Décès de l’ethnologue Jean-Claude Dupont

par Vicky Lapointe

La Société québécoise d’ethnologie a annoncé le 17 mai le décès de l’ethnologue québécois Jean-Claude Dupont (1934-2016).

Pour en savoir plus sur sa contribution à l’ethnologie québécoise, je vous invite à lire cet article de la SQE, Hommage à Jean-Claude Dupont, publié en 2015.

BANQ a numérisé et mis en ligne sept de ses livres sur les légendes du Québec:

  • Contes de bûcherons

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2406261

  • Le légendaire de la Beauce

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2406264

  • Légendes du Saint-Laurent : récits des voyageurs

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2406244

  • Légendes du coeur du Québec

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2406245

  • Légendes des villages

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2406246

  • Légendes de la Gaspésie et des Iles de la Madeleine

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2406268

  • Légendes de la Côte-Nord : de Tadoussac à Blanc-Sablon

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2406271

 

 

Des familles quittent Natashquan [1888]

Le Canadien, 21 septembre 1888

« La misère au Labrador

Mardi, la goëlette commandée par le capitaine A. E. Joncas, débarquait à Québec quatre familles venant de Natashquan, Côte du Labrador. De même que les cinq familles débarqués lundi du steamer ‘Other’, ces malheureux pêcheurs fuient la famine qui les menaçaient.

L’histoire racontée par ces malheureux est bien triste. Un chef de famille, père de sept enfants, dit qu’il a été obligé de fermer sa maison dans laquelle sont tous les meubles qu’il possédait.

Cette maison, qui vaut au moins quatre cents piastres, il l’a offerte pour quinze piastres et il n’a pas réussi à la vendre, car personne là-bas n’avait l’argent nécessaire. Il a aussi été forcé d’abandonner ses meubles vu qu’il n’avait pas les moyens de les apporter avec lui. Il dit aussi que le seul poële qu’il possédait, et qui lui avait coûté $16, a dû être laissé là, car personne ne pouvait lui payer la piastre qu’il en demandait.

Ces quatre familles vont aller s’établir dans le comté de Beauce, canton de Metgermette*, où déjà plusieurs familles venant du Labrador sont rendues. »

*Canton de Metgermette: auj. Sainte-Aurélie et Saint-Zacharie.

___
LE MOULIN DE METGERMETTE [SAINTE-AURÉLIE, 1874]

LES DANGERS DE LA DRAVE [1932]

RENCONTRE FATALE AVEC DES GARDES-CHASSE AMÉRICAINS [1902]

DES NOUVELLES D’UNE PAROISSE DE COLONISATION: SAINT-ZACHARIE DE METGERMETTE [1881]

Le sorcier de l’île d’Anticosti: la légende (XIXe siècle) Première partie

La légende

Le golfe du Saint-Laurent vu de l’île d’Anticosti, 1912. Source Bibliothèque et archives Canada no MIKAN 3320550

En 1852, l’abbé Ferland visite l’île d’Anticosti. Il y rencontre celui que l’on surnomme le sorcier de l’île, Louis Gamache. Dans Le sorcier de l’isle d’Anticosti; récit par l’abbé Ferland. A la recherche de l’or; voyage du Yukon (édition de 1914), l’abbé Ferland relate leur rencontre ainsi que les nombreuses histoires qui circulent sur ce personnage qui en fait frémir plus d’un. Voici quelques extraits.

Dans les premiers jours de septembre 1852, je m’embarquais sur la  »Doris », afin de visiter, pour la première fois, les côtes désertes et inhospitalières de l’île d’Anticosti.  Peu élevée, bordée de récif et souvent couverte de brumes épaisses, cette terre est forte dangereuse pour les bâtiments qui entrent dans le Saint-Laurent ou qui en sortent. L’automne et le printemps, les vents soufflent avec une extrême violence; aussi de nombreux naufrages ont rendu tristement célèbre le nom de l’île d’Anticosti.

Autrefois, quand un vaisseau venait se briser à la côte, les hommes de l’équipage, qui n’étaient pas engloutis par les flots ou broyés par les rochers, étaient condamnés à périr de faim et de froid, sans pouvoir espérer de secours.

[…]

Nous n’avions plus qu’une étape à visiter dans l’île, celle de la baie de Gamache; j’avais hâte d’y arriver, car depuis plusieurs années le nom du sieur Gamache retentissait à mes oreilles, sans que j’eusse trouvé l’occasion de voir le personnage lui-même. Il n’est pas un pilote du Saint-Laurent, pas un matelot canadien, qui ne connaisse Gamache de réputation; de Québec à Gaspé, il n’est pas une paroisse où l’on ne répète de merveilleuses histoires sur son compte. Dans les récits populaires, il est représenté comme le beau idéal d’un forban, moitié ogre et moitié loup-garou, qui jouit de l’amitié et de la protection spéciale d’un démon familier.  On l’a vu debout sur un banc de sa chaloupe, commander au diable d’apporter un plein bonnet de bon vent; un instant après, la chaloupe de Gamache faisait vent arrière, les voiles pleines, sur une mer unie comme une glace, tandis que, tout autour, les autres embarcations dormaient sur l’eau, sur un calme plat.

Pendant un voyage qu’il fit à Rimouski, il donna un grand souper au démon, non pas à un diablotin de seconde classe, mais au bourgeois lui-même. Seul avec ses compagnons invisibles, il a massacré des équipages entiers et s’est ainsi emparé de riches cargaisons. Vivement poursuivi par un bâtiment de la compagnie des postes du Roi, il a disparu avec sa goélette,  au moment où il allait être saisi, et l’on n’a plus aperçu qu’une flamme bleuâtre dansant sur les eaux.

Vous pouvez lire la suite du récit de l’abbé Ferland ici, ça en vaut la peine… Un personnage somme toute sympathique mais un peu inquiétant…

Et pour en savoir plus sur ce que l’on sait réellement sur le sorcier, lisez la deuxième partie de ce billet.

Bibliographie

Ferland, Jean Baptiste Antoine (abbé), Le sorcier de l’isle d’Anticosti; récit par l’abbé Ferland. A la recherche de l’or; voyage du Yukon. Montréal, Bilaudeau, 1914, 65 pages

Jolicoeur, Catherine. [en ligne] Dictionnaire biographique du Canada, Gamache, Louis. Page consultée le 30 juillet 2011. Adresse URL

Billets reliés

Légende: Le masque de fer de l’Ile aux Oies (1683-1749)

Pirates ou corsaires? A l’abordage sur le Saint-Laurent

Un chocolatier français à l’Ile d’Anticosti, Henri Menier

Créatures fantastiques du Québec tome II

Disparition à la Grosse-île [septembre 1906]

Créatures fantastiques du Québec: un plongeon dans l’imaginaire québécois

Le loup-garou du Kamouraska (1766-1767)

Le livre Lieux de légendes et de mystère du Québec

Contes et légendes du Québec (Site internet Y paraît que)

Villages disparus du Québec (deuxième partie)

Ce billet a pour but de présenter quelques villages québécois disparus. Nous expliquerons brièvement ce qui a mené à leur disparition et ce qui en subsiste aujourd’hui.

Première partie de ce billet

Les opérations Dignité 1970-1972, Bas-Saint-Laurent et Gaspésie

Au début des années 1960, l’Est du Québec, une région relativement défavorisée, est sous la loupe du Bureau d’aménagement de l’Est du Québec (BAEQ), un organisme qui regroupe de nombreux spécialistes désireux de scruter et d’améliorer l’économie de la région. L’une de leurs propositions consiste à fermer carrément certains villages que l’on considère sous-développés et d’inciter leur population à s’établir dans des HLM des centres urbains comme Matane et Rimouski. (source: http://www.uqar.ca/uqar-info/0609/OperationsDignite.asp n’est plus en ligne)

96 villages et communautés non organisés du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie étaient menacés d’être rayés de la carte. 64 400 personnes devaient être déplacées. (Réf).

Comment en est-on arrivé là?

Ces régions étaient en décroissance. Il y avait exode de la population. Les lots étaient souvent impropres à l’agriculture ou bien leur rendement était insuffisant pour vivre décemment.  L’accès à l’éducation et aux services de santé était difficile. Les ressources forestières étaient épuisées et les emplois se faisaient rares.

Trois curés, soit Jean-Marc Gendron (Esprit-Saint), Charles Banville (Sainte-Paule) et Gilles Roy (Les Méchins) organisèrent la résistance. Ce mouvement s’appela les Opérations dignités et il y eu trois phases.

  • Opérations Dignité I à Sainte-Paule en 1970
  • Opérations Dignité II à Esprit-Saint en 1971
  • Opérations Dignité III à Les Méchins en 1972

Des villages furent quand même fermés.  Disparurent donc:

  • Saint-Paulin Dalibaire
  • Saint-Nil
  • Saint-Thomas de Cherbourg
  • Saint-Jean de Brébeuf
  • Sacré-Cœur des Landes
  • Saint-Octave-de-l’Avenir
  • Saint-Louis-de-Gonzague
  • Rang IV-Les Méchins
  • Sainte-Bernadette-de-Pellegrin
  • Saint-Charles-Garnier-de-Pabos-Nord
  • Saint-Edmond-de-Pabos
  • Saint-Gabriel-de-Rameau

Cet épisode traumatisant de l’histoire de l’est du Québec n’a pas sombré dans l’oubli. Par exemple, la Société de généalogie et d’histoire de Matane a recueilli les témoignages des délocalisés. L’historien gaspésien Jean-Marie Thibeault et la MRC du Rocher-Percé ont aussi un projet pour recueillir de la documentation sur les villages disparus. En 2009 a été ouvert le Centre de mise en valeur des Opérations Dignité situé à Esprit-Saint.

Sur cette carte de 1954 de la pointe de la Gaspésie, on voit certains des villages qui ont été délocalisés comme Saint-Paulin Dalibaire et Saint-Octave-de-lAvenir

Bibliographie

Témoignage d’un délocalisé (revue Histoire Québec, vol. 1. No.1. Juin 1995)

Site internet consacré à l’histoire de Saint-Nil: http://www3.sympatico.ca/gaetan_bernier/Saint-Nil/Cantons.Tessier.St-Denis/index.htm

Cinéma

C’est nous, c’est chez nous, réalisé par Marcel Carrière (1972)

Les smattes, réalité par Jean-Claude Labrecque, 1972. (extrait)

Le Grand Dérangement de Saint-Paulin Dallibaire, réalisé par Jean-Claude  Labrecque (2004)

Bibliographie

HARDY, Thérèse. Mémoires d’une délocalisée. Éditions Parti Pris, Montréal, 1975, 90 pages.

UQAR info. L’UQAR contribue à un centre d’archives sur la ruralité, Page consultée le 21 avril 2011 [n’est plus en ligne].

Gilles Boileau, Réflexion sur les villages du Québec, revue Histoire Québec, Janvier 1999, vol. 4. no 2.

Le magazine Gaspésie a consacré un numéro spéciale aux Opérations Dignité en 2010.

Saint-Ignace-du-Lac, Lanaudière

Voici où était situé Saint-Ignace

Saint-Ignace-du-Lac fut fondé en 1904. Les colons y menaient une vie tranquille et travaillaient d’arrache-pied pour leur subsistance. Cela dura jusqu’en 1931:

À la même période, des compagnies de pâtes et papiers de la Mauricie réclamaient de plus en plus de l’énergie hydroélectrique. La Shawinigan Water & Power Company projeta donc de construire des réservoirs artificiels, afin de stabiliser les eaux des rivières Saint-Maurice et Matawin. (Réf)

On construisit un barrage pour créer le réservoir Taureau. Le village de Saint-Ignace fut donc englouti. Quelques vestiges, au fond de l’eau, témoignent de son existence.

Bibliographie

Histoires oubliées, Saint-Ignace-du-Lac, site consulté le 21 avril 2011.

Gagnon, Côte-Nord

La ville de Gagnon fut fondée en 1960. C’était une ville minière qui se développa grâce à l’extraction du fer par la Quebec-Cartier Mining. La ville ferma en 1984 suite à la baisse du prix du minerai de fer. On rasa presque toute la ville.

Voici à quoi ressemblait Gagnon en 1962-1963.

Bibliographie

Archives de Radio-Canada. Il y a trois reportages sur Gagnon, dont celui-ci.

En 2007, on a aussi même fermé le village de Aylmer Sound, sur la Côte-Nord.

Conclusion

Les considérations économiques et des catastrophes ont fait disparaître des villages au Québec. Les gens sont partis, de leur plein gré ou pas, pour survivre. Heureusement, ces dernières années, on a redécouvert l’histoire de certains de ces villages. Des sites se sont vu attribuer un statut par le gouvernement du Québec, reconnaissant ainsi leur valeur historique. D’autres ont été mis en valeur et sont devenus des sites touristiques. Des documentaires ont été tournés et des articles écrits. N’oublions pas ces villes et villages.

Billets reliés

Première partie de ce billet

Les villes fantômes

Le phare de Métis a 100 ans

Les chroniques d’histoire locale et régionale dans les journaux québécois

Archives audiovisuelles en ligne: la collection Mémoires vives [Est du Québec]

Archives audiovisuelles en ligne: la collection Mémoires vives [Est du Québec]

Mémoires vives est un projet de l’organisme Paraloeil de Rimouski visant à sauvegarder et à faire connaître le patrimoine audiovisuel de l’est du  Québec.

La première étape du projet était d’amasser des  films amateurs tournés en Côte-nord, Gaspésie-Ile-de-la-Madeleine et au Bas-Saint-Laurent. Ces films, souvent tournés dans des formats qui ne sont plus utilisés de nos jours, ont ensuite été numérisés. Ils sont maintenant en ligne à cette adresse:  http://www.paraloeil.com/memoires-vives/

Vous y verrez entre autres des images du

La Collection de cartes postales anciennes Magella Bureau [1890-1963]

Grâce à la carte postale, on annonçait aux amis, aux parents que l’on allait bien, que les vacances étaient merveilleuses. La carte postale permettait aussi de faire connaître les attraits d’une région. Elle était un outil de promotion touristique auquel on pouvait ajouter une touche personnelle.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec a mis en ligne plusieurs milliers de cartes postales provenant de la Collection Magella Bureau. Cette partie de la collection porte sur les municipalités du Québec. Ces cartes ont été publiées entre 1890 et 1965. On peut voir le recto et le verso de chaque carte.

Une collection intéressante à consulter.

Quelques villes représentées dans cette collection

Pour voir les cartes, il faut cliquer sur Voir les images.

Pour voir d’autres cartes postales, utilisez Pistard.

Montréal (Ahuntsic, Mont-Royal et autres)

Québec (Vieux-Québec, Basse-ville, Maizerets, Cap-Blanc, Montcalm, Citadelle, Vieux-Limoilou)

Rimouski

Kamouraska

Rivière-du-Loup

Trois-Rivières

Lévis

Aylmer

Cap-Trinité

Tadoussac

Gaspé

Baie-Comeau

Webographie

Bibliothèque et Archives nationales du Québec. [en ligne] Branché sur notre histoire. Cartes postales. [Page consultée le 27 mai 2010] Adresse URL

Billets reliés

Images anciennes de Trois-Rivières et d’ailleurs

Le Québec en images

Histoire de la villégiature et du tourisme au Québec

Le cinéma au Québec au temps du muet (1896-1930)

Cartes postales du Québec d’antan

Les albums de rues E.-Z. Massicotte

Courir les magasins: l’évolution du commerce de détail au Québec au 20e siècle

Le livre Lieux de légendes et de mystère du Québec

De mystérieuses marques dans une roche à Saint-Lazare et l’on parle de griffe du diable. Un rocher à la forme humaine à Shawinigan et voilà la légende du rocher de Grand-Mère. Au Québec, certains lieux, à cause de caractéristiques particulières, originales et intrigantes, ont donné naissances à des légendes.

Découvrir des lieux et des légendes

Le livre Lieux de légendes et de mystère du Québec nous fait découvrir quelques-uns de ces endroits. Il a été écrit par Henri Dorion, géographe, en collaboration avec Pierre Lahoud (photographie) et Anik Dorion-Coupal (illustrations). 33 lieux ont été retenus. Chaque chapitre raconte une légende, explique les particularités géographiques du lieu associé, les indications pour s’y rendre et les attraits des environs. On fait le lien avec des légendes semblables, au Québec et ailleurs. Un cd de 10 chansons, inspirés par ces légendes, accompagne l’ouvrage.

Commentaires

Ce livre nous permet de faire le tour du Québec, en légendes et en paysages. Plusieurs régions du Québec sont visitées: Bas-Saint-Laurent, Estrie, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue, Gaspésie, Iles-de-la-Madeleine, Chaudière-Appalaches, Charlevoix, Mauricie, Outaouais, Côte-Nord et la Capitale-Nationale.

Les légendes de ce livre mettent en scène une panoplie de personnages colorés, comme le Diable, des géants, des monstres, des amoureux éplorés, des fantômes, des animaux, une maison hantée et bien plus. Mais c’est la nature, ses montagnes, ses rochers et ses lacs qui est la vraie vedette de cet ouvrage. Plusieurs légendes sont d’origine amérindienne.

L’origine de ces légendes est expliquée, dans la mesure du possible, de façon scientifique. Ainsi, on apprend comment une roche ou une montagne peuvent avoir une apparence qui peut nous sembler humaine. Par exemple, la griffe du Diable de St-Lazare évoque l’empreinte d’une patte griffue (appartenant au diable?) mais il s’agit en fait des stries glacières.

Ces histoires vous permettront d’en savoir plus sur l’origine des noms de ces lieux.

L’auteur adopte parfois un style humoristique qui se prête bien à l’ouvrage. L’exposition des <> de l’existence du monstre du Lac Memphrémagog m’a bien fait sourire.

Les photographies et les illustrations (à l’aquarelle) de cet ouvrage sont magnifiques.

L’ajout de nombreuses cartes géographiques est une très bonne idée.

Notons que ce livre ne contient pas de bibliographie.

En somme, un ouvrage qui vous fera faire de belles découvertes et qui sait, vous donnera envie d’aller faire un peu de tourisme. Il y a pleins de lieux de légendes et de mystères qui attendent votre visite….

Quelques légendes racontées dans ce livre.

Il était une fois… la Création du Bic, l’Église du Diable à Havre-Aubert, la Descente des femmes de Sainte-Rose du nord, la Maison hantée de Trois-Pistoles, la Noyée de Charlevoix, la Dame blanche de Montmorency, le Gisant de Grande-Vallée, la Forêt enchantée de Ville-Marie, le Pin solitaire de Sherbrooke, la Passe du Manitou de Mingan, le Sorcier Nipissingue de Rawdon, Kabir Kouba, le grand serpent de Wendake, les Méchins, la Marmite du géant de Beaupré, les Revenants de Saint-Octave, etc

Lieux de légende et de mystères du Québec par Henri Dorion, Éditions de l’Homme, Montréal, 2009, 266 pages.

Note: **** étoiles sur 5

Billets reliés:

Les chroniques d’histoire locale et régionale dans les journaux québécois

Parle-t-on assez de l’histoire des régions et des localités du Québec dans les journaux?  Bien sûr, les journaux mentionnent parfois les annonces de subventions, les nouvelles expositions et les activités des centres d’interprétations, les nouvelles publications, etc. Mais certains médias ont la bonne idée d’assurer une présence régulière de l’histoire en leurs pages via des chroniques historiques. Voici une liste de ces journaux (quotidiens, hebdos et mensuels). J’ai effectué mes recherches en me basant sur le Répertoire des médias de Service Québec. Lorsque ces textes sont disponibles en ligne, je mets l’hyperlien correspondant.

Jusqu’ici, je n’ai rien trouvé dans les journaux de l’Abitibi-Témiscamingue, du Nord-du-Québec, Gaspésie, Laurentides, Laval, Outaouais et Saguenay-Lac-St-Jean. N’hésitez pas à me signaler tout oubli dans cette liste.

  • Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec ——-
    • Bas-Saint-Laurent

Info-Dimanche (Rivière-du-Loup). Chroniques historiques de la Société d’histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup.

    • Capitale-Nationale
    • Centre-du-Québec.

Journal L’Express (Drummondville) Chroniques en collaboration avec la Société d’histoire de Drummond et du Musée populaire de la photographie (cliquez ici).

  • Chaudière-Appalaches
    • Le Cantonnier (Disraeli). Chronique historique. Allez à cette adresse:

http://lecantonnier.com/

    puis Chroniques et sélectionnez Chronique historique.
    • Côte-Nord
    • Estrie

La Tribune de Sherbrooke. Chronique sur l’histoire de Sherbrooke en collaboration avec la Société d’histoire de Sherbrooke
L’Écho de Frontenac (Lac-Mégantic). 80 ans d’histoire. On y retrouve aussi des chroniques publiées antérieurement, dont Mémoires collectives, Écho d’il y a 10 ans et Souvenirs en photo. Adresse: http://echodefrontenac.com/80ans.asp

  • Gaspésie – Iles-de-la-Madeleine —-
    • Lanaudière

La Revue (Terrebonne) Chronique un brin d’histoire par Claude Martel, géographe-historien.

  • Laurentides ———-
  • Laval —–
    • Mauricie

L’Hebdo du Saint-Maurice (Shawinigan). Clin d’oeil historique.

Le Nouvelliste de Trois-Rivières.  Portraits historiques. Première chronique: Calixte Marquis.

    • Montérégie

Sorel-Tracy Express Histoire Express

    • Montréal

Le Messager (LaSalle). En route vers 2012, une histoire laSalloise par Denis Gravel, historien.
Le Messager (Verdun). Souvenirs par Guy Billard, de la Société d’histoire et de généalogie de Verdun.

  • Outaouais —–
  • Saguenay – Lac-Saint-Jean —–

Billets reliés:

4. Ces gens qui ont marqué notre histoire: Napoléon-Alexandre Comeau

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Baie-Comeau est une ville de la Côte-Nord, au Québec. Elle a été fondée officiellement en 1937 et plus de 23 000 personnes y habitent maintenant. Elle a été nommée ainsi en l’honneur de Napoléon-Alexandre Comeau, un homme qui a eu une vie peu banale.

Sa jeunesse

Napoléon-Alexandre Comeau est né le 11 mai 1848 aux Ilets-Jérémie (Côte-Nord). Son père, Antoine-Alexandre Comeau, est chef de poste sur la Côte-Nord pour la Cie de la Baie d’Hudson et sa mère, Mary-Luce Hall-Bédard, est d’origine irlandaise.

Dès son enfance, Napoléon-Alexandre côtoie des Montagnais et des Naskapis, dont il apprend la langue. A l’âge de 11 ans, son père l’envoie à Trois-Rivières étudier pendant un an l’anglais. Napoléon, une fois sa formation complétée, revient sur la Côte-Nord. Agar Adamson, qui possède les droits de pêche de la rivière Godbout, l’engage comme garde alors qu’il a à peine 13 ans! Durant les années suivantes, Napoléon est aussi chasseur, trappeur, pêcheur et guide pour les vacanciers attirés par la nature sauvage de la Côte-Nord. De plus, de manière autodidacte, toute sa vie, il va parfaire ses connaissances sur la faune.

Le 14 juin 1871, il épouse Antoinette Labrie, de Godbout. En 1877, il devient le maître de poste de Godbout, assisté par son épouse.

Un naturaliste en demande

1882 est une année déterminante. Il fait la rencontre de Elliot Coues et Hart Merriam du Smithsonian Institution. Ceux-ci s’intéressent aux oiseaux de l’Amérique du Nord. Comeau, qui en sait un bout sur le sujet, leur remet une liste des oiseaux que l’on peut voir sur la Côte-Nord. Cette liste sera publiée dans le bulletin de Madison de la Nutall Ornithology Club en 1882 et dans la revue The Auk en juillet 1884. De plus, Comeau leur fournit des spécimens d’oiseaux, pour l’avancement de la recherche.

Comeau devient ensuite membre de la American Ornithological Union de New York.

Plus tard, dans l’année, il va chasser le bison au Wyoming, rien de moins, en compagnie du baron Ernest de la Grange. Le tout se termine par une fusillade, dans des circonstances obscures (écoutez le récit des événements qui commence vers la 28e minute de l’enregistrement).

Le 6 mars 1883, Comeau prononce une conférence devant la Société de géographie du Québec, conférence intitulée  »La géographie physique de la partie nord de la province de Québec ». La même année, il collabore à la prestigieuse revue Forest and Stream.

Toujours en 1883, Antoinette et lui s’occupent du télégraphe à Godbout. La Côte-Nord peut mieux communiquer avec l’extérieur.

M. N.-A. Comeau, 1897 Source: BANQ

M. N.-A. Comeau, 1897 Source: BANQ

Le 22 janvier 1886, à Pointe-des-Monts, il chasse le phoque en compagnie de son frère Isaie alors qu’il voit deux de ses beaux-frères, Alfred et François, en détresse, parmi les glaces du fleuve. Isaie et Napoléon vont leur porter secours, mais ils ne peuvent revenir vers la rive. Il fait très froid et il y a du vent. Impossible de revenir. On doit donc aller dans l’autre direction, sur les glaces. Les quatre hommes devront se battre pour leur vie. Cette aventure se concluera deux jours plus tard, à Sainte-Anne-Des-Monts, en Gaspésie, 60 km plus loin! Ils ont traversé le fleuve! Isaie sera amputé d’un pied, de doigts et d’orteils tandis que les autres s’en sortiront relativement bien. Écoutez le récit des événements ici, à partir de la 37e minute de l’enregistrement. Isaie et Napoléon-Alexandre recevront plusieurs médailles pour souligner leur exploit.

Homme aux multiples talents, Comeau, en plus de ses activités liés à la faune, a été télégraphiste, photographe, adjoint au coroner et commissaire d’école. Les gens le consultait pour leurs ennuis de santé, même s’il n’avait pas de diplôme en médecine. On lui faisait confiance.

Les dernières années

En 1888, son épouse Antoinette meurt suite à un cancer. Ils n’ont pas eu d’enfants. L’année suivante, il se remarie avec sa belle-soeur, Victoria. De leur union naîtront 12 enfants

En 1909, il publie Life and Sport on the North Shore qui sera traduit en français en 1945. En 1914, il collabore à une étude du gouvernement canadien sur la pêche dans l’Arctique et le potentiel touristique de la Baie d’Hudson. Cinq ans plus tard, il contribue à la fondation de la Société Provancher d’histoire naturelle.

Napoléon-Alexandre Comeau est décédé le 17 novembre 1923.

Conclusion

Homme au multiples talents, autodidacte, Napoléon-Alexandre Comeau a permis de mieux faire connaître la faune de la Côte-Nord. C’est pourquoi la ville de Baie-Comeau est nommée en son honneur.

Bibliographie

BEAUDIN, Réjean. Napoléon-Alexandre Comeau, le héros légendaire de la Côte-Nord. XYZ Editeur, 1006, 170 pages.

Wikipédia. (Page consultée le 8 août 2009). Baie-Comeau. [en ligne] Adresse URL: http://fr.wikipedia.org

Radio-Canada (Page consultée le 8 août 2009). Napoléon-Alexandre Comeau. [en ligne] Adresse URL: http://www.radio-canada.ca…

Pour d’autres titres, voir la section des commentaires.

Billets reliés:


3. Ces gens qui ont marqué notre histoire: Johan Beetz

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.



Le village de Baie-Johan-Beetz est situé sur la Basse-Côte-Nord, tout comme la baie Johan-Beetz. Ces deux toponymes rendent hommage à Johan Beetz, que je vous présente aujourd’hui.

Une jeunesse hors de l’ordinaire

Johan Beetz est né au château de Oudenhouven, à Bootmerbeek, en Belgique, le 19 août 1874. Il est le fils de Johannes Beetz et de Céline Verzyl, avocate de profession. Johannes Beetz décède alors que son fils est âgé de deux ans. Céline Verzyl se remarie avec un major anglais, Walter Turner.

Johan Beetz a une enfance qu’on l’on peut qualifier de dorée: vacances à Nice et à Monte Carlo et séjours dans des châteaux. Il avait dans son cercle d’ami le prince Albert, futur Albert 1er.

Johan Beetz a vécu une jeunesse bien remplie. Il a visité le Maroc, l’Algérie et le Congo pour y pratiquer la chasse. Il a participé à des fouilles archéologiques et il a fait des études en médecine et en biologie.

Rien de semble l’arrêter et pourtant. La tragédie le frappe lorsque sa fiancée, Marthe, meurt suite à une pneumonie.

Un artistocrate belge et les grands espaces de la Côte-Nord

Johan Beetz (source: Wikipédia et onf.ca)

Beetz a visiblement besoin d’un défi pour oublier son chagrin. Une rencontre sera déterminante pour la suite des choses. Un certain monsieur Werner, un Belge qui a habité au Canada, désire louer une des propriétaires de la famille Beetz. Lors d’un entretien, il parle à Johan de Pashti-Baie, petit village situé sur la Côte-Nord, au Québec, où il possède une maison. Johan est subjugué par son récit et achète la maison de monsieur Werner.

C’est en 1897 que Johan Beetz pose ses valises à Pashti-Baie. Beetz sera vite séduit par l’endroit. Epris de grands espaces, il pourra y pratiquer la chasse et la pêche tout en étudiant son environnement. Il s’intègre tellement bien à la petite communauté de Pashti-Baie qu’il se marie en 1898 avec une jeune fille de l’endroit, Adela Tanguay. Pour fêter l’événement (et héberger les futurs héritiers), on procède à la construction la même année d’une maison, aujourd’hui classée monument historique par le gouvernement du Québec.

Au cours des années suivantes, Johan Beetz se consacre à l’élevage des renards. De 1903 à 1913, il est le maître-poste du village. Il étudie la faune et la flore. Il publie même un article sur l’eider dans la revue The Auk en 1916. Fait intéressant, ses connaissances en médecine permettront d’épargner Pashti-Baie en 1918 alors que la grippe espagnole ravage le monde. Il met le village en quarantaine, ce qui a probablement contribué à sauver des vies. Le livre de Sylviane Soulaine regorge d’exemples de la générosité et de la bonté de Johan Beetz envers la communauté de Pashti-Baie.

A Montréal et Québec

En 1922, Johan et sa famille s’établissent à Saint-Laurent, Montréal. Beetz continue d’élever des renards pour en revendre la fourrure. Deux ans plus tard, il est fait chevalier de l’ordre de Léopold II.

La crise de 1929 affecte Johan Beetz financièrement. En 1930, il devient directeur du service de l’élevage des animaux à fourrure de la province de Québec, à Québec. Il participe même en 1932 à la fondation du Jardin zoologique de Charlesbourg (plus tard Jardin zoologique de Québec). Il est fait docteur es sciences par l’Université de Montréal en 1936.

Il décède le 26 mars 1949.

Pashti-Baie est renommée Baie-Johan-Beetz en 1965.

Une vie bien remplie, en somme!

Bibliographie

Pourvoirie Baie-Johan-Beetz. (Page consultée le 5 août 2009). Visite du château. [en ligne] Adresse URL:
http://www.seigneuriedutriton.com/bjb/pages-fr/visite_chateau.htm

Plusieurs auteurs. (Page consultée le 5 août 2009). Baie-Johan-Beetz. [en ligne] Adresse URL:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Baie-Johan-Beetz

Jean Cournoyer. (Page consultée le 5 août 2009)Baie-Johan-Beetz. (municipalité)[en ligne] Adresse URL:
http://www.memoireduquebec.com
Jean Cournoyer. (Page consultée le 5 août 2009)Baie-Johan-Beetz. (municipalité)[en ligne] Adresse URL:
http://www.memoireduquebec.com
CHOUINARD, Yves. ‘Maison Johan-Beetz ». Les chemins de la mémoire tome 1, Les publications du Québec, 1990, p. 486-487

SOULAINE Sylviane. Johan Beetz, le petit grand européen, XYZ éditeur, 2004, 168 pages.

Billets reliés: