Décès de l’archiviste E.-Z. Massicotte [1947]

La Patrie, 9 novembre 1947

M. E.-Z. Massicotte vient de mourir
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Nous apprenons avec regret que M. E.-Z. Massicotte, archiviste du district de Montréal et historien bien connu, est décédé, hier matin, à l’âge de 79 ans et 10 mois, à l’Institution des Sourdes-Muettes, rue St-Denis où il était pensionnaire depuis plusieurs années.

Il laisse dans le deuil son fils Jean-Maurice, professeur de dessin, et une fille, Suzanne, épouse de Me Robert Trudel, avocat: six petits-enfants: Claude, Paul, Pierre, Yves et Bertrand Massicotte et Jacques Trudel.

La dépouille mortelle est exposée à la Société Coopérative de Frais Funéraires, 302 est, rue Ste-Catherine. Les funérailles auront lieu mardi matin, à 9 heures, en l’église Saint-Louis-de-France. A la famille de notre distingué compatriote, la « Patrie » offre ses condoléances.

Biographie

Fils d’Edouard Massicotte, qui tint pendant 40 ans un commerce de chaussures rue Notre-Dame, dans la paroisse de Ste-Cunégonde et d’Adèle Bertrand, le défunt archiviste, annaliste et folkloriste bien connu de Montréal, était né dans la métropole le 23 décembre 1867.

Il étudia au collège Ste-Marie et débuta dès 1886 dans le journalisme à l’Étendard. En 1890 il s’inscrivait à la faculté de droit. Admis au Barreau en 1895, il exerça sa profession en société avec M. Camille Piché, plus tard juge aux Sessions de la Paix à Montréal. Il prenait en 1899 la direction du Monde Illustré, passait en 1903 au Samedi qu’il ne quitta qu’en 1910. L’année suivante sir Lomer Gouin lui confiait le poste de chef des archives du Palais de Justice de Montréal, poste qu’il occupait encore au moment de sa mort. Il était membre à vie de la Société St-Jean-Baptiste.

Il était l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages littéraires et de mémoires, d’articles de journaux et de revues. Depuis 1915, M. Massicotte avait concentré la majeure partie de sa production historique dans l’organe des archives de la province de Québec, le Bulletin des Recherches Historiques. On doit à M. Massicotte la création des soirées de folklore canadien-français qui eurent un tel succès aux alentours de 1920 à Montréal et dans nos divers centres.

Enfin, initiateur de grands cortèges de la St-Jean-Baptiste il fut l’auteur du projet de plan d’ensemble et des thèmes des processions qui se sont tenues à Montréal pendant neuf années (1924-1932) avec un succès sans parallèle dans notre histoire.

Pour en savoir plus:

Les Massicotte de Sainte-Cunégonde: Édouard-Zotique Massicotte (blogue Avant l’autoroute) et Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Billets reliés

Engouement pour la généalogie [1925]

Les Albums Massicotte

Pierre-Georges Roy, la passion des archives du Québec (1870-1953)

10. Athanase David (1882-1953): un acteur de la promotion et de la protection du patrimoine

Pierre-Georges Roy, la passion des archives du Québec (1870-1953)

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Une rue à Saint-Augustin-de-Desmaures et une bibliothèque  à Lévis portent son nom. Qui était Pierre-Georges Roy?

Biographie

Pierre-Georges Roy, 1895. Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Pierre-Georges Roy, 1895. Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Pierre-Georges Roy naît à Lévis le 23 octobre 1870 et  décède en cette même ville le 4 novembre 1953. Il est le frère de Joseph-Edmond Roy, maire de Lévis de 1896 à 1900, historien (Histoire de la seigneurie de Lauzon) et archiviste. Il a épousé Eugénie Marsan en 1896.

Pierre-Georges Roy fait ses études au Collège de Lévis ainsi qu’au Séminaire de Québec. Il fonde la revue d’histoire et de littérature Le Glaneur, revue qui survit jusqu’en 1892. En 1893, il lance Le Moniteur de Lévis,  un journal  d’allégeance conservatrice. (Réf. Simard p. 207.)
En 1894, Roy devient greffier de la Cour d’appel du Québec et fonde l’année suivante le Bulletin des recherche historiques.

Le BRH -comme on l’appellera communément- comprendra donc des études, des listes, des bibliographies, des inventaires, des inédits, des chroniques enfin comme celle des  »Questions » et  »Réponses » qui lui donneront son caractère. (Réf. Jean Simard. p. 208)

Ce bulletin mettra en valeur les archives de la province de Québec. Il s’agit encore aujourd’hui d’une très belle source pour les gens qui s’intéressent à l’histoire du Québec.

En 1920, Pierre-Georges Roy fonde le Bureau des archives du Québec. Il est nommé archiviste provincial, le premier à occuper cette fonction. Notons qu’il n’a pas de formation d’archiviste en tant que tel; il a appris par la pratique.

Bulletin des recherches historique Source: archive.org

Bulletin des recherches historique Source: archive.org

Il est le directeur du Bulletin des recherches historiques, revue qu’il a fondé, de 1895 à 1948. C’est son fils qui prendra sa succession. Cette revue a été publiée jusqu’en 1968. Son épouse Eugénie a été une précieuse collaboratrice . Le BRH devient en 1923

l’organe officiel du Bureau des archives de la province de Québec. (Réf. Jean Simard p.208)

Fouiller le sol, déblayer le terrain: telle était la tâche urgente, aux yeux de Pierre-Georges Roy, la véritable histoire nationale étant impossible avant «le jour où des monographies nombreuses auront déblayé le terrain et préparé la voie à nos historiens». Dans les circonstances, cela voulait dire faire la chasse aux documents, les déchiffrer, les analyser, les commenter, en tirer les réponses aux cent, aux mille questions que les curieux se posaient. Aussi bien, quand il parut, en 1895, le Bulletin des recherches historiques comblait une lacune.  (Réf.)

Aussi,

En 1895 Pierre-Georges Roy (1870-1953) fonde le Bulletin des recherches historiques qui publie très tôt plusieurs articles consacrés à des monographies paroissiales, des biographies d’artistes, des oeuvres, des coutumes. Lui-même publie plusieurs articles sur des peintres, la peinture et l’architecture, mais surtout une grande quantité de monographies paroissiales où des aspects artistiques sont abordés et qui dénotent un fort intérêt pour les valeurs de la vie à la campagne autour du clocher paroissial sous la houlette de l’Église catholique. (Réf)

Jean Simard le qualifie, lui et Gérard Morisset, de »pionniers de l’inventaire ». (Réf. Simard p.204)

Que dire de plus? Pierre-Georges Roy a publié les Rapports de l’archiviste de Québec (dès 1921). Il a lancé en 1923 un concours d’histoire. Il a été attaché au service des Archives du Dominion, secrétaire de la Commission des monuments historiques et conservateur du Musée du Québec en 1931. Une carrière bien remplie!

Publications

Lorsque son fils Antoine publie en 1928 une Bibliographique analytique de ses oeuvres, Pierre-Georges Roy a déjà rédigé plus de 100 ouvrages. A son décès, ce chiffre s’élève à 300.(Réf).

Voici un aperçu de sa production.

Il a écrit de nombreux articles qui ont paru dans les Cahiers des Dix.

On retrouve d’autres textes de Pierre-Georges Roy sur archive.org ainsi que Nos Racines.

L’oeuvre de Pierre-Georges Roy traite de la

généalogie des grandes familles du Régime français, à des monographies de lieux et de monuments, à des inventaires, aux grandes séries que sont le BRH, Les Petites Choses de notre histoire et les rapport annuels des archives et de la Commission des monuments historiques. (Réf. Simard p. 213).

Jean Simard écrit d’ailleurs que:

Plus de soixante ans d’assiduité en faveur d’une double mission; celle de l’historien des  »petites choses », qu’il accomplit le plus souvent à titre privé, celle ensuite qui fera de lui le plus grand intendant du patrimoine culturel de son époque.(Réf. Simard p. 207)

Distinctions

Pierre-Georges Roy a été élu en 1911 à la section de littérature française de la Société Royale. Il a été fait Commandeur de l’Ordre de Saint-Georges-Le-Grand.  En 1919, il a reçu la Légion d’Honneur en 1927 et a été fait Commandeur de l’Ordre pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand. Il a reçu la médaille Tyrrell en 1932, a été membre de la Société royale du Canada et de la Société des Dix et il a été fait Officier de l’Instruction publique de France en 1906. En 1919, il a été lauréat de l’Institut de France. Il était aussi membre honoraire de la Société historique de Boston.

Il a reçu des doctorats honoris causa des universités suivantes: Université Laval, lettres (1911), Université d’Ottawa, lettres, (1925), Université Notre-Dame de l’Indiana, droit (1918).

Ses archives

Il existe trois fonds d’archives qui portent son nom.

  • Fonds Pierre-Georges-Roy Ville de Montréal
  • Fonds Pierre-Georges-Roy des Archives nationales du Québec
  • Fonds Pierre-Georges-Roy, Université d’Ottawa

Conclusion

Pierre-Georges Roy s’est distingué par son abondante production historique. Il s’est intéressé à plusieurs sujets: l’histoire de Lévis, de Québec, de la Nouvelle-France, etc. Il a contribué à l’archivistique au Québec, mais surtout, il a permis de faire connaître les archives et l’histoire du Québec par le Bulletin des recherches historiques et ses autres publications.

Webographie

Ville de Lévis (Page consultée le 19 avril 2010) Bibliothèque Pierre-Georges-Roy [n’est plus en ligne]

Wikipédia. (Page consultée le 19 avril 2010) Pierre-Georges Roy [en ligne] Adresse URL

Jean Bruchési (Page consultée le 19 avril 2010) Pierre-Georges Roy (1870-1953) Histoire Québec, Volume 9, numéro 1, juin 2003, p. 42-43 [en ligne] http://id.erudit.org/iderudit/1046ac

Claude Bélanger (Page consultée le 19 avril 2010) Pierre-Georges Roy archiviste [en ligne] Adresse URL

Université d’Ottawa (Page consultée le 19 avril 2010) Fonds Pierre-Georges-Roy [en ligne] Adresse URL

Robert Derôme (Page consultée le 19 avril 2010) Le Bulletin des recherches historiques 1895- [en ligne] Adresse URL

Bibliographie

SIMARD, Jean. Le Québec pour terrain: itinéraire d’un missionaire du patrimoine religieux. Québec, Presses de l’Université Laval, 2004, 254 pages.

Billet reliés

Revues et journaux en ligne sur l’histoire du Québec

Gérard Morisset: la préservation et la diffusion du patrimoine

Faire de l’histoire au Québec (livre de Ronald Rudin)

Devenir historien

Piaf: initiation en ligne à l’archivistique

A l’abri de l’oubli

Archives au présent

Lévis, en photos et en histoires

Qu’est-ce qui vous attend après votre diplôme en histoire?

J’ai eu l’occasion de lire récemment un document qui s’intitule Qu’est-ce qui vous attend après votre diplôme? Il fait suite à la 10e journée du Réseau histoire de l’UQAM, qui s’est tenue le 18 février 2009. Le Réseau histoire regroupe des étudiants et des diplômés en histoire de l’UQAM.

Ce document présente le parcours académique et professionnel de plusieurs diplômés. Certains sont devenus archivistes, bibliothécaires, enseignants, agents de développement culturel, etc. Les types d’emplois sont variés. Il ressort de ce document qu’il est important de cumuler les expériences professionnelles, d’avoir un bon réseau de contact et d’être persévérant si l’on veut travailler en histoire.

Pour télécharger le document, cliquez ici

Billets reliés:

Un instrument de recherche pour interroger les fonds d’archives québécois

L’élégant site http://rdaq.banq.qc.ca/ est une réalisation du RAQ (Réseau des services d’archives du Québec). On y retrouve une section sur les expositions en cours et un lien vers leur pendant virtuel. Aussi, on peut consulter le calendrier des activités, les actualités, des articles sur les archives et une section des petites annonces.

La section coutumes et culture présente quelques coutumes québécoises pertinentes aux mois de l’année. Dans la section recherche des archives, on peut faire une recherche dans la banque de donnée des membres du RAQ. On peut aussi localiser des centres d’archives, selon le nom de l’organisme ou bien la région administrative. La section bottin permet aussi de localiser les centres d’archives québécois.

RAQ

source: RAQ

Dans la description de certains fonds, un? apparaît à la place du ‘. Autre petit problème, ce site utilise probablement des frames, donc si vous voulez mettre une page dans vos favoris, c’est toujours l’adresse http://rdaq.banq.qc.ca/ qui va apparaître.

Malgré ces inconvénients mineurs, ce site est un excellent point de départ pour toutes personnes voulant faire une recherche dans les fonds d’archives québécois. On peut voir les résultats que donnent notre recherche dans tous les fonds indexés, en quelques clics. Ce site est un bon outil de communication pour les archivistes québécois.

Billets reliés:

Gestion des documents et archives à l’UQAC

Il est possible d’étudier l’archivistique à l’Université du Québec à Chicoutimi. Le programme, offert en certificat ou mineure, se nomme Gestion des documents et archives. Je vais plutôt vous entretenir du site suivant  qui présente les objectifs et les cours du programme et plus.

UQAC

source: UQAC

On y retrouve aussi des informations sur la profession d’archiviste (tâches, champs d’intérêts, perspectives d’avenir) ainsi qu’un survol de l’histoire de l’archivistique. Les statistiques sur les perspectives d’avenir datent un peu (2006).

On y donne des conseils à ceux qui veulent travailler dans le domaine des archives et à ceux à qui une formation en gestions des documents et archives serait profitable (technicien en bureautique).

Ce site contient aussi une section (en développement) sur la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean (géographie et attraits touristiques).

Le site est réalisé par deux étudiantes de l’UQAC, Caroline Morissette Thibodeau et Kim Laforge.

Ce genre de site internet, malgré quelques petits défauts (certaines parties de texte n’apparaissent pas bien à l’écran),  est très intéressant à consulter. Souvent, les universités se contentent d’une présentation froide de leurs  programmes d’études (liste et description des cours). Ici, on présente le programme de gestion des documents et archives, la fonction d’archiviste, l’histoire de l’archivistique ainsi que le Saguenay-Lac-Saint-Jean, milieu de vie des étudiants de l’UQAC, etc. Bonne initiative!