Un air de Far West chez Joe Beef [Montréal, novembre 1887]

La Minerve, 16 novembre 1887

BATAILLE CHEZ JOE BEEF

Une aventure étranger qui rappelle la vie au Texas s’est passée l’autre soir dans la cantine de Joe Beef.

Vers cinq heures, deux frères habitués de l’endroit se querellaient et une partie des spectateurs, heureux d’assister à une scène de ce genre, les excitaient pendant que d’autres cherchaient à les apaiser.

Ce n’était pas la première fois que James et Patrick Canavon, les deux frères en question, se chamaillaient, mais jamais la dispute n’avait pris de caractère grave.

L’un des assistants Patrick O’Brien crut cependant devoir intervenir et pris James au collet; aussitôt un étranger, un yankee selon toute apparence, qui se trouvait près du comptoir, ne parlant à personne et regardant ce qui se passait, se leva et empoigna James Canavon à son tour. Celui-ci se dégageant d’O’Brien et essaya de saisir son nouvel adversaire, mais il tomba et un autre individu Daniel Woods s’avança pour le défendre.

L’étranger recula jusqu’au bout du comptoir, prit son revolver et le dirigeant sur Wood lui envoya une balle dans le corps.

La plus grande confusion se produisit à l’instant et Canavon en se relevant fut atteint à son tour d’un autre coup de revolver que venait de tirer l’étranger.

L’excitation était à son comble, mais l’inconnu semblait impassible et il tira un troisième coup; dont la balle atteignit un nommé Henri Irving, qui soutenait le second blessé.

Profitant de la terreur qui avait saisi tous les assistants, l’étranger sortit lentement en tenant son revolver braqué sur ceux qui se trouvaient là.

Il passa près du gardien de la paix Payne, qui avait entendu les détonations et qui supposant ce qui s’était passé le poursuivit.

Le fugitif cependant avait de bonnes jambes et l’homme de police perdit ses traces près du marché Sainte-Anne.

On fit venir l’ambulance et les trois blessés furent transportés à l’hôpital où l’on constata que Woods avait été atteint sous l’épaule droite: Irving avait été frappé à la tempe gauche et on a extrait la balle sous l’oreille; elle est du calibre 38, Canavon a été atteint au poumon droit. Son état est très critique.

Pendant la nuit, la police a arrêté sous soupçon un individu qui dit se nommer Edward Connors, natif de New Castle sur-Tyne.

Il a été envoyé en prison.

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Buffalo Bill et le Wild West Show [août 1885, Montréal]

Buffalo Bill et sa troupe, dont faisait partie Sitting Bull, s’arrêtèrent à Montréal, le temps de quelques spectacles, du 10 au 15 août 1885. La Patrie publia à cette occasion deux articles enthousiastes sur la troupe.

La Patrie, 6 août 1885

Mardi 11 août 1885, La Patrie

BUFFALO BILL – Les représentations données au Montréal Driving Park ont attiré hier une foule considérable. De fait, la foule était telle qu’à trois heures et demie il n’y avais[sic] plus de place dans les estrades.

L’engouement créée par ces représentations s’explique facilement. Buffalo Bill n’est ni un comédien ni un écuyer de cirque, mais le plus extraordinaire coureur de plaines qu’ait jamais produit le Nord Ouest Américain. Rien que pour le voir, on donnerait volontiers cinquante cents. Et que dire des tours de force force et d’adresses incroyables qu’il exécute sur son cheval, soit qu’il prenne au lasso buffles ou chevaux, soit qu’il fasse valoir sa supériorité comme tireur. Car il y a des buffles avec lui, et ses chevaux sont de véritables mustangs.

Puis à côté de Buffalo Bill il y a Sitting Bull le fameux chef Indien, Crow Eagle, Frisking Elk et d’autres guerriers dont les noms sont écrits en caractères de sang dans l’histoire américaine.

Tous ces hommes des bois et les fameux Cowboys du Mexique et du Texas, avec lesquels ils ont toujours eu à lutter, donnent au public une idée de la vie périlleuse que l’on menait, il y a encore très peu d’années, dans le Far West.

L’attaque simulée de la diligence de Deadwood était un spectacle émouvant et a soulevé d’immenses applaudissements.

Les séances de dompteurs et chevaux sauvages ont aussi été admirées. Ceux qui n’ont jamais été témoins des prouesses de ces cavaliers de l’ouest, ont peu d’idée de leur extraordinaire habileté et ne pourront pas regretté d’être allé voir Buffalo Bill et sa troupe.

C’est une véritable exposition de la vie des plaines que ces spectacles qui vont être donnés tous les jours de la semaine au Montreal Driving Park , à la Pointe St. Charles.

Buffalo Bill
Buffalo Bill’s Wild West. [l’attaque de la diligence] : [affiche] / [non identifié]
Source: Bibliothèque nationale de France

Dans La Patrie du 17 août 1885, on pouvait lire

LES ADIEUX DE BUFFALO BILL – Présentation d’une adresse. Six mille personnes ont assisté à la dernière représentation de la troupe de Buffalo Bill, samedi après-midi.

Son Honneur le maire, qui était présent, et nombre de citoyens importants comme l’échevin Grenier, M. Gault, M P l’honorable M. Thibeaudeau, l’honorable M. Peter Mitchell, MM A. B. Chaffer, S. C. Stevenson et W. H. H. Murray, ont présenté au célèbre chasseur de bison une adresse pour l’avoir félicité d’avoir donné à notre population une idée si remarquable et si vraie de la vie dans le Far West et des progrès de la civilisation dans ces pays lointains.

Son Honneur le maire, en présentant cette adresse, a fait remarquer que le spectacle donné par Buffalo Bill était une véritable contribution à la science de l’histoire naturelle et que ses auteurs méritaient des éloges su le présenter d’une façon si convenable sous tous les rapports. M. Cody s’est acquis une légitime célébrité et mérite tous les honneurs qu’on lui a accordés.

L’adresse portait quarante signature et était magnifiquement enluminée.

M. Cody remercia en termes chaleureux, se déclarant enchanté de la réception qu’on lui a fait à Montréal.

M. W. H. Murray, le littérateur distingué, parla aussi en terme élogieux de Buffalo Bill et de sa troupe.

Source: The Daily Witness, 12 août 1885

Sitting Bull et Buffalo Bill se rendirent pendant leur séjour à Montréal au studio Notman pour une séance photo.

Photographie | Sitting Bull et Buffalo Bill, Montréal, QC, 1885 | II-83122

Sitting Bull et Buffalo Bill, Montréal, QC, 1885

Photographie | Sitting Bull, Montréal, QC, 1885 | II-83091

Sitting Bull, Montréal, QC, 1885

Photographie | Buffalo Bill, Montréal, QC, 1885 | II-83121

Buffalo Bill, Montréal, QC, 1885

Photographie | Sitting Bull, Montréal, QC, 1885 | II-83112

Sitting Bull, Montréal, QC, 1885

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