Le roc irlandais [Montréal, 1er décembre 1859]

Photographie | Pose de la pierre du monument marquant les tombes de 6 000 immigrants, pont Victoria, Montréal, QC, 1859 | N-0000.193.157

Pose de la pierre du monument marquant les tombes de 6 000 immigrants, pont Victoria, Montréal, QC, 1859

Le Pays, 7 décembre 1859

MONUMENT AUX VICTIMES DU TYPHUS DE 1847 ET 1848 – Le 1er décembre a été marqué à Montréal par une cérémonie très intéressante, qui a eu lieu près du pont Victoria. Un énorme bloc de pierre, d’une pesanteur d’environ trente tonnes, fut placée sur une base faite en pierres de tailles, de 12 pieds carrés et de 6 pieds de hauteur. Le rév. M. Leach, évêque anglican et plusieurs autres ministres assistaient à la cérémonie. L’énorme bloc de pierre brute qui a été extrait du sol environnant doit porter cette inscription:

 »Ce monument est érigé par les ouvriers à l’emploi de MM. Peto, Brassey and Betts, engagés dans la construction du pont Victoria, en 1859, afin de préserver de la profanation les restes de 6,000 immigrants morts du typhus en 1847 et 1848. »

Nous ne saurions trop louer les travailleurs du pont Victoria d’avoir ainsi commémoré le souvenir d’une épidémie qui fut une grande épreuve pour la ville de Montréal; sa charité et ses vertus sociales et chrétiennes en sortirent triomphantes.

Pour en savoir plus: Gardien du pont Victoria : Le roc irlandais (Société d’histoire de la Pointe-Saint-Charles)

Le roc irlandais - Credit: Mononc' Paul -Flickr

Le roc irlandais – Credit: Mononc’ Paul -Flickr

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Le monument des Irlandais [Grosse-île, 15 août 1909]

Des nouvelles de Grosse ile [16 juin 1847]

Lorsqu’on regarde les registres catholiques de Grosse Ile en date du 16 juin 1847, on a un aperçu des ravages du typhus et la diphtérie parmi les immigrants à cette station de quarantaine. Quelques noms: Judith Darcy, 52 ans, John Booth, 40 ans et Patrick Slattery, cinq mois ainsi que 44 anonymes. En tout, 47 personnes parmi les 5424 personnes cette année-là pour qui l’île sera la fin de leur périple.

Vue de la station de quarantaine de Grosse Isle, 1850, par Henri Delattre. Credit: Library and Archives Canada, Acc. No. 1983-121-1

Bien sûr, les journaux firent échos à cette tragédie. Voici un article du Canadien du 16 juin 1847 

NOUVELLES DE LA GROSSE ISLE – Nous apprenons avec regret que les affaires à la quarantaines [sic] loin de s’améliorer deviennent de jour en jour plus alarmantes. On nous a communiqué une lettre de la Grosse Isle par laquelle on apprend que 34 batiments y sont actuellement détenus. Les capitaines se plaignent que l’inspection de leurs navires ne se fait que lentement; qu’ils sont arrêtés sans nécessité à la quarantaine et que cet établissement ne peut point recevoir tous les malades qui restent ainsi à bord et mettent en danger le reste des passagers. Il y a, dit la même lettre, 1500 malades sur l’île et 1000 à bord des navires. Les révérends messieurs McGauran, McDevitt, McGurk, et Traham sont revenus de la quarantaine dangereusement malades. Une circulaire de Mgr l’archevêque a été adressée, nous dit-on, à tous membres du clergé qui ont une connaissance suffisante de la langue anglaise pour les avertir de se tenir prêts à descendre porter leurs secours aux malades de la Grosse Isle au premier appel. Le dévouement empressé du clergé catholique dans les circonstances actuelles fait le plus grand honneur à ce corps respectable et le rend le sujet des éloges mérités de toutes les classes de la population.

L’été 1847 allait être dramatique…

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