Beauce, est du Québec et Ottawa (nouvelles en bref)

Bonjour à tous, voici quelques brèves nouvelles.

Deux nouvelles expositions du Musée virtuel du Canada à signaler: Vie française dans la capitale sur l’histoire des Francophones à Ottawa, en collaboration avec le CRCCF et Aller aux eaux salées En vacances sur les bords du Saint-Laurent (1815-1950) en collaboration avec le Musée du Bas-Saint-Laurent.

Des nouvelles de par chez nous: le Village des Défricheurs de Saint-Prosper deviendra le Village Beauceron.

De nouvelles plaques commémoratives ont été installées à Québec pour honorer une dizaine de personnalités, dont Arthur Buies, Frederick C. Würtele et Irma Levasseur.

Nouvelle parution: Faire son temps. Usages publics du passé dans les francophonies nord-américaines sous la direction de Martin Pâquet et de Serge Dupuis (Presses de l’Université Laval).

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Bientôt en librairie: Le métier d’intendant en France et en Nouvelle-France au XVIIIe siècle  par Marie-Ève Ouellet (Septentrion).

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Pour terminer, signalons que vous pouvez maintenant feuilleter sur le portail de BANQ le journal Claire, publié à Montréal entre 1957 et 1964.

 

Mormons, Gaspésie et livres (nouvelles en vrac)

Bon samedi! D’abord, je voudrais attirer votre attention sur la nouvelle baladodiffusion de la revue Québec Science intitulée La voûte éternelle et qui porte sur les Mormons et la généalogie. Le premier épisode est déjà en ligne.

Aussi, le Musée de la Gaspésie récemment a mis en ligne 3200 photos, portant sa collection en ligne à 4000 items.

Deux livres ajoutés au portail de BANQ:  L’Abitibi, pays de l’or / Emile Benoist (1938) et Rimouski et les pays d’en-bas / Emile Benoist (1945).

En librairie (et parce qu’on a toujours un peu de place dans notre bibliothèque pour les bons livres): Faire aimer l’histoire en compagnie de Jacques Lacoursière par Jacques Mathieu et Denis Vaugeois (Septentrion). LE MONDE RURAL QUÉBÉCOIS AUX XVIIIE ET XIXE SIÈCLES Cultures, hiérarchies, pouvoirs par Christian Dessureault (Fides).

 

En ligne: le film Chantier Coopératif (1955) réalité par Jean Palardy et tourné à Saint-Camille de Lellis et à Saint-Just-de-Bretennières, près de chez nous.

Et sur une note un peu plus personnelle, le 22 avril dernier marquait le centenaire du décès de Joseph-Ernest Lapointe, le frère de mon arrière-grand-père, mort au sud-est de Mercatel (Pas-de-Calais) lors de la Première Guerre mondiale. Je lui ai rendu hommage ici. Il était natif de Sainte-Claire, comté de Bellechasse, QC.

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Joseph-Ernest Lapointe (1895-1918)

 

Une horrible méprise (St-Pacôme, 1914)

Extrait de l’Action sociale, 20 août 1914

S. PACOME

Horrible méprise.

S. Pacôme, Kamouraska, 11. – Notre paisible localité a été le théâtre d’un bien triste drame. Le gouvernement avait donné ordre de garder un pont sur la voie ferrée sur l’I.C.R. Le gardien s’est armé d’une carabine à quatre coups et gare les espions. Dimanche au soir donc le gardien et une douzaine de jeunes gens divisaient gaiement, lorsque se présente un pauvre mendiant sac au dos âgé d’environ 70 ans. Il n’avait pas fait cinq pas que le gardien lui crie « stop », et pointant sa carabine sur lui, le chemineau croyant sans doute avoir affaire à quelque farceur d’une excursion de chasse, car le gardien ne portait pas d’uniforme et une personne pêchait, lui répondit en riant, « You go kill me » l’autre répondit. Yes, et en même temps le coup partit, la mort a été instantanée la balle lui a perforé le coeur.

Le coroner Vézina et les Docteurs Gosselin et Michaud ont procédé à l’autopsie du cadavre.

Le malheureux gardien est très attristé et les jurés l’ont exonoré de tout blâme.

Le mendiant se nomme Joseph Alexandre Levasseur, français d’origine, il allait en pélerinage à Ste Anne de Beaupré, on a trouvé sur lui 3 chapelets, un scapulaire et une médaille. La dépouille va être inhumée à la Rivière Ouelle. Dans ces papiers on a aussi vu qu’il a résidé à Montréal, Rimouski, Pointe au Père.

Revues, bulletins et magazines d’histoire du Québec

Ce qui suit est une liste non-exhaustive des revues, bulletins et magazines d’histoire du Québec.

D’autres publications seront ajoutées au cours des prochaines semaines (les suggestions d’ajouts sont bienvenues).

En complément, consultez le billet intitulé Facebook: Liste des organismes québécois de diffusion de l’histoire et du patrimoine.

Général

Cap-aux-Diamants

Histoire Québec

Revue d’histoire de l’Amérique française

Mémoires vives Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC)

Régional
Magazine Gaspésie (Musée de la Gaspésie).

Revue d’études des Cantons-de-l’Est/Journal of Eastern Townships Studies (RECE/JETS) publiée par le Centre de ressources pour l’étude des Cantons-de-l’Est (CRCE).

L’Estuaire Revue d’histoire des pays de l’estuaire du Saint-Laurent.

Le Javelier (Société historique de la Côte-du-Sud).

Au fil des ans (Société historique de Bellechasse).

Revue sur l’histoire de la Maurice et du Centre-du-Québec (début de la parution prévue en 2017).

Quebecensia (Société historique de Québec).

Montréal en tête (Société historique de Montréal).

Revue d’histoire de Charlevoix (Société d’histoire de Charlevoix).

Hier encore, revue d’archives, d’histoire et de patrimoine du Centre régional d’archives de l’Outaouais.

Saguenayensia – Société historique du Saguenay.

L’Echo des Basques – Société d’histoire et de généalogie de Trois-Pistoles

Bulletin de la Société d’histoire du Plateau Mont-Royal

Bulletin Le Messager Société d’histoire de Joliette – De Lanaudière

La Fournée – Société d’histoire de la région de Terrebonne

Cahiers d’histoire par Héritage Sutton

Revue d’histoire de la Côte-Nord par la société historique du Golfe et la société historique de la Côte-Nord.

Associations de famille

La Charpente (Association des Truteau d’Amérique)

Des oeufs étranges [Rivière-Ouelle, 1819]

Le Canadien, 29 septembre 1819

OEUFS CURIEUX

Extrait d’une Lettre de la Rivière Ouelle en date du 18 Sept. 1819

« Le 12 août dernier, dans l’après midi, une jeune fille de 11 ans, Marie Danjou, étant en devoir de soigner les poules du nommé Henry Boucher de la Rivière Ouelle, chez qui elle demeure, et s’appercevant que le Coq maltraitoit une des Poules, elle lui donna un coup de pied, tenant en même tems dans sa main une petite verge de bois pour lui faire peur. Au même instant une autre de ces Poules (qu’elle nomme la Hupée, car elles ont chacune leur nom,) prenant chaudement le parti du Coq, et voulant le venger de cette insulte, se jetta toute furieuse sur le dos de la jeune fille. Quelques minutes après la jeune fille raconta aux gens de la maison tout ce qu’il venoit d’avoir lieu. Il faut remarquer que ce jour-là, elle avoit un peigne sur la tête, une robe d’Indienne bleue et blanche, un peu jaunâtre et cette robe étoit déchirée.

Le lendemain vers les trois heures de l’après-midi, le frère de cette jeune fille, Martial Danjou, âgé de 10 ans, allant visiter les nids des Poules, y trouva la Poule Hupée. Aussitôt qu’elle fut sortie du nid, il y a prit l’oeuf qu’elle venoit de pondre, et sur lequel, à sa grande surprise, il y trouva parfaitement tracés et peints, et le portrait de sa soeur et celui du Coq. Elle y est représentée dans la même attitude et sous les vétemens de la veille. Elle a son peigne sur la tête, sa robe bleue jaunâtre, avec la déchirure au bas, sa verge à la main, son pied relève la queue du Coq, et elle a le visage tourné en arrière pour regarder la Poule Huppée qui vint se jetter sur elle.

Et aujourd’hui, 18 Septembre, vers les deux heures de l’après midi, la jeune fille a trouvé dans le même nid, un autre oeuf sur lequel il y a deux petits animaux de représentés, je crois que le plus petit est une souris ou un rat et l’autre un chat. Henry Boucher croit que le plus petit est son petit chien et l’autre son Coq.

Le propriétaire de ces deux oeufs curieux, (Henry Boucher,) part pour Quebec, où il se propose de les montrer. »

Billets reliés
11. Luc Lacourcière: recueillir et transmettre le patrimoine populaire

Décédé à l’âge de 120 ans? [Ile-aux-Grues, 1869]

Histoire judiciaire: Le docteur L’Indienne, un meurtrier en série? St-Jean-Port-Joli, 1829

Découverte de squelettes à Lévis: les victimes du Docteur L’Indienne? [juillet 1865]

Le Père Paul K. Malouf prêche une retraite à Sainte-Flavie [1900]

Le Canada, 14 avril 1900

Ste-Flavie, 13. -Le Rév. Père Paul K. Malouf, prêtre Syrien, catholique romain était ici depuis quelques jours dans le but de prêcher une retraite à la colonie syrienne de notre paroisse afin de la préparer à accomplir leur devoir pascal.

Dimanche dernier, le Rév. Père nous donna des explications concernant les cérémonies du rite latin et du rite grec. Ses explications furent données en langue française, qu’il parle admirablement bien.

Les Syriens de notre paroisse espèrent à l’avenir, avoir souvent la visite de leurs prêtres surtout aux fêtes de Noël et de Pâques.

Je n’ai trouvé jusqu’ici le nom que d’une personne dite d’origine syrienne en lien avec Ste-Flavie à cette époque, soit Nicolas Malouf (lien) diplômé du Séminaire de Rimouski en 1911-1912 et originaire de Baskinta (Liban).


Turquie d’Asie, Syrie, 1860. Extrait de l’Empire ottoman… / dressé par le Che.r Lapie
Source: gallica.bnf.fr

Les frontières de la Syrie ayant beaucoup évolué, je vous invite à consulter les cartes géographiques de la Syrie ottomane qui sont disponibles sur Wikipédia à la fin de l’article Ottoman Syria.

J’ai effectué une recherche dans les recensements de Ste-Flavie de 1901 et 1911, sans trouver de personnes d’origine syrienne. J’ai élargi ma recherche à quelques paroisses du Bas-Saint-Laurent et j’ai eu plus de chance. A Mont-Joli, en 1901, il y avait les Boussafie, les Murray et les Tapin, arrivés ici entre 1894 et 1899.

Recensement canadien de 1901, Mont-Joli.

Recensement canadien de 1901, Mont-Joli.

D’autres Syriens sont arrivés au Bas-Saint-Laurent au cours de la décennie suivante. Voici donc des extraits du recensement de 1911 à Mont-Joli, Sayabec, Matane et Price. Le patronyme qui domine est Aboussafy.

Recensement canadien de 1911, municipalité de Mont-Joli, Rimouski.

Recensement canadien de 1911, municipalité de Mont-Joli, Rimouski.

Si vous consultez les registres de Mont-Joli, vous trouverez plusieurs actes concernant la famille Aboussafy.  D’ailleurs, le Père Paul K. Malouf, dont il est question dans l’entrefilet en début de texte, a baptisé le 14 avril 1906, à l’église Notre-Dame-de-Lourdes de Mont-Joli, Pierre Albert Aboussafy (Abousafi), né le 24 mars 1906, fils de Najib Abousafi et Marie Murry. Parrain: Amin Abousafi, cousin de l’enfant. Marraine: Marcha Abousafi.

Quelques Aboussafy ont quitté en 1912 Mont-Joli pour l’Alberta. Il est indiqué sur cette page, où on peut voir plusieurs photos de famille, que les Aboussafy venaient du Liban.

On trouve aussi des gens d’origine syrienne à Sayabec en 1911.

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Recensement canadien de 1911, Sayabec.

Si on revient au recensement de 1911 de Mont-Joli, on voit Marie Murray?, d’origine syrienne. On trouve des Murray d’origine syrienne dans le recensement de 1911 à Matane.

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Recensement canadien de 1911, Matane.

 

A Price en 1911, il y avait deux Aboussafy.

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Recensement canadien de 1911, Price.

 

 

Les Syriens de cet échantillon exercent sont marchands, commis ou vendeurs.

Consulter les actes de baptêmes, mariages et sépultures de ces paroisses permet de trouver d’autres gens d’origine syrienne (libanaise). Par exemple, Kalil el Esber, colporteur et Nabihat Abouanna se sont mariés à Mont-Joli le 19 septembre 1910.

Billets reliés
Des Norvégiens à Gaspé en 1860

Un détour par Sainte-Justine (Les Raban)

Aziz George Nakash, photographe arménien à Beauceville, Sherbrooke et Montréal (1892-1976)

Février, mois de l’histoire des Noirs

Arrêté pour contrebande d’alcool [1933]

Le Canada, 14 décembre 1933

« Le capitaine Ulric Tremblay est arrêté
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Les agents l’appréhdent au moment où il débarque d’un navire à Rimouski.

Québec, 13. – Le capitaine Ulric Tremblay qui, déjà, fut impliqué dans plusieurs retentissantes affaires de contrebande, est actuellement détenu à la prison de Rimouski après avoir été arrêté par les officiers de la Gendarmerie Fédérale et les agents de la Commission des Liqueurs qui le recherchaient depuis plus de trois mois.

Tremblay qui, à cette époque, subissait un procès et avait été mis en liberté sous cautionnement ne se présentera pas devant la Cour à l’appel de sa cause. Le juge le déclara coupable de mépris de Cour, et depuis ce temps, il est recherché par la police. Cependant il avait jusqu’ici échappé à toute poursuite quand, ces jours derniers, il descendit à Matane d’un navire qui venait de la Côte Nord.

Les officiers de la Gendarmerie et les agents de la Commission des Liqueurs soupçonnant ce navire de transporter de l’alcool de contrebande le surveillaient et, lorsque Tremblay en débarqua, ils l’arrêtèrent sur-le-champ et le conduisirent à la prison de Rimouski. Le capitaine Tremblay sera conduit à Québec d’ici quelques jours. »

Billets reliés
Le capitaine Bernier, de retour d’une expédition en Arctique [1907]

Un canot englouti par les glaces [Fleuve Saint-Laurent, 12 février 1839]

Naufrage de la goélette Saint-Laurent (septembre 1839)

Le naufrage du Lady Seaton (Iles de la Madeleine, 4 décembre 1847)

Où est le capitaine St-Laurent? [Cacouna, 1866]

Le Canadien, 3 décembre 1866

« CAPITAINE ST. LAURENT. – Dans les derniers jours d’octobre dernier, nous avons annoncé la disparition d’un capitaine de goëlette nommé Théophile St. Laurent, de Cacouna, ajoutant que, sans doute, il s’était noyé en se rendant à son bâtiment, dans la soirée. Des parents du défunt nous prient de faire connaître que d’après les indices, il peut tout aussi bien avoir été assassiné, attendu qu’il avait de l’argent et une montre sur lui. Il avait laissé sa goëlette le samedi soir, a été vu quelques instants après, dans les environs du bureau de la poste, puis ses traces se trouvent perdues à partir de là, malgré toutes les recherches faites. »

Billets reliés

Photographies: Les vacances à Cacouna, Bas-Saint-Laurent, 1871-1901

Culture et patrimoine du Témiscouata (Bas-Saint-Laurent)

Ces mystérieuses lumières à l’Ile aux Lièvres [1928]

Archives audiovisuelles en ligne: la collection Mémoires vives [Est du Québec]

Un électeur éméché à Rivière-du-Loup en 1889

Le courrier de Fraserville, 17 janvier 1889

« Un incident assez curieux s’est passé lundi au bureau de votation pendant l’élection des conseillés (sic). Un voteur passablement éméché et soutenu par un compagnon qui paraissait prendre beaucoup d’intérêt à son vote se présente pour voter. A la question ‘pour qui désirez-vous enregistre votre vote’, posée par le greffier, notre voteur répond d’abord qu’un tel, qui n’est pas candidat, est son homme, puis, sur la remarque qu’on lui en fait, il vote finalement contre le candidat de son compagne qui, paraît-il, le cabalait depuis le matin…, et il était midi.

Tête du protecteur… qui abandonne son protégé à ses propres forces et jure de ne plus s’y faire prendre. »

Billets reliés
LES EXTRAS [1886]

ÉMEUTE DURANT UNE ÉLECTION [MONTRÉAL, 1832]

ELECTION MOUVEMENTÉE DANS QUÉBEC CENTRE [QUÉBEC, 5 AOÛT 1872]

AVENTURES EXTRAORDINAIRES D’UNE JEUNE FILLE DE RIMOUSKI EN 1918

Aventures extraordinaires d’une jeune fille de Rimouski en 1918

Le Progrès du Golfe, 31 mai 1918

VOLEUSE ET VAGABONDE
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ARRESTATION ET CONDAMNATION D’UN HOMMASSE
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CINQ ANS DE BAGNE

Une jeune fille du nom d’Eugénie Côté, originaire de Ste-Angèle de Mérici, après une vie d’aventures extraordinaires, a été condamnée le 18 mai par le Magistrat Fiset à cinq ans de pénitencier pour vol avec effraction et vagabondage.

Le mandat d’arrestation avait été signé par le magistrat sur la plainte de Frédéric-Joseph Astle, hôtelier de Petit Métis, accusant l’inculpée, sous le nom de Xavier Côté, d’avoir cambriolé la villa d’été de Madame John-Thomas Molson.

Cet « Xavier Côté » incarcéré dans la prison de Rimouski était vêtu d’habits masculins et avait toutes les apparences et les allures d’un homme véritable. Ce fut Madame Edouard Therriault, la matrone chargée de la garde des prisonnières, qui découvrit la supercherie et qui, confrontée en Cour avec l’accusé encore affublé de ses habits d’homme, l’identifia comme étant une ancienne prisonnière répondant au nom d’Eugénie Côté, qui purgea naguère une sentence de cinq mois dans la prison de Rimouski.

La Demoiselle s’avoua coupable et de cambriolage et de vagabondage; le magistrat la candamna [sic] sur-le-champ à cinq ans de bagne, et le pseudo-Xavier Côté fut réintégré dans la prison en attendant son départ pour le pénitencier.

Goûtant peu la discipline et la captivité de la géôle [sic], Eugénie Côté, qui n’avait pas encore dépouillé… le vieil homme – son costume féminin n’étant pas encore confectionné – réussit samedi à esquiver ses gardiens et à s’évader de la prison. Elle vécut deux jours en liberté provisoire, courant sa chance et s’efforçant tantôt de s’enfuir et tantôt de se cacher pour se soustraire aux poursuites.

Mais son signalement aviat [sic] été donné un peu partout.

Elle fut appréhendée dans la journée du 27 à St-Simon par deux MM. Gauvin, de cette paroisse, qui réussirent à la crocheter après une course épuisante et accidentée.

MM. Gauvin, prévinrent immédiatement le shérif D’Anjou et M. Ed. Therriault, de leur importante capture. M. Therriault se rendit immédiatement à St-Simon où il reprit possession de sa pupille, et malgré ses vociférations et ses résistances, la ramena au bercail peu apprécié qu’elle avait quitté si brusquement deux jours auparavant.

Eugénie Côté a depuis lors endossé, bien à contrecoeur, le vêtement féminin, qu’on lui a fait confectionner sur commande et qu’elle s’est, dans les premiers temps, sans doute pour se distraire, amusée à mettre en lambeaux.

« Venus » – c’est le petit nom de guerre sous lequel on désigne à Rimouski cette hommasse – est donc une récidiviste, puisqu’elle fut déjà condamné en 1916 à la prison, où elle est entrée le 14 novembre et d’où elle est sortie le 22 avril. Dans l’été suivant, (l’été dernier), elle fut envoyée au « Bon Pasteur », mais elle en désertait bientôt pour reprendre sa vie vagabonde et aventurière. C’est alors qu’elle se costuma en homme et qu’elle s’engagea aux chantiers et à la « drave » où elle travailla comme un homme et avec les hommes au service de la « Chaleurs Bay Mills », jusqu’au jour où l’envie lui prit de vagabonder et de cambrioler, ce qui lui vaut aujourd’hui cinq ans de travaux forcés au pénitencier.

Serait-ce cette jeune fille (recensement du Canada, 1911)?

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L’or de la Californie: l’épopée des Rioux de Trois-Pistoles (1849-1852)

Arrestation du Dr Crippen à Pointe-au-Père, auj. Rimouski [31 juillet 1910]

La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, en images

Le grand incendie de Rimouski, 6 mai 1950