Mon Sosa 666: Jean-Baptiste Labrecque

Le thème de ce billet à saveur généalogique (merci  à la Gazette des ancêtres pour les Généathèmes) est le Sosa 666.

Qu’est-ce qu’un Sosa? En généalogie, avec le système de numérotation de Sosa-Stradonitz, chaque ancêtre reçoit un numéro. Selon ce système, je suis la no 1, mon père est le numéro 2, ma mère le numéro 3, etc.

Mon ancêtre numéro 666, donc mon Sosa 666, est Jean-Baptiste Labrecque, né en Nouvelle-France. Voici, en 100 mots, son histoire.

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Jean-Baptiste Labrecque naquit le 11 septembre 1698 à Saint-Étienne-de-Beaumont, près de Québec, troisième enfant de Mathurin Labrecque et de Marie-Marthe Lemieux.

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Acte de baptême de Jean-Baptiste Labrecque. Registres St-Etienne-de-Beaumont. Family Search.

Ses noces furent célébrées dans la même paroisse le 5 août 1727. De cette union avec Louise Boissel, fille de Pierre-Noël et de Louise Gesseron, naîtront au moins cinq enfants.

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Registres Saint-Etienne-de-Beaumont, mariage de Jean-Baptiste Labrecque et de Louise Boissel. Family Search.

Mon ancêtre, censitaire, su faire valoir ses droits. Quand Charles-Marie Couillard,  seigneur de Beaumont, fit couper 17 arbres sur son terrain, il demanda et obtint justice. L’intendant Gilles Hocquart ordonna le 15 avril 1739 au seigneur de Beaumont  de dédommager mon ancêtre.

Après avoir vécu la Conquête anglaise, Jean-Baptiste Labrecque décéda le 24 juillet 1776 à Saint-Etienne-de-Beaumont.

Sources consultées: Nos Origines, Quebec catholic parishes (Family Search) et Cahier 27: Registre des Commissions et ordonnances Rendues par Monsieur Hocquart intendant de Justice, Police et finances En la Nouvelle france (BANQ).

La sorcière de Beaumont

La femme Nollet se mêlait aussi de nécromancie et passait généralement dans l’esprit des habitans pour la plus grande sorcière du Canada.[…] recourbée sur elle-même et traînant avec peine ses soixante-et-quinze-années, lorsqu’elle vous regardait, au travers de son immense coiffe blanche, avec son oeil terne et verd, sa bouche béante et édentée, elle ressemblait assez à ces magots que l’imagination vive de nos jeunes filles a placés sur leurs roues de fortune pour dicter, avec leur balai, accompagnement indispensable d’une sorcière, leurs succès futurs en amour.

C’est ainsi que Philippe-Ignace de Gaspé décrit dans L’Influence d’un Livre (1837) celle que l’on surnommait la sorcière de Beaumont.

Son père, Philippe-Joseph Aubert de Gaspé, a aussi consacré quelques pages à cette singulière femme dans Les Anciens Canadiens (1863).

Arrivé à la paroisse de Beaumont, il me parla de la mère Nolette, la femme savante, la sorcière qui connaissait le passé, le présent et l’avenir; le tout appuyé d’histoires merveilleuses de curés, de seigneurs, de dos blancs et d’habits a poches qu’elle avait rembarrés.

Pierre-Georges Roy, dans  À travers l’histoire de Beaumont, reproduit ce qu’a écrit Aubert de Gaspé dans Les Anciens Canadiens à propos de la femme Nolet.

Dans un article du Dictionnaire biographique canadien consacré à Philippe-Joseph Aubert de Gaspé, Luc Lacourcière indique que la femme Nolet  est décédée en 1819. La consultation des registres de Beaumont permet de retracer un acte de sépulture qui pourrait correspondre à ce que l’on cherche, soit celui de Marie-Joseph Nollet, 88 ans, fille de feu Jacques Nollet et de feue Marie Colombe, décédée en 1819. S’agit-il de la sorcière de Beaumont?

Billets reliés
Une visite du musée de la Province (futur MNBAQ) [Québec, 1933]

La légende de la montagne à Fournier (Matapédia, 6 juin 1831)

Fait divers (un peu macabre)… tiré des voûtes de l’histoire (St-Vallier, 1763)

11. Luc Lacourcière: recueillir et transmettre le patrimoine populaire

Photographies: Le Québec à l’été 1950 par Lida Moser

En 1950, le magazine Vogue commande à la photographe américaine Lida Moser (1920- ) une série de photos sur le Canada. Suite à sa rencontre avec Paul Gouin, conseiller culturel du premier ministre Duplessis, elle décide de parcourir le Québec. Elle sera accompagnée de trois guides : le folkloriste Luc Lacourcière, Paul Gouin et l’abbé Félix-Antoine Savard (auteur de Menaud maitre-draveur).

Pendant deux mois, ils sillonnent Québec, Charlevoix, Chaudière-Appalaches, la Gaspésie ainsi que le Bas-Saint-Laurent. De cette expédition subsiste plusieurs centaines de photos, que l’on peut voir en ligne sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (tapez Lida Moser).

Il s’agit d’un beau voyage en images où l’on aperçoit Québec (Vieux-Québec, Saint-Jean-Baptiste et Montcalm), Saint-Joseph-de-la-rive, Ile-aux-Coudres, Les Eboulements, Pointe-au-Pic, fleuve Saint-Laurent, la Malbaie, Saint-Siméon, Bic, vallée de la Matapédia, réserve indienne de Maria, Port-Daniel, Newport , Percé, Grande-Vallée, Rivière-au-Renard, Saint-Majorique, Trois-Pistoles, Saint-André, Saint-Jean-Port-Joli, Ile d’Orléans, L’Islet et Beaumont telles qu’elles étaient en 1950.

Les thèmes représentés sont multiples: les travaux de la ferme, les habitants de la ville et de la campagne, l’architecture, l’intérieur des maisons, les objets de la vie de tous les jours, les rues du Vieux-Québec, les enfants, la préparation et le transport du bois (pitoune), la pêche, les artisans (sculpture), empreinte du catholicisme sur la société de l’époque (sculpture d’ange), les églises, etc.

Adresse: http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple Entrez  »Lida Moser » et cochez Documents numérisés puis appuyez sur Rechercher

Bibliographie

MOSER, Lida et Roch CARRIER. Québec à l’été 1950. Libre Expression, 1982, 198 pages

Fraser Gallery [n’est plus en ligne]Lida Moser [Page consultée le 15 mai 2010)

Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne] Fonds Lida Moser. [Page consultée le 19 mai 2010) Adresse URL

Renée Larochelle [en ligne] Le Québec de Lida Moser [Page consultée le 20 mai 2010) Adresse URL

Billets reliés

Luc Lacourcière: recueillir et transmettre le patrimoine populaire

Les fêtes du tricentenaire de Québec en images

Pour l’amour des livres (photographies anciennes)

Créer une exposition virtuelle d’images anciennes avec le site internet du Musée McCord

11. Luc Lacourcière: recueillir et transmettre le patrimoine populaire

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Une bibliothèque à Beaumont, une avenue à Saint-Joseph-de-Beauce, trois rues (Québec, Lévis et Lac-Mégantic), une bourse et une médaille portent son nom. Qui était Luc Lacourcière?

Biographie
Luc Lacourcière est né à Saint-Victor, en Beauce, le 18 octobre 1910. Il étudie au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, puis au Séminaire de Québec.

En 1934, il est diplômé es lettres de l’Université Laval. Comme plusieurs érudits de sa génération, il va étudier en Europe. Il enseigne collège au Saint-Charles à Porrentruy (Suisse) en 1936-1937. De retour au pays, il enseigne le latin au collège Bourget et au collège Rigaud de Québec (938-1939). Il a été boursier de la Société royale du Canada (1939-1940). En 1943 et en 1944, grâce à une bourse de la fondation Guggenheim, il effectue un stage à la Bibliothèque du Congrès à Washington et à celle de l’université Harvard à Cambridge.

Il est conférencier à la série Radio-Collège de Radio-Canada en 1941 et 1942. Gérard Morisset participe lui aussi à ces émissions radiodiffusées.

Il est le cofondateur de la collection du « Nénuphar » chez Fides. Il est aussi le deuxième directeur de cette collection de 1947 à 1984. En 1952, il publie une édition critique de l’œuvre de Nelligan, Poésies complètes, 1896-1899.

La majeure partie de sa carrière s’est déroulée à l’Université Laval. Il y a occupé divers postes : directeur adjoint aux cours d’été de français (1938-1948), professeur de littérature française (1940-1963), professeur titulaire du folklore et de l’ethnographie (1944-1948) et directeur du département des études canadiennes (1963-1971). Mais surtout, il est le fondateur des Archives du folklore qu’il a dirigé de 1944 à 1975.

Muni d’un magnétophone et doté d’une solide maîtrise de la sténo, notre chercheur parcourt le pays pour recueillir les témoignages de la tradition auprès des bûcherons, paysans et pêcheurs francophones. (Réf).

À partir de cette époque, l’Université Laval devient le principal centre de recherche de la culture populaire des francophones en Amérique du Nord. (Réf)

En 1946, il fonde les cahiers Archives de folklore dont il est aussi l’éditeur.

Luc Lacourcière est titulaire d’une bourse de la fondation Rockefeller en 1956-1957, ce qui lui permet d’amasser des données pour la compilation de la Bibliographie raisonnée des traditions populaires françaises d’Amérique.

Il organise en 1961 le XIVe congrès de l’International Folk Music Council à Québec. Il s’est aussi signalé en présentant des conférences.

Il décède à Québec le 25 mai 1989

 

Prix et honneurs

Trois doctorats honorifiques lui ont été remis: Lettres (McGill 1966), Ethnographie (Memorial, 1975)et Lettres (Université Laurentienne, 1977) .
Il est élu membre de la Société royale du Canada en 1962, membre du Conseil des arts du Canada (1962-1965) et de la Société des Dix (comme Pierre-Georges Roy).

Il a obtenu de nombreux prix durant sa carrière. Soulignons, le Prix Duvernay (1969), la médaille de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (1969) et la médaille du Canadien de la musique (1974). Il est nommé compagnon de l’Ordre du Canada en 1970 et Fellow de l’American Folklore Society en 1973.

La maison qu’il a habité à Beaumont porte son nom. Elle date du XVIIIième siècle.(Réf)

Écrits

Essais sur Émile Nelligan et sur la chanson populaire. Publié en 1947, il est réédité en 2009.

Quelques articles

De la revue Recherches sociographiques
Les transformations d’une chanson folklorique : du Moine Tremblant au Rapide-Blanc

L’étude de la culture : le folklore

Dans le Cahier des Dix
Le triple destin de Marie-Josephte-Corriveau (1733-1763)
Le destin posthume de la Corriveau
Présence de la Corriveau
Les échecs avantageux (Conte-type 1655)
Le ruban qui rend fort (conte-type 590)
Un pacte avec le diable (conte-type 361)
L’enjeu des ‘’anciens Canadiens’’
Le général de Flipe (Phips)
Aubert de Gaspé (fils) 1814-1841

En 1978 est paru Mélanges en l’honneur de Luc Lacourcière, collectif sous la direction de Jean-Claude Dupont, (Léméac).

En complément

Plusieurs photographies du fonds LidaMoser de Bibliothèque et Archives nationales du Québec contiennent des photographies de Luc Lacourcière.

Fonds d’archives Luc Lacourcière

Entrevue où Luc Lacourcière nous entretient de l’oeuvre de l’ethnologue Marius Barbeau. Diffusé le 27 février 1970 à la radio de Radio-Canada.

Bibliographie

Lessard, Denis [en ligne]Un chercheur aux cent préfaces :Luc Lacourcière [Page consultée le 15 mai 2010] Adresse URL

Fides [en ligne] Essais sur Émile Nelligan et sur la chanson populaire [Page consultée le 15 mai 2010] Adresse URL

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine [en ligne] Du folklore à l’ethnologie [Page consultée le 15 mai 2010] Adresse URL

Ménard, Denis [en ligne]Lacourcière, Luc [Page consultée le 15 mai 2010] Adresse URL

Billets reliés
Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel (IREPI) de l’Université Laval

Marius Barbeau, le grand sourcier

Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française: nouveautés

Contes et légendes: site internet Y paraît que

Pierre-Georges Roy, la passion des archives du Québec (1870-1953)

Gérard Morisset – la préservation et la diffusion du patrimoine

Le Dictionnaire biographique du Canada

Les moulins à eau du Québec: un patrimoine à découvrir

Moulin à vent, moulin banal, moulin à farine, moulin à eau, que de types de moulins… Le Québec possède plusieurs moulins ancestraux, dont certains remontent au 18e siècle.

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Dans le livre Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui, il est question des moulins à eau. Ce livre est une version actualisée de l’ouvrage paru en 1978 sous le titre Les moulins à eau de la vallée du Saint-Laurent. Dans Les moulins à eau du Québec, édition de 2009, vous trouverez de superbes photos de Claude Bouchard ainsi que des textes signés Francine Adam.

Ce livre nous fait voyager sur les deux rives du Saint-Laurent: de Grondines, Deschambault, Pont-Rouge, Château-Richer, Baie-Saint-Paul, Les Éboulements à l’Isle-aux-Coudres, Gentilly, Lotbinière, Beaumont, Saint-Vallier, Saint-Raphaël, Cap-Saint-Ignace, Saint-Jean-Port-Joli, Kamouraska, Saint-Roch-des-Aulnaies et bien plus…

L’auteure nous présente l’histoire de ces moulins: le contexte de construction, la géographie des lieux, les propriétaires, les travaux de restauration, les abandons, les changements de vocations, etc. Les sources utilisées sont nombreuses: photographies, contrats passés devant notaires, recensements,etc.

Concernant les changements de vocations, on constate que peu de moulins ont conservé leur usage premier. Certains sont devenus des résidences privées, des centres d’interprétation, des ateliers, des salles d’expositions et même des bureaux d’affaires…

Quelques moulins présentés dans cet ouvrage sont dans un piteux état, comme le moulin César, de Baie-Saint-Paul, dont le toit s’est affaisé en 2008. Le climat, le manque d’entretien, l’absence de relève (métiers traditionnels) et d’action gouvernementale ainsi que le manque d’implication de la population expliquent pourquoi certains moulins sont à l’abandon. Et force est de constater que ce n’est pas parce qu’un moulin devient monument historique que sa préservation est chose garantie.

Le livre Les moulins à eau du Québec rend hommage à la ténacité et à la persévérance de ces gens qui ont restauré et sauvé des moulins à eau du Québec. Une grande place est laissé à ces gens ainsi qu’aux témoins des belles années de ces moulins. Jean-François Racine et Suzy Lévesque (moulin du ruisseau Michel à Baie-Saint-Paul), Francine Lemay (moulin du Portage de Leclerville) et Mariette Cheney (moulin seigneurial de Tonnancour) sont des exemples à suivre.

Une carte géographique est placée au début de chaque chapitre. Chaque partie du livre débute par une présentation de la région en vedette, en l’occurrence la rive nord du Saint-Laurent, Charlevoix et la Côte-du-Sud.

La photographie qui orne l’ouvrage est tout simplement superbe. Il s’agit du moulin de la chute à Maillou à Beaumont.

Quelques fois, on tombe sur un livre qui nous remue, qui nous interpelle. Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui de Francine Adam fait partie de cette catégorie. Je m’attendais à un exposé classique sur les moulins. J’y ai trouvé bien plus. Un appel à conserver et à aimer notre patrimoine bâti.

Francine Adam. Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui. Éditions de l’Homme, 2009, 192 pages

Complément:

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Histoire de la Côte-du-Sud

La Côte-du-sud est le nom donné anciennement à la région qui s’étend de Beaumont à Notre-Dame du Portage. Aujourd’hui, elle est partagée entre Chaudière-Appalaches et le Bas-Saint-Laurent. Ses villes les plus connues sont l’Islet, Montmagny et La Pocatière.

Le livre  »La Côte-du-sud » présente un condensé de l’histoire de cette région. Il est basé sur le livre Histoire de la Côte du Sud (1993) qui fait partie d’une collection publiée depuis quelques années par l’Institut national de recherche scientifique (INRS) et Les Presses de l’Université Laval.

source: PUL

source: PUL

Ce livre, bien que court, aborde plusieurs aspects de l’histoire de la Côte-du-Sud: l’éducation, la culture, les ressources naturelles, le patrimoine, etc. Il trace un portrait vivant d’une région qui survit malgré les difficultés (exode des jeunes, crise économique, etc). Ce livre est accessible à un large public désireux de s’initier à l’histoire d’une région.

La Côte-du-sud. Par Jacques Saint-Pierre, Coll. Les régions du Québec, histoire en bref, Éditions de IQRC, 2000, 180 pages

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