Où est le capitaine St-Laurent? [Cacouna, 1866]

Le Canadien, 3 décembre 1866

« CAPITAINE ST. LAURENT. – Dans les derniers jours d’octobre dernier, nous avons annoncé la disparition d’un capitaine de goëlette nommé Théophile St. Laurent, de Cacouna, ajoutant que, sans doute, il s’était noyé en se rendant à son bâtiment, dans la soirée. Des parents du défunt nous prient de faire connaître que d’après les indices, il peut tout aussi bien avoir été assassiné, attendu qu’il avait de l’argent et une montre sur lui. Il avait laissé sa goëlette le samedi soir, a été vu quelques instants après, dans les environs du bureau de la poste, puis ses traces se trouvent perdues à partir de là, malgré toutes les recherches faites. »

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Photographies: Les vacances à Cacouna, Bas-Saint-Laurent, 1871-1901

Culture et patrimoine du Témiscouata (Bas-Saint-Laurent)

Ces mystérieuses lumières à l’Ile aux Lièvres [1928]

Archives audiovisuelles en ligne: la collection Mémoires vives [Est du Québec]

Description de la seigneurie de Rivière-du-loup en 1815

Extrait de la Description topographique de la province du Canada avec des remarques sur le Haut Canada et sur les relations des deux provinces avec les Etats Unis de l’Amérique par Joseph Bouchette, publié en 1815.

RIVIERE DU LOUP (la seigneurie de), dans le comté de Cornwallis, à le St. Laurent en front, joint Granville et Lachenaye au sud-ouest, et la seigneurie de l’Ile Verte au nord-est; au fond elle est bornée par des terres en friche de la couronne; elle a près de cinq lieues de largeur sur deux de profondeur; elle fut accordée le 5 avril 1689, aux Sieurs Villerai et Lachenaye; Alexandre Fraser, Ecuyer, en est le propriétaire actuel. L’aspect général de cette seigneurie est inégale et montagneux, mais elle contient quelques vastes pièces de bonne terre labourable et de très belles prairies; elles sont divisées en plusieurs rangées de concessions, qui protent les noms de St. André Rivière du Loup, de St. Patrice Rivière du Loup, de Fraserville, Nouvelle Ecosse, St. George ou Cacona, St. André et St. Jacques: la première, une grande partie de la seconde, et un peu de la troisième, sont dans un très-bon état de culture et bien habités. Toute la seigneurie est abondamment boisée de hêtre, d’érable, de bouleau, et d’une grande quantité de pin.

Vue du pont de la Rivière-du-Loup.

Vue du pont de la Rivière-du-Loup par James Peachey v. 1785. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1970-188-2142 Collection de Canadiana W.H. Coverdale

Elle est arrosée par de petits courans d’eau, mais le principal est la Rivière du Loup, qui prend sa source dans les montagnes, coule à peu près dans la direction du nord, et tombe dans le St. Laurent; les rivages des deux côtés sont élevés jusqu’à peu près trois quarts de mille de son embouchure, où ils deviennent bas et plats; des vaisseaux de 25 tonneaux peuvent la remonter jusqu’au pont, à la distance d’un peu plus d’un mille. La maison de Fraser, résidence du propriétaire de la seigneurie, est située au nord de l’entrée de la rivière. La grande route passe tout près de l’église St. Patrice, où elle fait un détour auprès d’une éminence, jusqu’au pont sur la Rivière du Loup, après quoi elle redescend sur le bord du St. Laurent, où elle continue son cours dans tout le reste de la concession.

Le long de cette route, il y a plusieurs rangées de champs bien cultivés, qui produisent des récoltes abondantes de toute sorte de grains, de nombreuses fermes avec de grands et solides bâtimens extérieurs, outre un grand nombre de maisons de particuliers. Dans toute cette vaste propriété il n’y a qu’une église; cependant dans la concession de St. Georges, près de Cacona, il y a une chapelle pour ceux que la distance prive d’aller régulièrement à l’église. Cacona forme une presque île, étant séparé de la terre ferme par un petit marais qui dans le printemps offre toujours un pâturage très fertile: sur la pointe de Cacona il y a plusieurs habitans. A environ quatre mille trois quarts de la Rivière des Caps commence le portage de Timiscouata, et comme c’est la seule route par terre de Quebec à Halifax, pendant une distance de 627 milles, elle est très-importante, et peut-être sera-t-on bien aise d’en avoir une description particulière. Elle fut ouverte pour la première fois en 1783, par le Général Haldimand, alors gouverneur, mais bien des personnes la considèrent alors si pleine d’obstacles et de difficultés qu’il serait impraticable d’y établir un passage régulier; cependant la persévérance, jointe aux attentions qu’on y a données de temps en temps, a clairement démontré le contraire, et elle forme à présent une communication susceptible à la vérité de très-grandes améliorations, mais qui est ouverte toute l’année, et par où passe toujours la malle d’Angleterre, quand elle a débarqué par le paquebot à Halifax.

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De Québec à la Rivière-du-Loup en train [1876]

Collision [Intercolonial, entre le Bic et Rimouski, mars 1889]

L’or de la Californie: l’épopée des Rioux de Trois-Pistoles (1849-1852)

La légende de la montagne à Fournier (Matapédia, 6 juin 1831)

Photographies: Les vacances à Cacouna, Bas-Saint-Laurent, 1871-1901

Au 19e et au début du 20e siècle, Cacouna était une destination populaire auprès des bourgeois montréalais désireux de s’éloigner de la ville durant l’été. Les Frothingham, des commerçants, faisaient partie du groupe. Leurs séjours à Cacouna ont laissé des traces photographiques que nous vous présentons ici.

Toutes les photographies présentées dans ce billet proviennent du site internet du Musée McCord, collection William Notman  (cliquez sur la photo pour plus de renseignements et pour voir une version agrandie). Les trois premières photos montrent la famille Frothingham en 1871 à Cacouna. La quatrième photo montre leur résidence d’été à Rivière-du-Loup. Les trois dernières photographies nous montrent  Cacouna 30 ans plus tard, soit en 1901. On y aperçoit des villégiateurs et les paysages qu’ils ont admiré.

Photographie | Missie Harriet  Frothingham avec son chien, Cacouna, QC, 1871 | N-1986.5.2.29
Photographie | Mme Frothingham et sa famille, Cacouna, QC, 1871 | I-65138
Photographie | Mme Frothingham, Cacouna, QC, 1871 | I-65135
Photographie | « Monte Shanti », résidence d'été des Frothingham à Rivière-du-Loup, QC, vers 1885 | MP-1986.5.2.46

Photographie | Plage de Cacouna, QC, 1901 | VIEW-3420.1

Photographie, diapositive sur verre | Plage à Cacouna, QC, vers 1900 | MP-0000.25.792
Photographie, diapositive sur verre | Promenade à Cacouna, QC, vers 1900 | MP-0000.25.334
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Arthur Buies – Chroniques du Bas-du-fleuve

La vie d’Arthur Buies (1840-1901) est digne d’un roman. Très tôt, ses parents l’abandonnent pour faire fortune en Guyane, le laissant à ses tantes, seigneuresses de Rimouski. Il est expulsé de plusieurs écoles, vit tour à tour en Guyane, en Irlande, en France puis en Italie, tente à maintes reprises de devenir avocat, pour finalement aboutir dans le journalisme. C’est par ses mots, qui ne ratent pas leur cible, qu’il marquera l’histoire du journalisme au Québec.
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Au cours de sa carrière, Arthur Buies a écrit plusieurs chroniques, dont certaines portant sur ce Bas-du-Fleuve qui a tant marqué sa jeunesse. Ces chroniques sont réunies Les Petites chroniques du Bas-du-Fleuve, livre publié en 2003 par les éditions Trois-Pistoles. C’est Victor-Lévy Beaulieu qui en signe la présentation. Le tout est accompagné de photographies provenant des archives du Musée du Bas-Saint-Laurent.

Arthur Buies écrit ces textes en 1871, 1872 et 1877. La région accueille alors la haute société anglophone durant l’été. Buies évoque avec nostalgie Kamouraska, où il a passé des moments heureux durant ses enfance. Il écorche par contre Cacouna, autre lieu de villégiature : « C’est la mode de s’ennuyer à Cacouna, aussi tout le monde y court’ » (p.36). Il se moque gentiment des Anglaises qui y séjourne: « Il fait déjà assez froid sans aller se geler au contact de ces pâles beautés dont les paroles tombent comme des flocons de neige » (p.39).

Buies fait un portrait élogieux de la ville de Rimouski auquel il prédit un grand avenir. Il jette par contre un regard critique sur les élections de 1872 dans le comté de Rimouski. Il évoque aussi la Pointe à l’orignal (parcelle de terre entre Saint-Denis et Rivière-Ouelle) et Rivière-du-Loup. Il vante le transport par bâteau, qui permet aux villégiateurs de séjourner près du fleuve Saint-Laurent.

Ce livre m’a fait découvrir avec plaisir le style incisif et humoristique d’Arthur Buies. Celui-ci maniait les mots avec brio. Il nous fait découvrir un peu plus l’histoire de la villégiature au Bas-Saint-Laurent ainsi que la société de l’époque.

Petites chroniques du Bas-du-Fleuve. Arthur Buies, 2003, Editions Trois-Pistoles, 170 pages

Pour en savoir plus:
Article Arthur Buies sur Wikipédia

Dossier sur Arthur Buies, Encyclopédie de l’agora

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Nos étés, l’esprit des vacances dans le bas du fleuve

La télésérie Nos étés a été suivie par un grand nombre de téléspectacteurs québécois durant quatre saisons. Elle raconte l’histoire des familles Belzile et Desrochers, qui seront liées par le destin pendant plus d’un siècle. L’histoire débute lorsque John Desrochers, un riche montréalais, fait construire la villa des Salines, une résidence que lui et sa famille n’habiteront que l’été. Les Belzile sont des habitants de l’endroit qui veillent à la bonne marche et à l’entretien de la villa.

Un livre en complément de la série a été publié. Il s’agit de Nos étés, l’esprit des vacances dans le bas du fleuve. On y apprend que que le Bas-Saint-Laurent, au début du 20e siècle, a été un lieu de vacances de prédilection pour les membres de la haute société montréalaise. Les célèbres familles Molson, Allan, Reford et autres voyageurs de marque passaient leurs étés à Kamouraska, Rimouski, Notre-Dame-du-Portage, Rivière-du-Loup, Cacouna, Métis, Bic, Rimouski et Sainte-Luce. L’auteur aborde divers aspects de la vie des vacanciers de l’époque, comme la mode, les transports, l’hébergement, la vie quotidienne, les habitants, les loisirs et les Amérindiens.

Plusieurs photos accompagnent le texte. Certaines sont tirées de la série télé, d’autre proviennent des archives du Musée du Bas-Saint-Laurent, de Bibliothèques et archives nationales du Québec (BANQ) et du Musée McCord. La qualité de reproduction de ces photos d’archives est excellente.

Editions du Trécarré

source: Editions du Trécarré

Ce livre constitue une agréable lecture. Le sujet est bien vulgarisé. Je m’attendais à un livre faisant la publicité de Nos étés, or on a ici un ouvrage sérieux et bien documenté sur la villégiature au Bas-Saint-Laurent au 20e siècle. Il complète bien la série télé.

Nos étés, l’esprit des vacances dans le bas du fleuve par Sébastien Brodeur-Girard. Éditions Trécarré, Montréal, 2006, 160 pages.

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Aux limites de la mémoire: photographies du Québec 1900-1930

Ce livre regroupe des photos illustrant le Québec des années 1900-1930. Elles sont tirées des archives du Musée du Bas-Saint-Laurent. Les photos sont regroupées sous huit thèmes: le quotidien, les loisirs, la famille, l’économie et les grands progrès, les transports, l’architecture et les événements, la vie publique et l’oeil du photographe. Les photos présentées ont été prises, pour la plupart, au Bas-Saint-Laurent, plus particulièrement à Rivière-du-Loup, Cacouna, Sainte-Anne-de-la-Pocatière et Saint-Alexandre.

Ce livre nous permet de découvrir des photographes bas-laurentiens tels que Stanislas Belle, Marie-Alice Dumont,

Publications du Québec

copyright: Publications du Québec

Antonio Pelletier, Jean-Baptiste Dupuis, Ulric Lavoie, Paul-Émile Martin et J. Adelard Boucher.

La mise en page de cet ouvrage est sobre et aérée. C’est plus de 200 photographies qui sont commentées. On peut consulter une courte biographies des principaux photographes retenus pour ce livre. Certaines photos sont sombres et pas assez contrastées. L’ouvrage a été publié en 1995, les techniques de numérisation et de retouche d’image n’étaient pas aussi avancées qu’aujourd’hui.

Aux limites de la mémoire: photographies du Québec 1900-1930. Textes de Guy Bouchard et Régis Jean. Musée du Bas-Saint-Laurent et Les Publications du Québec.1995, 215 pages.

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