Boissonneau alias Gendron [Détroit, 1825]

Le Canadien, 9 février 1825

Boissonneau alias Gendron – Nous apprenons qu’une personne de la paroisse Ste. Anne du Détroit de Michigan, dans les États-Unis, a fait application à une personne de cette ville pour prendre des informations relativement à François Gendron. Cet homme a été condamné à mort en cette ville en 1817, pour sacrilège et vol avec effraction, mais à reçu son pardon. Il paraît qu’il s’est établi dans la paroisse ci-dessus mentionnée, sous le nom de Boisonneau, et par une conduite insinuante et sans doute exemplaire a gagné la faveur de Messire Richard, Prêtre, curé de l’endroit, qui le fit Bedeau et sacristain de l’église. Il n’est pas improbable que la réforme dans les principes de cette personne peut être assez bien établie pour lui assurer la continuité de sa charge actuelle, et peut l’emporter sur la mauvaise impression que la connaissance de sa conduite précédente pourrait autrement produire. – Canadian Spectator.

Nous avons eu un aperçu de la carrière criminelle de François Gendron dans le billet intitulé La justice en 1817,1837 et 1857: quelques exemples de condamnations. Décidément, il n’est jamais revenu dans le droit chemin.

Billets reliés
Alexandre Hamelin n’est plus! [Détroit, 1849]

Dévoilement d’une statue de Robert Cavelier de LaSalle à Chicago [1889]

Ann Wiley, bourreau (1775, Détroit)

Statue et plaques commémoratives de l’expédition de Lamothe Cadillac à Détroit en 1701

Alexandre Hamelin n’est plus! [Détroit, 1849]

Le Canadien, 5 décembre 1849

ACCIDENT- Extrait d’une lettre du Détroit, 18 novembre 1849: –

« J’ai la douleur de vous informer du triste sorte qui vient d’affliger d’une manière si cruelle la famille Hamelin dans ses plus chères espérances M. Alexandre Hamelin n’est plus! il est décédé Vendredi, le 16 du présent mois, après trente-quatre heures d’horribles souffrances causées par la chute d’une maison qui s’échappa de ses piliers et l’écrasa pendant qu’il était employé sous cette maison à terminer un ouvrage de quelques minutes. Quand on l’eut retiré cinq minutes après de dessous les ruines de cette vieille bâtisse, il était horriblement mutilé, son corps était meurtri, son bras droit littéralement déchiré, la hanche cassée en trois endroits, le foie et les intestins comprimés. Mais la providence qui veillait sur ses jours infortunés ne voulut point que sa mort fut instantanée. Il eut la consolation de voir encore une fois sa famille et de remettre en paix son âme à son Créateur qu’il avait toujours aimé et bien servi.

M. Hamelin par sa mort laisse une épouse inconsolable, cinq enfants dont quatre en bas âge, deux orphelins qu’il élevait, et un grand nombre d’amis qui regretteront longtemps ses vertus et ses qualités. M. Hamelin par ses vertus, son intégrité, et sa conduite si honnête dans toutes les transactions de sa vie s’étaient fait aimer et estimer de tous ceux qui eurent l’avantage de le connaître. Enfin il était sous tous les rapports bon chrétien, bon père, bon époux et un ami fidèle, généreux et sincère. Ses funérailles eurent lieu dimanche après vêpres, suivies d’un concours du peuple extraordinaire qui attestait combien il avait été aimé et estimé. »

A. Hamelin était natif de Deschambault, et établi au Détroit depuis 20 ans; il n’était âgé que de 44 ans. – (Minerve.)

« United States Census (Mortality Schedule), 1850 »

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Un médecin morphinomane [Juin 1905]

Statue et plaques commémoratives de l’expédition de Lamothe Cadillac à Détroit en 1701

Ann Wiley, bourreau (1775, Détroit)

Le major Edmond Mallet, un vétéran de la guerre de Sécession

Statue et plaques commémoratives de l’expédition de Lamothe Cadillac à Détroit en 1701

La ville de Detroit, Michigan, a été fondée en 1701. Antoine Laumet de la Mothe de Cadillac et ses compagnons y établirent une colonie pour

renforcer la présence française dans les Grands-Lacs, ou Pays d’en Haut, un territoire essentiel à la traite de fourrures. (réf)

La rivière du Détroit depuis le lac Sainte Claire jusqu
La rivière du Détroit depuis le lac Sainte Claire jusqu’au lac Erié / [Bellin]
Source: Bibliothèque nationale de France

Le 18 mai 2002 a été dévoilé à Detroit (Philip A. Hart Plaza), à l’initiative de la French Canadian Heritage Society of Michigan, deux plaques (une en français, l’autre en anglais) honorant les membres de l’expédition de Antoine de Lamothe Cadillac. Sur la version française de cette plaque, on lit:

Dans ce parc, on retrouve aussi une statue de Lamothe Cadillac, installée en 2001 lors des fêtes du tricentenaire. source: French Canadian Heritage Society of Michigan

LE CONVOI DE CADILLAC

En reconnaissance du courage, de la persévérance et de l’expertise des Canadiens-Français qui ont conduit Antoine de Lamothe Cadillac pour établir le premier établissement permanent au Détroit le 24 juillet 1701.

Bertrand Arnaud, Gabriel Aubuchon, Louis Babie, Louis Badaillac dit Laplante, Simon Baillargé, Henry Bélisle dit Lamarre, René Bénard dit Bourjoli, François Benoît dit Livernois, Guiillaume Bonnet dit Deliard, Joseph Brault dit Pomainville, Jacques Brisset, Joseph Cartier dit Larose, Louis Chauvin sieur de Beaulieu, Pierre-François  Circé dit St-Michel, Pierre Collet, Claude Crevier dit Bellerive, Lambert Cuillerier, Charles Cusson, Paul-Charles Dazé, Pierre Desautels dit Lapointe, Jacques Durand, François Fafard dit Delorme, Louis Fafard dit de Longval, Jean-François Frigon, Louis Gatineau sieur Duplessis et de Lameslée, Jean-Alexis Lemoine dit Monière, Jacques Lemoine, Jean-Baptiste Monmelian dit St-Germain, Pierre Morisseau, Laurent Renaud, Pierre Richard, Claude Rivard dit Loranger, Mathurin Rivard dit Feuilleverte, Edmond Roy dit Châtelleraut, Michel Roy dit Châtelleraut, Pierre Roy dit Châtelleraut, Pierre Toupin, Jean Turcot, Jean-Baptiste Vanier dit Lafontaine, Louis Vaudry, Pierre Verdon, Jacques Viger, François Viennay-Pachot, Guillaume Vinet dit LaRente, Etienne Volant sieur de Radisson.

Le convoi comptait aussi 50 soldats français de même  que Chacornac, baron de Joannès; Pierre Dugué, sieur de Boisbriant; Antoine Lamothe, fils; Alphonse Tonty, baron de Paludy; un frère récollet et le Jésuite François Vaillant de Gueslis, Jean-Baptiste Gatineau dit Duplessis, Pierre Gauvreau, René Godefroy sieur de Linctot, Jean-Baptiste Guay, Pierre Lagrave, Jean Latour sieur de Foucault, Jean Lemire dit Marsolet.

Don de French Canadian Heritage Society of Michigan , décembre 2001

Au Marygrove College de Detroit, on peut voir une statue de la femme de Lamothe Cadillac, Marie-Thérèse Guyon.

Bibliographie

Marcel Bénéteau,  »Rivière Détroit comme lieu de mémoire francophone » (Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française », Adresse URL

Yves F. Zoltavy.  »LAUMET, de Lamothe Cadillac » (Dictionnaire biographique du Canada). Adresse URL

French-Canadian Heritage Society of Michigan.  »Plaque and Sculpture for Detroit 300 ». [n’est plus en ligne]

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Liste des noms de lieux d’origine française aux États-Unis

Ann Wiley, bourreau (1775, Détroit)

Quelques livres numérisés sur les Franco-Américains (1872-1920)

De remarquables oubliés

Ann Wiley, bourreau (1775, Détroit)

J’ai lu récemment qu’une femme noire, Ann Wiley, a agit à titre de bourreau en 1775. Cela a piqué ma curiosité.

Les événements

Nous sommes à Détroit, en 1775. Cette ville, fondée en 1701 par Antoine de Lamothe-Cadillac, est passée aux mains des Britanniques après la Conquête. Ce n’est qu’à la suite du Traité de Paris (1783) mais surtout du Traité de Londres (1796) qu’elle fera partie des États-Unis d’Amérique.

Parmi les habitants de Détroit, il y a Jean Coutencineau, un employé de la firme de marchands Abbott & Finchly et Ann Wiley, une esclave noire dont le maître était James Abbott. Ils sont accusés d’un vol d’un montant de six dollars ou six guinées (les versions diffèrent).

Référés devant le juge de paix Philippe Dejean, les suspects s’accusent mutuellement du crime. Le juge tranche et les condamne tous deux à mort le 25 mars 1775, avec la bénédiction du lieutenant-gouverneur Henry Hamilton. On ne rigole pas avec la propriété d’autrui.

Or, petit problème. On n’a pas de bourreau à Détroit. Selon Clarence Munroe Burton (1922), on essaie de refiler la tâche au capitaine Richard Beringer Lernoult, mais celui-ci refuse ce  »privilège ». (Réf. p. 129)

Alors, le juge Dejean a un plan B. Il offre à Ann Wiley la vie sauve si elle accepte d’accomplir la sinistre tache. Offre acceptée.

Pendaison et disgrâce

Jean Coutencineau est pendu. Ann Wiley est libérée et on perd sa trace.

Dejean tomba par la suite en disgrâce. Il avait renversé des verdicts et tenus des procès sans autorisation (les accusés auraient dû être jugés à Montréal), avec l’approbation d’Hamilton et ce, alors qu’il n’était plus légalement juge. (Réf. DBC et DBC2). Un personnage de sinistre mémoire.

Bibliographie

BURTON, Clarence Munroe. The City of Detroit, Michigan 1701-1922. 1922, Detroit-Chicago, The S. J. Clarke publishing company, volume 1, 864 pages.

Équipe de la Burton Historical Collection, Dictionnaire biographique du Canada [en ligne] DEJEAN (Dijean, Dysan, Deian), PHILIPPE (Philip) [Page consultée le 4 octobre 2010] Adresse URL

TRUDEL, Marcel. Deux siècles d’esclavage au Québec. 2009 (2004), Bibliothèque québécoise, 274 pages.

Wikipedia [en ligne] Detroit  (Michigan) [Page consultée le 4 octobre 2010]Adresse URL

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