L’évasion du patriote Louis Bourdon [1843]

Suite aux Rébellions de 1837-38, 58 patriotes furent déportés en Australie. La plupart rentrèrent au pays après avoir été graciés en 1843. Un patriote réussit pourtant l’exploit de s’évader et de revenir au Bas-Canada. Il s’agit de Louis Bourdon (portrait ici).

Le Canadien, 5 juin 1843

La Minerve publie l’extrait suivant d’une lettre de la frontière en date du 27 mai:
« Monsieur, -Hier soir est arrivé chez moi un de vos pauvres exilés à la terre d’Australie; forcé de s’arrêter au seuil de la patrie, nous lui avons offert avec joie le peu qui nous fait vivre et le repos après de si rudes tempêtes.

« C’est Louis Bourdon, de St-Césaire, où se trouve son épouse avec leurs deux enfants. Il vient de les informer de son arrivée ici, et veut bien me permettre de vous donner cette connaissance, se réservant de donner sur chacun des exilés les renseignements qu’on lui demandera; il me prie de vous le marquer. Un baleinier français fesant la pêche sur les côtés de la Nouvelle-Hollande, offrir au jeune homme le moyen de rompre son ban. Dans ce moment monseigneur Polding était attendu, et son arrivée était regardée déjà par les déportés comme le terme de leurs souffrances. C’est ce que fit que L. B. se livra seul à la générosité de l’officier français. Deux de ses compagnons d’infortune refusèrent ce moyen: « nous allons être graciés, disaient-ils, et nous serons avant vous au Canada! »

« Le 10 septembre dernier, L.B. se jeta à bord du navire qui devait faire voile de suite; il ne partit que le 13, et ces trois jours furent une dure prison pour notre jeune homme qui eut à souffrir pour se dérober aux recherches de la police. Le navire prit sa route par l’Océan Pacifique, doubla, en janvier, le cap Horn, par le 63me degré de latitude méridionale, à travers les glaces où ils coururent les plus grands dangers; longea les côtes d’Amérique jusqu’à Rio de Janeiro, où il aborda le 7 mars. Le baleinier fit voile pour la France après 19 jours, et au bout d’un mois, L.B. prit le navire Russian, cap. Simpson, à qui il fut recommandé par l’officier français du baleinier. Débarqué à New-York le 20 mai, il prit de suite le chemin de la patrie, et s’arrête…

« Ce bonheur de recevoir un enfant de l’exil, vous appartiendrait sans doute, si le moment que vous appelez tous était arrivé. En attendant donc qu’il arrive, sentinelle avancée, nous montrons de tout prè sà ses enfants proscrits, pour les consoler, la patrie qui les voudrait; c’est de la joie sans doute encore, mais elle est mêlée d’amertume, c’est celle que les malheureux éprouvent dans leur consolation. S’ils ne peuvent encore se rendre au sein de leur famille, au milieu de leurs amis, nous adoucirons, par la pensée de Dieu, le souvenir des maux endurés, et nous jeterons sur leur avenir cette espérance que nourrit tout le Canada, le rappel prochain de ses enfants. Deux Canadiens étaient morts sur la terre d’exil: Gabriel Chevrefils et Louis Dumouchel, de Chateaugay.

[…]
Votre très-humble et très obéissant serviteur,
***

« P.S. Ce capitaine français dans son voyage sauva, au milieu de l’océan, tous les passagers du bâtiment anglais en feu, India; 18 périrent, 216 furent sauvés. »

Par la suite, Louis Bourdon fut le premier maire de Farnham (1855) et décéda le 17 août 1863 (courte notice biographique, ville de Farnham).

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Déportation des Patriotes aux Bermudes [juillet 1838]

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Un prisonnier de guerre américain s’est enfuit! [Beauport, 1813]

Déportation des Patriotes aux Bermudes [juillet 1838]

Peinture | Dr Wolfred Nelson, 1848 | M20430

Dr Wolfred Nelson, 1848 par Théophile Hamel


Extrait du journal l’Ami du Peuple, de l’ordre et des lois du 4 juillet 1838 racontant le départ de huit Patriotes, soit le major Toussaint-Hubert Goddu, Siméon Marchesseault, le Dr Henri-Alphonse Gauvin, le Dr Wolfred Nelson, Robert-Shore-Milnes Bouchette, Bonaventure Viger, Rodolphe Des Rivières et le Dr Luc-Hyacinthe Masson condamnés à l’exil aux Bermudes pour leur rôle dans la rébellion au Bas-Canada.

DEPART DES PRISONNIERS – POISSON D’AVRIL EN JUILLET

Lundi après-midi, les huit prisonniers politiques ont été embarqués à bord du bateau à vapeur l’Aigle, pour être conduits à Québec et de là à la Bermude, où ils sont exilés. L’autorité craignait sans doute quelque trouble ou quelque démonstration bruyante et peu convenable, car elle a pris les moyens d’écarter la foule au  moment de leur départ. Le moyen employé nous semble un peu singulier. Une compagnie des royaux avaient été stationnée, au quai où se tiennent ordinairement les bateaux à vapeur et où se font toutes les embarcations; les soldats étaient rangés sur deux lignes ouvertes, comme s’ils eussent attendus les prisonniers, et ils avaient un soin particulier de faire ranger la foule, pour laisser le passage libre; une foule immense s’était portée sur le quai et attendait impatiemment l’arrivée des huit prisonniers. Mais pendant que le public ouvrait les yeux de toute sa force sur le quai de la ville, les prisonniers se préparaient à la prison, et lorsque tout fut prêt, le bateau à vapeur descendit rapidement, alla accoster au quai Gilbert, au pied du courant, où se trouvait une compagnie du 71e et une compagnie de cavalerie, qui ne permirent à aucun curieux d’approcher; les prisonniers arrivèrent bientôt en voiture s’embarquèrent immédiatement et le steamboat partit sans délais, laissant tous les curieux de la ville, les uns sur les quais, les autres aux fenêtres, les autres en voitures, courant à toute bride vers le pied du courant. On nous assure que plusieurs individus avaient loués des fenêtres dans la grande rue du faubourg de Québec, pour voir passer les prisonniers, et que les cours de justice vont avoir à décider s’ils sont tenus ou non à payer le prix convenu.

Ce petit tour joué aux curieux de Montréal, aurait été excellent, le premier jour d’avril, mais il est un peu lourd dans les chaleurs de juillet.

Nous ne prétendons pas blâmer la mesure d’éloigner le public de la scène d’embarquement,  en elle-même, mais le petit tour joué nous semble hors de saison. Cela aurait pu se faire franchement.

Puisque nous en sommes sur cette affaire, et probablement pour la dernière fois, nous devons aussi dire que le choix des déportés, nous semble fait peu judicieusement. Plusieurs de ceux qui sont exilés, sont loin d’être les plus coupables et surtout les plus importants. [Note: l’Ami du peuple n’était pas l’ami des Patriotes…]

Les Patriotes purent quitter les Bermudes en novembre 1838.

La Revue d’histoire de l’Amérique française a publié en 1962 et 1963 plusieurs documents en lien avec cet exil: 1, 2, 3, 4, 5 et 6.

Et bien sûr, aujourd’hui, 21 mai, fête des Patriotes, on visite ce site.

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¿Quién es Eugenio Duchesnois? (un Patriote en Argentine)

La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle)

Trove: journaux historiques de l’Australie [XIXe et XXe siècle]

La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

John Placket et Patrick Murphy, accusés du meurtre de la veuve Godin (Les Écureuils, auj. Donnacona, 1814)

D’abord, un acte de décès intriguant.

Précisons que Marie-Anne Dussault a épousé Jean-Baptiste Godin le 6 juin 1768 en la paroisse de Les Écureuils (aujourd’hui Donnacona). Née le 13 juillet 1746 à Les Ecureuils, Marie-Anne était donc âgée de 67 ans au moment de son décès.

Les accusés

C’est John Placket et Patrick Murphy qui sont accusés du meurtre. Qui étaient-ils? Il s’agit de deux soldats. Dans le Fichier des prisonniers des prisons de Québec au 19e siècle (BANQ), John Placket est décrit comme étant âgé de 36 ans, d’origine anglaise, mesurant 5′ 8″, ayant les cheveux noirs,  les yeux bleus et le teint foncé. Patrick Murphy est un Irlandais de 5′ 8″, au teint pâle, âgé de 35 ans. Il a les yeux bleus, les cheveux blonds et une marque sur la tête.

Je n’ai pas réussi à trouver plus de détails dans les journaux sur ce qui s’est passé ce 1er mars 1814.  A-t-on affaire à deux soldats ayant trop bu?

Ces deux soldats ont été arrêtés et incarcérés quatre jours après le meurtre, qui a eu lieu le 1er mars. L’enquête du coroner a eu lieu le 4 mars (donc de lendemain de l’inhumation, erreur de transcription?). Selon la base de données de BANQ,  Enquêtes des coroners des districts judiciaires de Beauce, 1862-1947; de Charlevoix, 1862-1944; de Montmagny, 1862-1952; de Québec, 1765-1930; et de Saint-François (Sherbrooke), 1900-1954, le dossier du coroner est introuvable. Donc prière de rapporter si vous le trouvez….

Les suspects

Placket est reconnu coupable le 6 mai 1814 pour le  »willfull murder »  de Marie-Anne Dussault. Il est condamné trois jours plus tard à être pendu le 20 mai. Or, il ne le sera pas. Il reste en prison pendant plus d’une année, puis est libéré le 24 septembre  1815 et déporté hors de la province, conformément aux ordres donnés par son Excellence, Sir Gordon Drummond. Ensuite, qu’est-il devenu de Placket? Est-il parti pour les États-Unis, les Bermudes, l’Angleterre ou le Haut-Canada? A-t-il obtenu un pardon? Je n’ai pas trouvé de Placket parmi ceux qui ont été déporté en Australie et en Tasmanie.

Quant à Patrick Murphy, il a été pendu à Québec le 20 mai 1814, comme prévu.

On Friday was executed, per* to his sentence, Patrick Murphy, a soldier of the 103d Regiment, for the murder of the woman, at Les Ecureuils. The sentence of  Placket, his fellow culprit, has been changed to transportation. Quebec Mercury, 24 mai 1814.

Bibliographie

Le fichier des prisonniers des prisons de Québec au 19e siècle (BANQ)

Quebec Mercury du 10 mai 1814

Billets reliés

Catégorie: Histoire du crime au Québec

Registre d’écrou de la prison de Québec: un prisonnier « dead by the visitation of God » (1834)

La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

Augustin Kennedy, déporté en 1826 aux Bermudes

Comment punissait-on les gens coupables de haute trahison au 18e siècle? Voici l’histoire de David McLane

Le destin de Charles Chambers

Charles Chambers et ses complices ont sévit dans la région de Québec (voir La bande à Chambers, partie 123 et 4.) Il a été condamné, ainsi que son complice Nicolas Mathieu, à la déportation à vie. Alors que l’on sait que Nicolas Mathieu a purgé sa peine en Australie, on ne savait pas trop ce qui était advenu de Chambers. Pendu à Liverpool, jeté par dessus-bord durant la traversée, mort à Botany Bay, plusieurs hypothèses ont été émises.

Qu’est-il arrivé à Charles Chambers?

Nous avons des indices ici:
UK, Prison Hulk Registers and Letter Books, 1802-1849

Le site est payant, mais les invités enregistrés peuvent voir que Chambers a été admis à bord du bateau-prison Justitia, à Woolwich,  le 19 juillet 1837. Les abonnés peuvent voir le document numérisé.

Je tiens à remercier madame Jeannine Ouellet qui m’a permis de voir le document en question.

On y retrouve plusieurs des passagers du Ceres: Nicolas Mathieu, Joseph Côté, Joseph Dolleur, John Nicholson, François Sanschagrin, Zéphyr Laneuville, James Shuter Jr (en réalité Suitor), etc. Il y est écrit que Chas Chambers a été condamné à Québec le 21 septembre 1836 pour cambriolage (burglary). Il est âgé de 26 ans

Note. Il a reçu sa sentence en mars 1837. Il a été emprisonné le 24 août 1836 selon le registre d’écrou de la prison de Québec.

Il a reçu une condamnation à vie.

Sa profession était charpentier (carpenter).

Colonne married or Single: W (Chambers était veuf)

Read or write: est inscrit un C.   Il est le seul qui se voit évalué par un c. Les autres ont des R, des B ou des N. N= deux qui sont analphabètes?

La section Gaoler’s Report est plutôt difficile à lire, car Ancestry a la fâcheuse manie de trop compresser ses images. Je déchiffre ceci:

good disposition connexion respectable orderly.

Commentaires positifs, donc.

Et la finale:

How disposed of

Died November 14 1837

Pour les autres, il est écrit VDL (Van Dieman’s Land) et NSW (New South Wales) ainsi qu’une date, probablement la date de départ.  Pour tous les prisonniers de 16 ans et moins, il y a la date du 21 juillet 1837, ainsi que ce qui ressemblent aux lettres « enrgt », probablement une abbréviation. Mon hypothèse est qu’il s’agit de leur date de transfert, peut-être vers la prison de Parkhurst ou d’enregistrement.

De quoi est-il décédé?  Le Québec Mercury du 27 mai 1837 dit de  Chambers qu’il a l’air  »dejected » (déprimé) alors qu’il s’apprête à embarquer sur le Cérès et  à être déporté. Certains ont émit l’hypothèse que Chambers avait simulé la maladie pour éviter ou retarder sa déportation.Peut-être était-il déjà malade en partant de Québec? Aussi on sait que les conditions de vie à bord des bateaux prisons étaient déplorables…

Le Lundi, le 18 avril 2011, dans le cadre du Tribunal de l’Histoire, on va justement se pencher sur le cas de Charles Chambers.

Entre 1831 et 1835, la « bande à Chambers » commet plusieurs vols et terrorise les citoyens de Québec. Condamné à la pendaison, le chef de la bande voit sa peine commuée en exil dans une colonie pénitentiaire. Embarqué à bord du Cérès, il n’est peut-être jamais arrivé à destination.

Et bien non, il ne s’est pas rendu en Australie.

Et je ne sais toujours pas où et quand il est né. On s’en reparle.

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Généalogie de l’énigmatique Charles Chambers première et deuxième partie

La bande à Chambers, partie 123 et 4.

Augustin Kennedy, déporté en 1826 aux Bermudes

Plusieurs centaines d’hommes, du Haut et du Bas Canada ont été au 19e siècle déportés, spécialement entre 1836 et 1840. Ils ont  transité, pour la plupart, par les prisons de Québec et de Montréal. La grande majorité étaient des soldats, mais certains étaient des brigands.  Ils ont été envoyé aux Bermudes, en Nouvelle Galles du Sud (Australie)et en Van Dieman’ Land (Tasmanie) pour 7, 14, 21 ans ou pour la vie. Internet permet de dévoiler quelques pans du parcours de ces hommes.

Un de ces déportés était Angustin Kennedy.

Ce que l’on sait à propos d’Augustin Kennedy

D’après le registre d’écrou des prisons de Québec, 19e siècle (BANQ), Augustin Kennedy est né au Canada, était âgée de 34 ans (lors de son arrestation ou de sa libération?) et mesurait 5 pieds 10. Notez que l’âge inscrit dans ces registres n’est pas toujours exact. Kennedy a été incarcéré le 8 octobre 1824.

Il a été condamné à la pendaison, pour meurtre. La sentence devait être exécutée le 31 mars. Elle a été reportée au premier vendredi de mai, puis reportée à une date ultérieure, selon le bon plaisir de sa Majesté. Il a finalement été déporté aux Bermudes le 6 septembre 1826 à bord du Carrington. Il n’y a pas d’autres prisonniers de la prison de Québec qui ont fait le voyage avec lui.

Pour le moment, je n’ai pas repéré le Carrington dans la liste des arrivées et départ au port de Québec pour cette période. Peut-être a-t-il embarqué à bord d’un autre bateau ayant un nom semblable ou bien le Carrington a-t-il été oublié dans la liste des arrivages au port publiée dans les journaux du Bas-Canada.
Le site des National Archives de Grande-Bretagne en permet pas de voir beaucoup de documents en ligne gratuitement, mais il nous permet d’avoir accès à plusieurs résumés. On y trouve  deux documents à propos d’Augustin Kennedy.

Le premier document date du 27 août 1825.

Document no 1 Records created or inherited by the Treasury Solicitor and HM Procurator General’s Department
ff 144-151 (8 pages) Opinion of Law Officers in the case of R v Augustin Kennedy. Opinion requested respecting the validity of Kennedy’s conviction for the murder of Pierre Dube in Quebec, Canada, and whether it should be reduced to manslaughter.
27 August 1825

On a donc demandé des instructions concernant la validité de la sentence de culpabilité rendue envers Kennedy pour le meurtre de Pierre Dubé. On a songé à changer le motif d’accusation pour homicide involontaire.

Document no 2 date de 1842

Il s’agit d’un document du  Colonial Office, Commonwealth and Foreign and Commonwealth Offices, Empire Marketing Board, and related bodies.

Reports that the Roman Catholic Bishop of Quebec had submitted an enquiry for the wife of a convict named Augustin Kennedy concerning his fate. Colonial Office draft states that Kennedy was sent to England in HMS Vernon where he received a total remission of his commuted sentence of transportation for life.

Augustin Kennedy, après avoir purgé plusieurs années de sa peine, a donc reçu son pardon, puis a été envoyé en Angleterre via le HMS Vernon. Sa femme a tenté de le retracer, avec  l’aide de l’évêque.

Les journaux du Bas-Canada nous donnent un complément d’information.
D’abord, le Quebec Mercury du 2 avril 1825, à la page 4, publiait ce jour-là la liste des condamnés, leurs délits et leurs peines. Voici:

District of Quebec King’s Bench, March Term
Augustin Kennedy- convicted of the wilful murder of Pierre Dubé at the Parish of Green Island on the first of October, 1824. – Sentence : to be hanged on Friday 31st March, and the execution respited by the Court until Friday, the 8th of April next, when it is ordered that the sentence be carried into effect.

Augustin Kennedy a donc tué Pierre Dubé dans la paroisse de Green Island (L’Isle-Verte, près de Rivière-du-Loup ?) le 1er octobre 1824. Condamné à la pendaison, l’exécution de sa sentence a été reportée de quelques jours.

Le 9 avril 1825, le Québec Mercury mentionne que Kennedy a obtenu un sursis d’un mois. Nous savons qu’il y aura eu par la suite commutation de la peine.

Plusieurs questions  demeurent. Pourquoi la peine de Kennedy a-t-elle été commuée en déportation? Peu de gens étaient déportés à l’époque. Peut-on en savoir plus sur les circonstances entourant le meurtre de Pierre Dubé? Quelles ont été les conditions de vie de Kennedy aux Bermudes? A-t-il pu rentrer au Bas-Canada?

Prisonniers aux Bermudes
Le déporté se voit  assigner par le gouvernement à un bateau-prison (prison hulk) ou à une terre et on lui donne un travail.

Contrairement aux colonies pénitentiaires australiennes, il existe peu d’informations sur internet concernant les colonies des Bermudes. Si on cherche, on voit qu’il existe un petit cimetière de convicts (prisonniers) sur l’Ile Ireland. 2000 des 9000 prisonniers envoyés là sont morts.

Le texte Prison Hulks In Bermuda nous en apprend un peu plus sur la vie des prisonniers aux Bermudes. Pour plusieurs, être envoyés aux Bermudes signifiaient une amélioration de leurs conditions de vie. Mais c’était sans compter les épidémies de fièvre jaune qui ont fait des ravages dans cette région.

Certains objets liés aux prisonniers sont exposés au Bermuda Maritime Museum, mais vous ne les verrai pas sur leur site internet. Allez plutôt sur Flickr , une charmante touriste a croqué sur le vif les collections du musée.

Les autres déportés Bas-Canadiens des Bermudes

Outre Augustin Kennedy, il y a eu  Louis Bissonet, André Auger, Joseph Bergeron, Michel Monarque, John Bowman, Alexandre Fraser, William Kirk, John Plunket, John Boyle, Robert McAfferty, John Broad, Edward Walsh, Walter Gibbons, John Jordans et John Lilly.

Ils ont pour la plupart été condamnés pour vol et déportés entre 1814 et 1826.

Cette liste a été établie d’après le Registre d’écrou des prisons de Québec, 19 e siècle, BANQ.

N’oublions pas les déportés de 1838 qui sont assignés aux Bermudes pendant trois mois: Robert-Shore-Milnes Bouchette, Rodolphe Des Rivières, Henri-Alphonse Gauvin, Siméon Marchessault, Luc-Hyacinthe Masson, Bonaventure Viger, Wolfred Nelson et Toussaint-Hubert Goddu.

Des recherches plus poussées, au fur et à mesure que les archives concernant les prisonniers seront numérisées et disponibles en ligne, permettront de dresser un portrait plus complet de ces hommes déportés aux Bermudes.

Billets reliés

La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

Une visite de la prison de Québec en 1835

Registre d’écrou de la prison de Québec: un prisonnier « dead by the visitation of God » (1834)

La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle)

Une visite de la prison de Québec en 1835

L’été 1835 à Québec a été une succession de vols et de cambriolages si on en croit les journaux de l’époque. Cela a eu pour conséquence d’augmenter le nombre de pensionnaires à la prison de Québec rue Saint-Stanislas (auj. Chaussée des Écossais). Le  Centre Morrin est établit de nos jours en ces murs.

La prison sur la rue Saint-Stanislas (Québec ) v. 1830 par James Pattison Cockburn. Source: Bibliothèque et Archives Canada

La prison sur la rue Saint-Stanislas (Québec ) v. 1830 par James Pattison Cockburn. Source: Bibliothèque et Archives Canada

Messieurs les jurés de la Cour du banc du Roi ont visité la prison pour évaluer la situation. Voici comment l’événement est rapporté dans le journal  Le Canadien du 2 octobre 1835, p. 2 et 3.

Terme criminel de sept. 1835

Cour du banc du Roi

District de Québec

[…]

Ils [les jurés] ont trouvé beaucoup de cas amenés devant eux, liés avec la fréquentation des femmes suspectes, mais c’est avec plaisir qu’ils annoncent que le mal n’a pas encore jeté de profondes racines dans le district, si ce n’est chez les vieux delinquans (sic).

Comme chose qui entrait dans leurs devoirs, les grands jurés ont visité la prison commune de ce district, le vingt-cinq présent, et ils prennent la liberté de soumettre les observations suivantes. Ils l’ont trouvée encombrée de prisonniers, mal divisée pour le classement des détenus: ce qui fait que des personnes de tout âge et de tout caractère seulement accusées, se trouvent confondues et mêlées avec des personnes convaincus de crimes et d’autres des plus mauvaises moeurs, et le seul remède que les grands jurés croient devoir suggérer à cet état de chose, est l’établissement d’un pénitentiaire.

En procédant à cette visite, ils ont remarqué avec surprise que la prison n’est aucunement calculée pour la détention sûre des prisonniers tant criminels qu’autres. Les murs étant construits avec de si mauvais matériaux, et dans certaines parties, si minces, qu’il est notoire que des détenus avec les morceaux les plus faibles, sont parvenus, à les percer d’outre en outre, pour effectuer leur fuite: quant aux plafonds, n’étant que lattés, ils offrent aux détenus un autre moyen facile de se sauver.

C’est avec plaisir que les Grands Jurés rapportent avoir trouvé cette prison ainsi que la maison de correction pour les femmes, dans le meilleur ordre de propreté possible, eu égard au nombre de détenus qui y sont, ce qui fait honneur aux gardiens d’icelles.

Les Grands Jurés croient devoir rendre publics les témoignages donnés par les détenus sur la conduite bienveillante et honnête tenue envers eux par le Sheriff et les gardiens des dites prison et maison de correction.

Et justement, il y en a qui tentent de s’évader… sans succès.

Il y eut avant-hier la nuit une tentative d’évasion de la prison de cette ville dans la section C.4. Les détenus avaient déjà poussé leur travail assez loin pour ouvrir dans la cheminée un trou assez grand pour permettre à un homme d’y passer. Mathieu * était même déjà monté dans la cheminée, lorsque le geolier entendant du bruit, se rendit à l’endroit d’où il provenait et décrit tout. » (Réf. Le Canadien, 21 octobre 1835, p.2.).Voir aussi le Quebec Mercury, 20 octobre 1835, p2.

* Selon le  Quebec Mercury, l’évadé se nomme Michel Mathieu,  impliqué dans l’affaire Severach. En fait, il s’agit  de Nicholas Mathieu, impliqué dans le meurtre du capitaine Sivrac (voir La bande à Chambers, première partie).

On se questionne: bâtir une nouvelle prison ou bien déporter le trop-plein de prisonniers? [Voir Le Canadien, 16 novembre 1835, p.2 ] A court terme, on va opter pour la déportation…

Billets reliés

Registre d’écrou de la prison de Québec: un prisonnier « dead by the visitation of God » (1834)

En fouillant dans les Registres d’écrous des prisons de Québec au 19e siècle mis en ligne par BANQ pour mettre à jour le billet La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle) je suis tombée sur une mention intriguante.

Il y avait dans la fiche d’un des candidats à la déportation ces mots:   »Coroner inquest, dead by the visitation of God ».

C’est à la prison de Québec que James Ryan a été emprisonné. La prison est part la suite devenue le College Morrin, puis le Centre Morrin. On voit ici le bâtiment de la prison alors qu’il sert de collège. Photo: Fred Würtele, 1902. Source BANQ

Cet homme, James Ryan, est probablement décédé le 8 septembre 1834. Il a été emprisonné le 14 août 1833, étant alors âgé de 24 ans. C’était un  »military convict » (soldat et prisonnier) condamné à la déportation. Où devait-il être déporté? Pour combien de temps? On ne le sait pas.

41 des pensionnaires des prisons de Québec au 19e siècle ont la mention  »dead by the visitation of God » à leur dossier.

Que veut dire l’expression  »dead by the visitation of God » (visitation de Dieu)? Il faut regarder du côté du coroner.

Tous les cas de mort suspecte tombe sous son autorité [le coroner], même ceux où le médecin s’est trompé par ignorance dans le traitement de la maladie. Si le coroner et le jury ont tout lieu de reconnaître que le décès doit être attribué à des causes naturelles ou, selon l’expression anglaise, à la visitation de Dieu, visitation of God, ils constatent et expriment le fait. (Réf)

Ce type de verdict était donc rendu suite à l’examen du cadavre pour déterminer la cause du décès. Dans certains cas, c’était l’équivalent de  »mort de cause naturelle ».

Webographie

About.com [en ligne] Visitation of God [Page consultée le 1er juin] Adresse URL
Revue des deux mondes, Volume 73, p. 691 et 692 Adresse URL

Billes reliés

La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle)

La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

Histoire judiciaire: Le docteur L’Indienne, un meurtrier en série? St-Jean-Port-Joli, 1829

Patrimoine: des prisons qui ont une deuxième vie (première partie)

Vivre en prison: du pilori au pénitencier

A la recherche de Charles Chambers, chef de la bande à Chambers (Québec, 1831-1835), 4e partie

Entre 1831 et 1835, une bande de brigands, dont le chef est Charles Chambers, commet plusieurs méfaits dans la région de Québec (voir ce billet ). La justice s’y prend à trois fois avant de condamner Chambers. Lui et Nicolas Mathieu sont finalement condamnés à être pendus. Le jour fatal, la sentence est commuée: ce sera la déportation. Chambers et Mathieu quittent Québec avec d’autres prisonniers à bord du Cérès du capitaine Squire le 27 mai 1837.

Les sources se contredisent quant à la suite des choses (voir ce billet).

On sait que Mathieu et une partie des prisonniers du Cérès ont été déportés en Nouvelle-Galles du Sud (Australie), d’autres à Van Diemen’s Land (Tasmanie). (voir ce billet)

Sept passagers manquaient toujours à l’appel.

Les voici: Joseph Côté, Joseph Moisan, Richard Burnard, John Nicholson, Jean-Baptiste Fournel, Zephyr Laneuville…. et Charles Chambers, le chef de la bande à Chambers.

J’ai continué mes recherches. Et j’ai fait quelques découvertes.

Jean-Baptiste Fournel et Zephyr Laneuville

En fouillant dans la Australia Convict Collection (base de donnée payante de Ancestry), on retrouve deux noms manquants: Jean-Baptiste Fournel (inscrit Fournelle) et Zephyr Laneuville (inscrit Lephyr Laneuville). Je ne connais pas le nom du bateau qui les a emmené en Australie.

Joseph Moisan

Dans le Tasmania Convicts index, on retrouve un Joseph Moiseau à bord du Neptune, arrivé le 18 janvier 1838, en partance de Londres. Dans le New South Wales and Tasmania, Australia convict Musters, 1806-1849 (base de données Ancestry), on retrouve un Joseph Moisean, arrivé en 1838. Grâce aux archives de Tasmanie, on retrouve une fiche au nom de Joseph Moisean. On y a apprend entre autre qu’il a obtenu un pardon conditionnel en 1843.

Joseph Côté et John Nicholson

Et maintenant, parlons de Joseph Côté et de John Nicholson. Le Telegraph du 3 avril 1837 nous apprend qu’ils sont âgés respectivement de 12 et 13 ans lors de leur condamnation. Joseph Côté a été reconnu coupable de  »petty larceny » et il a été condamné à 7 ans de déportation. John Nicholson a été reconnu quatre fois coupable de  »petty larceny » pour un total de 28 ans de déportation.

A cause de leur  âge, il semble qu’après l’arrivée du Cérès à Londres, en juillet 1837, Nicholson et Côté ont été transférés à la prison pour garçons de Parkhurst (photo ici), située sur l’île de Wight.

Des 1842,  certains prisonniers de Parkhurst ont été transportés en Nouvelle-Zélande ou en Australie pour servir de main-d’oeuvre. Ils voyaient leur peine annulée sous certaines conditions (Réf. 1. et Réf. 2).

En 1842, Nicholson et Côté figurent parmi la liste des passagers du St.Georges, à destination d’Auckland, Nouvelle-Zélande (Réf. 1 et réf. 2). Les âges concordent. Notez que Côté est orthographié  »Cotey » dans chacune de ces listes.

Conclusion

Jean-Baptiste Fournel et Zephyr Laneuville ont été déportés en Australie, alors que Joseph Moisan a été envoyé en Tasmanie. Joseph Côté et John Nicholson ont passé quelques années à la prison Parkhurst pour ensuite être envoyé en Nouvelle-Zélande.

Parmi les passagers du Cérès, je n’ai encore rien trouvé concernant Richard Burnard et Charles Chambers. En retrouvant Burnard, retrouvera-t-on Chambers? À suivre…

L’histoire de poursuit  ici… (Le destin de Charles Chambers)

Webographie
Archives Office of Tasmania. [en ligne] Index to Tasmanian Convicts [Page consultée le 25 mai 2010] Adresse URL: http://portal.archives.tas.gov.au/menu.aspx?search=11

Anthony G. Flude. [en ligne]CONVICTS SENT TO NEW ZEALAND! The Boys from Parkhurst Prison [Page consultée le 25 mai 2010] Adresse URL: http://homepages.ihug.co.nz/~tonyf/parkhurstboys/convicts4.html

Christine Clement [en ligne] NEW ZEALAND PASSENGER LISTS ST GEORGE PORTSMOUTH TO AUCKLAND 03 JUNE 1842 – 24 OCTOBER 1842. [Page consultée le 25 mai 2010] Adresse URL: http://freepages.genealogy.rootsweb.ancestry.com/~sooty/stgeorge1842.html

Rob Nelson et Joan O’Donovan[en ligne] Convicts to Australia [Page consultée le 25 mai 2010] Adresse URL: http://members.iinet.net.au/~perthdps/convicts/park.html

Pearl Wilson. [en ligne] The Boys from Parkhurst Prison, Isle of Wight [Page consultée le 25 mai 2010] Adresse URL:

http://pearlspad.net.nz/ParkhurstBoys.htm

State Record Office of Western Australia. [en ligne] Convicts Record. [Page consultée le 25 mai 2010] Adresse URL: http://www.sro.wa.gov.au/archive-collection/collection/convict-records

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La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle)

Au 18e et au 19e siècle, la Grande-Bretagne a envoyé plusieurs milliers de prisonniers (hommes et femmes) dans ses colonies pénales pour purger leur peine. Des peines de 7 ans, 14 ans, à perpétuité pour les plus malchanceux….

Parmi les plus célèbres déportés figurent les Acadiens (1755) et les Patriotes (1839).

*************

*****

Les colonies pénales

On a d’abord envoyé des prisonniers dans les colonies pénales de Virginie et du Maryland (Réf). Après l’indépendance, des colonies ont été implantées en Océanie et aux Bermudes. Un prisonnier pouvait alors être envoyé en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie de l’Ouest, à Victoria, au Queensland , à Van Diemen (auj. La Tasmanie) ou à Norfolk Island.

Statistiques

Nombre de prisonniers envoyés dans des colonies pénitentiaires (18e et 19e siècle)

50 000 dans les colonies américaines;

165 000 en Australie ou à Van Diemen (Réf);

9000 aux Bermudes

***

Des déportés en provenance du Bas-Canada?

On sait que 58 Patriotes furent déportés en Australie. Y-a-t-il eu d’autres déportés provenant du Bas-Canada? Entre 1814 et 1839, au moins 376 prisonniers ayant séjourné dans une prison de Québec ont dans leur dossier la mention  »transported’, « transportation », « sent to » ou « embarked »‘. (Réf). Notez qu’on n’emploie par le terme  »deported ».

La transportation différait du bannissement en ceci que le lieu d’exil était déterminé par l’autorité et le condamné y était transporté de force, tandis que le banni avait le choix d’aller où il voulait hors de l’endroit où il était proscrit. (Réf.  Raymond Boyer. Les crimes et les châtiments au Canada français, du XVIIe siècle au XXe siècle. Montréal. Le Cercle du livre de France, 1966, p.202)

Où ces gens ont-ils été transportés? On trouve leur traces, dans certains cas, dans les archives australiennes et tasmaniennes.

Les informations livrées par le Registre des écrous des prisons de Québec sont fragmentaires, mais elles nous permettent de tirer quelques conclusions.

D’abord, les  »transportés » sont exclusivement de sexe masculin.

C’est dans les années 1830, qu’il y a le plus de gens incarcérés qui seront transportés (207 cas).  Ceux qui ont été incarcérés en 1838 sont ceux qui ont été le plus déplacés hors du Bas-Canada (85 cas) suivi de ceux de 1837 (51 cas),  1833 (32 cas), 1835 (31 cas) et 1836 (26 cas).

258 des condamnés le sont pour des offenses dites  »military » (militaire). Par militaire, on entend ici une participation à une rébellion contre le gouvernement, par exemple (haute trahison) ou bien une infraction commise par un militaire. Les autres ont été trouvé coupable de meurtre, félonie, cambriolage ou de vol. Pour ces dernières offenses, la sentence la plus fréquente est la pendaison, qui est plus tard commuée en déportation.

Les bateaux dont on sait qu’ils ont eu à leur bord des  »transportés » sont les suivants:

Carrington, à destination des Bermudes (départ 6 septembre 1826).

King Fischer, capitaine Bayside. (départ 5 août 1828)

Rose, capitaine Pilkington, à destination d’Halifax. (départ 20 sept. 1830).

Orestes, 2 août 1832.

Sylvia, 1er septembre 1834.

Athol. (départ le 9 juillet 1835 et le 2 novembre 1838). Ce navire transporte des condamnés pour une offense dite  »militaire ».

William Money. (départ 27 août 1836).

Stakesby, capitaine Globe, à destination de Londres (départ vers 16 septembre 1837).

Ceres, capitaine Squire, à destination de Londres (départ 27 mai 1837).

Prince George, capitaine Friend, à destination de Londres (départ 16 novembre 1839). Ce navire transporte des condamnés pour cause  »militaire ».

British Empire, capitaine Wheatley, à destination de Londres (départ 17 novembre 1840). Dans les registres d’écrous des prisons de Québec, il est noté  »Sent on board the « British Empire » to be conveyed to England from thence to be transported to New South Wales or Van Diemen’s Land ». Un des passagers, Charles Charland, a été envoyé à Van Diemen en 1841 par le Layton (4).

*date de départ établie à partir de la date de libération des prisonniers. En consultant le Quebec Mercury, on trouve quelques fois la date où le vaisseau a été  »cleared », date qui est antérieure de un ou deux  jours à la date de libération.

Les prisonniers du Ceres ont été envoyés, pour la plupart, en Australie ou en Tasmanie. Pour ce qui est des autres bateaux, il faudrait faire des recherches plus poussées dans les index des convicts (prisonniers) de Tasmanie et de Nouvelle-Galles du Sud. On s’en reparle…

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