En effectuant des recherches généalogiques, j’ai trouvé cette histoire concernant la tante de mon arrière-grand-père.
Extrait de ‘Les miraculés de la bonne Sainte Anne‘, 1907, p. 173 à 176.
LXI
GUÉRISON DE Melle LAPOINTE
de STE-JUSTINE, P.Q.
(2 septembre 1889)Relation de l’abbé Charles Trudel, chapelain de l’Hôpital du Sacré-Coeur, à Québec
Dieu est admirable dans ses Saints, dit l’Ecriture Sainte, et cette admiration s’impose surtout lorsque l’on voit de ses yeux, et qu’on touche, en quelque sorte du doigt, quelqu’un des merveilles que ce Dieu de bonté veut bien opérer par l’intercession de ses élus. C’est ce qu’ont éprouvé dernièrement toutes les personnes qui demeurent actuellement à l’Hopital du Sacré-Coeur, à l’occasion de la guérison miraculeuse d’une des malades de cette maison.
Delle Flore Lapointe, de Ste-Justine, était malade depuis six ans, et, depuis trois ans, elle était clouée sur un lit de douleur, sans pouvoir se lever ni prendre d’autres positions que celle de rester jour et nuit couchée sur le dos. Les médecins n’avaient pu lui apporter aucun soulagement. Au commencement du mois de juillet dernier, elle se fit transporter à l’Hôpital du Sacré-Coeur, espérant obtenir sa guérison, ou au moins du soulagement, sous les soins des médecins de cet hôpital. Mais après avoir pris connaissance de sa situation, deux médecins déclarèrent ne pouvoir rien faire pour sa guérison.
N’attendant plus de secours du côté des médecins, et se voyant condamnée à demeurer toute sa vie dans son infirmité, à charge aux autres, elle résolut de s’adresser à la bonne sainte Anne. Remplie de la plus grande confiance, elle demande à être transportée dans le temple où cette grande Thaumaturge du Canada se plaît à manifester son pouvoir auprès de Dieu.
Lundi matin, donc, 2 du mois de septembre, on la transporta, sur son lit, de l’Hôpital du Sacré-Coeur au bâteau à vapeur. Arrivée à l’église, elle fut placée près de la statue de sainte Anne, où un prêtre lui apporta la sainte Communion. Elle avait espérer obtenir sa guérison dans ce moment solennel pour elle; mais le bon Dieu voulait éprouver sa foi. Quoique un peu découragée, elle continua cependant à prier avec d’autant plus de confiance qu’elle se sentait un peu soulagée.Après la messe, on lui fit vénérer la sainte Relique, et, au moment où on la lui appliqua sur la partie la plus souffrante du corps, elle éprouva quelque chose d’extraordinaire et d’inexplicable. Elle se sentit guérie, capable de se lever et de marcher. Hors d’elle-même, elle se mit à crier, à pleurer, à rire, à parler, sans trop se rendre compte de ce qu’elle disait et faisait. Puis elle se leva et se mit à marcher, au grand étonnement des témoins de ce miracle.
La nouvelle de cette étonnante guérison parvint le jour même, à l’Hôpital du Sacré-Coeur, où l’on avait bien prié pour que les voeux de cette bonne fille fussent exaucés. L’émotion fut grande et des larmes tombèrent des yeux de plusieurs, au Sacré-Coeur, lorsque, le lendemain soir, on vit la pauvre malade de la veille, descendre facilement de la voiture, avant d’arriver à l’Hôpital, et se rendre seule, à pied, afin de donner à tous la preuve de sa guérison. Tous la félicitaient, mais elle, au contraire, ne cessait de remercier ses bienfaiteurs pour les prières adressées au ciel en sa faveur, et auxquelles seules elles attribuaient sa guérison.
C’était peu de temps avant la prière, qui se fait tous les soirs à la chapelle; Delle Lapointe s’y rendit et s’y agenouilla, comme toutes les personnes qui assistèrent à cette prière. On y chanta, en actions de grâces, le cantique populaire dont le pieux refrain est si souvent répété avec bonheur et transport par les pèlerins reconnaissant:
« Daignez, sainte Anne, en un si beau jour,
De vos enfants agréer l’amour ».L’abbé CHS. Trudel.
Hôpital du Sacré-Coeur, 10 sept. 1889
Au Révd Père Fiévez, C. SS. R.
Mon Révd Père,
En réponse à votre lettre d’hier, au sujet de la guérison de Delle Flore Lapointe, je suis heureux de pouvoir dire que le mieux général se continue, de sorte qu’il y a lieu de croire qu’elle a en effet obtenu sa guérison par l’intercession de la bonne sainte Anne; sa faiblesse diminue, elle digèrent mieux et prend des forces.
En un mot, vut l’ensemble des circonstances qui ont précédé et suivi son voyage à Sainte-Anne, on regarde ici comme bien prouvé que la guérison de Delle Lapointe est une guérison extraordinaire obtenue par l’intercession de la bonne sainte Anne.
Cette pauvre fille, pleine d’humilité, attribue sa guérison, non à ses prières, mais aux prières de la communauté et des autres personnes de l’Hôpital du Sacré-Coeur. Elle ne cesse de bénir et de remercier le Sacré-Coeur de Jésus, et elle est pleine de reconnaissance pour sa Bienfaitrice.
CHS. TRUDEL, Ptre.
Quelques notes à propos de Flore Lapointe et de sa famille
Flore Lapointe est née à St-Evariste-de-Forsyth le 22 mai 1858, fille de Ferdinand Audet et d’Henriette Côté. Elle avait deux soeurs, Philomène et Joséphine ainsi qu’un frère, Joseph. Selon le recensement de 1871, ils habitaient à Sainte-Justine, Dorchester (auj. Bellechasse). Le père, Ferdinand, est décédé à Sainte-Justine le 10 novembre 1871. Notez que le nom du conjoint est omis dans l’acte. Même problème pour l’acte de sépulture de la soeur de Ferdinand, Zoé, pourtant veuve de Clément Pépin dit Lachance.
En 1881, Henriette et ses enfants résidaient toujours à Sainte-Justine.
La base de données Ontario Deaths and Overseas Deaths, 1939-1947 de Family Search nous permet de trouver le lieu et la date de décès de Flore, soit le 5 janvier 1934 à Ottawa, Ontario. Aussi, dans un cimetière d’Ottawa se trouve cette pierre tombale. Flore aurait donc fini ses jours près de sa soeur Joséphine qui, à Sainte-Justine, le 24 octobre 1882, a épousé Evangéliste Hébert.
Pour ce qui est de la période entre 1890 et 1934, ma recherche d’informations à propos de Flore continue. Je continue mes recherches pour la localiser grâce aux recensements. J’ai quand même pu trouver quelques informations concernant les autres membres de la famille. Par exemple, en 1891, Henriette Côté, sa fille Joséphine et son époux Evangéliste résidaient à Barford, Stanstead. Un enfant du couple est né aux États-Unis. En 1901, Joséphine et son frère Joseph ainsi que leurs familles habitaient à Barford, Stanstead.
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