Les portes de Québec en images, XIXe siècle

…et un soupçon de XXe siècle.

Débutons d’abord par un extrait de l’Opinion publique du 14 septembre 1871

Destruction de la porte Saint-Louis, extrait de l’Opinion publique, 14 septembre 1871. La garnison britannique quittait Québec le mois suivant.

LES DEMOLITIONS À QUEBEC

On commence à démolir Québec; la vieille capitale est forcée de se résigner aux exigences du commerce, de sacrifier son passé aux besoins du présent. La porte prescott qui était une grande incommodité est déjà disparue, et on se propose de faire subir le même sort à plusieurs autres antiquités militaires. Quelques adorateurs passionnés du passé  pleurent de voir démolir leur vieux Québec si pleins de souvenirs, mais si ce travail de démolition se borne à faire disparaître quelques vieilleries militaires, ce ne sera pas un si grand mal.

Pour nous, nous pardonnerons facilement à Québec d’avoir trois ou quatre portes de moins et autant d’industries et de manufactures de plus, moins d’apparence guerrière et plus d’activité commerciale, moins de canons, mais plus de balles de marchandises, moins de soldats, mais plus d’ouvriers et d’industriels.

A l’époque, on a détruit les portes du Palais, Saint-Louis, Prescott et Hope. Puis est arrivé Lord Dufferin qui a voulu préserver et mettre en valeur le patrimoine de Québec. On a entre autre reconstruit la porte Saint-Louis, en l’adaptant à la vie moderne et on a construit une nouvelle porte, la porte Kent.

Les images suivantes témoignent des changements apportées aux portes de Québec au XIXe siècle.

Porte du Palais

Érigée en 1690, elle est reconstruite en 1748 puis en 1830-1831 pour être définitivement démolie en 1873. Localisation: Côte du Palais.

Porte du Palais, 1829 par James Pattison Cockburn. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc R9266-121 Collection de Canadiana Peter Winkworth

Porte du Palais, 16 juillet 1829 par James Pattison Cockburn. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc R9266-118 Collection de Canadiana Peter Winkworth

Photographie | Porte du Palais, Québec, QC, vers 1860 | N-0000.193.39.1

Porte du Palais, Québec, QC, vers 1860

Photographie | Porte du Palais, Québec, QC, 1868 | VIEW-332.1

Porte du Palais, Québec, QC, 1868

Porte Saint-Jean

La première porte Saint-Jean a été construite en 1693. On l’a reconstruit à quelques reprises pour la démolir en 1898. L’actuelle porte date de 1939. Localisation.

Estampe | Porte Saint-Jean, Québec | M17254

Porte Saint-Jean vers 1850-1875

Photographie | Porte Saint-Jean, Québec, QC, vers 1860 | VIEW-7118.0

Porte Saint-Jean, Québec, QC, vers 1860

Photographie | La porte Saint-Jean vue de l'extérieur, Québec, QC, 1867 | MP-0000.259.1

La porte Saint-Jean vue de l’extérieur, Québec, QC, 1867

Photographie | Porte Saint-Jean, Québec, QC, 1868 | I-33954.1

Porte Saint-Jean, Québec, QC, 1868

Photographie | Porte Saint-Jean, Québec, QC, vers 1890 | VIEW-2333

Porte Saint-Jean, Québec, QC, vers 1890

Porte St-Jean Auteur: Nuance 1979 sur Flickr

Porte Saint-Louis

La première porte Saint-Louis a été construite en 1693 et la deuxième en 1745. La porte fut démolie en 1871, puis reconstruite en 1878. Localisation

Photographie | La porte Saint-Louis, à l'intérieur des murs, Québec, QC, 1868 | I-33958.1

La porte Saint-Louis, à l’intérieur des murs, Québec, QC, 1868

Photographie | Porte Saint-Louis, Québec, QC, vers 1860 | N-0000.193.41.1

Porte Saint-Louis, Québec, QC, vers 1860

Porte_Saint-Louis_vers_1935

Porte Saint-Louis vers 1930. BANQ, Fonds de l’Action catholique http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2990865

Porte Saint-Louis. Auteur: Smudge 9000

Porte Prescott

Érigée en 1797 et démolie en 1871. On a construit en 1983 une passerelle à cet endroit.

La porte Prescott par Thomas Wakeman vers 1850. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1996-288-2

Photographie | Porte Prescott, Québec, QC, 1860 | VIEW-7116.0

Porte Prescott, Québec, QC, 1860

Photographie | Porte Prescott, Québec, QC, 1868 | I-33952.1

Porte Prescott, Québec, QC, 1868

Photographie | Porte Prescott vue de l'extérieur, Québec, QC, vers 1870 | MP-0000.1732.4

Porte Prescott vue de l’extérieur, Québec, QC, vers 1870

Porte Prescott. Peinture réalisée vers 1873 par William Ogle Carlile. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1992-616-17

Porte Prescott en 2008. Auteur: Vicky Lapointe

Porte Hope

Construite en 1786 et détruite en 1871, elle était située en haut de la Côte de la Canoterie (localisation).

Photographie | Porte Hope, Québec, QC, vers 1860 | N-0000.193.34.1

Porte Hope, Québec, QC, vers 1860

Photographie | Porte Hope, Québec, QC, 1868 | I-33951.1

Porte Hope, Québec, QC, 1868

Photographie | Porte Hope, à l'extérieur des murs, Québec, QC, 1868 | I-33960.1

Porte Hope, à l’extérieur des murs, Québec, QC, 1868

Estampe | Porte Hope, Québec | M930.50.7.277

Porte Hope vers 1870

Photographie | Porte Hope, Québec, QC, vers 1870 | MP-0000.2812

Porte Hope, Québec, QC, vers 1870

Peinture | Porte Hope, Québec | M21213

Porte Hope

Porte Kent

Érigée en 1878-1879 (localisation).

Photographie | Porte Kent, Québec, QC, vers 1890 | VIEW-2332.1

Porte Kent, Québec, QC, vers 1890

Photographie | Porte Kent, Québec, QC, 1898 | MP-1989.28.87

Porte Kent, Québec, QC, 1898

Carte postale de 1908 environ. Source: BANQ

Photographie, diapositive sur verre | Porte Saint-Louis, Québec, QC, vers 1930 | MP-0000.25.296

Porte Kent (et non Saint-Louis), Québec, QC, vers 1930

Porte Kent. Auteur: Christophe Finot

Et il faut aussi mentionner la porte Dalhousie, de la Citadelle de Québec vers 1827 (on s’en reparle).

Bibliographie
Commission de la Capitale nationale [En ligne]01 – La porte Kent,  06 – La porte Saint-Louis [Page consultée le 6 juin 2012]

Commission de la Capitale nationale  [En ligne]À l’entrée de la haute-ville, l’intimidante porte Prescott [Page consultée le 6 juin 2012]

James McPherson LeMoine. Histoire des fortifications et des rues de Québec. Québec, Typographie du Canadien, 1875, 52 pages.

Wikipédia. [En ligne] Les portes de Québec. [Page consultée le 6 juin 2012]

« Lord Dufferin contre les Goths et les Vandales » par Christina Cameron
Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, n° 1, 1987, p. 37-40.

« Une ouverture sur l’histoire » Serge Rouleau. Continuité, n° 106, 2005, p. 43-45.

Yvon Desloges, André Charbonneau, Jacques Castonguay, Serge Bernier, Larry Ostola. Québec ville militaire 1608-2010. Art Global, Montréal, 2008, 352 pages.

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Québec en 1870 par le photographe Louis-Prudent Vallée (1837-1905)

Le château disparu (Château Saint-Louis à Québec)

Le domaine Spencer Wood (auj. Bois de Coulonge), Québec

Les blockhaus [XVIIIe et XIXe siècle]

Photographie: Les Livernois (Québec, 1856-1974)

L’incendie du Palais de Cristal [Montréal, nuit du 29 au 30 juillet 1896]

La première exposition universelle eut lieu à Londres en 1851. Les exposants étaient réunis à l’intérieur du Crystal Palace.

Le Crystal Palace de Londres en 1852 Source: http://www.uh.edu; originally from Tallis' History and Criticism of the Crystal Palace. 1852 et Wikipédia

Montréal a voulu elle aussi se doter d’un lieu d’exposition. C’est ainsi que le Palais de cristal de Montréal a été inauguré le 25 août 1860 par le Prince de Galles (futur Édouard VII). Il a aussi inauguré le pont Victoria durant son séjour.

Impression | L'Exposition de Montréal, intérieur du bâtiment principal | M994.104.1.26.217

L'Exposition de Montréal, intérieur du bâtiment principal

Le palais de Cristal était situé sur rue Sainte-Catherine (voir le numéro 7 sur cette carte, entre McGill, Cathcart et University).

Photographie | Palais de Cristal, rue Sainte-Catherine, Montréal, QC, 1866 | I-20722.2

Palais de Cristal, rue Sainte-Catherine, Montréal, QC, 1866

À la suite à son achat en 1877 par le gouvernement du Québec, il fut déménagé au Fletcher’s Field (auj. parc Jeanne-Mance). Le Crystal Palace a aussi abrité une patinoire:

 the rink is the site of the first known photograph of ice hockey players in hockey uniforms, taken in 1881. (c’est là qu’on a pris la première photo de hockeyeurs en uniforme, voir photo ci-dessous). Réf.

Photographie | Partie de hockey, patinoire du Palais de Cristal, Montréal, QC, 1881 | MP-0000.1589

Partie de hockey, patinoire du Palais de Cristal, Montréal, QC, 1881 (probablement des joueurs de l'Université McGill)

Mais le Palais de cristal n’existe plus.

Dans la Patrie du 30 juillet 1896, on lisait ceci:

SERIE DE GROS FEUX

__

250,000 EN FUMEE

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Les batisses de l’Exposition en cendres

__

Le feu à la  »Montreal  Park and Island

__

Vers une heure, ce matin, le tocsin appelait les pompiers à la boîte 224 pour éteindre une véritable conflagration qui venait de se déclarer dans un des édifices du terrain de l’exposition. Le temps de le dire, les flammes se sont propagées avec une rapidité étonnante et la bâtisse principale, le vieux palais de Crystal, n’était qu’un brasier.

De tous les côtés de la ville, on apercevait une lueur qui couvrait le ciel, et malgré l’heure avancée de la nuit, des milliers de personnes se sont rendues sur le lieu du sinistre.

Les pompiers qui combattaient déjà un feu dans la rue Saint-Pierre sont arrivés un peu en retard sur le terrain, mais ont travaillé comme des lions. A leur arrivée, les flammes s’étaient communiquées dans l’édifice des machineries occupé par la  »Montreal Park and Island Co. » et malgré leurs efforts, le tout a été consumé de fond en comble.Le sous-chef Naud, voyant le danger, et l’importance du feu, a sonné une troisième alarme mais l’eau manquait dans la rue Bleury, on ne sait comment, et dans les environs, la pression était très faible, ce qui fait que plusieurs petits bâtiments auraient pu être éteints.

Vers deux heures, la grande cheminée de l’édifice des machineries s’est effondrée avec fracas, et les personnes présentes croyaient qu’une explosion venait d’avoir lieu. Heureusement, personne n’a été blessé.

L'incendie des bâtisses de l'Exposition de Montréal : Les ruines du Palais de crystal et de l'Exposition de la carosserie. Le Monde illustré, vol. 13 no 641. p. 246 (15 août 1896)

L’aspect de l’incendie était des plus féériques.

Pendant quelques minutes, on croyait que le vent changerait de direction, et les résidents de la rue St. Laurent ont eu une certaine crainte, mais on s’est vite rassuré.

Les pompiers de St.  Louis du Miles End étaient sur les lieux.

Les dommages s’élèvent à $50 000 et il y a des assurances pour le même montant.

C’est ainsi ce superbe édifice est disparu du paysage montréalais.

Impression | Le prince de Galles à Montréal, le Palais de Cristal inauguré par Son Altesse Royale le 25 août | M985.230.5026.1

Le prince de Galles à Montréal, le Palais de Cristal inauguré par Son Altesse Royale le 25 août, 1860

Bibliographie

Montréal Images. Palais de cristal Images. [Page consultée le 31 mars 2012] Adresse URL:http://imtl.org/edifices/Crystal-Palace.php?id=978&im=1

Wikipédia. Crystal Palace Montréal. [Page consultée le 31 mars 2012] Adresse URL: http://en.wikipedia.org/wiki/Crystal_Palace_(Montreal)

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Photographies: Le Québec à l’été 1950 par Lida Moser

En 1950, le magazine Vogue commande à la photographe américaine Lida Moser (1920- ) une série de photos sur le Canada. Suite à sa rencontre avec Paul Gouin, conseiller culturel du premier ministre Duplessis, elle décide de parcourir le Québec. Elle sera accompagnée de trois guides : le folkloriste Luc Lacourcière, Paul Gouin et l’abbé Félix-Antoine Savard (auteur de Menaud maitre-draveur).

Pendant deux mois, ils sillonnent Québec, Charlevoix, Chaudière-Appalaches, la Gaspésie ainsi que le Bas-Saint-Laurent. De cette expédition subsiste plusieurs centaines de photos, que l’on peut voir en ligne sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (tapez Lida Moser).

Il s’agit d’un beau voyage en images où l’on aperçoit Québec (Vieux-Québec, Saint-Jean-Baptiste et Montcalm), Saint-Joseph-de-la-rive, Ile-aux-Coudres, Les Eboulements, Pointe-au-Pic, fleuve Saint-Laurent, la Malbaie, Saint-Siméon, Bic, vallée de la Matapédia, réserve indienne de Maria, Port-Daniel, Newport , Percé, Grande-Vallée, Rivière-au-Renard, Saint-Majorique, Trois-Pistoles, Saint-André, Saint-Jean-Port-Joli, Ile d’Orléans, L’Islet et Beaumont telles qu’elles étaient en 1950.

Les thèmes représentés sont multiples: les travaux de la ferme, les habitants de la ville et de la campagne, l’architecture, l’intérieur des maisons, les objets de la vie de tous les jours, les rues du Vieux-Québec, les enfants, la préparation et le transport du bois (pitoune), la pêche, les artisans (sculpture), empreinte du catholicisme sur la société de l’époque (sculpture d’ange), les églises, etc.

Adresse: http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple Entrez  »Lida Moser » et cochez Documents numérisés puis appuyez sur Rechercher

Bibliographie

MOSER, Lida et Roch CARRIER. Québec à l’été 1950. Libre Expression, 1982, 198 pages

Fraser Gallery [n’est plus en ligne]Lida Moser [Page consultée le 15 mai 2010)

Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne] Fonds Lida Moser. [Page consultée le 19 mai 2010) Adresse URL

Renée Larochelle [en ligne] Le Québec de Lida Moser [Page consultée le 20 mai 2010) Adresse URL

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Photographies de Québec (1886-1910) par Frederick C. Würtele

Frederick Würtele est un photographe amateur qui a pris plusieurs clichés de la ville de Québec entre 1886 et 1910. Retraçons d’abord les grandes lignes de sa vie pour ensuite nous pencher sur son oeuvre.

Biographie

Quartier Vieux-Québec-Basse-Ville - Rue Sous-le-Cap / Fred C. Würtele . - septembre 1902 Source: BANQ

Quartier Vieux-Québec-Basse-Ville – Rue Sous-le-Cap / Fred C. Würtele . – septembre 1902 Source: BANQ

Frederick Christian Würtele est né le 10 septembre 1842 à Québec. Il était l’époux d’Élizabeth Riddle (quatre enfants).

Il a reçu son diplôme de l’école militaire en 1867, puis il a obtenu le grade de capitaine des Royal Rifles en 1883. Würtele a fait carrière en tant que comptable, mais il a aussi travaillé entre 1870 et 1890 pour son frère et son père, deux marchands de quincaillerie et de fer. Il a été secrétaire-trésorier du High School of Québec en 1892 et de la Protestant Board of School Commissioners (1897-1920). Il est nommé Esquire en 1891. Entre 1877 et 1906, il a occupé presque sans interruption diverses fonctions à la Québec Literary and Historical Society (conservateur des objets et bibliothécaire). Entre 1910 et 1914, il a été secrétaire de l’Archeological Institute of America, Department of Canada, Québec Society.

Frederick Würtele est décédé à Québec le 18 mars 1920.

Un intérêt certain pour l’histoire

Historien, il a publié quelques écrits:

Il a édité Blockade of Québec in 1775-1776 by the American Revolutionists en 1905-1906.
Ses photographies

Les thèmes représentés par les photographies du Fonds Fred. C Würtele sont variés: vues d’ensemble, bateaux, l’histoire, l’architecture, aspect militaire, les églises protestantes, les paysages, l’hiver, les moulins à scie, les institutions d’enseignement,  les ponts et les portraits. (Réf. Fernand Caron, p. 18) Il a croqué sur le vif les conséquences des éboulis de septembre 1889 à Québec, de l’effondrement du pont de Québec en 1908, de la destruction de la tour Martello no3  pour l’agrandissement de l’ancien Jeffery Hale (un hôpital de Québec) en 1904,  etc.

Il a surtout photographié Québec et ses environs. Commme la écrit Fernand Caron, dans Fred C. Würtele, photogaphe ,Würtele:

photographie, à l’instar des touristes, les particularités de la ville tels le Vieux-Québec, les environs du Parlement ou bien la rue Saint-Pierre. (p.10)

Quartier Saint-Jean-Baptiste - Boulevard Saint-Cyrille Est - Tour Martello - Numéro 3 / Fred C. Würtele . - août 1904 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Quartier Saint-Jean-Baptiste – Boulevard Saint-Cyrille Est – Tour Martello – Numéro 3 / Fred C. Würtele . – août 1904 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Il nous a donné de superbes vues de Québec comme cette photographie prise du toit de la Banque Union et qui montre la rue Saint-Pierre (voir photographie suivante).

Dans l’ensemble, cependant, il a tracé un remarquable tableau de la ville de Québec qu’il sentait évoluer avec inquiétude. Cette affirmation n’est pas gratuite, compte tenu des nombreuses photos de démolitions et d’immeubles qu’ils nous a léguées. (Réf. p.11, Fernand Caron)

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A Québec, il a immortalisé le Morrin College, le Collège des Jésuites, le Marché Champlain, les plaines d’Abraham, le bureau de poste (et sa célèbre plaque du Chien d’or), le Capitole, les Jardins du Gouverneur, la rue Sous-le-Cap, le Bassin Louise, le Château Frontenac, la Grande-Allée, la Terrasse Dufferin, le quartier Saint-Roch, le quartier Latin, l’Esplanade, Place d’Armes, l’Hôtel de ville, et bien plus.

Voici quelques endroits qu’il a photographié: outre Québec, il y a Chicoutimi, Ottawa, Rivière-du-Loup, l’Ile d’Orléans, Chambly, Grand-Mère, Saint-Tite, Boischatel, Trois-Rivières, Saint-Romuald, Saint-André (Lac-Saint-Jean), Lennoxville (Sherbrooke), Toronto, Ottawa, Tewkesbury, Rivière-Ouelle, Lévis, etc.

Voici d’autres photographies:

Quartier Cap-Blanc - Rue Champlain - Catastrophe / Fred C. Würtele . - septembre 1889 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Quartier Cap-Blanc – Rue Champlain – Catastrophe / Fred C. Würtele . – septembre 1889 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

 

Beauport - Avenue Royale / Fred C. Würtele . - octobre 1897 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Beauport – Avenue Royale / Fred C. Würtele . – octobre 1897 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Le fonds Fred. C. Würtele contient plus de 575 photographies et il peut être vu presqu’entièrement en ligne sur le site de BANQ. Pour voir ces photos, allez sur Pistard, entrez le mot-clé de votre choix, cliquez sur Documents numérisés et validez. Sélectionnez ensuite Fonds Fred Würtele.  Des photographies sont aussi disponibles sur cybermuse.

Conclusion

Les photographies qui sont l’oeuvre de Fred Würtele constituent un témoignage intéressant sur la ville de Québec et ses environs à l’aube du 20e siècle. Elles mettent en valeur le patrimoine bâti, religieux et maritime du Québec. Ses photographies et ses diverses fonctions montrent à quel point il avait à coeur l’histoire et le patrimoine de Québec.

Sainte-Pétronille-de-l’Île-d’Orléans - Camp d'entraînements de l'Artillerie royale canadienne / Fred C. Würtele . - août 1904 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Sainte-Pétronille-de-l’Île-d’Orléans – Camp d’entraînements de l’Artillerie royale canadienne / Fred C. Würtele . – août 1904 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Bibliographie

CARON, Fernand. Fred C. Würtele, photogaphe.Ministère des Affaires culturelles, 1977, 276 pages.

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Pehr Kalm, un Suédois en Nouvelle-France (1748)

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Deux lacs, un canton et un parc portent le nom de Pehr Kalm. Qui était-il?

Portrait présumé de Pehr Kalm

Né le 6 mars 1716 en Suède, Pehr Kalm avait un intérêt certain pour la botanique. Il a été l’élève du célèbre Carl von Linné, le  »père de la taxinomie moderne ». C’est à la demande de von Linné qu’il entreprend en 1748 un voyage en Amérique du Nord

afin d’y rapporter toutes semences et plantes nouvelles qui pourraient se révéler utiles pour l’agriculture et l’industrie.  » (Réf.)

Cette expédition, qui débute par Philadelphie, aux États-Unis, se poursuivra en Nouvelle-France de juin à octobre 1748.

C’est lors de ce séjour qu’il rédige un journal qui est encore aujourd’hui pour les historiens un témoignage important sur la vie au temps de la Nouvelle-France. Dans son journal, Kalm

inventorie la flore et la faune. Il observe la composition des sols, le débit et la qualité des eaux des rivières et du fleuve. Il note les us et coutumes des premiers et nouveaux habitants. (Réf)

Il note ses observations sur des sujets aussi varié que la religion, l’architecture, l’histoire, les Amérindiens, le sytème monétaire, la température, l’alimentation, l’habillement, les remèdes, l’agriculture, le commerce, les Forges du Saint-Maurice, etc. Il décrit les villes de Montréal, Trois-Rivières, mais il s’attarde longuement sur Québec.

Kalm a parcouru une longue route. Du Fort Saint-Frederic, il est passé par le Fort Saint-Jean, puis par LaPrairie, Montréal, l’Ile Saint-Hélène, Trois-Rivières, Québec, la baie Saint-Paul, Petite Rivière (Charlevoix), Saut-au-Récollet et Lachine.

Pehr Kalm est retourné en Suède en 1751 pour occuper le poste de professeur d’histoire naturelle et d’économie à l’académie d’Åbo. Le récit de son voyage en Amérique du nord paraît entre 1753 et 1761. Il est publié ent traduction française par Louis-Wilfrid Marchand en 1880 . L’ensemble de son oeuvre fait que

Kalm fut l’un des botanistes utilitaires remarquables de l’école de Linné ; un genre et 90 espèces de plantes reçurent son nom. Son livre – son apport le plus important – stimula l’histoire naturelle en Suède et mit à la portée des Européens une description exacte et élargie des conditions de vie et des mœurs existant en Amérique du Nord. Les descriptions faites par Kalm de la vie et des mœurs du Canada comptent parmi les meilleures qu’a données la littérature de voyage concernant ce pays.  (réf).

Il est décédé le 16 novembre 1779 a Turko en Finlande.

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La Nouvelle-France vers 1745

Voici quelques extraits de son journal de voyage

Les femmes en Nouvelle-France…. Pages 42-43

La différence entre les coutumes et les manières des français à Montréal et au Canada, et celles des anglais dans les colonies américaines, est la même qui existe entre ces deux nations en Europe. Ici les femmes en général sont belles; elles sont bien élevées et vertueuses, et ont un laisser-aller qui charme par son innocence même, et prévient en leur faveur. Elles s’habillent beaucoup le dimanche, mais les autres jours, elles s’occupent peu de leur toilette, sauf leur coiffure, qu’elles soignent extrêmement, ayant toujours les cheveux frisés et poudrés, ornés d’aiguilles brillantes et d’aigrettes. […] En fait d’économie domestique, elles dépassent grandement les anglaises des plantations, qui ne se gènent pas de jeter tout le fardeau du ménage sur leurs maris, tandis qu’elles se prélassent toute la journée, assises, les bras croisés. Les femmes au Canada, au contraire, sont dûres au travail et à la peine, surtout parmi le bas peuple; on les voit toujours aux champs, dans les prairies, aux étables, ne répugnant à aucune espèce d’ouvrage.

Une des premières taxes en Nouvelle-France…. Page 73

Les soldats de notre escorte, dès que nous fûmes en vue de Québec, se mirent à crier qu’ils allaient donner le baptême à tout ceux qui y venaient pour la première fois, à moins qu’ils ne se rachetassent. C’est la coutume, paraît-il, et tout le monde doit s’y soumettre; le gouverneur-général n’est pas plus exempt de ce tribut qu’un autre, lorsqu’il fait son premier voyage à Montréal. Nous ne regardâmes pas à quelques sous, et lorsque nous fûmes en face de la ville, nous nous exécutâmes volontiers, à la grande joie des pauvres rameurs, qui, avec l’obole de notre rançon, purent se remettre de leur rude labeur en se donnant quelques divertissements à Québec.

De la politesse et des bonnes manières… Page 214

Il y a une distinction à faire entre les dames canadiennes, et il ne faut pas confondre celles qui viennent de France avec les natives. Chez les premières, on trouve la politesse qui est particulière à la nation française. Quant aux secondes, il faut encore faire une distinction entre les dames de Québec et celles de Montréal. La québecquoise est une vraie dame française par l’éducation et les manières; elle a l’avantage de pouvoir causer souvent avec des personnes appartenant à la noblesse, qui viennent chaque année de France, à bord des vaisseaux du roi, passer plusieurs semaines à Québec. A Montréal, au contraire, on ne reçoit que rarement la visites d’hôtes aussi distingués. Les Français reprochent eux-mêmes aux dames de cette dernière ville d’avoir beaucoup trop de l’orgueil des Indiens, et de manquer d’éducation. Cependant, ce que j’ai dit plus haut de l’attention excessive qu’elle donne à leur coiffure s’applique à toutes les femmes du Canada.

Pour télécharger Voyage de Kalm en Amérique

http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtexte/224281-1.pdf
http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtexte/224281-2.pdf

Bibliographie

Nichole Ouellette (Page consultée le 24 mars) Flore laurentienne [En ligne]. Adresse URL: http://www.florelaurentienne.com/flore/NotesUsages/KalmPehr.htm

Wikipédia (Page consultée le 24 mars) Pehr Kalm [En ligne]. Adresse URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pehr_Kalm

Richard A. Jarrell (Page consultée le 24 mars) Kalm, Pehr [En ligne]. Adresse URL:: http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=1981&PHPSESSID=gpia7ionlop4c93njqpsicq5s3

Billets reliés:

Le Trait-Carré de Charlesbourg

Connaissez-vous le Trait-Carré?

Le Trait-Carré est un village en forme d’étoile dont les origines remontent à la Nouvelle-France. Aujourd’hui, le Trait-Carré fait partie de la ville de Québec.

Le Trait-Carré  a été fondé par les Jésuites dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, du temps de la Nouvelle-France.   Comment peut-on expliquer sa forme étoilée?  Les Jésuites se sont inspirés de la ville italienne de Palmanova pour donner à la bourgade du Trait-Carré cette forme si particulière car le roi Louis XIV avait fait connaître son intention d’organiser le territoire de la Nouvelle-France et

de contrer le système de rangs qui règne à l’époque.  (Réf).

C’est vers 1663 que le Trait-Carré commence réellement à se développer. Rapidement, la population atteindra un nombre suffisant pour qu’on érige une chapelle puis une église (1693). C’est également en 1693 qu’est érigée la paroisse de Saint-Charles-Borromé. Vers 1670, un moulin à vent est construit pour être remplacé vers 1740 par un moulin à eau. Ce moulin existe toujours.

En 1845, la municipalité de Charlesbourg est créée. L’arrondissement de Charlesbourg est créé en 2002 suite à la fusion avec la ville de Québec.

Le Trait-Carré a été décrété arrondissement historique de Charlesbourg par le gouvernement du Québec en 1965.

L’exposition virtuelle Le Trait-Carré de Charlesbourg: l’unique village en étoile du Canada, sur le site du Musée virtuel du Canada, explore cinq thèmes reliés au Trait-Carré (l’histoire, le moulin, le territoire, la société et l’architecture) à l’aide d’une bande dessinée, d’images et de textes. Jacques-Ferdinand Verret (qui a réellement existé) est le personnage principal de la bande dessinée.

Chaque section se termine par une activité éducative (un jeu en ligne). Par exemple, vous devez reconstituer le mécanisme du moulin des Jésuites ainsi qu’une portion du Trait-Carré.

Cette exposition nous permet de saisir l’évolution du Trait-Carré du 17e siècle à nos jours.

Adresse: http://www.museevirtuel.ca/Exhibitions/Villageenetoile/fr/histoire-accueil.php

En complément:

Site de l’arrondissement historique du Trait-Carré de Charlesbourg

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Le patrimoine bâti de Chaudière-Appalaches: intervenir adéquatement sur une maison ancienne

La Conférence régionale des élus de Chaudière-Appalaches a mis en ligne une brochure de 44 pages intitulée Le patrimoine bâti de Chaudière-Appalaches Un précieux héritage à conserver Intervenir adéquatement sur une maison ancienne dans le cadre de la clinique d’architecture patrimoniale de la Chaudière-Appalaches (CAPCHA).

Les caractéristiques des divers types de maisons que l’on retrouve en Chaudière-Appalaches y sont illustrées à l’aide de photographies. Ces types sont variés: il y a la maison néo-classique québécoise, celle d’esprit français du 18e siècle, la maison de colonisation, la maison de style Second Empire et les maisons de genres néo-Queen Anne, néo-gothique et Boom-Town, etc.

Ce document souligne qu’il est important observer d’autres maisons anciennes avant d’entreprendre des travaux de restauration. Il faut connaître les composantes de la maison, c’est pourquoi on présente brièvement les divers types de revêtements des toits et des murs, les portes, fenêtres et lucarnes, les menuiseries de finition, les composantes décoratives (ex. les corniches), les galeries et les corps secondaires (ex. la cuisine d’été).

Quelques exemples de bonnes et de mauvaises pratiques en matière de restauration sont illustrées. Un lexique complète cette brochure.

Ce document vous aidera à planifier la restauration d’une maison ancienne et vous familiarisera avec certains termes architecturaux.

Adresse pour télécharger la brochure: http://www.chaudiere-appalaches.qc.ca/chaudiere-appalaches/patrimoine-bati-de-chaudiere-appalaches

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Gérard Morisset – la préservation et la diffusion du patrimoine

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Au Québec, trois rues, un mont, une avenue et un prix prestigieux portent le nom de Gérard Morisset. Qui était-il?

Notaire, mais...

Né en 1898 à Cap-Santé (Québec), Gérard Morisset provient d’un  »milieu familial modeste, mais où la culture populaire artisane et la culture artistique faisaient bon ménage » (A la découverte du patrimoine avec Gérard Morisset, p. 9). Il est doué pour le dessin.

Il est reçu notaire en 1922, mais il pratiquera peu. La même année paraît son premier article, dans l’Action catholique du 2 décembre. Sa passion, c’est l’architecture. Il s’exerce en créant des plans, dont ceux de l’église Notre-Dame-de-Grâce à Québec (1925). C’est dans l’intention d’étudier l’architecture qu’il va étudier en France dès 1929. Sa femme et leurs deux enfants sont du voyage.

Les années en France

Ses années en France sont bien remplies. En 1929-1930, il effectue un stage chez l’architecte Tony Garnier. Il espère être admis à l’école des Beaux-arts de Paris, mais il est refusé, car selon les critères de l’école, il est trop vieux (une année seulement!). Il s’inscrit donc à l’école du Louvre où il étudie l’histoire de l’art ainsi que la muséographie. Sa thèse a pour sujet la peinture canadienne-française. Son savoir est apprécié; il est nommé en 1934 attaché honoraire aux Musées Nationaux de France.

Le retour

1934 est l’année de son retour au Québec. L’année suivante, il est nommé par le gouvernement provincial au poste de directeur de l’enseignement du dessin pour les écoles normales. En 1936, il publie son premier livre, Peintres et tableaux. Un second tome est publié l’année suivante.

Gérard Morisset Crédits. MCCCQ

1937 est une année importante dans sa carrière et pour la diffusion du patrimoine. C’est le début d’un projet qui lui tient à coeur: L’Inventaire des oeuvres d’art du Québec. Les oeuvres d’art en architecture, sculpture, orfèvrerie et peinture sont photographiées et des fiches d’information sont constituées. L’expérience se poursuivra pendant 32 ans:

Morisset entreprend sur le terrain d’abord, dans les fonds d’archives par la suite, l’inventaire du patrimoine artistique et architectural dont il assiste à la disparition et à la transformation.  (Réf)

Il a une

façon de travailler qui découle d’une approche esthétisante basée sur une histoire des styles. Celle-ci s’appuie sur une recherche documentaire des sources premières, ce qui constituait une première en histoire de l’art québécois.(Réf)

Avec cet inventaire (et par l’ensemble de son oeuvre) Gérard Morisset:

incite le gouvernement à faire l’acquisition de celles [les oeuvres d’art] qui sont menacées d’aliénation, de destruction ou de détérioration. (Réf)

Dès 1921, avec l’aide de Jean-Thomas Nadeau, Gérard Morisset s’était attelé à

la cueillette des documents sur l’art ancien. (A la découverte… p. 18).

Gérard Morisset continue d’occuper des fonctions importantes durant les années 40 et 50. En 1943, il est élu membre de la section française de la Société royale du Canada. En 1949, il est élu président de la Société des écrivains canadiens. Deux ans plus tard, il devient secrétaire de la Commission des Monuments historiques du Québec où il a contribué à la conservation et à la restauration du patrimoine bâti.

Le Musée du Québec

Il exerce entre 1953 et 1965 la fonction de directeur du Musée du Québec, aujourd’hui appelé Musée des Beaux-arts du Québec (un pavillon porte son nom).

Il transforme le musée:

En séparant de manière effective les deux secteurs développés jusque là au Musée du Québec, les sciences naturelles et l’art, en augmentant considérablement la collection de manière à offrir un éventail assez complet de l’art québécois ancien, en développant une documentation appropriée à l’étude des oeuvres – fiches d’inventaire, dossier par thèmes, par artistes, par expositions -, en modifiant les règles d’accrochage et les concepts d’exposition, le conservateur du  »Musée de la Province » va faire du musée un établissement muséologique plus moderne. (Réf. A la découverte… p.26-27)

En 1952, il donne des cours d’histoire de l’art à l’Université Laval. La médaille Pierre-Chauveau de la Société Royale lui est remise en 1954. En 1967, il est fait docteur honoris causa de l’Université Laval et il reçoit la médaille d’honneur du Groupe des Dix.

Gérard Morisset décède le 28 décembre 1970 à Québec.

Le Prix Gérard-Morisset

Accordé par le gouvernement du Québec, ce prix récompense une:

personne pour l’ensemble d’une carrière consacrée au patrimoine. Les activités reconnues aux fins de ce prix sont la recherche, la création, la formation, la gestion, la conservation et la diffusion dans les domaines des biens culturels, des archives, de la muséologie et de la culture populaire traditionnelle. (Réf)

Ce prix est remis depuis 1992. Parmi les lauréats, on retrouve Jacques Lacoursière, Michel Lessard, Luc Noppen et John R. Porter.

Conclusion

Gérard Morisset a grandement contribué à recenser et à faire connaître le patrimoine québécois. Ce pionnier a permis la diffusion des connaissances sur le patrimoine vis l’Inventaire des oeuvres d’art et par divers moyens: enseignement, articles, livres, expositions, présences la radio et la télévision. Il a contribué à la sauvegarde de plusieurs éléments de notre patrimoine. Il a partagé ses connaissances: un exemple à suivre…

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Écrits

Thèmes abordés: peinture, architecture, sculpture, orfèvrerie, etc.

 »Sa contribution et son oeuvre en font un des grands penseurs de notre histoire culturelle. Nous avons recensés 388 titres publiés de 1922 à 1971, soit 18 livres et 370 articles ou chapitres de livres. Ces 3 411 pages publiées se répartissent comme suit : les livres totalisent 1 845 pages, les articles et chapitres de livres 1 566 pages. » (Réf)

Quelques monographies

Rapport de l’inventaire des oeuvres d’art (1940)

Coup d’oeil sur les arts en Nouvelle-France (1941)

Le Cap-santé, ses églises et son trésor (1944, réédité en 1980)

L’architecture en Nouvelle-France (1949)

Québec et son évolution (1952)

Articles

Gérard Morisset a collaboré à plusieurs journaux dont L’Action catholique, le Canada, L’Événement, le Droit, le Canada français, La Patrie, etc

En ligne: Les arts au Canada sous le régime français (1948, Rapport annuel de la Société historique du Canada)

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Bibliographie

Jean Cournoyer (Page consultée le 2 mars 2010) Morisset (Gérard) [En ligne]. Adresse URL:http://www.memoireduquebec.com/

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (Page consultée le 2 mars 2010) Qui était Gérard Morisset? [en ligne]. Adresse URL: http://www.prixduquebec.gouv.qc.ca/eponyme/c-morisset_gerard.htm

Robert Derôme (Page consultée le 2 mars 2010) Gérard Morisset 1898-1970 [en ligne]. Adresse URL: http://www.er.uqam.ca/nobel/r14310/Ville/1922.Morisset.html

COLLECTIF. A la découverte du patrimoine avec Gérard Morisset, Ministère des Affaires culturelles1981, 256 pages.

Billets reliés: 

Guide d’information et de référence en patrimoine bâti

Le Conseil de la culture des Laurentides a mis en ligne un Guide d’information et de référence en patrimoine bâti. Ce guide  »propose une démarche concrète afin de guider les intervenants municipaux dans leurs actions de reconnaissance des caractères distinctifs du patrimoine des Laurentides et de sensibilisation auprès de la population ». (Réf)

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On commence par définir ce qu’est le patrimoine. Ensuite, on donne des conseils pour constituer un dossier (photographies et rapport écrit) qui permettra de faire ressortir l’intérêt patrimonial du bâtiment concerné ainsi que les besoins en matière de restauration. On donne des exemples d’éléments architecturaux à regarder.

Une fois les informations pertinentes recueillies, il faut évaluer la valeur patrimoniale du bâtiment à l’aide de critères. On présente ensuite une fiche d’évaluation complétée.

Après, on répond à quelques questions que peuvent se poser les gens qui veulent entreprendre des démarches pour faire reconnaître la valeur patrimoniale d’un édifice: comment faire des recherches historiques, quels sont les organismes qui s’occupent de protection du patrimoine, qu’est-ce qu’un classement, qu’est-ce qu’une citation, comment faire une demande de classement et de citation, comment faire évaluer l’intérêt patrimonial d’une résidence, où trouver de la main-d’oeuvre pour restaurer une maison ancienne, quelles sont les mesures législatives en matière de protection du patrimoine, etc. On aborde d’autres sujets come les assurances et les subventions.

Le guide comprend un lexique sur le vocabulaire architectural et gouvernemental ainsi qu’une bibliographie. Dans la version html du guide, la définition de certains mots apparaît lorsqu’on les survole avec le curseur.

Le guide est disponible en format pdf (45 pages) téléchargeable directement à partir du site.

En somme, un document très utile et intéressant pour ceux qui ont à coeur la préservation du patrimoine bâti et qui veulent entreprendre des démarches pour faire reconnaître ce patrimoine.

Adresse: http://www.culturelaurentides.com/patrimoine/guide/index.html

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Répertoire du patrimoine bâti de l’Outaouais

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Le Centre régional d’archives de l’Outaouais a mis en ligne un Répertoire du patrimoine bâti de l’Outaouais. On y retrouve des photographies (couleur et noir et blanc) des lieux et bâtiments patrimoniaux de la région. Certaines photos sont accompagnées d’informations historiques. La banque de données de ce site est en constante évolution.

Il y a trois types de recherche: recherche générale, recherche avancée et vignettes d’architecture. L’option  »vignette d’architecture » permet de sélectionner les photographies selon le type de bâtiment (église, gare, moulin, etc) ou les municipalités.

Une belle occasion de voir le patrimoine de l’Outaouais!

Adresse: http://patrimoineoutaouais.ca/

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