Portrait de Sainte-Justine en 1953

Petite contribution à l’histoire locale: j’ai numérisé et mis en ligne sur le site Archive.org une publication intitulée Programme-souvenir de la campagne d’embellissement organisée par la Chambre de commerce de Ste-Justine comté de Dorchester. Elle a été publiée en 1953 à l’occasion du cinquième anniversaire de fondation de la Chambre de commerce de Sainte-Justine. Cette campagne d’embellissement (utilisation de chaux, plantation d’arbustes, etc), s’inscrivait dans les préparations des fêtes du centenaire de la municipalité qui eurent lieu en 1962. Mais de la campagne d’embellissement elle-même, la publication parle peu. C’est surtout l’histoire de Sainte-Justine et sa vie économique qui est mise en avant-plan.

programme

Programme-souvenir de la campagne d’embellissement organisée par la Chambre de commerce de Ste-Justine comté de Dorchester https://archive.org/details/comiteembellissementstejustine

Cette publication contient un court historique de la municipalité ainsi qu’une brève présentation des paroisses environnantes. Vous y verrez quelques photographies montrant les églises ainsi que le centre civique. Quelques documents historiques ont été retranscrits comme par ex. une pétition envoyée au gouvernement pour l’érection de la municipalité signée par nos pionniers.

Ce qui fait le charme de cette publication est la présence de plusieurs annonceurs locaux: le docteur Fontaine, le magasin général de Joseph Sirois, le Cercle des Fermières, le Bon Gîte, la Caisse populaire, plusieurs commerces de Lac-Etchemin, etc.  Il y a aussi des annonceurs de Bellechasse, Dorchester, Beauce et même Québec (Maurice Pollack). Bien sûr, il y a une publicité de Cola-Cola (p. 42) et des petits gâteux Vachon de Sainte-Marie (p.43). On remarque que les numéros de téléphone étaient composés de seulement deux, trois ou quatre chiffres.

À noter que l’avocat Robert Perron de la p.48 est le futur député progressiste-conservateur de Dorchester (1953-1957) et qu’à la page 8, il y a un texte signé par J.-D. Bégin, député de Dorchester et ministre de la Colonisation dans le gouvernement Duplessis.

Que de souvenirs!

Un nouveau-né découvert dans une église [Québec, 1873]

Le Canadien, 8 novembre 1873

MYSTÈRE- Dans l’après-midi de jeudi, une femme qui entrait pour prier à l’église Notre-Dame, Montréal, découvrit en entrant dans un banc le cadavre d’un enfant nouveau-né. Elle appela immédiatement un des bedeaux qui après avoir prévenu le curé fit transporter le corps à la station de police.

M. le coroner Jones a ouvert une enquête, mais les témoignages n’ayant pu établir par qui ni de quelle façon le cadavre avait été déposé là, le jury a rendu simplement un verdict de « mort en naissant ».

Billets reliés

Enfants à adopter [1921]

Pas d’enfants dans les rues après 9 heures [Montréal, 1917]

Un enfant abandonné [Québec, 27 février 1864]

La mortalité infantile [Montréal, 1908]

Désordre à la cathédrale [Québec, 1845]

La rue Fabrique et la cathédrale, Québec. James Pattison Cockburn. BAC

La rue Fabrique et la cathédrale, Québec, 1829. James Pattison Cockburn. BAC

Le Canadien, 26 mai 1843.

Hier, pendant l’office du soir à la cathédrale, un grand désordre a été causé par un fanatique d’impiété, qui lança des pierres dans l’église par les fenêtres du côté de la rue de Buade. Au bruit qu’elles firent, l’alarme se répandit parmi les fidèles; les uns crurent que l’église était attaquée par un attroupement d’orangistes, d’autres que les jubés s’écroulaient, d’autres que c’était un tremblement de terre. Il fut poussé des cris de désespoir, un homme sauta par la fenêtre vers le cimetière; et dans le mouvement général qui se fit vers les portes, beaucoup de personnes faillirent être écrasées et plusieurs femmes et enfants perdirent connaissance.

L’individu cause de ce désordre fut aussitôt arrêté par la police et conduit en prison. Il a été mené ce matin au bureau de la police et condamné à deux mois de travaux forcés, au pain et à l’eau. Le malheureux a montré le plus grand sang-froid, et a déclaré se nommer James Hafford, natif du comté de Lougford, en Irlande, et avoir servi quatre années dans le 94e régiment. Débarqué à Québec en 1828, il serait parti aussitôt pour les États-Unis, et il les aurait tous parcourus à l’exception de trois. Il a dit qu’il n’avait aucune religion, et qu’il ne connaissait pas l’homme qu’on appelait Dieu; ajoutant qu’il ferait encore la même chose au sortir de la prison; qu’il ne se souciait pas quelle église c’était, et qu’il y avait trop d’églises.

Billets reliés

Ce n’est pas tout le monde qui apprécie le tramway (Québec, 2 octobre 1865)

Un jeu dangereux [Québec, été 1869]

Prière d’apporter vos vêtements quand vous sortez [une chaude journée de juillet 1880 à Québec]

Conduite sacrilège [Québec, 30 octobre 1885]

Celui qui avait levé sa tête contre l’autorité de ceux devant lesquels il devait la courber [L’Ile aux Coudres, 1808]

Dans son Histoire de l’Ile aux Coudres, publiée à titre posthume en 1879, l’abbé Alexis Mailloux (1801-1877) raconte l’histoire de son coin de pays. Il consacre plusieurs pages à ceux qui ont périt emportés par les eaux. L’histoire d’André Pedneau, qui a défié l’autorité paternelle et cléricale, est particulièrement intéressante. L’abbé Mailloux, alors enfant, a été témoin de cet acte de rébellion. Voici donc ce récit.

C’est avec un profond sentiment douleur et en m’associant à celle de sa respectable famille que je vais raconter la fin tragique et à jamais déplorable du jeune André Pedneau dont j’ai été témoin dans mon enfance et à laquelle j’ai fait allusion en peu de mots lorsque j’ai parlé de M. Lefrançois. Le souvenir de cet événement ne s’est jamais effacé de ma mémoire et il a été une des plus vives et énergiques leçons que j’ai jamais reçues sur l’obéissance que l’on doit à son curé et à son père et de l’abandon de Dieu qui quelquefois punit sur le champ la faute que l ‘on commet en refusant obstinément de leur obéir.

Un des dimanches du mois de juillet de l’année 1808 (je ne me rappelle plus quel dimanche) les fidèles de l’Ile aux Coudres étaient réunis dans leur église pour y assister au très adorable sacrifice de la messe. J’étais dans le banc de ma famille. Lorsque le moment de faire le prône fut venu, monsieur le curé de la paroisse, se tournant vers l’assemblée des fidèles pour faire des annonces, aperçut en dehors de la grande porte ouverte deux jeunes gens se tenant debout. Il leur commanda d’entrer dans l’église puisqu’il y avait de la place pour eux. Les deux jeunes gens demeurèrent à leur place. Prenant un ton sévère et impérieux monsieur le curé leur ordonna une seconde fois d’entrer dans l’église. Ils ne firent aucun mouvement pour entrer. Le père d’un de ces jeunes gens partit alors de son banc, alla prendre son fils par le bras et vint le faire mettre à genoux devant l’autel près de la balustrade. Celui-ci était sauvé. André Pedneau restait toujours en dehors de la porte de l’église. Son père voyant qu’il n’obéissait pas, sortit aussi de son banc, se dirigea vers son fils et lui enjoignit d’entrer dans l’église. L’enfant répondit de manière à être entendu de tous les fidèles qu’il n’y entrerait pas. Le père rebuté revint dans son banc, la tête penchée et le visage couvert de confusion. Témoins de l’action de cet enfant, tous les fidèles firent entendre un long gémissement et des larmes s’échappèrent des yeux d’un grand nombre. Jamais scandale semblable ne s’était passé dans l’Ile aux Coudres.

André Pedneau, exaspéré par la sévérité des paroles de son curé et par le commandement de son père, se troubla, je pense, jusqu’au point de perdre la tête et ne sut plus ce qu’il faisait. Car je dois dire que c’était un bon jeune homme et que,  jusqu’à cette fatale époque, il avait joui d’une bonne réputation. Mais il faut bien le reconnaître, il y avait dans ce drame public se passant en présence de toute une paroisse, de quoi troubler et faire perdre la tête à un jeune homme de son âge. Je ne fais pas cette remarque pour le disculper entièrement, qu’on le comprenne bien, mais pour mieux faire saisir la sagesse de cette parole de l’apôtre saint Paul adressée aux pères de famille:  »N’irritez point vos enfants par une sévérité outrée »; j’ajouterai surtout quand ils sont devenus des hommes. André Pedneau avait péché, il avait certainement scandalisé en résistant publiquement aux injonctions de son curé et de son père, et sous ce point de vue, il était inexcusable au jugement des hommes éclairés par les lumières de la foi.

L’esprit troublé, bouleversé, tout hors de lui même, le pauvre jeune homme laissa l’église, la messe, l’assemblée des fidèles qu’il avait profondément contristés et se dirigea vers la maison paternelle éloignée de près de deux lieues de l’église paroissiale.

Une de ses sœurs gardait la maison. D’un regard distrait, elle le voit entrer, à cette heure indue, mais elle n y fait point d’attention et n’a pas seulement la pensée de lui demander d’où il vient ni pourquoi il avait abandonné la messe: elle continue ce qu’elle faisait sans s’inquiéter de son frère. Celui-ci rentre dans la chambre, ôte ses habits de dimanche, revêt ceux de la semaine, sort de la maison et sa sœur qui semble partager son aveuglement n’a pas la pensée de lui demander où il va et de regarder quel chemin il prend. Elle continue son travail ou ses prières, comme si rien d’étrange ne se passait dans l’esprit de son malheureux frère.

Les parents d’André Pedneau laissent l’église après l’office de l’après-midi et reviennent à leur maison mais n y trouvent point leur enfant. Sa sœur, interrogée, répond qu’elle se rappelle qu’il est revenu à la maison pendant la messe, qu’il a changé d’habits, qu’il est sorti mais qu’elle ne peut dire dans quelle direction il est allé. A cette étonnante réponse, un funeste pressentiment fait sortir du cœur des parents alarmés un cri de désespoir. Les hommes qui revenaient de l’église, entendant ces cris de douleur, s’assemblent autour de la maison désolée et partagent les funestes pressentiments et la désolation de cette famille. Un même cri part de toutes les bouches: Il faut le trouver et chacun de la foulé assemblée prenant son côté on court chez les voisins: il n’y est pas. On gagne les étables: il n’y est point. On visite le bois, on cherche partout, on ne le trouve nulle part. On appelle, on crie, on n’entend point de réponse. Alors la désolation de tout ce monde est à son comble. On lève les mains au ciel, on pleure, on se lamente. Car après l’inutilité de tant de recherches, la presque assurance d’un malheur épouvantable s’est emparée de toutes les âmes.

Pendant qu’on se désolait ainsi, un trait d’une sinistre lumière vint frapper de stupeur tout ce monde éploré et ôter l’espérance de retrouver le pauvre enfant égaré.

Quelqu’un de la famille qui était descendu la côte avoisinant le rivage revenait dire qu’un petit canot qui était monté sur le haut de la rive avait disparu et que la trace de son passage sur le sable était toute fraîche. A cette découverte tous les cœurs furent soulagés par la pensée qu’André Pedneau s’en était servi pour traverser sur la côte du nord et qu’on saurait bientôt où il était. Mais cette lueur d’espérance fut bientôt remplacée par un surcroît de douleurs et d’angoisses lorsque celui qui rapportait ce fait ajouta que, quoique les eaux du fleuve fussent parfaitement unies, André Pedneau ne pouvait être traversé au nord, puisqu’il avait oublié de prendre les avirons du canot qui étaient restés sur le sable à l’endroit où était le canot disparu et que, sans avoir au moins un de ces avirons, il n y avait pas moyen de couper les courants pour se rendre à la rive nord du fleuve. C’était évident; il fallait renoncer à l’espérance de retrouver sur la terre du nord le malheureux jeune homme. Un mystère effrayant allait avoir une solution. André Pedneau, dans le trouble et la désolation où il était, n’avait pas eu la pensée de prendre les avirons du canot en le poussant à l’eau. Il avait dû s’y placer et s’abandonner à l’action des courants, sans avoir même la pensée de gagner un rivage quelconque.

Il était donc à peu près certain qu’André Pedneau était sur les eaux du fleuve, à la merci des courants et du vent qui, d’un moment à l’autre, pouvait s’élever et l’engloutir dans les flots. Cette conjecture se changea en évidence lorsque les hommes qui allaient au bas de l’île prendre des chaloupes pour aller à son secours, apprirent d’une femme que vers mi-baissant, elle avait aperçu dans le large un objet qui ressemblait à un canot que le courant entraînait vers le bas du fleuve.

Mais Dieu avait réglé qu’on ne sauverait pas André Pedneau. Pendant toutes les recherches qu’on avait faites pour le trouver sur l’île, l’après midi s’était écoulée et la nuit approchait. Par un surcroît de malheur, la marée était basse et les chaloupes dont on voulait se servir étaient loin des eaux du fleuve échouées sur le sable. Il fallait beaucoup de temps pour les descendre, et quand elles furent à flot, la nuit était faite et la marée remontait. Comme on partait de l’île, s’éleva un fort vent d’est qui empêcha d’aller au secours de l’infortuné jeune homme, que, d’ailleurs il eût été plus que difficile d’apercevoir dans l’obscurité de la nuit.

André Pedneau fut donc abandonné à son malheureux sort. Il est à croire que, par un terrible jugement de Dieu, celui qui le matin-même, fut condamné à avoir un sépulcre dans le fond des eaux.

On pense bien que les parents d’André Pedneau parcoururent et le nord et le sud du fleuve pour avoir quelque nouvelle de leur pauvre enfant. Mais toutes leurs recherches demeurèrent sans aucun résultat. Il n’avait été vu nulle part, ni lui ni son canot. Sa famille vécut dans les larmes; et le souvenir de la perte de cet enfant, arrivée d’une manière aussi lamentable, est resté gravé dans leurs cœurs sans jamais s’effacer. Les jeunes gens de l’Ile aux Coudres et tous les enfants, à quelque paroisse qu’ils appartiennent, doivent profiter de ce terrible exemple pour ne jamais oublier que Dieu n’attend pas toujours dans l’autre vie pour punir les révoltes scandaleuses contre les pasteurs ou contre les pères et les mères.

Quant a André Pedneau, condamnons la faute qu’il a commise et le scandale qu’il a donné, mais gardons-nous de le condamner lui-même. Il arrive assez souvent que la justice de Dieu punit en ce monde pour épargner dans l’autre. Au reste, savons-nous ce qui s’est passé dans son cœur lorsque seul, isolé, abandonné de tous, le pauvre enfant a vu la tempête s’élever et les vagues entrer dans son petit canot? N’est-il pas à croire que Dieu lui aura ouvert les yeux sur sa faute et que semblable à plusieurs de ceux qui ont été engloutis dans les eaux du déluge, il a trouvé miséricorde par son repentir auprès de Celui qui, lorsqu’il est en colère, sait se ressouvenir de sa miséricorde.

L’histoire de l’Ile aux Coudres a été rééditée en 2011 par Lux Editeur.

Billets reliés

Tempête à l’lle aux Loups-Marins [1884]

Disparition à la Grosse-île [septembre 1906]

Vidéos: Patrimoine et histoire des Iles de la Madeleine

Légende: la pénitence du prêtre-fantôme de l’Ile-Dupas

Le sorcier de l’île d’Anticosti: la légende (XIXe siècle) Première partie

Le naufrage du Lady Seaton (Iles de la Madeleine, 4 décembre 1847)

Légende: Le masque de fer de l’Ile aux Oies (1683-1749)

Il apprend sa propre mort [un homme éberlué, Montréal, 11 avril 1915]

ON LUI APPREND QU’IL EST MORT

M. Viateur Laforest, de l’Avenue Laval, se rend compte lui-même des regrets qu’il laissera en quittant ce monde

AU PRÔNE DU DIMANCHE

M. Viateur Laforest, président de la maison de comptabilité Laforest, Brault & Cie, demeurant avenue Laval no.269, peut se faire une idée assez juste de l’estime dont il  jouit et des regrets qu’il laissera en quittant notre vallée de larmes. Il est, en effet, un des rares survivants à leur propre mort et il ne suffit pas depuis hier de répondre lui-même aux messages de sympathie adressés à sa famille à l’occasion de son décès anticipé. Toute macabre qu’elle puisse être cette histoire a aussi son côté drôlatique.

M. Laforest assistait hier à la messe de 8 heures hier matin dans une église du centre de la ville quand un des vicaires faisant les annonces d’usage le recommanda aux prières des nombreux fidèles en disant qu’il venait de mourir subitement à sa maison privée. Il n’en crut  pas d’abord ses oreilles, mais il fallut se rendre à l’évidence en constatant braqués sur lui les regards stupéfaits de plusieurs des assistants qui le connaissaient bien et croyaient maintenant se trouver en présence de son spectre. Son premier mouvement fut de sortir de l’église et de courir chez lui pour s’assurer de ses propres yeux si en effet il était bien sur sa propre couche funèbre, mais il se ravisa de crainte de causer une panique dans le temple et méditant profondément sur ses fins dernières, il s’agenouilla pieusement avec tous les fidèles après le prône, lorsque le prêtre, selon la coutume, récite le Pater et l’Ave pour le repos de l’âme des défunts. Jamais il ne pria, dit-il, avec autant de ferveur, mais après la messe il n’eut rien de plus pressé que d’aller s’enquérir à la sacristie de la cause de ce mystère.

La Patrie, 12 avril 1915.

Nouvelle stupéfaction, mais cette fois de la part du vicaire. On courut aux informations et finalement on constata l’erreur. La nouvelle de la mort de M. Arthur Dorais, voisin de M. Laforest, avait été mandée par téléphone au presbytère et comme il y a ressemblance de consonance dans les deux noms, l’on avait distraitement écrit l’un pour l’autre.

L’erreur a été corrigée aux messes suivantes, mais la mort de M. Laforest courait déjà la ville et les condoléances ont afflué pendant toute la journée au No 269 de l’avenue Laval.

M. Laforest, à qui un représentant de la PATRIE a présenté ses félicitations ce matin, est bien amusé de cet incident, qui lui a procuré, comme nous le disons au commencent une occasion aussi unique de compter ses amis. Il ne s’en croyait pas autant.

Extrait de la Patrie, 12 avril 1915

Billets reliés

Phénomène étrange à Saint-Roch (8 juillet 1869)

Conduite sacrilège [Québec, 30 octobre 1885]

Légende: la pénitence du prêtre-fantôme de l’Ile-Dupas

Le vinum colchici est dangereux pour la santé (Tabb’s Yard, Montréal, 1873)

Le fantôme de Mary Gallagher (Griffintown, Montréal, 26 juin 1879)


Conduite sacrilège [Québec, 30 octobre 1885]

Extrait du journal Le Canadien, 30 octobre 1885

CONDUITE SACRILEGE

De bonne heure mercredi matin, M l’abbé Plamondon, desservant de l’église St-Jean-Baptiste, étant allé dans le sanctuaire, a entendu du bruit dans la nef. Le temple était alors désert et il se dirigea vers l’endroit où il avait entendu parler. Il demeura pétrifié en apercevant deux personnes qui souillaient honteusement le saint lieu en s’y livrant à un acte infâme. M. le curé menaça le couple, qui parlait une langue étrangère, de les livrer à la police, pour leur faire expier leur ignoble conduite, mais ils sollicitèrent tant à genoux leur pardon, qu’il les laissa sortir.

Billets reliés

Une histoire de bigamie [1869, St-Thomas de Pierreville]

Le charivari [ou comment déranger les nouveaux mariés]

Qu’est-ce qu’un vire-chiens?

Phénomène étrange à Saint-Roch (8 juillet 1869)

Légende: la pénitence du prêtre-fantôme de l’Ile-Dupas

Sculpture: «Le prêtre fantôme» par Alfred Laliberté, 1945 http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3022861

En 1889, F. A. Baillairgé citait, dans son livre Coups de crayon, la légende du prêtre de l’Ile-Dupas, près de Berthierville, telle que raconté par le curé Vincent Plinguet. Et ça se lit ainsi.

Un mot sur l’île Dupas semble trouver ici sa place.

La Seigneurie de l’Ile Dupas fut concédée à M. Dupas en 1672. Aidés des habitants de Berthier, les habitants de l’île eurent bientôt leur église (v. 1706). En 1720, M. Jean-Baptiste Arnaud était nommé curé de l’Ile Dupas et desservant de Berthier et de Sorel.  En 1729 l’île comptait 171 âmes. En 1749, il fallut songer à renouveler la première église. Une histoire ou une légende assez singulière se rapporte à cette première église. Le Révd. M Plinguet, curé de l’île Dupas, s’exprime comme suit à ce sujet dans son histoire de l’île Dupas.

[…]

On avait remarqué plusieurs fois, dans l’église, au milieu de la nuit, une lumière plus forte que celle donnée par la lampe ordinaire; d’abord on en fit peu de cas; puis, comme la lumière continuait d’apparaître toutes les nuits, on s’en émut et on résolut d’éclaircir la chose; on se réunit donc au nombre de quatre à cinq pour se donner un peu de courage, et l’on s’avança sur une seule ligne vers l’église; mais quelle ne fut pas la stupéfaction de ces hommes, lorsqu’ils virent au pied de l’autel un prêtre revêtu de ses habits sacerdotaux, et demeurant toujours au même lieu! Ils n’osèrent pas entrer et s’en retournèrent, même un peu plus vite qu’ils n’étaient venus, et, de retour chez eux, ils se livrèrent à milles conjonctures.

En entendant parler de ce qui se passait, un nommé Jacques Valois (le trisaïeul de celui de qui je tiens ces détails, et le père de ceux qui s’établirent à Lachine et à la Pointe-Claire), plus brave que les autres, s’engagea à entrer dans l’église, pour voir de plus près ce dont il s’agissait. Un soir donc, après la veillée avec ses amis, il se rendit à l’église, fit sa prière et attendit.  Vers minuit, il vit un prêtre, en soutane, sortir de la sacristie, allumer deux cierges aux extrémités de l’autel, tout préparer pour une messe, et rentrer dans le lieu d’où il venait de sortir. Quelques instants après, il l’en vit ressortir, revêtu de ses ornements, portant le calice, et monter à l’autel. Pensant bien que la messe allait avoir lieu, notre Valois se rend au pied de l’autel, sert la messe qui se dit à l’ordinaire, et reconduit le célébrant à la sacristie; celui-ci, après avoir salué la croix, se tourne de son côté et lui dit: “Depuis trois ans, je viens ici toutes les nuits, pour redire une messe que j’ai dite avec trop de précipitation pendant ma vie; j’étais condamné à y venir jusqu’à ce que j’eusse trouvé un servant; grâce à vous, ma pénitence est terminée, je vous remercie. Et il disparut.

Source:  Coups de crayon par F.A. Baillairgé, Joliette, Bureau de l’étudiant et du couvent, 1889, p. 61 et 62.

Dans certaines variantes de la légende, le prêtre en question est sans tête.

Et le Jacques Valois de la légende?

Le Jacques Valois de la légende a-t-il réellement existé? Sur le site de généalogie Nos origines, il y a un candidat potentiel, celui-ci. Ce Jacques Valois est décédé le 17 juillet 1750 à l’Ile-Dupas. Ses deux garçons ainés, Pierre et Simon, s’établirent respectivement à Pointe-Claire et à Lachine.

Bibliographie

F. A. Baillairgé. Coups de crayon par F.A. Baillairgé, Joliette, Bureau de l’étudiant et du couvent, 1889, 224 pages.

Jean-Claude Dupont. « Légendes du Saint-Laurent ». Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, n° 22, 1990, p. 11-14

Billets reliés

Villages disparus du Québec (deuxième partie)

2. Ces gens qui ont marqué notre histoire: l’abbé François Pilote

Légende: Le masque de fer de l’Ile aux Oies (1683-1749)

Les Sombres légendes de la terre

La maison hantée de Trois-Pistoles

Qu’est-ce qu’un vire-chiens?

Jadis, si on était catholique, il fallait aller à l’église le dimanche pour la messe.

Et aller à l’église, c’était sérieux, très sérieux.

Il fallait bien se comporter.

Mais la nature de l’Homme étant ce qu’elle est, certains esprits pouvaient se révéler indisciplinés et distraire l’assemblée. C’est là que le vire-chiens intervenait.

Le vire-chiens, aussi appelé connétable ou constable, était un monsieur âgé qui s’asseyait à l’arrière de l’église, sur un banc surélevé et qui surveillait les gens pour qu’ils aient une bonne conduite. On le reconnaissait à son chapeau, un

tricorne bordé d’un galon doré, argenté ou de couleur voyante, qui s’agençait à sa longue redingote jadis de lainage noir, mais devenu vert a l’usure (Réf. Pomerleau, p. 471)

Mais l’usage de ce costume a été abandonné au XXe siècle.

Le vire-chiens, bronze d'Alfred Laliberté, photo publiée dans Légendes, coutumes, métiers de la Nouvelle-France, préface de Charles Maillard, Beauchemin, 1934 et reproduit dans le livre de Jeanne Pomerleau, Arts et métiers de nos ancêtres 1650-1950 en 2004.

Le rôle du vire-chiens ne se limitait pas à la surveillance des brebis galeuses.  Aussi,

En été, lorsqu’il faisait chaud, il s’occupait d’ouvrir et de fermer les portes au besoin. Et, en tout temps, il exerçait ce rôle à l’entrée et  au départ lors d’un mariage ou d’un service funèbre. Il veillait aussi à ce que jamais un chien n’entre dans l’église, car en plus de distraire l’assemblée, cet incident annonçait un malheur dans le village.  En effet, une superstition de la croyance populaire prétendait que Satan prit jadis, à quelques reprises, la forme d’un chien pour s’infiltrer dans la maison du bon Dieu. (Réf. Pomerleau, p.473)

Le sculpteur Alfred Laliberté a illustré ce type de fonction dans un bronze de la série Légendes, coutumes et métiers. C’est le Musée des beaux-arts de Québec qui possède maintenant cette statuette.

De nos jours, on organise même des bénédictions de chiens à l’église Saint-Roch de Québec.

Bibliographie

Pomerleau, Jeanne,  »Arts et métiers de nos ancêtres 1650-1950 », Montréal, Guérin Littérature, 1994, 510 pages.

Billets reliés

La vente des âmes, une tradition à l’Isle-aux-Grues depuis le 19e siècle

Le charivari [ou comment déranger les nouveaux mariés]

Patrimoine: l’Église Notre-Dame-des-Victoires dans le Vieux-Québec

Le patrimoine religieux de Sainte-Marie de Beauce

Patrimoine religieux: les images pieuses

André Biéler, peintre de la ruralité québécoise (1896-1989)

En lisant le livre de Michel Lessard intitulé L’Ile d’Orléans, Aux sources du peuple québécois et de l’Amérique française, j’ai découvert une partie de l’oeuvre du peintre André Biéler. Biéler a peint l’Ile d’Orléans des années 20. Il a aussi représenté sur la toile d’autres régions du Québec durant les années 20 et 30. C’est à cette période que nous allons plus particulièrement nous intéresser.

Biographie

André Biéler est né le 8 octobre 1896 à Lausanne, Suisse. Sa famille déménage en 1898 à Paris, puis en 1912 à Montréal. Il étudie à l’Institut technique de Montréal et participe à la Première Guerre mondiale.

Ayant été gazé lors de la bataille de Passchendaele et ayant subit d’importantes blessures à la guerre, André Biéler entreprend sa convalescence en Floride en 1919. Il y prend des leçons d’art. Il étudie ensuite à la Art Students League de New York.

Entre 1922 et 1926, il vit en Suisse. Son oncle, le peintre et muraliste Ernest Biéler, l’aide à perfectionner son art. Durant cette période, Biéler séjourne à Paris et étudie à l’Académie Ranson.

En 1924, il expose à l’Art Association of Montreal. Il s’agit de sa première exposition solo.

En 1927, il habite brièvement à Tourville, puis pour une période de trois ans (1927-1930), il habite à Sainte-Famille, Ile d’Orléans. Plusieurs de ses tableaux représentent l’ile. Il crée des gravures représentant la ville de Québec. Durant les années 30, Biéler peint à Montréal, Charlevoix, en Gaspésie et dans les Laurentides.

En 1936, il devient professeur d’art et artiste résidant l’Université Queen’s à Kingston, Ontario.

En 1941, il organise la première Conférence des artistes canadiens, ce qui mènera à la création de la Fédération canadienne des artistes. Biéler en sera le premier président. En 1945, il séjourne au Lac- Saint-Jean et en 1952 en Abitibi. En 1948, il peint une murale à la centrale hydroélectrique de Shipshaw à Arvida.

En 1957, il participe à la fondation de Agnes Etherington Art Centre. Il en est le président de 1957 à 1963.

André Biéler prend sa retraite en 1963. Il visite le Mexique l’année suivante. Il est décédé le 1er décembre 1989 à Kingston, en Ontario.

Honneurs

Une rue porte son nom à Sainte-Famille, Ile d’Orléans. Il a reçu de nombreux honneurs durant sa carrière. Il a été élu membre de l’Académie royale des arts du Canada en 1955, a reçu le Prix J. W. L. Forster en 1957 de l’Ontario Society of Artists, la Médaille du centenaire du Canada et l’Ordre du Canada en 1988. L’Université de Lausanne lui a décerné un doctorat honorifique.

Style et thèmes

Ses thèmes de prédilections: le quotidien du peuple, la vie religieuse (les églises) et les paysages. Il a utilisé la gravure sur bois, l’aquarelle, le fusain, la tempera, le pochoir et a réalisé des huiles sur toile et sur panneau.

Les premières œuvres de Biéler sont largement influencées par les enseignements de son oncle Ernest; elles traduisent la minutie dans le dessin et le souci de la forme nécessaires au travail du vitrail, de la mosaïque et de la fresque. À partir du moment où il s’est installé à l’île d’Orléans jusqu’en 1947, il a été un régionaliste moderniste, réussissant à combiner son amour de la forme à celui des sujets humains. (Réf)

En dépit de son éducation protestante, Biéler se consacre entièrement à évoquer le style de vie très catholique de la petite communauté en peignant les églises, ainsi que les cérémonies et processions religieuses. La même fascination envers la ferveur religieuse se manifeste dans les tableaux du Mexique qu’il peint au cours des années soixante.  (Réf. n’est plus en ligne)

Dans cette vieille maison (à Sainte-Famille, Ile d’Orléans) qui constituait un lien direct avec l’un des peuples fondateurs du Canada, Biéler commença à dépeindre la vie des habitants et leurs rituels, suivant le rythme lent de leurs travaux et de leur île, dans la beauté  de leurs vieilles maisons, bâties en pierre ou en bois par leurs ancêtres.  L’expression est franche, le réalisme est tempéré par le lyrisme […] (Réf. Frances K.Smith, p. 94).

André Biéler était attiré vers les personnes vivant en harmonie avec la terre et leur folklore, leurs superstitions, leurs symboles et leurs rites.  Il fit facilement la transition vers les riches traditions des habitants de Québec auxquelles son interprétation artistique donna une vision nouvelle. (Réf. Frances K.Smith, p. 95).

Conclusion

André Biéler a immortalisé avec sa palette le Québec rural et urbain des années 20 et 30. Ses peintures nous renseignent sur les us et coutumes des petites gens, sur la richesse du patrimoine naturel et bâti du Québec…

Galerie

On peut voir plusieurs oeuvres d’André Biéler sur cybermuse.

Complément

Sur le site du Musée des Beaux-Arts du Canada, on peut entendre une entrevue (en anglais) avec André Biéler (durée 2h10 min.). La transcription en français et de l’entrevue est par contre disponible.

Un documentaire sur André Biéler, les Couleurs du sang (2000), a été tourné par son petit-fils Philippe Baylaucq.

Webographie

Wikipédia [En ligne]André Bieler [Page consultée le 11 avril ]Adresse URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Bi%C3%A9ler_%28peintre%29

Cybermuse [En ligne] Biographie: André Biéler [Page consultée le 11 avril] Adresse URL:

http://cybermuse.gallery.ca/cybermuse/enthusiast/thirties/artist_f.jsp?iartistid=512

Presses de l’Université Laval [En ligne] André Biéler: un artiste et son époque [Page consultée le 11 avril]

Philippe Baylaucq [n’est plus en ligne] Les couleurs du sang, dossier de presse [Page consultée le 11 avril]

Bibliographie

KAREL, David. André Biéler ou le choc des cultures. Presses de l’Université Laval, Sainte-Foy, 2003, 209 pages.

SMITH, Frances K. André Biéler, un artiste et son époque. Presses de l’Université Laval, Sainte-Foy, 2006, 356 pages.

Billets reliés

Henri Julien, illustrateur

Québec et ses environs en 1830 par James Pattison Cockburn

Québec après les bombardements de 1759 par Richard Short

La réserve virtuelle de la Société des musées québécois

Créer un album virtuel avec les oeuvres du Musée des beaux-arts du Canada

Patrimoine: l’Église Notre-Dame-des-Victoires dans le Vieux-Québec

Parmi les attraits de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, on retrouve l’église Notre-Dame-des-Victoires. Ses trois siècles d’existence (et des poussières) ont été mouvementés, croyez-moi!

Crédits: nuance 1979 sur Flickr

Québec brûle!

L’église Notre-Dame-Des-Victoires est située à l’endroit où s’élevait l’Abitation de Samuel de Champlain qui servit plus tard de magasin du Roy. Le magasin disparaît dans les flammes durant la nuit du 4 au 5 août 1682, une nuit cauchemardesque pour les habitants de la basse-ville de Québec. Place Royale est presqu’entièrement détruite. A la demande de Monseigneur François de Laval, évêque de Québec, on entreprend la construction d’une église plutôt que de reconstruire le magasin.

Il s’agit en fait d’une desserte de la paroisse Notre-Dame, dans la haute-ville, où l’église-cathédrale occupe un emplacement privilégié mais difficile d’accès en hiver

(Réf)

Les plans sont le fruit du travail de l’architecte Claude Baillif. Les travaux de construction se déroulent sur une longue période (près de 40 ans) et ce, pour plusieurs raisons.

Mais à défaut de titres clairs, la reconstruction du quartier commerçant, au lendemain de l’incendie, génère une foule de conflits. Si bien que l’édification d’une chapelle dont la façade dominerait la place du marché n’est entreprise qu’en 1687.

et

C’est que des difficultés viennent contrecarrer l’achèvement de l’édifice : le manque de fonds et un terrain trop exigu pour ériger le portail. Ces obstacles surmontés, surgit un nouveau problème l’année suivante : le droit de vue d’un propriétaire voisin empêche la réalisation de la façade.

(Réf.)

Finalement, tout s’arrange et l’église est fonctionnelle en 1723.

Deux victoires

Entretemps, l’église a changé deux fois de nom. D’abord, elle est sous la protection de l’Enfant Jésus pour ensuite être dédiée à la Vierge Marie. En effet, la croyance populaire veut que la Vierge Marie a protégé Québec en 1690 alors que Frontenac et l’armée française ont mis en déroute William Phipps et ses soldats. Notons que la protection divine a été un peu trop efficace, un des navires de la flotte, le Elizabeth and Mary, ayant fait naufrage près de l’Anse-aux-Bouleaux (Baie-Trinité). On célèbre le départ des Anglais en renommant l’église Notre-Dame-de-la-Victoire.

Ensuite, en 1711, les Anglais sont de retour, sous la direction de Sir Hovenden Walker et ils tentent à nouveau d’attaquer Québec, mais c’est peine perdue. On souligne cette deuxième victoire en renommant l’église Notre-Dame-des-Victoires.

L’année des Anglais

Durant l’été 1759, Québec est soumise aux bombardements de l’armée anglaise. L’église Notre-Dame-des-Victoires est sévèrement abîmée.

Il n’en reste plus que les murs calcinés.

(Réf)

Estampe | Vue de l'église Notre-Dame-de-la-Victoire, érigée en souvenir de la levée du siège en 1695, et détruite en 1759 | M970.67.4

Vue de l'église Notre-Dame-de-la-Victoire, érigée en souvenir de la levée du siège en 1695, et détruite en 1759 Richard Short 1761, 18e siècle 38.2 x 54.8 cm Don de Mr. R. W. Humphrey M970.67.4 © Musée McCord

On restaure!

La reconstruction va s’échelonner sur quelques années (1762-1766), mais ce n’est que le prélude à plusieurs restaurations, auxquelles la famille d’artisans et d’architecte Baillairgé sera associée. D’abord, Jean Baillairgé s’occupe de la reconstruction de l’église entre 1762 et 1766, son fils François dirige une restauration de plus grande envergure en 1816 et Thomas, fils de François, sera associé à la rénovation de la décoration intérieure (1854-1857).
L’extérieur de l’église est rénové entre 1858 et 1861 sous la direction de l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy.

Photographie | Église Notre-Dame-des-Victoires, Québec, QC, vers 1898 | VIEW-3233

Église Notre-Dame-des-Victoires, Québec, QC, vers 1898 Wm. Notman & Son Vers 1898, 19e siècle Plaque sèche à la gélatine 25 x 20 cm Achat de l'Associated Screen News Ltd. VIEW-3233 © Musée McCord

A trois reprises, en 1824, 1833 et 1854, des résidents ont exprimé la volonté que l’église soit rasée, voeu qui n’a heureusement pas été exaucé. On voulait faire de la place pour agrandir le marché de la basse-ville. (Réf).
Un élément reconnu de notre patrimoine

L’église Notre-Dame-des-Victoires est l’un des premiers bâtiments a obtenir la désignation de monument historique par le gouvernement du Québec. C’était en 1929.

En 1967, l’église subit une cure de jeunesse sous la direction de Pierre Maynard dans le cadre de la mise en valeur de place Royale

L’objectif de cette campagne de travaux est de restituer le cachet français du monument. L’opération s’est malheureusement faite de façon intuitive, avant qu’une étude sérieuse n’établisse la genèse du monument et n’en retrace les multiples transformations.

(Réf.)

Pour plus de détails sur les travaux de restauration entrepris à l’église au cours de son histoire, je vous invite à consulter cet article.

Des oeuvres d’art à voir
Ceux qui visitent l’église de nos jours pourront voir que

Notre-Dame-des-Victoires conserve plusieurs œuvres d’art intéressantes. Parmi les tableaux, il faut signaler : l’Annonciation de Louis-Augustin Wolff, artiste d’origine allemande venu au Canada avec l’armée britannique, peinte en 1765-1766 d’après une gravure d’une œuvre du peintre français François Lemoine, et l’ex-voto de L’aimable Marthe, œuvre anonyme réalisée en 1747 selon le vœu du capitaine Maurice Simonin. Mentionnons également deux œuvres européennes provenant de la collection Desjardins : l’Élévation de la croix (copie d’après Pierre-Paul Rubens), acquise en 1817 et restaurée en 1834 et 1851, ainsi que la Montée au calvaire (copie d’une gravure de Bénézit Huret, graveur français), acquise en 1817 et agrandie par François Baillairgé.

Crédits: Feng & Jia sur Flickr

(Réf.)
Conclusion

L’église Notre-Dame-des-Victoires, 323 ans après le début de sa construction, veille fièrement sur la place Royale. Elle a survécue à la guerre et à d’autres tentatives de destruction. Elle renferme plusieurs oeuvres d’art qui font partie de notre patrimoine. Si vous visitez le Vieux-Québec, allez y faire un petit tour.

En complément

Fiche de l’église Notre-Dame-des-Victoires (Inventaire des lieux de culte du Québec)

Trésors et secrets de Place-Royale

Bibliographie

LEGARE, Denis. [En ligne] L’église Notre-Dame-des-Victoires de Québec. Faire face au buste de Louis XIV sur la place Royale. [Page consultée le 3 avril 2010] Adresse URL: http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/pdf/documents/NDdesVictoiresdeQuebec.pdf

NOPPEN Luc et Lucie MORISSET. [En ligne] Église Notre-Dame-des-Victoires [Page consultée le 3 avril 2010] Adresse URL: http://eglisesdequebec.org/ToutesLesEglises/swNotreDameDesVictoires/swNotreDameDesVictoires.html

NOPPEN, Luc. Les chemins de la mémoire, Monuments et site historiques du Québec, Tome 1. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p.130-133

*********

Billets reliés