Photos: le camp d’internement no 42 (camp Newington), Sherbrooke 1944-1945

Durant la Deuxième Guerre mondiale, au Québec, il y a eu plusieurs camps. Ces camps étaient situés sur les plaines d’Abraham (Cove Fields, camp L), Farnham (camp 40, camp A), Grande Ligne (près de St-Jean-sur-le-Richelieu, camp 44), Hull (camp 32, camp H), Ile-aux-Noix (camp I-41), Ile Sainte-Hélène (camp S), Trois-Rivières (camp T), Citadelle de Québec (utilisé seulement en 1939) Sorel (camp 45) et Sherbrooke (camp 42).

Le Camp Newington (camp no. 42 ou camp N) était situé le long de la rivière Saint-François, à l’intersection de Bowen sud et Talbot. Il a été aménagé dans les anciens ateliers du chemin de fer Québec Central et a été en fonction d’octobre 1940 à juillet 1946. Il accueillait des réfugiés majoritairement juifs allemands ou autrichiens (1940-1942), puis des marins marchands allemands (1942-1946), pour un total d’environ 1400 personnes pendant la guerre.

De nos jours, certains des bâtiments ayant servi de camp d’internement subsistent toujours à Sherbrooke. Certains sont occupés par la prison Talbot, ainsi que par les Autobus Limocar Estrie Enr. (Réf. Réfugiés et prisonniers de guerre à Sherbrooke : le camp d’internement Newington, 1940-1946, p. 25).

Sur la carte ci-dessous, on voit l’emplacement de la prison Talbot et d’Autobus Limocar Estrie Enr.

Les internés travaillaient le jour dans le cadre du Programme des travaux (réparation de chaussure, couture, travail du bois, etc), et avaient accès dans leurs temps libres à plusieurs loisirs comme nous le démontrent les trois photos suivantes.

Prisonniers de guerre allemands dans une salle de classe du camp d’internement numéro 42, Sherbrooke, Quebec, Canada, 18 Juin 1944. Credit: Canada. Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-213872

Prisonniers allemands fréquentant la bibliothèque du camp d’internement numéro 42 à Sherbrooke, 18 juin 1944. Credit: Canada Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-213869

Musiciens prisonniers de guerre allemands pratiquant en vue d’un concert du camp d’internement numéro 42, Sherbrooke, Quebec, Canada, 18 juin 1944. Credit: Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada /PA-213870

Camp de prisonniers de guerre: une pause de dix minutes pour les travailleurs de l’usine, 18 juin 1941 (selon le livre Trop  loin de Berlin) ou 1944 selon le site de Bib. et Archives Canada. Probablement 1944.  Credit: Canada.  Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada //PA-176668

Pour terminer, voici trois photos datant de 1945.

Camp de prisonnier, 19 novembre 1945, Sherbrooke, Qc Credit: Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-114463

Prisonniers allemands au camp 42, 23 novembre 1945. Credit: Canada. Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-163788. Sur l’écriteau, il y a l’inscription  »Ausgang nur in pow unifrom »  (Permission de sortir, mais seulement avec l’uniforme de prisonnier de guerre).

Prisonnier allemand lisant au Camp 42. 23 novembre 1945. Credit: Canada.  Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada

Pour en savoir plus
Bilodeau, Maryse.  »Des prisonniers allemands à Sherbrooke ». Histoire Québec, juin 2002, vol. 8, numéro 1.

Bergeron, Caroline et Yves Bernard. Trop loin de Berlin Des prisonniers allemands au Canada (1939-1946), Septentrion, 1995, 360 pages.

Bibliothèque et Archives Canada. Guides thématiques Les camps d’internement au Canada durant les Première et Seconde Guerres mondiales

Couture, Geneviève, Réfugiés et prisonniers de guerre à Sherbrooke : le camp d’internement Newington, 1940-1946, mémoire de maîtrise (histoire), Université de Montréal, 2003, 157 p.

Billets reliés

Site internet de la Commonwealth War Graves Commission

L’écrasement du bombardier Consolidated B-24 Liberator (Griffintown, Montréal, 25 avril 1944)

Un bombardier Liberator disparaît (19 octobre 1943)

Camp de détention Spirit Lake, Abitibi-Témiscamingue 1915-1917

Les Allemands au Québec, 18e siècle- Quelques ressources à consulter

Entre 1775 et 1783, les Britanniques engagèrent plus de  30 000 mercenaires allemands pour venir à bout de la rébellion des 13 colonies (Révolution américaine). Environ 1400 de ces mercenaires s’établirent au Québec à la fin des hostilités. Ils ont contracté des unions avec les dames du peuple et leurs noms se sont transmis. Ces soldats se sont notamment installés en Côte-du-Sud (Bellechasse à Rivière-Du-Loup).  Ce sont les Shink, les Dickner et bien d’autres.

En Gaspésie, Jean Baptiste Anglehart (Migkelharte) a fait souche. Jean-Baptiste Horth, fils de mercenaire allemand, s’est établit à Paspébiac (réf).

A Montréal, Johann-August Moses a établi sa famille.

Il y a eu plus tard des Allemands en Beauce, grâce à Georges Pozer (début 19e siècle).

Jean Provencher, dans la Mémoire du Québec, souligne aussi:

Lors de la déportation des Acadiens en 1755, plusieurs soldats allemands, qui faisaient partie des troupes françaises postées à Louisbourg et qui s’étaient mariés avec des Acadiennes, les suivirent dans la région de Saint-Gervais-de-Bellechasse au Québec. (Réf)

Marie Fitzback (Fitzbach), mère Marie du Sacré-Coeur (1806-1885) . Fondatrice des Sœurs du Bon-Pasteur. Fille de Charles Fitzbach, de la paroisse de Saint-Nicolas de Luxembourg, diocèse de Trèves, en Allemagne. Source BANQ

Marie Fitzback (Fitzbach), mère Marie du Sacré-Coeur (1806-1885) . Fondatrice des Sœurs du Bon-Pasteur. Fille de Charles Fitzbach, de la paroisse de Saint-Nicolas de Luxembourg, diocèse de Trèves, en Allemagne. Source BANQ

Ainsi, peut-être avez-vous un ancêtre allemand dans votre arbre généalogique?

Plusieurs noms allemands ont été francisés: Numberger (Berger), Wolf (Leloup), Dahler (Dallaire, Heyberts (Hébert), etc.

Voici donc quelques ressources intéressantes pour en savoir plus sur les Allemands qui sont arrivés ici au 18e siècle.

Billets reliés
Expositions virtuelles de la Société historique de la Côte-du-Sud
1.Ces gens qui ont marqué notre histoire: Marie Fitzbach

Les moulins à eau du Québec: un patrimoine à découvrir

6. Ces gens qui ont marqué notre histoire: Georges Pozer

Le moulin Casgrain-Lévesque de Saint-Pacôme

Connaître l’histoire de nos ancêtres: deux ressources

Retracez vos ancêtres

Brochures de la Société historique du Canada en ligne

Source: Société d'histoire du Canada

Source: Société historique du Canada

La Société historique du Canada publie depuis plusieurs années deux séries de brochures. L‘une porte sur des sujets en histoire canadienne comme Louis Riel, le régime seigneurial, les femmes en Nouvelle-France, etc. La deuxième série porte sur l’histoire de l’immigration au Canada (groupes ethniques, politique). On y retrouve des titres portant sur les Belges, les Juifs, les Allemands, les Hongrois, le ministère québécois de l’immigration, etc.

 

Des historiens renommés comme Micheline Dumont, Marcel Trudel, Bruce G. Trigger et Guy Frégault ont participé à ces publications.

 

Ces brochures sont maintenant disponibles en ligne, en format pdf.

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