Les ruines du manoir des Franciscains à Château-Richer en 1815

Les ruines du château Richer et le cap Tourmente par Georges Heriot, 1807. Les ruines du château Richer et le cap Tourmente.

Les ruines du château Richer et le cap Tourmente par Georges Heriot, 1807. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1989-479-12:B

Dans Château-Richer se trouvent les ruines d’un monastère de Franciscains, qui fut bâti au commencement du siècle dernier, sur un petit promontoire de roc sur le bord du St-Laurent. Sa destruction eut lieu dans le temps où l’armée Anglaise, sous le Général Wolfe, était campée sur la rive orientale de la Rivière Montmorenci. Les religieux, à cette époque, s’occupant plus des affaires temporelles que des spirituelles, firent tant d’efforts pour empêcher les gens de campagne de fournir des provisions aux troupes, que le général jugea à propos de les chasser de force de leur maison, qu’ils avaient si fortement barricadée, qu’il fallut employer quelques pièces d’artillerie pour les réduire; en conséquence le monastère fut détruit et il ne reste à présent que quelques murs extérieurs et une partie de la tour adjacente. Sur une éminence derrière ces ruines est située l’église paroissiale, édifice assez beau qui a deux clochers; de ce terrain on jouit d’une vue étendue et superbe, qui comprend une grande portion de la rivière, le Cap Tourmente, l’île d Orléans, le Cap Diamant, avec tout le spectacle intermédiaire des terrains bien cultivés du pays d’alentour, le tout borné par les montagnes éloignées au nord et au sud.

Extrait de Description topographique de la province du Bas Canada avec des remarques sur le Haut Canada et sur les relations des deux provinces avec les Etats Unis de l’Amérique par Joseph Bouchette, publié par W.Faden, Londres, 1815.

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Histoire du crime: La bande à Chambers (1831-1835) deuxième partie

Suite du billet
La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

On s’y prend à trois fois afin de condamner Chambers…

Trois procès sont intentés contre Chambers et ses complices.

Le premier procès a lieu le 25 septembre 1835 et concerne le vol du télescope de Georges Holmes Parke. Chambers est déclaré non coupable.

Le deuxième procès a lieu en mars 1836. Charles Chambers et Nicolas Mathieu sont accusés du meurtre du capitaine Louis Sirvac. Ils sont déclarés non-coupables.

Le troisième procès s’ouvre le 28 mars 1837. Georges Waterworth témoigne contre Chambers et Nicolas Mathieu qui sont jugés pour introduction dans la maison de la veuve Montgomery et pour vol. Ils sont reconnus coupables et condamnés à être pendus le 10 avril. Mais coup de théâtre, la peine de Mathieu et de Chambers est commuée en exil en Australie.

Lorsqu’on consulte le Fichier des prisonniers des prisons de Québec au 19e siècle, il est écrit que Chambers a été reconnu coupable de  »timber stealing » (vol de bois). Chambers était marchand de bois. Voici la fiche de Nicolas Mathieu.

En route vers l’Australie

Le 27 mai 1837, Mathieu et Chambers s’embarquent sur le Cérès pour la Nouvelle-Galles du Sud (Australie) sous la gouverne du capitaine Squire. Il existe plusieurs versions concernant le sort des deux prisonniers. Et la destination du bateau aussi diffèrent. Certains parlent de Botany Bay, d’autres de Van Dieman (Tasmanie).

Selon Jean-Marie Lebel, (Québec 1608-2008: Chroniques d’une capitale voir Année 1837), Chambers est décédé aux Nouvelles Galles du sud, six ans après son arrivée en Australie.

Albert Jobin évoque la Galles du sud comme destination du Cérès.

Selon Louis Fréchette, Chambers devait être expédié à Botany Bay. Mais,

le chef de nos bandits [Chambers] réussit à briser ses fers et deux de plusieurs de ses co-détenus, et faillit s’emparer du navire.

Le complot échoua, et l’abominable coquin fut pendu en arrivant à Liverpool.

(Réf. Mémoires intimes, p. 99-100)

Dans Fifty years, Chiniquy s’attribue le mérite pour la commutation de la peine de mort de Chambers et Mathieu en exil en Australie. Il prétend aussi avoir rencontré un des membres du gang lors d’un séjour en Australie en 1878. (réf. Marcel Trudel, Chiniquy, p.253). A la page 312, l’homme qu’il a soi-disant sauvé lui demande

Do you remember the murderer and thief, Chambers, who was condemned to death in Quebec, in 1837, with eight of his accomplices? » asked the stranger.

Chambers a été condamné avec Mathieu. Il nous manque six personnes… Émettons des doutes quant au témoignage de Chiniquy, qui jamais ne nomme le mystérieux étranger… Chiniquy prétend que ce personnage lui a raconté que Chambers avait été pendu à Liverpool (réf), affirmation que reprendra plus tard Louis Fréchette dans ses Mémoires intimes.

Dans le Convict Index des Archives de la Nouvelle Galle du Sud, il y a trois personnes qui répondent au nom de Charles Chambers. Deux sont arrivées en 1829. Il y a un troisième Charles Chambers. Pas de date d’arrivée, mais il y a mention d’obtention d’un certificat d’émancipation. Nous n’avons pas suffisamment d’informations pour dire s’il est oui ou non le Charles Chambers que nous recherchons.

Il y a un Nicolas Mathieu dans cette base de données.

MATHIEU Nicholas |Waterloo (bateau) |1838| Numéro 46/579 |Ticket of Leave[4/4207; Reel 959]District: Yass; |Born: Canada Quebec; |Tried: Canada low Queb.

Selon ce site, le Waterloo est arrivé en Nouvelle-Galles du sud le 2 février 1838. Il est parti de Sheernerss en Angleterre le 4 novembre 1837. A titre de comparaison, lorsque Hypolite Lanctot est déporté en Australie, le voyage dure du 28 septembre 1839 au 25 février 1840. Le voyage de Lanctot dure 5 mois (sans escale en Angleterre, par contre). Louis Fréchette, dans ses mémoires, mentionne une escale en Angleterre… Dans le cas de Mathieu et de Chambers, peut-être le Cérès a-t-il fait escale en Grande-Bretagne. Ensuite, les deux individus ont peut-être été embarqués sur le Waterloo…Hypothèse à vérifier…

Le Nicholas  Mathieu du  Convict Index a obtenu un  »ticket of leave »? Un  »ticket of leave » c’est

C’était l’habitude de garder un prisonnier en exil dans un camp pour une période de 18 mois à deux ans; ils travaillaient au compte du gouvernement à des travaux publics. Les prisonniers sont ensuite  »assignés » à des particuliers, et si tout va bien, on leur accord la permission de travailler à leur compte. Ce système se nomme  »ticket of leave ».

Réf. (Lanctot, p. 57-58. )

Selon George Gale et James Le Moine McPherson, Charles Chambers a été envoyé à Van Dieman (Tasmanie).

Parmi les autres hypothèses, il y a celle où Chambers aurait été jeté à la mer lors de la traversée vers l’Angleterre. (Réf. Hare, Lafrance et Ruddell, p. 208)

Donc, pour le moment, nous croyons que Mathieu et Chambers ont quitté Québec le 27 mai 1837 et qu’ils sont probablement arrivés en Australie ou en Tasmanie après plusieurs mois en mer. Plusieurs questions restent sans réponse. Où exactement ont-ils vécu leur exil? Quand sont-ils décédés?

Dans la littérature

En 1837: François-Réal Angers, avocat, publie une brochure romancée intitulée Révélations du crime de Cambray et ses complices sur cette affaire. Chambers est ici appelé Cambray.

Micheline Cambron précise que les dialogues de l’écrit d’Angers ressemblent beaucoup aux paroles prononcées durant le procès de Chambers. (Réf).

Quelle est la part de vérité et de mensonge dans ce livre?

1844: La fille du brigand d’Eugène L’Écuyer. Dans cette version, Chambers, alias Maître Jacques, meurt noyé.

Puis un tumulte se fait entendre, et on aperçoit une foule qui se presse autour d’un cadavre. M. des Lauriers et M. D. .. en approchant de plus près reconnaissent le corps d’un noyé, c’est celui de maître Jacques.(Réf)

Dans le récit Geneviève d’Alphonse Gagnon (1885), la bande à Cambray (Chambers) fait plonger un honnête homme dans le monde du crime. (Nouvelles et récits, p. 126-162)

James McPherson Lemoine mentionne aussi que l’affaire Chambers

est devenu récemment le sujet [1872] d’un drame joué au Music hall de cette ville. (Réf.)

Conclusion

Avec le temps, les crimes de Chambers et ses acolytes ont été amplifiés. Ils font maintenant partie des légendes de la ville de Québec et de sa région. Le sort de Nicholas Mathieu et surtout de Charles Chambers reste sujet à débat. Chambers a-t-il été pendu en Angleterre ou est-il décédé en Australie? Quand est-il décédé? Plusieurs pistes sont à explorer…

La troisième partie de ce billet  se trouve ici.

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Bibliographie

Monographies

ANGERS, François-Réal. Révélations du crime de Cambray et ses complices. 1837 (1880).

CASGRAIN, René-Édouard. Histoire de la paroisse de l’Ange-Gardien. Quebec, Dussault & Proulx, imprimeurs, 1902, 390 pages.

CONSTANS, Ellen et Jean-Claude Vareille. Crime et châtiment dans le roman populaire de langue française du 19e siècle. Presses universitaires de Limoges, 1994, 426 pages.

FRECHETTE, Louis. Mémoires intimes. Montréal, Fides 1961, 200 pages.

HARE, John, Marc LAFRANCE et David-Thiery RUDDEL. Histoire de la ville de Québec 1608-1871, Boréal, Montréal, 1987, 400 pages.

JOBIN, Albert. Histoire de Québec. Québec, Institut Jean-Bosco, 1947, 366 pages.

LANCTOT, Hypolite. Souvenirs d’un patriote exilé en Australie, 1838-1845. Sillery, Septention, 1999, 222 pages.

LAVIOLETTE, Guy et Alain Gelly. Cap-Rouge 1541-1991 : 450 ans d’histoire. Cap-Rouge, Quebec, Société historique du Cap-Rouge inc., 1991, 340 pages.

LEBEL, Jean-Marie. Québec 1608-2008: Chroniques d’une capitale. Québec, Presses de l’Université Laval, 2008, 760 pages.

L’ECUYER, Eugene. La fille du brigand; roman canadien. Précédé d’une notice biographique sur l’auteur par Casimir Hébert. Montréal, Bilodeau, 1914, 148 pages.

LE MOINE, James MacPherson. L’album du touriste : archéologie, histoire, littérature, sport.Québec, Augustin Côté et cie, 1872, 394 pages.

ROY, Pierre-Georges. Les petites choses de notre histoire. Septième série. Lévis, 1919, 316 pages.

TRUDEL, Marcel. Chiniquy. Trois-Rivières, Éditions du bien public, 1955, 339 pages.

Site internet

Raymond Mathieu. [en ligne] Nicolas Mathieu [Page consultée le 28 avril 2010] n’est plus en ligne.

University of Texas Libraries, The University of Texas at Austin. [en ligne]  Perry-Castañeda Library Map Collection Historical Maps of Australia and the Pacific [Page consultée le 28 avril 2010] Adresse URL

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La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

un véritable règne de terreur avait affolé la ville [de Québec] et ses environs. Toute une organisation de bandits, qu’on appelait les brigands du Carouge, avait durant je ne sais combien de temps, tenu la population en alerte et mis au défi tous les efforts et toutes les recherches de la justice. A chaque instant, on signalait de nouveaux crimes dont les auteurs restaient insaisissables. Ce n’étaient que vols à main armée, que meurtres atroces, que maisons pillées, qu’églises saccagées, que sacrilèges inouïs.

Louis Fréchette, Mémoires intimes, p. 100

Estampe | La basse-ville de Québec, depuis le parapet de la haute-ville, 1833 | M22020

La basse-ville de Québec, depuis le parapet de la haute-ville, 1833 James Pattison Cockburn (1779-1847) 1833, 19e siècle

C’est en ces termes que Louis Fréchette évoque le souvenir de la bande à Chambers, des bandits qui ont marqué les annales du crime du Bas-Canada. Nous allons d’abord présenter les membres du gang, puis leurs crimes pour ensuite nous attarder  au destin (oh combien mystérieux) de deux d’entre eux.

La bande

On ne connait pas avec précision le nom de tous les membres du gang à Chambers. Les sources ne s’accordent pas sur leur nombre. Par exemple, Georges Gale prétend qu’il y en avait 19 (Réf).  Pierre-Georges Roy (Réf)  mentionne six comparses.

  • Charles Chambers, le chef, marchand de bois, né v. 1805 ou 1813, époux de Julie Gagné et frère de Robert Chambers, futur maire de Québec de 1878 à 1880.
  • George Waterworth, marchand de bois
  • Nicolas Mathieu
  • François-Joseph Lemire
  • Pierre Gagnon
  • James Stewart (probablement assassiné par Charles Chambers en 1835)

Source:

http://www.ourroots.ca/f/page.aspx?id=691923

Certains documents mis en ligne par Bibliothèque et Archives nationales du Québec font aussi mention de Joseph Hamel et Egleson Knox.

Crimes qu’on leur impute

 

 

  1. 16 juillet 1831. Meurtre des Griffiths (Griffin). François-Réal Angers dans Les Révélations du crime ou Crambray et ses complices soutient que Chambers et ses accolytes sont responsables du meurtre, tandis que Pierre-Georges Roy et Auguste Béchard (Histoire de l’Ile-aux-Grues) penchent pour deux employés des Griffin. Angers situe le crime en 1835, alors qu’il a eu lieu en 1831. Il s’agit  d’une affaire non résolue.
  2. 1834-1835. Deux vols chez un vieillard de l’Ile d’Orléans.
  3. 3 novembre 1834. Vol au bureau de monsieur Atkinson, marchand à Québec.
  4. 3 février 1835. Vol chez le vieillard Paradis à Cap-Rouge.
  5. 9 au 10 février 1835 Vol d’objets liturgiques (vases sacrés, statuettes, candélabre, lampe du sanctuaire) à la chapelle de la Congrégation (20 rue Dauphine) puis vol au bureau de George Holmes Park
  6. 16 mai 1835. Le capitaine Louis Sivrac est gravement blessé durant un vol qui tourne mal. Il a 82 ans et est gardien du phare de l’Islet. Il expire 8 jours plus tard suite aux mauvais traitements qu’il a subit.
  7. 22 mai 1835 Vol de divers objets (bijoux, argenteries) chez madame Montgomery, une veuve, à Cap-Rouge.
  8. Juin 1835. Assassinats de deux habitants à Château-Richer (pas de date). Pierre-Georges Roy précise qu’il n’y a pas de preuves écrites du meurtres et que la tradition n’a pas retenu le nom des victimes. Selon l’abbé Casgrain, dans Histoire de la Paroisse de l’Ange-Gardien (1902) ces deux victimes se nommaient Jacques Huot et J. Trépanier (Réf.1. Et Réf. 2)

A posteriori,

on leur attribua la plupart des meurtres inexpliqués commis dans la région de Québec de 1834 à 1837. (Réf).

La bande choisit ses victimes parmi les gens âgés, réputés riches et vulnérables. Elle n’hésite pas à recourir à la violence pour parvenir à ses fins.

C’est le vol à la chapelle de la Congrégation qui va signer la perte de Charles Chambers et de sa bande…

(à suivre)

Le prochain billet traitera des tentatives de la justice pour coincer Charles Chambers et ses alliés, du destin de Charles Chambers et de son complice Nicholas Mathieu et de la bande à Chambers dans la littérature.

Pour lire la deuxième partie de ce billet, cliquez ici.

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Diffuser les connaissances sur le patrimoine bâti: les inventaires

Ces dernières années, plusieurs municipalités ont entrepris des inventaires de leur patrimoine bâti. Des émissions comme Passion Maisons, des organismes comme Ruralys ainsi que les sociétés du patrimoine ont sûrement eu un rôle à jouer dans ce regain d’intérêt.

Pourquoi inventorier le patrimoine bâti d’une municipalité ou d’une région? L’inventaire permet de:

  • Dresser un portrait du patrimoine dans le secteur concerné;

  • Identifier les éléments du patrimoine qui sont à risque et qui devraient être protégés et ceux qui se distinguent par leur valeur patrimoniale;

  • Estimer les besoins (argent, matériel, savoir) en matière de restauration;

  • Faciliter la concertation du milieu lorsque vient le temps de demander du financement pour un projet (restauration, reconversion, etc) ou de transmettre des requêtes au gouvernement (ex. classement provincial comme monument historique);

  • Diffuser ces connaissances auprès du public pour lui faire prendre conscience de la richesse du patrimoine bâti et de l’importance de le conserver.

Comment inventorier?

Voir le document Guide d’information et de référence en patrimoine bâti Région des Laurentides qui fournit beaucoup d’informations à cet effet, dont des exemples de fiches d’inventaire

Où peut-on consulter ces inventaires?

A la mairie, au bureau municipal, à la MRC, à la bibliothèque, etc. Certaines municipalités choisissent de mettre en ligne ces inventaires.

Ces inventaires sont pour la plupart en format PDF, , mais il en a quelques uns qui sont diffusés sous forme de des base de données avec moteur de recherche (site) et on retrouve même des cartes interactives et un Powerpoint.

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Guide du patrimoine et de la rénovation de qualité

Association des propriétaires de maisons anciennes du Québec

Maisons patrimoniales du Québec

Maisons anciennes de pierre, de bois, de brique

Passion maisons: les plus belles maisons ancestrales du Québec

Les moulins à eau du Québec: un patrimoine à découvrir

Moulin à vent, moulin banal, moulin à farine, moulin à eau, que de types de moulins… Le Québec possède plusieurs moulins ancestraux, dont certains remontent au 18e siècle.

moulins_eau

Dans le livre Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui, il est question des moulins à eau. Ce livre est une version actualisée de l’ouvrage paru en 1978 sous le titre Les moulins à eau de la vallée du Saint-Laurent. Dans Les moulins à eau du Québec, édition de 2009, vous trouverez de superbes photos de Claude Bouchard ainsi que des textes signés Francine Adam.

Ce livre nous fait voyager sur les deux rives du Saint-Laurent: de Grondines, Deschambault, Pont-Rouge, Château-Richer, Baie-Saint-Paul, Les Éboulements à l’Isle-aux-Coudres, Gentilly, Lotbinière, Beaumont, Saint-Vallier, Saint-Raphaël, Cap-Saint-Ignace, Saint-Jean-Port-Joli, Kamouraska, Saint-Roch-des-Aulnaies et bien plus…

L’auteure nous présente l’histoire de ces moulins: le contexte de construction, la géographie des lieux, les propriétaires, les travaux de restauration, les abandons, les changements de vocations, etc. Les sources utilisées sont nombreuses: photographies, contrats passés devant notaires, recensements,etc.

Concernant les changements de vocations, on constate que peu de moulins ont conservé leur usage premier. Certains sont devenus des résidences privées, des centres d’interprétation, des ateliers, des salles d’expositions et même des bureaux d’affaires…

Quelques moulins présentés dans cet ouvrage sont dans un piteux état, comme le moulin César, de Baie-Saint-Paul, dont le toit s’est affaisé en 2008. Le climat, le manque d’entretien, l’absence de relève (métiers traditionnels) et d’action gouvernementale ainsi que le manque d’implication de la population expliquent pourquoi certains moulins sont à l’abandon. Et force est de constater que ce n’est pas parce qu’un moulin devient monument historique que sa préservation est chose garantie.

Le livre Les moulins à eau du Québec rend hommage à la ténacité et à la persévérance de ces gens qui ont restauré et sauvé des moulins à eau du Québec. Une grande place est laissé à ces gens ainsi qu’aux témoins des belles années de ces moulins. Jean-François Racine et Suzy Lévesque (moulin du ruisseau Michel à Baie-Saint-Paul), Francine Lemay (moulin du Portage de Leclerville) et Mariette Cheney (moulin seigneurial de Tonnancour) sont des exemples à suivre.

Une carte géographique est placée au début de chaque chapitre. Chaque partie du livre débute par une présentation de la région en vedette, en l’occurrence la rive nord du Saint-Laurent, Charlevoix et la Côte-du-Sud.

La photographie qui orne l’ouvrage est tout simplement superbe. Il s’agit du moulin de la chute à Maillou à Beaumont.

Quelques fois, on tombe sur un livre qui nous remue, qui nous interpelle. Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui de Francine Adam fait partie de cette catégorie. Je m’attendais à un exposé classique sur les moulins. J’y ai trouvé bien plus. Un appel à conserver et à aimer notre patrimoine bâti.

Francine Adam. Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui. Éditions de l’Homme, 2009, 192 pages

Complément:

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