s’en aller; mais au lieu de l’écouter, elle descendit par l’échelle dans la cour où on la perdit de vue.

On ne la revit plus à l’hôtel, et M. Pelletier nous dit qu’il est probable qu’elle est entrée dans la cuisine d’où elle est passée dans la salle d’attente. De là, elle est sans doute montée sur l’appui d’une fenêtre, est passé à travers un guichet de 12 pouces sur 15 et a sauté sur le trottoir. C’est probablement en roulant sur le sol qu’elle s’est blessée à la lèvre inférieure et à la hanche.

Un peu plus tard, le sergent de police Lesage l’arrêtait non loin de l’hôtel, et sur les indications qu’elle lui fournit, il la conduisit chez des parents qu’elle a à St Roch. Elle ne portait en dessus de sa jaquette qu’une espèce de corsage ou de mantelet. Mlle L. est âgée de 19 ou 20 ans.

Revevons [sic] à M. D. qui errait pendant tout ce que nous venons de raconter dans les passages, à la recherche de ses vêtements qu’on a été obligé de lui livrer. La clé de sa chambre et son chandelier, ainsi que tous ses effets, comme nous l’avons déjà dit, étaient dans la chambre de Mlle. L. Son lit à lui était intact.

Enfin, arrimé tant bien que mal, et après avoir pris les chaussures d’un autre pensionnaire, au lieu des siennes, il s’est élancé dans la rue, à la recherche de sa compagne.

M. D. est employé dans le commerce et l’industrie des bois.

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Petites histoires immorales [juin 1891]

Vieilles filles modernes [1928]

La Gazette du Nord, 28 décembre 1928

VIEILLES FILLES MODERNES

Autrefois, la femme qui ne se mariait pas était un type essentiellement incompris.

Le sexe masculin saluait d’un sourire ironique la qualification de vieille fille qu’on lui donnait très prématurément d’ailleurs, sans songer, le cruel inconscient, qu’il en était la cause, car s’il y a des hommes qui restent célibataires par égoïsme, les femmes ne le sont guère que par le fait des hommes.

Donc on raillait les vieilles filles, à ce point que, pour échapper au sentiment douloureux que cela développait dans leur amour-propre et dans leur coeur, beaucoup d’entre elles prenaient le voile.

Aujourd’uhi [sic], le fâcheux préjugé qui s’attachait à ce mot tend à disparaître.

Demain, il aura cessé d’exister, dès que la femme mariée aura su conquérir dans l’activité du monde moderne l’indépendance qui donne l’aisance d’esprit et la grâce physique que l’on se plaît à rencontrer dans la femme mariée.

L’Indépendance! Voilà bien ce qui manquait à la vieille fille d’autrefois. Indépendance! Mais hier encore, elle ne pouvait pas le devenir, la pauvrette, sans braver ce terrible personnage qu’on appelle le qu’en dira-t-on.

Tout se liguait contre elle, tout jusqu’à cette contume insensée d’appeler les vieilles filles les personnes qui ont atteint vingt-cinq ans sans être mariées. Elles sont cependant aussi jeunes que les femmes mariées dénommées jeunes femmes jusqu’à quarante ou quarante-cinq ans, si bien que la femme qui n’est pas mariée mais qui pourtant n’est pas vieille dans l’acceptation du mot, continue d’habiter chez ses parents et d’y rester tout naturellement en tutelle.

Aujourd’hui, on en est revenu de ces préjugés. La société moderne se transforme et se constitue sur de nouvelles bases. Le travail féminin n’y est plus considéré comme une déchéance, au contraire. Il réclame la jeune fille: toutes les carrières lui sont ouvertes et il y en a pour tous les goûts, pour toutes les aptitudes, même pour les situation de fortune et de respect humain; dévouement, art, industrie, commerce, travaux manuels. Sauf les écoles militaires, toutes celles du Gouvernement lui sont accessibles. Donnez donc un appât à l’intelligence de vos filles, mes chères lectrices, que dans cette activité moderne, elles choisissent un but, et que l’attente d’un mariage, toujours problématique, ne soit plus l’unique espoir de leur jeune existence. Alors il n’y aura plus de vieilles filles. Grâce au divin travail, elles connaîtront avant de la devenir l’initiative, l’effort, le succès, enfin tout ce qui constitue la joie de vivre et cette grâce charmante dont nous parlions tout à l’heure.

C’est encore à vous, mes chères lectrices, mères intelligentes et toujours avisées, de leur préparer cet avenir. Le présent est une époque de transition, mais la tâche est belle pour celles d’entre vous dont les filles sont assez jeunes encore pour être sauvées de la triste destinée du célibat d’attente.

Que si par aventure le mari désiré, mais non plus uniquement attendu, se présente un beau jour, il sera le bienvenu. S’il ne vient pas, un travail actif et intéressant consolera, non plus la vieille fille, chagrine ou hargneuse, mais la femme indépendante, libre et fière de la dignité de son rôle dans la société.

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Les vieilles filles [1927]

Concours ouvert à tous les célibataires [Joliette, 1896]

Irma Levasseur: première femme médecin francophone au Québec [Québec, 25 avril 1903]

Une première diplômée en médecine au Québec [1891]

On se déshabille! [1933]

En ce mois de juin 1933, l’Action catholique dénonce certains costumes de bain, jugés indécents. Il y en a qui auraient des crises cardiaques s’ils voyaient ce que l’on porte de nos jours …

L’Action catholique, 2 juin 1933

Costumes de bain en vente chez Simpson. La Patrie, 29 juin 1933.

Costumes de bain en vente chez Simpson. La Patrie, 29 juin 1933.

ON SE DESHABILLE
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en public
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On a promis que la plage du Cap-Blanc serait assainie cette année, et la nouvelle a provoqué un immense soupir de soulagement.

Les surveillants s’occuperont-ils des costumes de bain, car il y a des costumes de bain qui n’en sont point, et qui seront mis en vente pas plus tard que demain à Québec, puisqu’on en a revêtu des « modèles vivants » qui ont paradé récemment en public.

Il paraît qu’elles portaient des « sorties de bain » tout ce qu’il y a de plus chic et de plus luxueux; mais quant au costume de bain lui-même, il y en avait tout juste pour pouvoir dire qu’il y avait quelque chose!

Y a-t-il encore du Juif en cette affaire?

Mais qu’il y en ait ou qu’il n’y en ait pas, qui oblige les femmes honnêtes à se dévêtir ainsi, parce que c’est la mode?

Elles n’ont qu’à refuser ces costumes et à en exiger de convenables. Elles ne doivent pas tenir à se voir interdire l’accès d’une plage comme il faut, parce que leur maillot n’a pas de dos, et trop de fenêtres!

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Protégeons la morale! [Montréal, août 1906]

Petites histoires immorales [juin 1891]

Une frasque qui coûte cher [Québec, 1924]

Une femme condamnée à réintégrer le domicile conjugal [Montréal, 1920]

11 conseils pour éviter les effets pernicieux du patinage [1866]

Mesdames, mesdemoiselles, prenez des notes, il en va de votre santé.

Photographie | Mlle Louisa Savage tenant des patins, Montréal, QC, 1863 | N-0000.183.50

Une courageuse patineuse. Mlle Louisa Savage tenant des patins, Montréal, QC, 1863 | N-0000.183.50

Le Canadien, 5 janvier 1866

AUX PATINEUSES. – Voici quelques conseils de nature à convertir en demi-mal les effets pernicieux du patin. Ils s’adressent à celles qui préfèrent exposer leur santé et jouir de cet exercice.

1. Ne jamais employer de patins, dont les courroies serrent le pied, parce qu’elles empêchent la circulation du sang, suspendent la sensibilité et exposent le pied à geler sans que l’on s’en aperçoive. L’an dernier, une demoiselle de Philadelphie a été obligée de se faire couper le pied, gelé de la sorte, et une autre de New-York est morte. Les meilleurs patins sont ceux qui reçoivent le bout du pied dans une espèce de chaussure et dont un cuir épais enveloppe le talon, en bouclant sur le dessus du pied.

2. Il ne faut pas tant s’appliquer à patiner avec vitesse qu’avec grâce. C’est le moyen d’éviter les exercices violents, de ne pas suer et de ne pas s’exposer à prendre ensuite du froid.

3. S’il vente ou fait très-froid, les dames doivent porter un voile, afin d’éviter une inflammation de poumons.

4. Qu’on ait soin de ne pas s’asseoir une seule minute après avoir patiné. Qu’on ne reste pas non plus immobile après avoir ôté ses patins, mais que l’on marche immédiatement, pour ramener la circulation du sang dans les pieds.

5. Quand, après avoir patiné, on se rend chez soi, il vaut mieux aller à pied pour éviter le rhume.

6. Quand vous patinez, ne vous mettez rien dans la bouche; ne tenez pas non plus de substance dure à la main.

7. Quand le vent souffle violemment ou que le thermomètre est au-dessous de 30, qu’une dame ne patine jamais.

8. Quand vous patinez, en regardez pas sur la glace à vos pieds, mais regardez devant vous.

9. Ayez toujours un manteau chaud et pesant pour vous couvrir les épaules aussitôt que vous cesserez de patiner.

10. La première demi-heure après que vous avez cessé de patiner, si vous êtes encore au froid, parlez le moins possible et éviter d’ouvrir la bouche, afin que le froid ne saisisse pas les poumons.

11.On ne doit jamais patiner plus longtemps qu’une heure à la fois.

Ces prescriptions ne peuvent suffire pour empêcher d’autres effets plus pernicieux, que le médecin seul a le droit d’expliquer.

(Minerve)

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Golf: 20 septembre 1913, Francis Ouimet remporte le US Open

L’invasion fénienne des Cantons-de-l’Est [1866]

Une victime des bals [Québec, 1840]

La danse, en 1840, est considérée par plusieurs comme étant un divertissement frivole et même comme une occasion de péché. Danser, c’est mal. En voici la preuve.

Le Canadien, 18 décembre 1840

Une jeune fille du nom de McKenner est morte subitement, Dimanche dernier au matin à la suite d’un bal, la nuit précédente, et l’opinion du Jury du Coroner a été qu’elle était morte d’une congestion du cerveau causée par excès dans la danse.

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Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel (IREPI) de l’Université Laval

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Sainte Catherine 1909 [deux "Catherinettes"] : [photographie de presse] / [Agence Rol]
Sainte Catherine 1909 [deux « Catherinettes »] : [photographie de presse] / [Agence Rol]
Source: gallica.bnf.fr

Le Clairon, 28 octobre 1917

LES VIEILLES FILLES

A quels symtômes [sic] doit-on reconnaître qu’une demoiselle doit reconnaître sainte Catherine?

Ces symtômes [sic] sont aussi nombreux que variés.

Comme leur nomenclature serait un peu fastidieux, je ne vous en signalerai que quelques-uns.

Une demoiselle est prédestinée à devenir vieille fille:

Lorsqu’elle commence à dire qu’elle a refusé plus d’un parti.

Lorsqu’elle commence à dire que les hommes sont des êtres exécrables et qu’elle ne voudrait pas s’embarrasser d’un mari pour tout l’or du monde.

Lorsqu’elle commence à se faire suivre d’un petit chien.

Lorsqu’elle commence à avoir honte d’ôter son chapeau devant des messieurs sous prétexte qu’elle n’a pas de garniture de cheveux.

Lorsqu’elle commence à parler à quelqu’un en se tenant les doigts devant la bouche, comme si elle craignait de laisser voir des lacunes dans son râtelier.

Lorsqu’elle commence à se plaindre de son miroir.

Lorsqu’elle commence à parler qu’il est affreux de rester dans des couranth [sic] d’air et à fermer les interstices dans la portes et les fenêtres.

Lorsqu’elle commence à ne pas être satisfaite du portrait qu’a tiré son photographe.

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Tout un charivari à Montréal! [1823]

Les robes échancrées [Québec, 1919]

L’Autorité, 12 avril 1919

UN EXEMPLE DE VERTU
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LA MAISON PAQUET, DE QUEBEC, PROSCRIT CHEZ ELLE LES ROBES ECHANCREES
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(Service spécial de  »L’Autorité ».)

Québec, 11. – Notre bonne vieille ville, après avoir donné au reste de la province des exemples plus ou moins bien suivis, lui en offre un autre qui ne saurait manquer d’être adopté celui-là, car c’est l’exemple de la vertu.

Voici comment un journal local présente cet enseignement que Québec offre non seulement à cette province, mais au reste du monde:

 »La maison Paquet a enjoint à toutes les jeunes filles employées chez elle de porter désormais des robes montantes.

 »Ses directeurs ont donné là un exemple dont nous tenons à les féliciter.

 »Le bon exemple donné par un établissement de l’importance de la maison Paquet, ne peut manquer d’avoir un grand retentissement et nous souhaitons qu’il soit suivi. »

Seulement… on se demande si la maison Paquet ne vendra plus à ses clientes de robes échancrées, ou même si elle poussera le scrupule jusqu’à refuser de vendre des étoffes pouvant servir à des robes à la mode du jour.

Car soyons logiques… même avec la modestie.

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Emeute du 1er avril 1918 contre la conscription [Québec]

Les extras [1886]

Photographie | Édifice du Parlement, Québec, QC, 1898 | MP-1989.28.88

Édifice du Parlement, Québec, QC, 1898

Voici un article suggéré par Martin Trudel.

La Patrie, 7 septembre 1886

LES EXTRAS

Le gouvernement du Québec vient d’adresser aux journaux les rapports demandé au cours de la dernière session.

L’un d’eux contient  »Les sommes payées par le gouvernement jusqu’au 15 avril 1886 pour les bâtisses du gouvernement et les bureaux publics.

Nous y relevons les chiffres suivants:

BUREAUX PUBLICS
Contrat……..$311,670
Extras………80,727
——
392,397

BATISSES DU PARLEMENT, FONDATIONS
Contrat……..$13,357
Extras………$3,028
——
$16,385

BATISSES DU PARLEMENT, CONSTRUCTION
Contrat……..$169,720
Extras………$92,455
——-
$262,176 (262,175 plutôt)

D’où il ressort qu’il a été payé d’après les CONTRATS $670,956 et pour EXTRAS $176,216.

Dans le premier cas, le montant accordé par le contrat était de $311,670, et l’extra a été de $80,727 soit 25%

Dans le second cas, le montant accordé par le contrat était de $13,357, et l’extra a été de $3,028, soit 25%

Dans le troisième cas, le montant accordé par le contrat était de $169,720 et l’extra a été de $92,455, soit 50%

Nous demandons maintenant s’il est étonnant que les bâtisses du parlement coûtent si cher et que les contracteurs souscrivent si largement aux journaux ministériels et aux fonds électoraux.

C’est une honte.

Mais, il y a plus.

Le gouvernement a eu honte de faire connaître tous les extras qu’il avait réellement payés ou qu’il allait payer pour le moment des élections.

Voici comment débute le rapport:
 »Tous les comptes présentés jusqu’au 15 avril 1886 et admis comme dus par le gouvernement ont été payés.

Pour des raisons d’intérêt public, il n’est pas coutume de faire connaître les réclamations en litige ou non encore admises par le gouvernement. »

C’est là qu’est le pot aux roses.
Tout le monde sait parfaitement à Québec qu’en plus de cette somme énorme de $670,956 dont $176,216 pour extra payés jusqu’au 15 avril, le célèbre Charlebois avait encore une réclamation de $250,000, ce qui aurait porté le total à près d’un million.

On a eu peur.

On a suspendu ce paiement et en vertu de la note citée plus haut, on n’en a pas même fait mention, se réservant de l’admettre une fois le rapporté déposé.

Plusieurs fois, M. Mercier a voulu savoir si cela serait payé cette année, le gouvernement a gardé le mutisme le plus absolu.

Mais, nous sommes bien en droit de croire que le paiement s’est fait.

La frasque de M. Wheelan au Post et les airs de conquérants de M. Charlebois en disent assez long sur les saignés qui vient encore d’être faite au coffre public.

Si c’est avec cela qu’on espère gagner des élections, il pourrait y avoir de cruelles déceptions pour nos pendards.

C’est fini le règne du dollar.

Maintenant les électeurs en savent plus long, ils prennent l’argent et votent à leur goût.

Vous l’apprendrez à vos dépens, M. Ross!

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