Photo de soldats

Voici une photo qui fait partie des archives de ma famille. Je ne connais pas le nom de ces soldats. Il s’agit probablement de membres de l’armée canadienne. Presque tous arborent un brassard noir au bras gauche ainsi qu’un macaron sur lequel figure un visage. Serait-ce une photo de groupe prise suite au décès d’un camarade?

À ma connaissance, personne dans ma famille n’a participé à la Deuxième Guerre mondiale. Il s’agit de Rosario Baillargeon, époux de ma grande-tante Lucienne Toussaint. Natif de Saint-Frédéric de Beauce, il est décédé en 1980.

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Reconnaissez-vous quelqu’un sur cette photo? De quel régiment s’agit-il? Cette photo aurait été prise au dépôt d’ordonnance de Longue-Pointe durant la Seconde Guerre mondiale.

Vétérans de la deuxième Guerre mondiale – armée américaine – Ste-Justine de Bellechasse

Selon le livre-souvenir du 125e anniversaire de Sainte-Justine,  neuf hommes de Sainte-Justine ont combattu dans l’armée canadienne durant la deuxième Guerre mondiale. Sept ont fait de même sein de l’armée américaine. Deux sont décédés lors du conflit, soit Roland Labbé (armée canadienne, 1943) et Ferdinand Gaulin (voir photo ci-dessous).

Pierre tombale de Ferdinand Gaulin, armée américaine, cimetière de Sainte-Justine de Bellechasse, Québec.

Pierre tombale de Ferdinand Gaulin, armée américaine, cimetière de Sainte-Justine de Bellechasse, Québec.

Bibliothèques et Archives Canada a mis en ligne la base de données Dossiers de service de la Deuxième Guerre mondiale – victimes de guerre 1939-1945.  Pour ce qui est des autres dossiers, l’accès est restreint.

Sur le site des Archives nationales des États-Unis, on trouve une transcription de ce qui semble être un formulaire d’enrôlement (enlistment record). On y trouve quelques informations intéressantes, dont le lieu d’enrôlement, l’âge, le travail et la scolarité.

Je dépose ici les noms des soldats de Sainte-Justine avec un lien vers leur fiche. Entre parenthèses, j’ai indiqué l’état ou chacun résidait.

Joseph R(odolphe?) Cayouette (New York, fils d’Alphonse et d’Arthémise Lapierre)

Hervé G. Chabot (New York, fils d’Achille et de Palména Racine dit Noyer)

Armand S. Fleury (Maine, fils de Joseph et de Delvina Quirion)

Jule A. Fleury (Maine, fils de Joseph et de Delvina Quirion)

Lucien Fleury (Maine, fils de Joseph et de Delvina Quirion)

Ferdinand Gaulin (New Hampshire, fils de Cyrille Gauline et d’Azilda Busque – décès à Nancy, France, 20 septembre 1944)

Pascal Tanguay (New York, fils de Davila et de Theodelinde Lessard)

Commentaires

Lorsque les gens de chez nous émigraient, comme bien des Canadiens français,  ils privilégiaient la Nouvelle-Angleterre à cause des manufactures de textiles ainsi que de l’industrie forestière. Le village de Sainte-Justine est situé à quelques kilomètres de la frontière du Maine. Il y a aussi eu un fort courant migratoire vers l’Ontario, plus particulièrement Hearst et Welland. Pour ce qui est de l’émigration vers New York, j’estime à environ une dizaine le nombre d’individus concernés.

Les hommes mentionnés précédemment étaient tous célibataires, exerçant des métiers aussi divers que bûcheron, mécanicien, réparateur d’ascenseur, chauffeur et cuisinier. Ils sont âgés entre 19 ans et 36 ans au moment de leur enrôlement le plus jeune étant Jules Fleury et le plus âgé Ferdinand Gaulin. Jules et Lucien Fleury travaillaient dans une manufacture de textiles. Le niveau d’éducation indiqué est ‘grammar school’, sauf pour Lucien Fleury qui a complété une année de ‘high school’ et Joseph R. Cayouette (fils du marchand Alphonse Cayouette) a complété quatre ans de ‘high school’.

Il est indiqué que ces hommes s’enrôlaient pour la durée du conflit, plus 6 mois. Pour ce qui est de Hervé Chabot (le réparateur d’ascenseur), son document spécifie qu’il a été assigné au département du canal de Panama. La majorité se sont enrôlés en 1942, tandis qu’Hervé Chabot l’a fait en 1941 et Jule Fleury en 1943. Notons qu’Hervé Chabot, Jule Fleury et Ferdinand Gaulin étaient naturalisés américains au moment de leur enrôlement.

Pour terminer, je vous souhaite (en retard) un Joyeux Noël et (en avance) une bonne année!

Le peintre Dallaire dans un camp de concentration [1941]

La Patrie, 20 mars 1941

LE PEINTRE DALLAIRE ET SON ÉPOUSE DANS UN CAMP DE CONCENTRATION

M. Jean-Philippe Dallaire et son épouse, se trouvaient à Paris au moment de l’entrée des Allemands, en juin dernier.

*
On apprendra avec joie que le jeune peintre et son épouse, internés en France  »sont en bonne santé ». Avant son départ pour Paris, M. Dallaire avait épousé Mlle Thérèse Ayotte, qui se rendit avec lui dans la capitale française, également pour étudier.

M. Georges Ayotte, 498, rue Arlington, étudiant au séminaire d’Ottawa, a reçu de M. Dallaire le message suivant:

 »CHER GEORGES,

SANTE BONNE, ESPERE ETRE PARMI VOUS APRES GUERRE TERMINEE. THERESE TRES BIEN, AVONS TOUS BON MORAL, VOUS SOUHAITONS HEUREUSE ANNEE. PREVENIR FAMILLE.

JEAN-PHILIPPE DALLAIRE

Le message de M. Dallaire est écrit en lettres moulées. Toutes ces communications se font sur une papeterie identique reproduite dans l’illustration ci-contre.

Parvenu sous forme de dépliant long comme trois cartes postales, fait de papier blanc ordinaire que l’on plie en trois, le message porte le timbre de Genève, en date du 20 janvier 1941, frappé par-desssus les mots de  »Kriegsgefangene post »,  »correspondance des prisonniers de guerre ».

A droite de ces mots, mais au-dessus de l’adresse, est imprimé ce commentaire (ironique?)  »Santé et joie de vivre par les SPORTS D’HIVER », illustré d’un sportsman qui fait une descente en ski.

Toujours au-dessus de l’adresse imprimé en lettres bleues légèrement inclinées, se trouve le mot  »Interniertensendung » puis plus bas: « Examiné par C-18 ».

En bas, à gauche, de l’adresse, on remarque:  »Gebuhrenfrei! Franc de port’.

Chaque indication est bilingue, français et allemand.

Au verso de l’adresse; quand la carte est pliée, nous lisons ceci:

 »Absender.

Envoi de:
Vorsund Zuname / nom et prénom: JEAN-PHILIPPE DALLAIRE
Gefangenennummer / no du prisonnier: 1240
Lager-Bezeichnung / Nom du camp: St-Denis SEINE
Deutschland (Allemagne)

Les mots  »No. de prisonnier » et  »Deutschland (Allemagne) » sont rayés d’une marque de crayon bleu.

 Jean Dallaire a été libéré en août 1944. A la page 9 de la même édition de la Patrie, on trouve une liste des autres Canadiens-français internés.

On peut voir ici quelques oeuvres de l’artiste (Musée des Beaux-arts du Canada)

Billets reliés

Un prisonnier de guerre américain s’est enfuit! [Beauport, 1813]

Le Dr Norman Bethune relate son expérience de la guerre civile espagnole [Montréal,1937]

Camp de détention Spirit Lake, Abitibi-Témiscamingue 1915-1917

Photos: le camp d’internement no 42 (camp Newington), Sherbrooke 1944-1945

Un bombardier Liberator disparaît (19 octobre 1943)

L’écrasement du bombardier Consolidated B-24 Liberator (Griffintown, Montréal, 25 avril 1944)

Le torpillage du Nicoya et du Leto dans le golfe Saint-Laurent par un sous-marin ennemi [1942]

Affiche – «Abattez-le par votre travail» Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1983-30-26

Mai 1942: les eaux du golfe du Saint-Laurent sont sillonnées par des sous-marins allemands. Ceux-ci vont faire des dégâts. Cela s’inscrit dans ce que l’on appellera plus tard la Bataille du Saint-Laurent.

Voici deux articles, publiés par la Patrie et le Progrès du Golfe, en lien avec le torpillage dans la nuit du 11 au 12 mai 1942 de deux cargos dans les eaux du Saint-Laurent par le U-553. Les deux bateaux impliqués sont le Nicoya (Grande-Bretagne), coulé à 15 kilomètres au nord de Pointe-à-la-Frégate et le Leto (Pays-Bas), coulé près de Rivière-la-Madeleine. Ces deux articles illustrent bien la censure en temps de guerre.

Pour accompagner l’article, j’ai inséré quelques publicités et affiches de propagande de la Deuxième Guerre mondiale.

Extrait du Progrès du Golfe, 15 mai 1942

DEUX NAVIRES TORPILLÉS PAR UN SOUS-MARIN ENNEMI SUR LE SAINT-LAURENT
_
Dans la nuit de lundi à mardi
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Deux cargos ont été torpillés et coulés par un submersible ennemi sur le fleuve St-laurent lundi dernier, 11 mai, vers 11.50 du soir. Pour nous conformer aux instructions de la Censure, nous ne pouvons révéler les noms des navires torpillés, leur nationalité, les noms de leurs officiers, le port où débarquèrent les rescapés, l’endroit du coulage, ni leur cargaison, afin de ne fournir aucun renseignement qui pourrait servir à l’ennemi.

Extrait de la Patrie, 12 août 1942

Au témoignage d’un officier du bord, le premier navire fut torpillé deux fois par le submersible, à quelques milles de la côte. Après la première torpille lancée sur l’avant du cargo, un immense sous-marin émergea à quelques arpents du navire, l’éclaira d’un puissant projecteur et presqu’aussitôt lui lança une seconde torpille qui l’atteignit en plein centre. L’équipage eut juste le temps de sauter dans des chaloupes de sauvetage avant que le cargo coulât. Au matin, les chaloupes atteignirent la rive et les rescapés, au nombre de 111, trouvèrent refuge dans des familles de la côte. La plupart étaient à demi-vêtus. Les chaloupes n’ont pas toutes atterri au même endroit. L’une d’elles n’était occupée que par une femme et son enfant. Tous ces rescapés furent conduit dans un port de l’est, mardi, et logés dans des hôtels ou à l’hôpital selon leur état, car il y avait quelques blessés.

Le nombre des rescapés comprend les membres de l’équipage et des marins qui se rendaient prendre charge d’un autre navire, vraisemblablement le deuxième qui fut coulé immédiatement.

Au moins l’un des marins a perdu la vie, peut-être deux. Ils étaient couchés lors du torpillage dans la partie du navire qui fut atteinte par la première torpille. Le mort a été transporté dans un port de la côté et inhumé mercredi dans un cimetière local.

Le bruit produit par le premiere torpillage fut entendu par des riverains, qui se levèrent en hâte et virent un navire éclairé disparaître dans les eaux du fleuve.

Affiche de propagande v. 1940-1942 Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1983-30-109

Le ministre de la marine de guerre canadienne, l’hon. Angus MacDonald, a annoncé officiellement d’Ottawa dans la journée de mardi le torpillage du premier navire coulé la nuit précédente et le lendemain il annonçait qu’un deuxième navire avait été également torpillé et coulé en même temps que le premier.

Selon des rumeurs qui ont cours depuis, un troisième navire aurait été également coulé, et même deux autres de plus, ce qui porterait à cinq le nombre des unités maritimes victimes du sous-marin. Mais ce ne sont que des rumeurs sans doute fantaisistes qu’il nous est naturellement impossible de contrôler et que nous mentionnons sans vouloir le moindrement les accréditer.

C’est la première fois, depuis l’existence de la Confédération, qu’un torpillage par sous-marin ennemi se produit sur le fleuve St-Laurent.

Deuxième article.

Extrait de La Patrie, 13 mai 1942

2 PERSONNES MANQUANT À L’APPEL APRÈS LE TORPILLAGE

Un sous-marin ennemi coule un cargo dans le fleuve St-Laurent
__
Dans un port du fleuve St-Laurent, 13. (P.C.) – Un correspondant de la Presse Canadienne a été informé que deux hommes manquant à l’appel dans le torpillage survenu dans le fleuve St-Laurent. Cette information viendrait d’un des survivants.
***
L’opinion prévaut à Rimouski, selon des renseignements obtenus d’un marin du navire même qui fut coulé lundi dans le bas Saint-Laurent par un submersible, que le cargo a été la victime d’un sous-marin montant le guet derrière les îles de la Madeleine.

Le navire coula à deux milles de la côte et les riverains assistèrent même à la disparition de ses lumières de course. Quatre-vingt-marins furent rescapés, dont 41 se destinaient à changer de navire dans un des ports du Saint-Laurent.

Lundi soir, une torpille touchait le cargo dans sa proue: le sous-marin apparaissait subitement en surface pour diriger ensuite un réflecteur électrique sur le vaisseau en naufrage. Quelques instants plus tard, une seconde torpille forçait le cargo à couler en moins de vingt minutes.

Affiche  »« On demande de la ferraille…pour la fabrication de chars d’assaut, de canons et de munitions » : Effort de guerre canadien et campagne de sensibilisation à la production. » Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1983-30-36 v. 1943

Pour l’instant, des vaisseaux de la marine navale canadienne patrouillent la région, entre l’Ile d’Anticosti et les îles de la Madeleine afin de repérer la présence de sous-marins dans le fleuve Saint-Laurent.

Les naufragés, dont plusieurs sont quelque peu blessés, ont atterri à bord de trois chaloupes dans des centres de pêcheurs sur la côte du Saint-Laurent.

Toutefois, toujours selon des rumeurs venant de marins descendus depuis ce matin dans le port de Montréal, une information veut que 41 marins, trouvés à la dérive au large de la Gaspésie, viendraient d’un autre navire vraisemblablement coulé.

Dans le port de Montréal, on parle encore d’une chaloupe dérivant vers la rive avec une femme et un enfant. Ceux-ci auraient été sauvés.

D’après une enquête, le mouvement des navires serait interrompu sur le fleuve. Les mines, mouillées dans le détroit de Cabot, n’étant pas ancrées, en raison de la profondeur du fleuve, il ressort que les navires hésitent à s’aventurer dans ces régions de la sortie et de l’entrée du golfe.

Affiche: Mesdames s’en vont en guerre – au pas, ménagères, au pas! Crédit: Library and Archives Canada, Acc. No. 1983-30-3

Dorénavant, annonce le ministère des affaires navales, les pertes en vaisseaux pouvant se produire dans le St-Laurent ne seront pas connues du public. Depuis cette nouvelle, toutes les informations venues du fleuve seront conjecturales.

Aux États-Unis, selon la Presse associée, le Congrès étudie un projet de lancer des dirigeables pouvant servir de porte-avions à la façon des navires à pistes d’atterrissage. Vingt-quatre ballons de petites proportions (Blimps) seront lancés pour la protection des cotes contre les maraudeurs sous-marins.

Bibliographie

Fabrice Moseray.  »Il y a 70 ans… les U-boats remontaient le Saint-Laurent’‘. Publié sur cyberpresse (Le Soleil) le 6 mai 2012.

La Presse.  »La torpille frappa le cargo au centre’‘. Publié dans La Presse, 16 mai 1942.

Anciens combattants Canada. [En ligne]L’offensive sous-marine gagne la côte Est du Canada. [Page consultée le 25 août 2012]

Billets reliés

Photos: le camp d’internement no 42 (camp Newington), Sherbrooke 1944-1945

Site internet de la Commonwealth War Graves Commission

Le torpillage du Lusitania (7 mai 1915)

Des Canadiens-français sur le Nil (Khartoum, Soudan, 1884-1885)

Photos: le camp d’internement no 42 (camp Newington), Sherbrooke 1944-1945

Durant la Deuxième Guerre mondiale, au Québec, il y a eu plusieurs camps. Ces camps étaient situés sur les plaines d’Abraham (Cove Fields, camp L), Farnham (camp 40, camp A), Grande Ligne (près de St-Jean-sur-le-Richelieu, camp 44), Hull (camp 32, camp H), Ile-aux-Noix (camp I-41), Ile Sainte-Hélène (camp S), Trois-Rivières (camp T), Citadelle de Québec (utilisé seulement en 1939) Sorel (camp 45) et Sherbrooke (camp 42).

Le Camp Newington (camp no. 42 ou camp N) était situé le long de la rivière Saint-François, à l’intersection de Bowen sud et Talbot. Il a été aménagé dans les anciens ateliers du chemin de fer Québec Central et a été en fonction d’octobre 1940 à juillet 1946. Il accueillait des réfugiés majoritairement juifs allemands ou autrichiens (1940-1942), puis des marins marchands allemands (1942-1946), pour un total d’environ 1400 personnes pendant la guerre.

De nos jours, certains des bâtiments ayant servi de camp d’internement subsistent toujours à Sherbrooke. Certains sont occupés par la prison Talbot, ainsi que par les Autobus Limocar Estrie Enr. (Réf. Réfugiés et prisonniers de guerre à Sherbrooke : le camp d’internement Newington, 1940-1946, p. 25).

Sur la carte ci-dessous, on voit l’emplacement de la prison Talbot et d’Autobus Limocar Estrie Enr.

Les internés travaillaient le jour dans le cadre du Programme des travaux (réparation de chaussure, couture, travail du bois, etc), et avaient accès dans leurs temps libres à plusieurs loisirs comme nous le démontrent les trois photos suivantes.

Prisonniers de guerre allemands dans une salle de classe du camp d’internement numéro 42, Sherbrooke, Quebec, Canada, 18 Juin 1944. Credit: Canada. Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-213872

Prisonniers allemands fréquentant la bibliothèque du camp d’internement numéro 42 à Sherbrooke, 18 juin 1944. Credit: Canada Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-213869

Musiciens prisonniers de guerre allemands pratiquant en vue d’un concert du camp d’internement numéro 42, Sherbrooke, Quebec, Canada, 18 juin 1944. Credit: Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada /PA-213870

Camp de prisonniers de guerre: une pause de dix minutes pour les travailleurs de l’usine, 18 juin 1941 (selon le livre Trop  loin de Berlin) ou 1944 selon le site de Bib. et Archives Canada. Probablement 1944.  Credit: Canada.  Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada //PA-176668

Pour terminer, voici trois photos datant de 1945.

Camp de prisonnier, 19 novembre 1945, Sherbrooke, Qc Credit: Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-114463

Prisonniers allemands au camp 42, 23 novembre 1945. Credit: Canada. Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-163788. Sur l’écriteau, il y a l’inscription  »Ausgang nur in pow unifrom »  (Permission de sortir, mais seulement avec l’uniforme de prisonnier de guerre).

Prisonnier allemand lisant au Camp 42. 23 novembre 1945. Credit: Canada.  Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada

Pour en savoir plus
Bilodeau, Maryse.  »Des prisonniers allemands à Sherbrooke ». Histoire Québec, juin 2002, vol. 8, numéro 1.

Bergeron, Caroline et Yves Bernard. Trop loin de Berlin Des prisonniers allemands au Canada (1939-1946), Septentrion, 1995, 360 pages.

Bibliothèque et Archives Canada. Guides thématiques Les camps d’internement au Canada durant les Première et Seconde Guerres mondiales

Couture, Geneviève, Réfugiés et prisonniers de guerre à Sherbrooke : le camp d’internement Newington, 1940-1946, mémoire de maîtrise (histoire), Université de Montréal, 2003, 157 p.

Billets reliés

Site internet de la Commonwealth War Graves Commission

L’écrasement du bombardier Consolidated B-24 Liberator (Griffintown, Montréal, 25 avril 1944)

Un bombardier Liberator disparaît (19 octobre 1943)

Camp de détention Spirit Lake, Abitibi-Témiscamingue 1915-1917

Site internet de la Commonwealth War Graves Commission

Le site web de la Site web de la Commonwealth War Graves Commission permet de localiser la dépouille d’environ 1,7 millions de membres des armées du Commonwealth tombés au combat lors de Première et la Deuxième Guerre mondiale. Pour chaque personne, on trouve des informations comme la date de décès, la localisation de la dépouille, le régiment d’appartenance et parfois les noms des parents et/ou de l’épouse.

Au cimetière de guerre de Tripoli (Libye) est enterré Joseph Adelard Jean Louis Garant, de Saint-Georges de Beauce (décédé le 30 septembre 1943) et Ray Arthur Matthews de Lac-Beauport (décédé le 28 mai 1943).

Au Memorial Alamein, (Egypte) repose la dépouille de Francis Gabriel Nadeau, de Port Daniel station (décédé 13 novembre 1941).

Au Cimetière européen Ben m’Sik (Maroc), se trouve la tombe de Edouard Beaudry de Montréal. Il était correspondant de guerre (décédé le 23 janvier 1943).

Au cimetière Aabenraa (Danemark) se trouve la dépouille de Joseph Gaston Gustave André Labelle de Montréal (décédé le 16 septembre 1944) et Marc Alexandre Gérard Fournier (décédé le 15 février 1944) de Hull.

Au Cimetière de guerre de Yokohama (Japon) on trouve la dépouille de Arthur Perreault (décédé le 10 mai 1944) de Fontenelle et Joseph A. E. Pidgeon (tué le 27 février 1944) de Percé.

Billets reliés

Des Canadiens-français sur le Nil (Khartoum, Soudan, 1884-1885)

Un bombardier Liberator disparaît (19 octobre 1943)

Les blockhaus [XVIIIe et XIXe siècle]

Base de données: Soldats de la Première Guerre mondiale – CEC (BAC)

L’écrasement du bombardier Consolidated B-24 Liberator (Griffintown, Montréal, 25 avril 1944)

Montréal, durant la Deuxième Guerre mondiale:

Les usines montréalaises tournent bientôt à plein régime. On construit des fabriques de munitions et une avionnerie. Les chantiers navals et les ateliers ferroviaires fabriquent de façon intensive du matériel militaire. (réf. Montréal, 500 ans d’histoire en archives)

25 avril 1944, Montréal, quartier Griffintown, il est 10:30 du matin.  Au coin des rues Shannon et Ottawa, les gens vaquent à leurs occupations. Six minutes auparavant, le bombardier Consolidated B-24 Liberator a décollé de l’aéroport de Dorval à destination de l’Europe.

Le bombardier éprouve rapidement des difficultés. Il perd de l’altitude alors qu’il survole le Mont-Royal. Le pilote tente de modifier sa trajectoire, pour se diriger vers le fleuve et orchestrer un atterrissage d’urgence. Peine perdue. L’avion

survola le district commercial de la ville, faillit accrocher l’édifice Sun  Life, passa au-dessus de la rue Windsor, du bureau de poste, de la brasserie Dow pour finalement venir s’écraser sur un pâté de maisons. (La Patrie, 26 avril 1944).

L’Action catholique, 26 avril 1944

La Patrie, 26 avril 1944

Dans la Patrie du 26 avril, on rapporte le témoignage d’Albert Lanctôt, un électricien. Il:

effectuait des travaux d’installation électrique au garage de M. Martel, lui aussi habitant Farham. Il a entendu le  »bruit sourd d’un train qui passe sur un pont à 70 milles à l’heure » puis le toit du garage s’est effondré sur lui et les autres personnes présentes. Il a réussit à se déprendre, il ne sait trop comment, a fuit dans la cour, a escaladé une clôture et s’est trouvé dans une rue d’où on le transporta à l’hôpital Saint-Luc.

Il y eut plusieurs blessés et dix victimes parmi les civils:

  • Delia Hamilton, femme de Joseph Dowling (56 ans)
  • Lucienda Béland, femme de Wilfrid Barré (59 ans)
  • Joseph T. Hébert (37 ans)
  • Marie-Yvette Hébert (18 mois)
  • Aurèle Larochelle (53 ans)
  • Louis-Philippe Lemieux (37 ans)
  • Victorin Marchand (34 ans)
  • Madame Walter Wells, née Christoffer (26 ans)
  • Madame James Wells, née Forget (19 ans)
  • James Wells Sr (2 ans)

L’équipage du bombardier périt aussi dans l’accident. Voici leurs noms:

  • James-Smith Wilson (d’origine écossaise, mais habitant aux États-Unis, âgé de 21 ans)
  • Islwyn Jones (d’origine galloise, âgé de 23 ans)
  • Andrej Kuzniacki (polonais, 30 ans)
  • Adolf-Jan Nowicki (né en Pologne, mais habitant Montréal, 31 ans)
  • Kazimierz Burzynski (né en Pologne, mais domicilié à Montréal, 47 ans)

La Patrie, 26 avril 1944

La Patrie, 26 avril 1944

La Patrie, 25 avril 1944

Le Canada, 26 avril 1944

Bibliographie

Sharon Doyle Driedger. An Irish Heart, How a Small Immigrant Community Shaped Canada, Toronto, Harper Collins, 2010, 404 pages.

Pierre St-Cyr. [en ligne] Griffintown: l’écrasement d’un bombardier le 25 avril 1944 [Page consultée le 22 janvier 2012] Adresse URL

La Patrie, 25 avril 1944, 26 avril 1944, 27 avril 1944

Le Canada, 26 avril 1944

Billets reliés

Le vinum colchici est dangereux pour la santé (Tabb’s Yard, Montréal, 1873)

Le fantôme de Mary Gallagher (Griffintown, Montréal, 26 juin 1879)

Explosion à Hochelaga [26 mai 1888]

Un chemin de fer sur le Saint-Laurent [1880-1883, Hochelaga-Longueuil]

Première représentation au Ouimetoscope de Montréal (1er janvier 1906)

Le 1er août 1930, on a pu voir ceci dans le ciel [objet volant identifié]

Les quartiers de Montréal: exposition virtuelle et jeux en ligne

Montréal – 500 ans d’histoire en archives

La mémoire spoliée. Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique

Le vol d’archives françaises au cours de la Deuxième Guerre mondiale est le sujet du livre La mémoire spoliée, Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique. L’auteure, Sophie Coeuré, est historienne et professeure à l’école normale supérieure de Paris. Dans ce livre, elle tente de montrer comment et pourquoi les Nazis, puis les

Editions Payot

sources: Editions Payot

Soviétiques se sont emparés d’archives. Elle se penche aussi sur le processus de restitution de ces archives, processus qui n’est pas encore complétée à ce jour.

On peut discerner trois périodes importantes. D’abord, entre 1938 et 1940, on assiste à la mise en lieu sûr de plusieurs collections d’archives. La signature de l’armistice stoppe ce mouvement. Certains décident même de détruire des archives au contenu sensible, pour éviter qu’elles tombent aux mains de l’ennemi.

De 1940 à 1944, les Allemands et le gouvernement de Vichy procèdent à des saisies. Ils visent plus particulièrement les documents portant sur le communisme, la franc-maçonnerie, le judaïsme et tout ce qui peut leur apporter des informations pour les aider à gagner la guerre (p.23).

Après la libération, en 1944, ce sont les Russes qui s’approprient des archives, comme  »butin de guerre » et en compensation des pertes subies. Ils vont transférer ces archives sur le territoire de l’empire soviétique, où elles demeureront cachées pendant plusieurs années. Des documents seront restitués, au fil des années, selon le gel ou le réchauffement des relations franco-russe.

Sophie Coeuré complète son ouvrage par une réflexion sur les archives et le droit international en temps de guerre. Une bibliographie, une liste des sources ainsi qu’une liste des documents spoliés rendus par les Russes ou encore réclamés par la France est annexée à l’ouvrage.

Cet ouvrage constitue un intéressant survol d’un sujet difficile. J’ai particulièrement été touchée par la lecture de témoignages d’intellectuels et de personnages politiques français, quant aux perquisitions de leurs documents, résultat d’une vie de recherche et de réflexion. A la fin de ce livre, on réalise qu’une quantité inestimable de documents – et de vies- ont été perdus durant la Deuxième Guerre mondiale. De plus, on ignore toujours le sort de documents ayant une haute valeur historique, comme l’original du traité de Versailles.

La mémoire spoliée, Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique. Sophie Coeuré, Payot, 2007, 270 pages.

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