Conférences Les migrations francophones dans les Amériques, 17e-21e siècle

La Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur les migrations, les transferts et les communautés francophones (CRC-MTCF) a mis en ligne la conférence « De France en Nouvelle-France » du professeur Yves Frenette qui a eu lieu le 13 septembre 2017 au Musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg, Manitoba. Il s’agit de la première conférence présentée dans le cadre de la série « Les migrations francophones dans les Amériques, 17e-21e siècle ».

Les prochaines conférences auront pour thème: S’enraciner en terre d’Amérique (20 septembre),  Au cœur du continent (27 septembre), Le Grand Dérangement des Acadiens (4 octobre), Les migrations de masse (11 octobre), L’attraction américaine (18 octobre), Canadiens français, Français et Belges dans la Prairie (25 octobre), Les Métis en mouvement (1er novembre), Vers le Brésil : l’épisode du Moravia (1896) (8 novembre), À l’heure des villes et des banlieues (15 novembre), D’Afrique, d’Asie et des Antilles (22 novembre) et Bilan : Migrations, transferts et métissages  (29 novembre).

Chaque conférence, prononcée par le professeur Yves Frenette, sera filmée et mise en ligne sur Viméo.

Pour plus de renseignements:  Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur les migrations, les transferts et les communautés francophones (CRC-MTCF).

 

Arrestation et emprisonnement d’un géant [Québec, 1854]

Le géant belge Jean Behin a dû se souvenir longtemps de son passage à Québec en 1854…

La Minerve, 21 septembre 1854

« Arrestation et emprisonnement d’un géant. – Nous voyons par les journaux de Québec, que Bihin, géant français maintenant exhibé à Québec, a été emprisonné, lundi dernier, sur accusation d’avoir déchargé une arme à feu sur un individu du nom de John Flanegan, employé comme homme de guet à l’Exposition Industrielle dans cette ville, et l’avoir tué. Une enquête a eu lieu avant-hier, sur le corps du défunt, et le verdict du juré a été « Homicide justifiable ». En conséquence, le géant fut déchargé de l’accusation portée contre lui et mis en liberté.

L’apparence du prisonnier a été un sujet de remarques pour tous ceux qui sont accourus le voir sortir de prison pou se rendre au lieu de l’enquête. Il a sept pieds et neuf pouces de hauteur et est très corpulent. Il parle très bien. Durant tout le temps qu’a duré cette malheureuse affaire, il a paru affligé et mal à l’aise. »

Pour en savoir plus: Jean Bihin (en anglais)

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LOUIS CYR CONTRE LE GÉANT BEAUPRÉ [MONTRÉAL, 25 MARS 1901]

Projet d’une colonie belge dans le Canton de Langevin [1871]

Twitter m’informe que c’est aujourd’hui la fête nationale des Belges, alors parlons un peu des Belges.

En 1871, l’abbé Pascal Jacob Verbist était venu analyser les possibilités qu’offrait pour les immigrants belges le canton de Langevin, (renommé plus tard Sainte-Justine). Fin 1871, il visite la Trappe du Saint-Esprit, située dans ce canton. En ce coin de colonisation résidaient plusieurs moines trappistes d’origines belges ayant des liens avec l’abbaye de Saint-Sixte.

L’article suivant retrace donc la visite de l’abbé Verbist dans le township Langevin.

Le Journal de Québec, 19 décembre 1871

Le Monastère des Trappistes et la Colonie belge

L’abbé Verbist, prêtre belge, nous est revenu aujourd’hui même d’une petite excursion dans le comté de Dorchester. Il y a visité les révérends Pères Trappistes, dont le monastère se trouve dans le township Langevin, à 63 milles de Québec. Le révd. Père Prieur a eu l’obligeance de lui montrer la maison et ses dépendances dans tous leurs détails et de fournir les explications les plus minutieuses sur les différents travaux agricoles auxquels les moines se livrent depuis l’érection du monastère.

C’était en 1862, que ces religieux austères, d’origine belge, pénétrèrent dans les forêts vierges de Langevin, à 12 milles au-delà de toute route praticable, et y jetèrent les fondements du monastère, qui fait aujourd’hui l’admiration des visiteurs, qui dirigent leurs pas vers cette contrée isolée et lointaine. Avec le concours du gouvernement ils ouvrirent des chemins dans toutes les directions, qui facilitent l’accès de leur établissement, et ils y établirent ensuite, à un mille de distance, la paroisse de Sainte Justine, qui est aujourd’hui un centre assez important autour duquel viennent se grouper bon nombre de colons, auxquels ces excellents religieux servent de seconde Providence. Les chemins sont beaux et le défrichement des terres a été poussé sur toute la ligne avec une vigueur qui étonne et qui ne se rencontre pas ailleurs. En effet, à eux seuls, les Pères Trappistes, qui occupent une propriété de 800 arpents, en ont déjà défriché plus de 450, pendant l’espace de quelques années. Leur communauté se compose de dix-neuf religieux, dont quatre prêtres, qui tous sont occupés aux travaux des champs.

Sainte-Justine – Monastère de la Trappe / L. P. Vallée . – [Vers 1875] Source: BANQ

De plus, ils se trouvent obligés de se faire aider par de nombreux ouvriers, sous la hache desquels les forêts se dépeuplent comme par enchantement. La ferme, qui vaut plus d’une ferme-modèle, compte 24 vaches laitières, 4 chevaux et une paire de gros boeufs pour le labourage; un troupeau de moutons et quelque menu bétail. Les Pères pourraient, à l’heure présente, subsister avec le seul produit de leurs travaux, si l’année dernière ils n’avaient subi une perte considérable (1,500 piastres) causée par une de ces incendies auxquels le colon se trouve toujours exposé pendant les premières années, lorsque le feu consume ses abattis. Une partie de la récolte a été perdue ensuite, à cause de la gelée extraordinairement précoce de l’automne dernier, ce qui rend leur situation actuelle plus précaire encore. Malheureusement, aucune compensation pécunière ne leur a été accordé de ce chef. Les bons Pères, qui parlent avec effusion de la charité du peuple qui a si généreusement contribué à leur premier établissement et de l’appui puissant que leur accordait la famille Langevin, seraient heureux en ce moment de trouver l’appui du gouvernement, qui certes, ne leur ferait pas défaut, si ces travaux éminemment utiles au pays étaient suffisamment appréciés. Que des agents officiels aillent, à certaines époques, s’enquérir sur les lieux mêmes de la situation véritable, et il est certain qu’un établissement de cette nature, où l’on n’a nullement à craindre de gaspillage des deniers publics, ne restera point en souffrance.

Au point de vue d’une colonie flamande, le voisinage des Pères Trappistes, qui ont créé des moulins à farine et des scieries de bois; qui sont avec les Belges en communauté de langue et qui ont largement profité des leçons de l’expérience, serait d’une utilité incontestable; les Belges appuyés sur le monastère de leurs compatriotes occuperaient là un emplacement des mieux choisis sur les confins des townships Roux, Langevin, Standon et Ware; ils s’y trouveraient en famille. Aussi, si cette perspective devait se traduire en réalité dans un avenir prochain, le révérend Père Prieur offre son généreux concours, et il promet à l’abbé Vervist de contribuer largement à faire réussir un projet si utile à tous égards.

D’un autre côté, la société de colonisation No 2 du comté de Dorchester, qui a son siège d’opération à Sainte-Germaine, sur le lac Etchemin, se réunissait dimanche dernier, après l’office divin. Lorsque l’abbé Verbist, qui y assistait, eut exposé le but de son voyage parmi eux, l’assemblée, sur la proposition de M. Bellarmin Lapierre, juge de paix du canton, vota par acclamation, une première somme de 50 piastres, sur les 150 qui leur sont alloués par le gouvernement, pour contribuer à l’ouverture d’un chemin qui permettrait aux Belges la création d’une paroisse dans ces parages. Cette noble initiative prouve à toute évidence le bonheure qu’éprouverait la population toute entière, si dès le printemps prochain, une colonie belge venait s’établir parmi eux. Avec les éléments de prospérité décrits ci-dessus, la chose ne serait pas impossible, pour peu que le gouvernement y prête la main et s’en occupe en temps utile. Espérons!

Les Belges ne sont pas venus s’établir dans le coin et la trappe du Saint-Esprit a été dissoute l’année suivante. Quant à l’abbé Verbist, il fut nommé curé de Sainte-Pétronille, Ile d’Orléans, en 1872, mais quitta précipitamment sa paroisse deux ans plus tard, en compagnie de sa  »nièce », Mademoiselle Bassibé, avec qui il était partenaire pour la vente de dentelle de Bruges. Il serait décédé accidentellement par noyade aux États-Unis en 1879. (Réf. L’Immigration des Belges au Québec par André Vermeirre, 2001)

De nos jours, on peut se procurer  Vous pouvez aussi vous procurer du délicieux chocolat confectionné par les moines Trappistes de Mistassini ainsi que de l’excellent chocolat belge fabriqué à Lac-Etchemin, près de Sainte-Justine.

Pour en savoir plus

André Côté.  »Fondation de Sainte-Justine de Dorchester (1862-1872) ». Histoire Québec, décembre 1995, vol. 1, no.2.

Municipalité de Sainte-Justine. [En ligne]Site historique des Pères trappistes – Histoire [Page consultée le 21 juillet 2012] Adresse URL

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3. Ces gens qui ont marqué notre histoire: Johan Beetz

Toponymie: le Québec à travers le monde (en route!)

Aujourd’hui, un peu de toponymie. En faisant une recherche sur Google Maps (que j’adore), j’ai pu constater qu’il y avait pas mal de routes à travers le monde qui portent le nom de ou du Québec. Alors, je vous convie à un petit voyage virtuel à travers le réseau routier de l’Australie, de la France, de la Grande-Bretagne, des États-Unis et bien d’autres endroits.

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Critique du roman Le voyage d’hiver d’Amélie Nothomb

Source: Brischri sur Flickr

Critique parue le 14 avril 2010 dans le journal La Tribune de Sherbrooke. Ma critique est celle intitulée Journal d’un attentat.

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Belgica – bibliothèque en ligne

Belgica, c’est le nom de la Bibliothèque numérique de la Bibliothèque royale de Belgique. La bibliothèque se trouve à l’adresse suivante: http://belgica.kbr.be/fr/accueil_fr.html

Je vous invite à visionner le vidéo qui se trouve sur la page d’accueil. On y voit les locaux de la Bibliothèque royale de Belgique, ses collections et un aperçu du processus de numérisation et du site internet de Belgica. Intéressant.

source: Belgica

source: Belgica

Quels types de documents retrouve-t-on dans Belgica? Il y a des manuscrits, des imprimés précieux, une bibliothèque de référence, des journaux, de la musique, de la monnaie et des médailles, des cartes, des plans, des estampes, des dessins et des gravures. L’embarras du choix!

On peut admirer une gravure représentant Notre-Dame du Rosaire datant de 1488, des journaux du 19e siècle,  des imprimés remontant aux débuts de l’imprimerie, etc . Chaque document numérisé est accompagné de quelques informations historiques. Il y a aussi une section en savoir plus, qui présente un texte que l’on peut télécharger ou consulter sur internet. Chaque image peut être agrandie, rapetissée, tournée et déplacée dans l’écran. La qualité de numérisation est plus que satisfaisante.

Le site présente des expositions virtuelles, dont une sur Mozart à Bruxelles.

Ceux qui veulent en savoir plus sur le projet Belgica consulteront la section Présentation. On y présente les objectifs et les aspects technologique du projet ainsi que la politique de numérisation.

Visiter ce site est une belle occasion de découvrir le patrimoine belge.

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Les documents numérisés des bibliothèques nationales francophones

Le réseau francophone des bibliothèques nationales numériques a mis en ligne un site internet http://www.rfbnn.org/search qui donne accès à plusieurs documents digitalisés (archives, journaux, revues, cartes et plans, livres) provenant d’Haïti, de la Tunisie, du Luxembourg, de la France, de la Belgique et du Québec (Bibliothèque et Archives nationales du Québec ) provenant de bibliothèques nationales francophones.

Parmi les plus, on peut dire que ce site nous permet de découvrir des documents peu connus ici, comme par exemple le  »Courrier du grand Duché de Luxembourg », un journal luxembourgeois. J’ai particulièrement appréciée l’accueil qui nous permet de voir un aperçu des collections de ce site. On peut avoir accès à un corpus assez intéressant, qui sera enrichit dans les années à venir.

Le mode d’emploi est le bienvenu, car il n’est pas évident, à prime abord, de faire une recherche dans les documents présentés. Malheureusement, la recherche en texte intégral dans les journaux et les livres est rarement possible, ce qui diminue considérablement l’intérêt de l’exercice. J’aurais aimé avoir un menu moins éparpillé et simplifié. Par exemple, la section recherche et exploration aurait pu être placée en dessous du titre et les informations plus générales (mission, participants, communiqués, etc) en bas complètement de la page. L’apparence visuelle du site n’est pas particulièrement attirante (les couleurs choisies font un peu trop  »arc-en-ciel »). La qualité de numérisation des documents varie d’un pays à l’autre.

Les recherches nous mènent à l’extérieur du site, sur le site des bibliothèques nationales participantes au projet, ce qui nécessite une certaine adaptation de la part de l’internaute. La navigation, les options d’affichage, la qualité de numérisation, etc sont différents d’un site à l’autre. L’initiative est bonne en ce sens qu’elle nous permet de découvrir et d’avoir accès à des sources digitalisées à travers le monde. Il faudrait cependant améliorer la navigation et l’aspect visuel du site.