Si vous souffrez de taphophobie, passez votre chemin…
La Minerve, 7 novembre 1874
« ENTERRÉE VIVANTE – Le cimetière protestant a été, il y a quelques jours, le théâtre d’une scène horrible. Une dame nouvellement mariée tomba subitement malade et mourut deux jours après avoir pris le lit. Pendant trois jours son corps fut exposé, présentant tous les signes de la mort, moins la décomposition et la difformation des traits, et lorsqu’on le déposa dans le cercueil, les personnes présentes remarquèrent qu’il était parfaitement conservé.
A l’arrivée du convoi funèbre au cimetière, le cadavre fut transporté dans le charnier, car un parent de la défunte, arrivé au dernier moment, demandant à contempler une dernière fois ses traits. Mais quel fut l’effroi des assistants lorsqu’en ouvrant le cercueil on s’aperçut que le corps n’occupait pas la position dans laquelle on l’avait placé. Il était couché sur le côté, la tête était rejetée en arrière et il faut croire que la malheureuse femme a fait un suprême effort pour rompre l’enveloppe de son cercueil, car ses bras étaient élevés en l’air.
Nous renonçons à peindre la terreur des personnes présentes; le mari, fou de désespoir, poussait des cris affreux et s’arrachait les cheveux et plusieurs femmes s’évanouirent. L’une d’elle, en revenant de sa syncope, [illisible] une crise nerveuse et on dû la transportée [sic] à l’hôtel Denzer, qui se trouve à l’entrée du cimetière.
On suppose que l’infortunée était en léthargie et que le mouvement du corbillard, dans lequel était placé le cercueil l’aura fait revenir à la vie.
Pour des raisons de convenance, nous supprimons les noms, mais nous garantissons la véracité de cette horrible histoire, que nous tenons de témoins dignes de foi. »
Billets reliés
UN CERCUEIL SUR LA RIVE [1892]
L’ENTERREMENT DE JOSEPH GUIBORD [MONTRÉAL,1875]
L’OEUVRE DE RÉSURRECTIONNISTES (QUÉBEC, 26 JANVIER 1866) – vols de cadavres par des étudiants en médecine