Tempête à l’Ile aux Loups-Marins [1884]

Extrait du journal Le Canadien des États-Unis publié à New York, 11 décembre 1884

ECHOS CANADIENS

Québec.

Une famille du nom de Breton vient d’arriver à Québec dans de pénibles circonstances. Il y a dans le St. Laurent entre l’Islet et la Baie St. Paul, à une ddistance d’à peu près sept milles du rivage, une petite île connue sous le nom de l’Ile aux Loups-Marins. Son étendue n’est que de quelques arpents. Durant trois ans, la famille Breton avait séjourné dans cette île elle y avait bâti une maison, une grange, avait cultivé la terre, et avait peuplé ce petit coin de terre de quelques animaux. Tout allait bien, quand dans la nuit du 3 novembre dernie, une tempête furieuse s’éleva, la petite île fut submergé par les vagues qui montaient toujours, jusqu’à ce qe tous les animaux furent noyés, les récoltes détruites et la maison submergée et renversée. e fut une nuit d’horreur. Un des hommes qui travaillait pour la famille fut près de mourir de peur. Le père en voulant sauver ses enfants fut blessé, et ce ne fut qu’avec peine qu’au milieu d’une nuit affreuse, ils parvinrent à faire quelques signaux de détresse et à attirer l’attention de quelques pêcheurs de l’Islet, qui réussirent à faire quelques signaux de détresse et à les tirer de cette position périlleuse.

Billets reliés

Légende: Le masque de fer de l’Ile aux Oies (1683-1749)

Le naufrage du Lunenburg (4 décembre 1905, Iles de la Madeleine)

Le naufrage du Lady Seaton (Iles de la Madeleine, 4 décembre 1847)

Pirates ou corsaires? A l’abordage sur le Saint-Laurent

La vente des âmes, une tradition à l’Isle-aux-Grues depuis le 19e siècle

Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel (IREPI) de l’Université Laval

Images du Bas-Canada (1790-1816) par le peintre George Heriot

Album |  | M928.92.1.1

Silhouette de George Heriot, vers 1810

Georges Heriot est né à Haddington (Écosse) en 1759. Il a fait ses études à la Royal High School d’Edinbourg (1769-1774).

En 1781, il publie A Descriptive Poem Written in the West Indies. Un peu plus tard, il aurait étudié à la Royal Military Academy de Woolwich. En 1783, il travaille au Ordnance Department de Woolwich.

En 1792, il est à Québec, toujours à l’emploi du Ordnance Department. Aussi, on sait qu’il a été sous-ministre des Postes de l’Amérique du Nord britannique pendant environ 17 ans (1799-1816).

Il expose a la Royal Academy of Arts en 1797 certaines de ses oeuvres. En 1804, il publie le premier ouvrage en anglais sur l’histoire du Canada, The History of Canadafrom its first discovery. Il publie en 1806 Travels through the Canadas

George Heriot démissionne en janvier 1816 et retourne quelques mois plus tard en Angleterre. Les années suivantes seront consacrées à la peinture et aux voyages.

Il est décédé le 22 juillet 1839 à Chelsea, Angleterre.

Oeuvres

Plusieurs lieux sont représentés dans ses oeuvres: l’Irlande, le Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, la Grande-Bretagne, etc. Beaucoup de paysages, des Amérindiens et des occasions festives.

Les oeuvres qui suivent proviennent du site du musée McCord.

Peinture | Montréal 1810 | M973.152.1

Montréal, 1810

Estampe | Vue de la baie Saint-Paul depuis le fleuve Saint-Laurent | M22263

Vue de la baie Saint-Paul depuis le fleuve Saint-Laurent. v. 1807

Peinture | Canadiens des provinces d'en haut près de Montréal | M973.152.4

Canadiens des provinces d’en haut près de Montréal, 1815

Estampe | La danse ronde, danse circulaire des Canadiens, publiée en 1807 | M999.27.24

La danse ronde, danse circulaire des Canadiens, publiée en 1807

Estampe | Le menuet des Canadiens | M19871

Le menuet des Canadiens, 1807

Peinture | Montréal depuis l'Île Saint-Hélène | M928.92.1.21

Montréal depuis l’Île Saint-Hélène, v. 1801

Peinture | Vue de la chute Montmorency | M928.92.1.101

Vue de la chute Montmorency, 1816

Peinture | Saint-Augustin depuis Cap-Rouge | M928.92.1.17.1

Saint-Augustin depuis Cap-Rouge v.1810

Estampe | Costume des Indiens domiciliés d'Amérique du Nord | M965.39.5

Costume des Indiens domiciliés d’Amérique du Nord, 1807

Peinture | Pont sur la Jacques-Cartier, vers 1810 | M928.92.1.27

Pont sur la Jacques-Cartier, vers 1810

Peinture | Près de Québec, rivière Jacques-Cartier | M928.92.1.29

Près de Québec, rivière Jacques-Cartier, vers 1810

Peinture | Rivière du Loup, Canada | M928.92.1.88

Rivière du Loup, Canada, 1816

Peinture | Vue de Québec depuis le pont près de la Pointe De Lévy | M999.56.1

Vue de Québec depuis le pont près de la Pointe De Lévy, 1798

Bibliographie

Bibliothèque et Archives Canada [en ligne] George Heriot [Page consultée le 26 juin 2010, n’est plus en ligne]

Didier Prioul et M.A. , article   »Georges Heriot » (p.162-167) dans. Mario Béland, dir. La Peinture au Québec 1820-1850. Québec, Musée du Québec – Les Publications du Québec, 1991, 608 pages.

Billets reliés

Peinture: James Peachey et le Bas-Canada en 1784-1785

Une visite de la prison de Québec en 1835

Le meurtre d’Achille Taché, seigneur de Kamouraska (31 janvier 1839)

Maisons anciennes de pierre, de bois, de brique

Pehr Kalm, un Suédois en Nouvelle-France (1748)

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Deux lacs, un canton et un parc portent le nom de Pehr Kalm. Qui était-il?

Portrait présumé de Pehr Kalm

Né le 6 mars 1716 en Suède, Pehr Kalm avait un intérêt certain pour la botanique. Il a été l’élève du célèbre Carl von Linné, le  »père de la taxinomie moderne ». C’est à la demande de von Linné qu’il entreprend en 1748 un voyage en Amérique du Nord

afin d’y rapporter toutes semences et plantes nouvelles qui pourraient se révéler utiles pour l’agriculture et l’industrie.  » (Réf.)

Cette expédition, qui débute par Philadelphie, aux États-Unis, se poursuivra en Nouvelle-France de juin à octobre 1748.

C’est lors de ce séjour qu’il rédige un journal qui est encore aujourd’hui pour les historiens un témoignage important sur la vie au temps de la Nouvelle-France. Dans son journal, Kalm

inventorie la flore et la faune. Il observe la composition des sols, le débit et la qualité des eaux des rivières et du fleuve. Il note les us et coutumes des premiers et nouveaux habitants. (Réf)

Il note ses observations sur des sujets aussi varié que la religion, l’architecture, l’histoire, les Amérindiens, le sytème monétaire, la température, l’alimentation, l’habillement, les remèdes, l’agriculture, le commerce, les Forges du Saint-Maurice, etc. Il décrit les villes de Montréal, Trois-Rivières, mais il s’attarde longuement sur Québec.

Kalm a parcouru une longue route. Du Fort Saint-Frederic, il est passé par le Fort Saint-Jean, puis par LaPrairie, Montréal, l’Ile Saint-Hélène, Trois-Rivières, Québec, la baie Saint-Paul, Petite Rivière (Charlevoix), Saut-au-Récollet et Lachine.

Pehr Kalm est retourné en Suède en 1751 pour occuper le poste de professeur d’histoire naturelle et d’économie à l’académie d’Åbo. Le récit de son voyage en Amérique du nord paraît entre 1753 et 1761. Il est publié ent traduction française par Louis-Wilfrid Marchand en 1880 . L’ensemble de son oeuvre fait que

Kalm fut l’un des botanistes utilitaires remarquables de l’école de Linné ; un genre et 90 espèces de plantes reçurent son nom. Son livre – son apport le plus important – stimula l’histoire naturelle en Suède et mit à la portée des Européens une description exacte et élargie des conditions de vie et des mœurs existant en Amérique du Nord. Les descriptions faites par Kalm de la vie et des mœurs du Canada comptent parmi les meilleures qu’a données la littérature de voyage concernant ce pays.  (réf).

Il est décédé le 16 novembre 1779 a Turko en Finlande.

************************

La Nouvelle-France vers 1745

Voici quelques extraits de son journal de voyage

Les femmes en Nouvelle-France…. Pages 42-43

La différence entre les coutumes et les manières des français à Montréal et au Canada, et celles des anglais dans les colonies américaines, est la même qui existe entre ces deux nations en Europe. Ici les femmes en général sont belles; elles sont bien élevées et vertueuses, et ont un laisser-aller qui charme par son innocence même, et prévient en leur faveur. Elles s’habillent beaucoup le dimanche, mais les autres jours, elles s’occupent peu de leur toilette, sauf leur coiffure, qu’elles soignent extrêmement, ayant toujours les cheveux frisés et poudrés, ornés d’aiguilles brillantes et d’aigrettes. […] En fait d’économie domestique, elles dépassent grandement les anglaises des plantations, qui ne se gènent pas de jeter tout le fardeau du ménage sur leurs maris, tandis qu’elles se prélassent toute la journée, assises, les bras croisés. Les femmes au Canada, au contraire, sont dûres au travail et à la peine, surtout parmi le bas peuple; on les voit toujours aux champs, dans les prairies, aux étables, ne répugnant à aucune espèce d’ouvrage.

Une des premières taxes en Nouvelle-France…. Page 73

Les soldats de notre escorte, dès que nous fûmes en vue de Québec, se mirent à crier qu’ils allaient donner le baptême à tout ceux qui y venaient pour la première fois, à moins qu’ils ne se rachetassent. C’est la coutume, paraît-il, et tout le monde doit s’y soumettre; le gouverneur-général n’est pas plus exempt de ce tribut qu’un autre, lorsqu’il fait son premier voyage à Montréal. Nous ne regardâmes pas à quelques sous, et lorsque nous fûmes en face de la ville, nous nous exécutâmes volontiers, à la grande joie des pauvres rameurs, qui, avec l’obole de notre rançon, purent se remettre de leur rude labeur en se donnant quelques divertissements à Québec.

De la politesse et des bonnes manières… Page 214

Il y a une distinction à faire entre les dames canadiennes, et il ne faut pas confondre celles qui viennent de France avec les natives. Chez les premières, on trouve la politesse qui est particulière à la nation française. Quant aux secondes, il faut encore faire une distinction entre les dames de Québec et celles de Montréal. La québecquoise est une vraie dame française par l’éducation et les manières; elle a l’avantage de pouvoir causer souvent avec des personnes appartenant à la noblesse, qui viennent chaque année de France, à bord des vaisseaux du roi, passer plusieurs semaines à Québec. A Montréal, au contraire, on ne reçoit que rarement la visites d’hôtes aussi distingués. Les Français reprochent eux-mêmes aux dames de cette dernière ville d’avoir beaucoup trop de l’orgueil des Indiens, et de manquer d’éducation. Cependant, ce que j’ai dit plus haut de l’attention excessive qu’elle donne à leur coiffure s’applique à toutes les femmes du Canada.

Pour télécharger Voyage de Kalm en Amérique

http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtexte/224281-1.pdf
http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtexte/224281-2.pdf

Bibliographie

Nichole Ouellette (Page consultée le 24 mars) Flore laurentienne [En ligne]. Adresse URL: http://www.florelaurentienne.com/flore/NotesUsages/KalmPehr.htm

Wikipédia (Page consultée le 24 mars) Pehr Kalm [En ligne]. Adresse URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pehr_Kalm

Richard A. Jarrell (Page consultée le 24 mars) Kalm, Pehr [En ligne]. Adresse URL:: http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=1981&PHPSESSID=gpia7ionlop4c93njqpsicq5s3

Billets reliés:

Les moulins à eau du Québec: un patrimoine à découvrir

Moulin à vent, moulin banal, moulin à farine, moulin à eau, que de types de moulins… Le Québec possède plusieurs moulins ancestraux, dont certains remontent au 18e siècle.

moulins_eau

Dans le livre Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui, il est question des moulins à eau. Ce livre est une version actualisée de l’ouvrage paru en 1978 sous le titre Les moulins à eau de la vallée du Saint-Laurent. Dans Les moulins à eau du Québec, édition de 2009, vous trouverez de superbes photos de Claude Bouchard ainsi que des textes signés Francine Adam.

Ce livre nous fait voyager sur les deux rives du Saint-Laurent: de Grondines, Deschambault, Pont-Rouge, Château-Richer, Baie-Saint-Paul, Les Éboulements à l’Isle-aux-Coudres, Gentilly, Lotbinière, Beaumont, Saint-Vallier, Saint-Raphaël, Cap-Saint-Ignace, Saint-Jean-Port-Joli, Kamouraska, Saint-Roch-des-Aulnaies et bien plus…

L’auteure nous présente l’histoire de ces moulins: le contexte de construction, la géographie des lieux, les propriétaires, les travaux de restauration, les abandons, les changements de vocations, etc. Les sources utilisées sont nombreuses: photographies, contrats passés devant notaires, recensements,etc.

Concernant les changements de vocations, on constate que peu de moulins ont conservé leur usage premier. Certains sont devenus des résidences privées, des centres d’interprétation, des ateliers, des salles d’expositions et même des bureaux d’affaires…

Quelques moulins présentés dans cet ouvrage sont dans un piteux état, comme le moulin César, de Baie-Saint-Paul, dont le toit s’est affaisé en 2008. Le climat, le manque d’entretien, l’absence de relève (métiers traditionnels) et d’action gouvernementale ainsi que le manque d’implication de la population expliquent pourquoi certains moulins sont à l’abandon. Et force est de constater que ce n’est pas parce qu’un moulin devient monument historique que sa préservation est chose garantie.

Le livre Les moulins à eau du Québec rend hommage à la ténacité et à la persévérance de ces gens qui ont restauré et sauvé des moulins à eau du Québec. Une grande place est laissé à ces gens ainsi qu’aux témoins des belles années de ces moulins. Jean-François Racine et Suzy Lévesque (moulin du ruisseau Michel à Baie-Saint-Paul), Francine Lemay (moulin du Portage de Leclerville) et Mariette Cheney (moulin seigneurial de Tonnancour) sont des exemples à suivre.

Une carte géographique est placée au début de chaque chapitre. Chaque partie du livre débute par une présentation de la région en vedette, en l’occurrence la rive nord du Saint-Laurent, Charlevoix et la Côte-du-Sud.

La photographie qui orne l’ouvrage est tout simplement superbe. Il s’agit du moulin de la chute à Maillou à Beaumont.

Quelques fois, on tombe sur un livre qui nous remue, qui nous interpelle. Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui de Francine Adam fait partie de cette catégorie. Je m’attendais à un exposé classique sur les moulins. J’y ai trouvé bien plus. Un appel à conserver et à aimer notre patrimoine bâti.

Francine Adam. Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui. Éditions de l’Homme, 2009, 192 pages

Complément:

Billets reliés:

Capsules télé sur l’histoire de Charlevoix

Note 10 mai 2015: ces capsules ne sont plus en ligne.

L’histoire régionale du Québec est de plus en plus diffusée via internet. Des stations de télé en profitent pour mettre en ligne leurs émissions, ce qui leur permet d’élargir leur public. En voici un exemple.

charlevoix_hst

La Télévision de Charlevoix-Ouest (TVCO) est une station de télévision communautaire de la région de Charlevoix. Elle a produit, en collaboration avec la Société d’histoire de Charlevoix, une série de capsules sur l’histoire de cette région, appelées Mon histoire. Ces segments sont animés par l’ethnologue Serge Gauthier. 15 épisodes sont disponibles en ligne. Certains épisodes sont consacrés à des personnages célèbres de la région (Alexis Le Trotteur, l’Abbé Félix-Antoine Savard) et d’autres à un lieu (L’Isle-aux-Coudres, Baie-St-Paul ). Un épisode traite des contes et légendes de Charlevoix tandis qu’un autre se penche sur les personnages de la populaire télésérie Le Temps d’une paix, diffusée il y a quelques années au Québec.

Mon histoire est une série de qualité, très intéressante à regarder. Découvrez l’histoire de cette magnifique région!

Billets reliés: