La « stigmatisée » de Woonsocket est morte [1936]

La Justice de Biddeford, 22 mai 1936

LA « STIGMATISÉE » DE WOONSOCKET EST MORTE

Woonsocket, R.I., – La « stigmatisée » de Woonsocket, est morte. Mlle Rose Ferron, âgée de 33 ans, et clouée sur le lit depuis l’âge de 3 ans, a expiré jeudi dernier. Les prétendues stigmates qui lui apparaissaient périodiquement sur le corps, attiraient à son chevet un grand nombre de personnes qui venaient prier près d’elle. Les autorités religieuses et médicales n’ont jamais confirmé cette confiance que l’on mettait en la malade. La défunte naquit à St-Germain de Brandon, P.Q. Elle laisse pour lui survivre, ses parents, cinq soeurs et deux frères. La défunte souffrait d’une sorte de paralysie qui faisait paraître sur elle, de temps à autre, ce qui ressemblait aux blessures du Christ.

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LES FUNÉRAILLES

De l’édition de vendredi de « L’Indépendant » de Woonsocket, R. I., nous reproduisons le rapport qui suit concernant les funérailles imposantes de Mlle Rose Ferron, autrefois de Fall River, décédée récemment au Rhode Island après une existence de la plus haute édification:
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A dix heures, ce matin, à l’église paroissiale de la Ste-Famille, ont eu lieu les funérailles de la petite Rose Ferron, cette jeune fille qui, pendant plus de vingt ans, a été couchée sur un lit de douleur.

Il n’est pas nécessaire de revenir sur la vie cachée et souffrante de cette enfant du peuple qui a passé les deux tiers de sa vie attachée sur une planche et qui ne s’est jamais plainte, a toujours accueilli les milliers de personnes qui allaient la voir avec un sourire de bonté et des paroles d’encouragement.

Ces vingt années de souffrances qui ont fait l’admiration de tant de personnes, ont fait comme une auréole autour de cette personne et ce matin, aux funérailles, on a été témmoin du plus magnifique témoignage d’estime et de vénération qu’il soit possible d’imaginer.

On voit de semblables démonstrations pour les grands de la terre, pour les puissants du jour, mais il ne pas oublier qu’il y avait une leçon muette mais éloquente dans le tribut à la mémoire d’une petite fille qui est devenue célèbre et dans la joie pour l’amour de Dieu.

Inutile de dire que toute la foule n’a pas pu trouver accès à l’église. Le cortège seul suffisait à remplir la nef et bien des personnes qui auraient voulu assister à la messe ont dû se contenter de rester à la porte. dans la nef et dans le jubé et presque [sic] Il y avait au moins 1500 personnes dehors.

La morte était portée par six jeunes filles de la congrégation des Enfants de Marie et le spectacle nouveau ajoutait la grâce à la solennité.

Alors que la foule se pressait devant l’église, le cercueil contenant la dépouille mortelle fut porté dans le vestibule de l’église où M. l’abbé Jean-Baptiste-Mathieu, de Nicolet, fit la levée du corps.
M. le curé Stephen Grenier officia ensuite à la grand’messe de requiem, assisté des abbés Philippe Auger, cousin de la défunte, comme diacre, et J.B. Mathieu, comme sous-diacre.

Les abbés Adrien Gauthier de Fall River, et Onésime Boyer, d’Allenburg, N.Y., dirent des messes aux autels latéraux.

Les prêtres suivants étaient présents dans le sanctuaire: MM. les abbés Henri crépeau, de la Présentation de Marie de Marieville; J. Gladzik, de Quidnick; Francis Driscoll, de Nasonville; Lionel E. Beaudet, et M. le curé Normand Meunier, de St-Louis; Ernest Gervais et William Raiche, de Ste-Famille; W. A. Prince, de St-Jean-Baptiste d’Artic; F. J. Wilk, de Providence; les RR. PP. Alphonse Lachapelle et Dewet Forcier, des Pères de la Sallette, de La Sallette, de Fitchburg; Henri Vincent, d’Artic.

Durant la messe, la chorale paroissiale, sous la direction de M. Eusèbe Viau, rendit la messe des morts harmonisée.M. William Masse, baryton, rendit Ingemisco. Mme Viau touchait l’orgue.

Quatre jeunes gens, neveux de la défunte, et membres de la garde Ste-Anne de Fall River, faisaient la garde et agissaient comme placeurs. Ce sont: Albert, Gérard, Aimé et Ferdinand Francoeur.

Plusieurs délégations de sociétés paroissiales et de Religieuses de toutes les communautés de la ville assistaient au service.

La délégation des Enfants de Marie se composait de Mlles Parmella Benoit, Méralise Beauchemin, Loretta Lemieux et Maria Plante.

La délégation du cercle Ste-Janne d’Arc no 39 était composée de Mmes Boulay et Marie Brissette. Hector Dubois. Joséphine Bérubé, A.

Les porteuses actives, toutes membres de la congrégation des Enfants de Marie, ayant chacune au bras gauche un lys, étaient les suivantes: Mlles Doria Papillon, Léona Lajeunesse, Diane Guilmette, Béatrice Wright, Dolorès Héroux et Zéphirine Boisclair.

La messe funèbre terminée, le long cortège de parents et d’amis, de toutes les parties de la Nouvelle-Angleterre et du Canada, accompagna la dépouille mortelle au cimetière du Précieux-Sang, où se fit l’inhumation. M. le curé Grenier bénit la fosse et prononça les prières d’usage, assisté des prêtres qui étaient présents à l’église.

Billets reliés

Recherchée par son père [Woonsocket, Rhode Island 1931]

Aram Jules Pothier, lieutenant-gouverneur du Rhode Island [7 avril 1897]

La St-Jean-Baptiste fêtée en grand à Woonsocket, R.I. [1890]

Le curé de St-Aimé quitte précipitamment sa paroisse [1864]

Photos: Ces enfants qui travaillaient dans les usines de Salem, Fall River et Lawrence, Mass. [1911-1916]

Poursuivons notre exploration des photographies de Lewis Wickes Hine, un important témoignage sur le travail des enfants dans les usines de la Nouvelle-Angleterre au début du XIXe siècle. Depuis quelques temps, je publie sur ce blogue les photographies où l’on voit des enfants ayant des noms francophones (voir liens à la fin de ce billet).

Les légendes, en anglais, sont celles qui figurent sur le site de la Library of Congress.

Salem, Massachusetts

Fall River, Massachusetts


Lawrence, Massachusetts

Billets reliés

Mornings on Maple Street- les enfants sur les photos de Lewis Wickes Hine (Nouvelle-Angleterre, début XXe siècle)

Photographies: Les Canadiens-français à New Bedford, Massachusetts et Manchester, New Hampshire, 1909-1912

Photographies: Travailler dans les usines de la Nouvelle-Angleterre (Burlington, Vermont, début XXe siècle)

Les Canadiens français de Lowell, Massachusetts

Photographies: Ces enfants qui travaillaient dans les usines de Winchendon, Massachusetts (septembre 1911)

Université Harvard: Quelques documents sur les Canadiens Français aux États-Unis

La bibliothèque de l’Université Harvard (États-Unis) a mis en ligne une collection intitulée Immigration to the United Stated of America 1789-1930. Cette collection est composée de photographies, de manuscrits, de livres et de pamphlets. Les Canadiens Français ayant été nombreux à migrer aux États-Unis durant cette période, on retrouve donc des documents les concernant dans cette collection.

On peut donc consulter en ligne les ouvrages suivants:

Les Canadiens-Français de la Nouvelle-Angleterre /  par E. Hamon.

Les Canadiens français de Fall River, Mass :  notes historiques /  par H.A. Dubuque.

Histoire de la presse franco-américaine :  comprenant l’historique de l’émigration des Canadiens-français aux Etats-Unis, leur développement, et leur progrès : cet ouvrage contient aussi un historique des journaux publiés depuis 1838 jusqu’à nos jours, les biographies des journalistes, défunts et vivants, et un supplément sur les journaux publiés par des Français à New-York, en Louisiane et ailleurs /  par Alexandre Belisle ; avec une préface par J.-G. LeBoutillier.

Histoire des Canadiens du Michigan et du comté d’Essex, Ontario / par T. St-Pierre.

En fouillant un peu, on s’aperçoit que certaines photographies de la collection Immigration to the United States of America ont été prises dans des villes que nous connaissons bien, comme Montréal. Par exemple, on retrouve une série de clichés montrant des  »social settlements » à Montréal en 1903.

Adresse: http://ocp.hul.harvard.edu/immigration/

P.S. Joyeux Noël et bonne année! 🙂

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