Patrimoine de Salem, Mass. et Le Corridor (francophonie canadienne)

Pour la première fois depuis un bon bout de temps, de nouveaux articles sont venus enrichir l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique françaiseDécouvrir le patrimoine artistique de l’église de l’Annonciation d’Oka a été rédigé par Christian Legault, doctorant en histoire à l’UQAM. L’autre article, rédigé par deux professeures de la Salem State University, porte sur Le patrimoine franco-américain de la ville de Salem, au Massachusetts. Bonne lecture!

Sur Youtube, vous pouvez visionner des vidéos sur la francophonie canadienne réalisées dans le cadre du projet Le Corridor à l’adresse suivante: https://www.youtube.com/channel/UCnYX8m1bTIohi4Ojpm4HA0g
Le Corridor, c’est « un ensemble d’éléments patrimoniaux, de produits culturels et touristiques francophones au Canada, sélectionnés, qui proposent aux visiteurs des services en français. » Bon visionnement, en espérant que cela vous donne le goût de mieux connaître la francophonie canadienne!

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Décédé au Michigan en 1878

par Vicky Lapointe

Charles Dion est né le 28 mars 1855 à Sainte-Claire, comté de Bellechasse, fils de Benjamin Dion, cultivateur, et de Marguerite Dierce dit Beaulieu. Il est baptisé le jour-même de sa naissance. Il est décédé 23 ans plus tard, loin de chez lui.

Les registres de la paroisse de Sainte-Claire, en date du 1er octobre 1878, contiennent son acte d’inhumation. Il est dit qu’il est « décédé dans le cours du mois dernier à Michigan, États-Unis ». La cause du décès n’est pas indiquée.

La base de données ‘Michigan Deaths, 1867-1897’ de Family Search pourrait bien nous donner quelques informations supplémentaires sur ce décès.

Si l’on regarde le registre des décès du comté d’Alpena, Michigan,  on voit qu’il y a un Charles Dion, célibataire âgé de 23 ans, décédé à Alpena en septembre 1878 (le jour n’est pas indiqué) suite à une noyade. Le métier indiqué est ‘laborer’ et le lieu de naissance est Alpena, Michigan. Le père est Louis Dion, originaire du Canada et le nom de la mère est inconnu. Le nom du père et le lieu de naissance ne concordent pas, mais l’âge, le lieu et la période de décès, oui.

Le Alpena weekly argus du 25 septembre 1878 contient l’entrefilet suivant:

Chas. Dion, a young man employed on the drive of Chas. Johnson, was drowned at the Lower South Branch bridge last Sunday afternoon.

La date de décès de Charles Dion serait donc le 22 septembre 1878. Il s’agit probablement d’un accident de drave.

Plusieurs Canadiens français habitaient Alpena à l’époque. Le Michigan attirait les gens de chez nous qui y occupaient des emplois dans l’industrie forestière, des pêches, des mines, etc. James LaForest, sur son blogue ‘Voyageur Heritage… Community Journal  & Resource Guide’ souligne d’ailleurs que la Saint-Jean Baptiste a été célébrée à Alpena en 1888.

Lorrie LaCross a recensé les noms canadiens français trouvés dans les registres d’Alpena et d’autres municipalités de la région.

Pour en savoir plus sur les Canadiens français au Michigan (bibliographie non exhaustive):

Les Canadiens français du Michigan par Jean Lamarre (2000) Editions du Septentrion.

« French-Canadian Communities in the American Upper Midwest during the Nineteenth Century » D. Aidan McQuillan. Cahiers de géographie du Québec, vol. 23, n° 58, 1979, p. 53-72. http://id.erudit.org/iderudit/021423ar

Billets reliés

Du Québec au Wisconsin

La famille Martineau quitte le Québec pour le Dakota du Nord [1885]

Un médecin morphinomane [Juin 1905]

Théodore Lapwait (Lapointe)

Mon billet précédent portait sur Henry Mills, un jeune homme qui est décédé dans ma paroisse natale en 1885. Je concluais mon texte en faisant part de mon projet d’écrire à propos des Taylor, Ash, Bell, etc. de mon village. J’ai donc décidé de faire quelques recherches à propos de John Bell et de son épouse Joséphine Lapointe. Je voulais savoir d’où venait John Bell et si j’avais un lien de parenté avec son épouse. En cours de route, mes recherches se sont portées vers un autre personnage de l’histoire de  Sainte-Justine qui a peut-être participé à un conflit marquant de l’histoire des États-Unis.

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L’histoire de Jeannette Cauchy

En 2002, Christian Tremblay a eu la chance de visiter le cimetière des soeurs Ursulines de Roberval, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Un monument funéraire a piqué sa curiosité, celui de Jeannette Couchy, décédée en 1901 à l’âge de 10 ans. Quelle est l’histoire de cette jeune fille? C’est le point de départ d’une passionnante enquête qui nous fait voyager du Québec aux États-Unis et que vous pouvez lire à l’adresse suivante: http://editionsmakarou.wix.com/romanquebecois#!jeannette/c14o9

Bonne lecture!

Les soeurs Barry et Joseph Lessard

Mes arrières-arrières-arrières-grands-parents Lessard ont passé la majeure partie de leur vie en Beauce, au Québec. Georges Lessard, né à Saint-Joseph-de-Beauce en 1834, a épousé en 1859 une fille de Sainte-Marie, Adèle Turmel, âgée de 16 ans. Ils se sont établis à Saint-Joseph, puis à Saints-Anges, élevant une belle grande famille de 15 enfants. Ils ont quitté la Beauce après 1886 pour s’établir tout près, à Sainte-Justine, comté de Dorchester. Leurs enfants, une fois mariés, sont restés à Sainte-Justine ou se sont établis dans les paroisses des environs. Sauf Joseph.

Joseph fait partie des Canadiens français qui ont quitté le Québec pour les États-Unis au XIXe siècle. Il est né à Saint-Joseph-de-Beauce le 24 mars 1866. En 1885, lors de son premier mariage, l’acte le dit domicilié à Saint-Edouard-de-Frampton (auj. Frampton). C’est un coin du comté où l’on trouve plusieurs habitants d’origines écossaises et irlandaises. L’épouse de Joseph, Elizabeth-Cathrine Barry, est la fille de John Barry et de Bridget O’Neil. Elle est âgée de 17 ans. Elizabeth-Cathrine est également native de Saint-Edouard-de-Frampton. Le mariage est célébré à Saint-Odilon-de-Cranbourne.  Note: l’orthographe du nom de famille de l’épouse varie selon les documents. Parfois Barry, parfois Berry.

Ce mariage est de courte durée. J’ignore quand et où l’épouse est décédée, mais les registres montrent que Joseph s’est remarié le 21 juillet 1890 à Québec avec… Ellen Barry, la soeur aînée d’Elizabeth-Cathrine.  Selon l’acte de mariage, ces époux sont alors domiciliés à Crofton (Groveton?), New Hampshire. Ellen est née vers 1859.

Ellen a donné naissance à une petite fille, Bridget, qui est décédée le 2 octobre 1891 à Groveton, New Hampshire.  Ellen est décédée à son tour le 24 juillet 1892, probablement à Groveton, NH, mais elle a été inhumée à St-Edouard de Frampton.

Joseph Lessard s’est ensuite remarié deux fois, la première avec Rose Gilman à Lancaster, NH le 30 août 1894 (New Hampshire, Marriage Records, 1637-1947, Family Search) et la dernière fois avec Annie-M. Beffre le 1er septembre 1923 à Woodsville, NH (New Hampshire, Marriage Records, 1637-1947, Family Search). Joseph Lessard est décédé le 2 mars 1946 à Lancaster, NH (Find a Grave. Inh. Summer Street Cemetery, Lancaster, NH.) On peut voir la pierre tombale de Joseph ici (photo par Connie Lagasse Russell).

Je ne possède malheureusement pas de photographies de Joseph Lessard ou de ses épouses.

Du Québec au Wisconsin

Sainte-Justine, Bellechasse, Québec

Depuis un certain temps, je m’intéresse à l’émigration des habitants de Sainte-Justine (Bellechasse, QC). La consultation du répertoire des baptêmes, mariages et sépultures de Sainte-Justine 1862-2012 fournit bien des informations à ce sujet. Aux XIXe et XXe siècles, les Justiniens, lorsqu’ils quittaient le village, s’établissaient dans les paroisses voisines, mais aussi en Ontario (Welland, Hearst) ou en Nouvelle-Angleterre. Les Dorval, quant à eux, ont parcouru bien du chemin.

Philippe Dorval et Sédulie Noyer dit Racine se sont mariés le 20 août 1878 à Sainte-Justine. Philippe est le fils d’Hubert Dorval et de Scholastique Morisset et Sédulie est la fille de Laurent Noyer dit Racine et de Catherine Couture. Ils auront au moins 9 enfants, dont 8 naîtront à Sainte-Justine.

Enfants de Philippe Dorval et Sédulie Noyer ayant atteint l’âge adulte:

  • Joseph-Odilon, né le 28 mars 1881.
  • Marie-Delia, née le 7 mars 1883.
  • Evangéliste, né le 26 décembre 1884.
  • Marie née le 28 mars 1892.

Les Cantons-de-l’Est

Les Dorval quittent Sainte-Justine entre 1888 et 1890 pour aller s’établir à Perryboro, Hereford, Compton (Cantons de l’Est) où on les retrouve lors du recensement de 1891. Perryboro, un hameau qui n’existe plus, était situé près de St-Herménégilde. En 1891, d’autres Justiniens habitent Perryboro, dont le frère de Philippe, Hubert Dorval, son épouse Célanire Leblond et leurs enfants ainsi que Joseph Lapointe, son épouse Philomène Leblond et leurs enfants (recensement).

Extrait de Map of the Eastern Townships of the province of Quebec, and adjacent territory, 1884. BANQ cote: G/3452/C35F74/1884/M36 DCA pl G/3452/C35F74/1884/M36 CAR pl

Perryboro (Perryborough) était situé près de St-Herménégilde. A gauche se trouve la ville de Coaticook. Extrait de Map of the Eastern Townships of the province of Quebec, and adjacent territory, 1884. Montréal, E. R. Smith. BANQ cote: G/3452/C35F74/1884/M36 DCA pl
G/3452/C35F74/1884/M36 CAR pl

Selon le recensement de 1891, Philippe est ‘farmer’. Le père de Philippe, Hubert Dorval, habite avec eux. La mère de Philippe, Scholastique Morissette, n’est pas avec eux. Hubert décédera à St-Camille (inhumation à Sainte-Justine) le 11 novembre 1909.

Recensement canadien de 1891. BAC.

Recensement canadien de 1891, Perryborro, Hereford, Québec. BAC.

Le 28 mars 1892, Sédulie donne naissance à Marie Clara (baptisée à Sainte-Edwidge-de-Clifton) mais deux enfants du couple meurent peu après, soit Joseph Arthur (Hile) le 31 mars et Josaphat (Joseph) le 8 avril.

Les États-Unis
Cette même année, les Dorval quittent le Canada pour les États-Unis. En 1900, on les retrouve à Ashland, au Wisconsin.

© les contributeurs d’OpenStreetMap ».

Le repère vert indique où est Sainte-Justine, Qc et le rouge indique Ashland, Wisconsin. © les contributeurs d’OpenStreetMap ».

Selon le recensement américain de 1900, le métier de Philippe est ‘laborer’.

Recensement américain de 1900, Ashland, Wisconsin, ED 8 Ashland Town, page 3 de 15. Family Search.

Famille de Philippe ‘Dorwell’, recensement américain de 1900, Ashland, Wisconsin, ED 8 Ashland Town, page 3 de 15. Family Search.

Bientôt, les enfants Dorval sont en âge de se marier. Delia épouse Anthony Barabe ou Baraba? à Ashland en 1898 et Joseph-Odilon épouse Cora Barabe? en 1903 au même endroit.  Evangéliste a épousé Rose (je n’ai pas encore trouvé où ni quand).

En 1910, Philippe, Sédulie et leurs enfants sont toujours à Ashland, Wisconsin. Philippe est ‘woodsman’ et Evangéliste (qui dorénavant se fait appeler Albert) est ‘teamster’. Je n’ai pas trouvé de traces de Philippe Dorval et de son épouse dans le recensement de 1920 et j’ignore la date et le lieu de leur décès.

Recensement américain de 1910, Ashland, Wisconsin. Family Search.

Recensement américain de 1910, Ashland, Wisconsin. Family Search.

Je continue mes recherches quant aux enfants Dorval. J’ai quand même trouvé quelques informations. Delia Dorval et son époux, Anthony Barabe ont été, d’après les recensements américains, propriétaires d’un magasin général puis d’une épicerie à Mellen, Ashland, Wisconsin. Ils sont enterrés à Puyallup, comté de Pierce, Washington. Je ne trouve rien à propos de Marie après le recensement de 1910. Quant à Evangéliste-Albert et Joseph-Odilon, ils se sont établis, toujours d’après les recensements américains, dans le Minnesota, où ils ont vécu plusieurs années.

Généalogie Philippe Dorval – Sédulie Noyer dit Racine

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La famille Martineau quitte le Québec pour le Dakota du Nord [1885]

Décès du pionnier Jean-Baptiste Lefebvre [Wisconsin, 1871]

Décédée à Markesan, Wisconsin [1892]

Décédée à Markesan, Wisconsin [1892]

Le Progrès de l’Est, 1er avril 1892

NÉCROLOGIE

A Markesan, Wisconsin, au commencement du mois de mars, la mort impitoyable enlevait à l’affection de son époux bien aimé, Dame Caroline Rock épouse de M. E. Manseau, conducteur sur chemin de fer. La défunte était née à Drummondville, province de Québec, en 1836, et était la soeur de feu L. B. Rock, l’un des officiers supérieurs du chemin de fer St. Paul, à Milwaukee. Elle était malade depuis longtemps déjà et, dans l’espoir d’améliorer sa santé, M. Manseau l’avait menée sur les lacs du Canada l’été dernier; ce voyage lui avait procuré un soulagement temporaire, sans cependant amener la guérison et madame Manseau, forte et vaillante jusqu’à la fin, dut se résigner à répondre à l’appel de là-haut. Le Markesan Herald, qui contient une notice biographie de la défunte, dit beaucoup de bien de ses vertus domestiques.

Nos sincères condoléances à M. Manseau dans son malheur.

Caroline Rock a épousé Esdras Manseau le 8 mai 1859 à Nashua, New Hamphsire. Esdras Manseau s’est remarié le 2 avril 1893 à Montréal (St-Jacques-le-Majeur) avec Valérie McDuff, veuve de Joseph-Amable Manseau.

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Le déclin du français dans l’Ouest américain [1919]

John F. Vachon, photographe [États-Unis, 1914-1975]

Un nouveau typographe à Worcester, Massachusetts

Le Progrès de l’Est du 9 avril 1886 souligne le départ vers la Nouvelle-Angleterre du typographe Achille Blondin. Ce dernier exercera ses talents dans un journal franco-américain, le Courrier de Worcester.

-M. Achille Blondin, typographe de notre ville, est parti mardi pour Worcester, Mass., où il est entré dans les ateliers du Courrier de Worcester, dont le propriétaire éditeur, M. V. Bélanger, est en voie de faire subir à cette feuille des changements importants. Le Courrier devient journal tri-hebdomadaire, afin de répondre aux besoins toujours grandissants de sa clientèle. Cette feuille compte aujourd’hui environ cinq mille abonnés. C’est l’un des organes Canadien français les mieux faits et les plus influents des États-Unis. Nos félicitation à notre confrère et nos meilleurs souhaits.

En 1901, selon le recensement canadien, Achille Blondin était de retour à Sherbrooke.

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Les Canadiens français au Massachusetts [1866]

Oscar Benoit et la grève de Lawrence, Massachusetts (29 janvier 1912)

Ils s’étaient crus frère et soeur [Worcester, Mass. 1909]

Les Franco-Américains et le 4 juillet [Lowell, Mass. 1890]

Une mère cherche son fils [1886]

Une mère de Waterloo lance un appel dans un journal pour retrouver son fils dont elle est sans nouvelles depuis quelques semaines.

Le Progrès de l’Est, 20 avril 1886

Waterloo
– Madame Joseph Lefebvre, de Waterloo, serait très reconnaissante aux personnes qui pourraient lui donner des nouvelles de son fils Arthur, un enfant de 14 ans, parti du Canada pour les Etats-Unis vers le milieu de février dernier. Il a été vu à Nashua, N. H., vers le commencement de mars, ayant en sa possession un billet de chemin de fer pour revenir au Canada.

En 1881, il n’y a qu’un Arthur Lefebvre, fils de Joseph, résidant à Waterloo selon le recensement canadien.

Recensement canadien 1881, Waterloo.

Recensement canadien 1881, Waterloo.

Maintenant, regardons le recensement suivant à Waterloo.

Recensement canadien de 1891, Waterloo.

Recensement canadien de 1891, Waterloo.

Arthur est de retour chez lui!

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A la recherche de son mari [Saguenay, 1902]

Aram Jules Pothier, lieutenant-gouverneur du Rhode Island [7 avril 1897]

De New Bedford à Chicago à pied [1896]

Golf: 20 septembre 1913, Francis Ouimet remporte le US Open

L’affaire Joseph Lepage [Pembroke, New Hampshire, 1875]

Un crime

Extrait de

Josie  Langmaid, la victime. Extrait de Lapage, Joseph. The trial of Joseph LaPage the French monster, for the murder of the beautiful school girl Miss Josie Langmaid, 1876.

Transportons-nous à Pembroke, une localité de 7100 habitants située au New Hampshire. Un obélisque situé sur le chemin Academie rappelle aux passants le souvenir d’un drame qui a ébranlé la communauté en 1875.

Le 4 octobre 1875, Josie Langmaid, 17 ans, une étudiante de la Pembroke Académie, devait se rendre en classe. Mais elle n’arriva jamais à destination. Constatant son absence, ses parents et des amis entamèrent des recherches qui aboutirent à la découverte le soir même de son cadavre, dans le bois. La tête, séparée du corps, fut retrouvée le lendemain matin. L’obélisque sur Academy Road indique où ont été retrouvés le corps et la tête. Pour ajouter à l’horreur, l’enquête révèle qu’il y a également eu mutilation des organes génitaux et viol. Un bâton, en deux morceaux, avec des traces d’herbe et de sang, est retrouvé près du lieu du crime.

Plusieurs suspects furent interrogés, sans succès. Or, la réception d’informations en provenance de St-Albans, Vermont, orienta l’enquête vers Joseph Lepage, un résident de Suncook, près de Pembroke. L’année précédente, Lepage avait été interrogé concernant le viol et le meurtre de Marietta Ball, une institutrice. Faute de preuves, il fut relâché.

L’arrestation de Joseph Lepage pour le meurtre de Josie Langmaid eut lieu le 13 octobre 1875. Lepage clama son innocence et prétendit s’être perdu en forêt cette journée-là en allant bûcher.

Joseph Lepage

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Joseph Lepage. Extrait de Lapage, Joseph. The trial of Joseph LaPage the French monster, for the murder of the beautiful school girl Miss Josie Langmaid, 1876.

Joseph Lepage, fils de Jean-Baptiste Lepage et de Marie Roy, naquit au Québec vers 1835. Il épousa Eulalie Rousse le 17 février 1857 à Saint-Ambroise-de-Kildare. Quelques années plus tard, les Lepage s’établirent aux États-Unis, d’abord au Vermont, puis au New Hampshire.

En 1875, Pembroke attire une main-d’oeuvre désireuse de travailler dans l’industrie du textile. Joseph Lepage s’établit dans la région pour exercer le métier de bûcheron, mais aussi pour fuir un passé trouble. Au Canada, il fut accusé d’avoir violé sa belle-soeur, Julienne Rousse, mais échappa aux procédures judiciaires en s’enfuyant dans les bois. La brochure ‘La vie de Lepage, sa carrière criminelle… » lui attribue plusieurs agressions ainsi qu’un incendie en sol canadien. Un vrai type à problèmes.

Le procès de Joseph Lepage s’ouvrit le 4 janvier 1876 à Concord, New Hampshire. Pour convaincre le jury de rendre un verdict de culpabilité, le solliciteur (sollicitor) W. W. Flanders souligna la mauvaise réputation de Lepage, le décrivant comme étant une « wandering, crazy person »et « frequently chased young girls » (The Trial of Joseph LaPage the French monster » (p.8). Il affirma qu’un coup porté au visage de la victime par une botte avait laissé une marque concordant avec une botte retrouvée chez Lepage.

Aucun témoin ne vint affirmer à la barre avoir été témoin du crime, mais plusieurs confirmèrent avoir vu l’accusé ou à tout le moins un homme, tenant un bâton ou une hache, près des lieux du crime le 4 octobre 1875. Par exemple, Hattie M. Gault, étudiante à l’académie de Pembroke, certifia avoir vu entre 8:30 et 9:00 Lepage marchant sur Academy Road avec une hache le matin du meurtre. Lepage, ce matin-là, demanda à plusieurs personnes si elles avaient du bois à faire bûcher, annonçant ensuite son intention de se rendre bûcher sur un lot.

Des médecins témoignèrent à propos des taches de sang découvertes sur les vêtements que Lepage portait ce jour-là, mais ne révèlent pas grand-chose, sinon qu’il s’agit surtout de sang humain.

La belle-soeur, Julienne Rousse, raconta à la cour le viol dont elle avait été victime de la part de Joseph Lepage en 1871.

Un verdict de culpabilité fut rendu à l’endroit de Lepage. La date de l’exécution fut fixée au 7 janvier 1877.

Pendaison

En prison, Lepage avoua finalement à deux prêtres être l’auteur du crime. Le blogue Murder by gaslight indique que Lepage a aussi confessé le meurtre de Marietta Ball et qu’il révéla l’emplacement de certains objets ayant appartenu à Josie Longmaid qu’il avait enterré. Il fut pendu le 15 mars 1878. La veuve de Joseph Lepage décéda le 1er août 1898 au Massachusetts (Massachusetts, Deaths and Burials, 1795-1910, » index, Family Search).

Merci à François Gloutnay d’avoir porté à mon attention cette histoire.

Biographie

La vie de Lepage, Sa carrière criminelle au Canada, dans les états du Vermont et du New Hampshire, Sa conversion, Son repentir. 1879. Archive.org.

Josie Langmaid – ‘The Murdered Maiden student’. Blogue Murder by gaslight, publié le 21 février 2010.

Site web de la ville de Pembroke: http://www.pembroke-nh.com/

Lapage, Joseph. The trial of Joseph LaPage the French monster, for the murder of the beautiful school girl Miss Josie Langmaid.Also, the account of the murder of Miss Marietta Ball, the school teacher, in the woods, in Vermont. This book contains the only likenesses of Lepage and his victims. Lapage must have been a fiend incarnate. Philadelphia, Old Franklin Pub. House, 1876.

Billets reliés
Photographies: Les Canadiens-français à New Bedford, Massachusetts et Manchester, New Hampshire, 1909-1912
Oscar Benoit et la grève de Lawrence, Massachusetts (29 janvier 1912)

Drinkwine, un billet sans alcool [New York, 1920]