Pétition pour un pont suspendu sur le Saint-Laurent [1851]

Le Canadien, 16 mai 1851

« PONT SUSPENDU SUR LE SAINT-LAURENT

La pétition suivante aux trois branches de la législature a été votée à l’unanimité par le conseil municipal de Québec, sur motion du capitaine Baxer, secondée par M. Tessier. Sans répéter ici tout ce que nous avons déjà dit en faveur d’un pont entre Québec et la Pointe-Lévy, ou sur quelque autre point du fleuve aussi rapproché de Québec que possible, nous remarquerons que l’objet n’est pas seulement, comme la pétition semble donner à l’entendre, de permettre aux habitants de la « rive droite » ou sud du Saint-Laurent d’apporter leurs denrées aux marchés de cette ville en hiver comme en été, sans être exposés aux difficultés et aux dangers de la navigationn [sic] en canots à travers les glaces, mais aussi de permettre aux habitants de Québec et toute la rive gauche ou nord du fleuve, depuis le Saint-Maurice jusqu’au Saguenay, pendant la même saison, de transporter leurs leurs au sud du fleuve, sans quoi ils ne peuvent les exporter en Europe ni au Etats-Unis, et ne pourront profiter des avantages que procureront aux habitants de la « rive droite » les chemins de fer projetés d’Halifax à Québec, et de là, par Richmond, à Portland d’un côté, et de l’autre à Montréal et au Haut-Canada.

La pétition du maire et des conseillers de la cité de Québec expose respectueusement à Votre Excellence (ou à Votre honorable Chambre):

Que la communication entre la rive sud et la rive nord du Saint-Laurent, dans une très grande partie du Canda, ne peut se faire en été que par des bateaux à vapeur, et en hiver que par des canots à travers les glaces que charrie le fleuve, quelquefois au grand danger des voyageurs et toujours avec l’inconvénient grave de ne pouvoir transporter que de très petites quantités de denrées ou de marchandises à la fois.

Que ces difficultés de communication forment un très grand obstacle au développement de l’agriculture et du commerce d’une grande partie du pays, c’est à dire de la rive droite du fleuve, parce que dans ses rapports avec Québec, qui est le port de mer et le grand marché du Canada, elle éprouve tant de délais et de frais qu’il ne reste aucun bénéfice au fermier ni au marchand.

Que la construction d’un pont sur le Saint-Laurent pour en relier les deux rives serait d’un avantage aussi général, aussi considérable que les canaux, chemins, etc., qui ont été faits à l’autre extrémité du Canada aux frais de la province, servirait aux habitants d’un territoire de plus de cent lieues au-dessus ou au-dessous de Québec pour communiquer avec cette ville, contribuerait en un mot, avec des règlements financiers convenables, en activant le commerce, à l’accroissement du revenu public dans une proportion correspondante au coût de ce grand ouvrage.

C’est pourquoi le maire et les conseillers de la cité de Québec supplient respectueusement Votre Excellence de vouloir bien recommander à la législature (ou à votre honorable chambre de sanctionner toute mesure ayant pour objet) de faire faire les études et estimations nécessaires pour s’assurer s’il serait possible de construire un pont suspendu sur le Saint-Laurent entre le Cap-Rouge et le voisinage de la rivière Chaudière, le plus près possible de Québec.

Vos pétitionnaires supplient votre etc. de vouloir bien recommander de faire examiner en même temps s’il serait possible d’en bâtir un entre Deschambault et Lotbinière, autre point du fleuve à quelques lieues plus haut, où le chenal est encore fort étroit, afin que le gouvernement puisse ensuite choisir entre ces deux points ce lui qui paraîtrait le plus avantageux pour accomplir une amélioration qui serait d’un avantage général et qui témoignerait du haut esprit d’entreprise de la législature de ce pays.

Le tout etc.

N.F. BELLEAU, maire.

Québec, 10 mai 1851. »
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Le pont de glace de 1855
Un chemin de fer sur le Saint-Laurent [1880-1883, Hochelaga-Longueuil]

Le pont de glace de 1855

 

Le pont de glace entre Québec et la pointe Lévis. 1833 par James Pattison Cockburn. Bibliothèque et Archives Canada

Le pont de glace entre Québec et la pointe Lévis. 1833 par James Pattison Cockburn. Bibliothèque et Archives Canada

Le Canadien, 28 février 1855

IMMENSE PONT SUR LE FLEUVE. – L’épais rideau de glace dont le fleuve est recouvert, intersecté d’abord à près d’une lieue au-dessous de Québec par une ouverture transversale (aujourd’hui comblée d’une glace vive), se prolonge au-delà, depuis la pointe sud-ouest de l’Ile d’Orléans, jusqu’à l’Ile-aux-Grues, présentant une surface plane d’au moins douze lieues de parcours. Cet état des glaces du St.-Laurent en hiver ne s’était pas renouvelé depuis 1812.

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Canot traversant le fleuve entre Quévec et Lévis en hiver par Spencer Westmacott, non-daté. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d'acc R9266-411 Collection de Canadiana Peter Winkworth. No MIKAN 2898777

Canot traversant le fleuve entre Québec et Lévis en hiver par Spencer Westmacott, non-daté. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc R9266-411 Collection de Canadiana Peter Winkworth. No MIKAN 2898777

Le Canadien, 13 février 1839

ACCIDENT DEPLORABLE

Hier matin un des canots traversiers, parti de la Pointe-Levi, fut pris en traversant par les glaces, et brisé, et toutes les personnes à bord jettées à l’eau au nombre d’une vingtaine, dont 17 furent noyées. Un autre canot fut brisé par les glaces, mais tous ses passagers réussirent à se sauver. Ci-suit une liste des personnes qui ont péries sen [sic] cette occasion.

Jean Robert, Joseph Paquet, de St. Gervais; Jean Roi, Michel Roi, ce dernier aubergiste de Québec; P. Poiré, Germain Labrecque, et Jean Labrecque, son frère, Archange Roi, M. Dorval, Chs. Fauché (fils du major Faucher) de St. Thomas; André Blanchet, de St. Charles; le fils de Mr. P. Chabot et un nommé Amos Ferqhar de St. Sylvestre; François Patoine e [sic] son fils âgé de huit ans, et deux autres personnes dont nous n’avons pu obtenir les noms.

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Inondations et débâcles à Montréal en photos, 1865-1888

Le capitaine Bernier, de retour d’une expédition en Arctique [1907]

Un chemin de fer sur le Saint-Laurent [1880-1883, Hochelaga-Longueuil]

Photographie: Jacques Rousseau – Paysages et Autochtones du Nord du Québec et d’ailleurs – années 40

Le torpillage du Nicoya et du Leto dans le golfe Saint-Laurent par un sous-marin ennemi [1942]

Affiche – «Abattez-le par votre travail» Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1983-30-26

Mai 1942: les eaux du golfe du Saint-Laurent sont sillonnées par des sous-marins allemands. Ceux-ci vont faire des dégâts. Cela s’inscrit dans ce que l’on appellera plus tard la Bataille du Saint-Laurent.

Voici deux articles, publiés par la Patrie et le Progrès du Golfe, en lien avec le torpillage dans la nuit du 11 au 12 mai 1942 de deux cargos dans les eaux du Saint-Laurent par le U-553. Les deux bateaux impliqués sont le Nicoya (Grande-Bretagne), coulé à 15 kilomètres au nord de Pointe-à-la-Frégate et le Leto (Pays-Bas), coulé près de Rivière-la-Madeleine. Ces deux articles illustrent bien la censure en temps de guerre.

Pour accompagner l’article, j’ai inséré quelques publicités et affiches de propagande de la Deuxième Guerre mondiale.

Extrait du Progrès du Golfe, 15 mai 1942

DEUX NAVIRES TORPILLÉS PAR UN SOUS-MARIN ENNEMI SUR LE SAINT-LAURENT
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Dans la nuit de lundi à mardi
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Deux cargos ont été torpillés et coulés par un submersible ennemi sur le fleuve St-laurent lundi dernier, 11 mai, vers 11.50 du soir. Pour nous conformer aux instructions de la Censure, nous ne pouvons révéler les noms des navires torpillés, leur nationalité, les noms de leurs officiers, le port où débarquèrent les rescapés, l’endroit du coulage, ni leur cargaison, afin de ne fournir aucun renseignement qui pourrait servir à l’ennemi.

Extrait de la Patrie, 12 août 1942

Au témoignage d’un officier du bord, le premier navire fut torpillé deux fois par le submersible, à quelques milles de la côte. Après la première torpille lancée sur l’avant du cargo, un immense sous-marin émergea à quelques arpents du navire, l’éclaira d’un puissant projecteur et presqu’aussitôt lui lança une seconde torpille qui l’atteignit en plein centre. L’équipage eut juste le temps de sauter dans des chaloupes de sauvetage avant que le cargo coulât. Au matin, les chaloupes atteignirent la rive et les rescapés, au nombre de 111, trouvèrent refuge dans des familles de la côte. La plupart étaient à demi-vêtus. Les chaloupes n’ont pas toutes atterri au même endroit. L’une d’elles n’était occupée que par une femme et son enfant. Tous ces rescapés furent conduit dans un port de l’est, mardi, et logés dans des hôtels ou à l’hôpital selon leur état, car il y avait quelques blessés.

Le nombre des rescapés comprend les membres de l’équipage et des marins qui se rendaient prendre charge d’un autre navire, vraisemblablement le deuxième qui fut coulé immédiatement.

Au moins l’un des marins a perdu la vie, peut-être deux. Ils étaient couchés lors du torpillage dans la partie du navire qui fut atteinte par la première torpille. Le mort a été transporté dans un port de la côté et inhumé mercredi dans un cimetière local.

Le bruit produit par le premiere torpillage fut entendu par des riverains, qui se levèrent en hâte et virent un navire éclairé disparaître dans les eaux du fleuve.

Affiche de propagande v. 1940-1942 Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1983-30-109

Le ministre de la marine de guerre canadienne, l’hon. Angus MacDonald, a annoncé officiellement d’Ottawa dans la journée de mardi le torpillage du premier navire coulé la nuit précédente et le lendemain il annonçait qu’un deuxième navire avait été également torpillé et coulé en même temps que le premier.

Selon des rumeurs qui ont cours depuis, un troisième navire aurait été également coulé, et même deux autres de plus, ce qui porterait à cinq le nombre des unités maritimes victimes du sous-marin. Mais ce ne sont que des rumeurs sans doute fantaisistes qu’il nous est naturellement impossible de contrôler et que nous mentionnons sans vouloir le moindrement les accréditer.

C’est la première fois, depuis l’existence de la Confédération, qu’un torpillage par sous-marin ennemi se produit sur le fleuve St-Laurent.

Deuxième article.

Extrait de La Patrie, 13 mai 1942

2 PERSONNES MANQUANT À L’APPEL APRÈS LE TORPILLAGE

Un sous-marin ennemi coule un cargo dans le fleuve St-Laurent
__
Dans un port du fleuve St-Laurent, 13. (P.C.) – Un correspondant de la Presse Canadienne a été informé que deux hommes manquant à l’appel dans le torpillage survenu dans le fleuve St-Laurent. Cette information viendrait d’un des survivants.
***
L’opinion prévaut à Rimouski, selon des renseignements obtenus d’un marin du navire même qui fut coulé lundi dans le bas Saint-Laurent par un submersible, que le cargo a été la victime d’un sous-marin montant le guet derrière les îles de la Madeleine.

Le navire coula à deux milles de la côte et les riverains assistèrent même à la disparition de ses lumières de course. Quatre-vingt-marins furent rescapés, dont 41 se destinaient à changer de navire dans un des ports du Saint-Laurent.

Lundi soir, une torpille touchait le cargo dans sa proue: le sous-marin apparaissait subitement en surface pour diriger ensuite un réflecteur électrique sur le vaisseau en naufrage. Quelques instants plus tard, une seconde torpille forçait le cargo à couler en moins de vingt minutes.

Affiche  »« On demande de la ferraille…pour la fabrication de chars d’assaut, de canons et de munitions » : Effort de guerre canadien et campagne de sensibilisation à la production. » Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1983-30-36 v. 1943

Pour l’instant, des vaisseaux de la marine navale canadienne patrouillent la région, entre l’Ile d’Anticosti et les îles de la Madeleine afin de repérer la présence de sous-marins dans le fleuve Saint-Laurent.

Les naufragés, dont plusieurs sont quelque peu blessés, ont atterri à bord de trois chaloupes dans des centres de pêcheurs sur la côte du Saint-Laurent.

Toutefois, toujours selon des rumeurs venant de marins descendus depuis ce matin dans le port de Montréal, une information veut que 41 marins, trouvés à la dérive au large de la Gaspésie, viendraient d’un autre navire vraisemblablement coulé.

Dans le port de Montréal, on parle encore d’une chaloupe dérivant vers la rive avec une femme et un enfant. Ceux-ci auraient été sauvés.

D’après une enquête, le mouvement des navires serait interrompu sur le fleuve. Les mines, mouillées dans le détroit de Cabot, n’étant pas ancrées, en raison de la profondeur du fleuve, il ressort que les navires hésitent à s’aventurer dans ces régions de la sortie et de l’entrée du golfe.

Affiche: Mesdames s’en vont en guerre – au pas, ménagères, au pas! Crédit: Library and Archives Canada, Acc. No. 1983-30-3

Dorénavant, annonce le ministère des affaires navales, les pertes en vaisseaux pouvant se produire dans le St-Laurent ne seront pas connues du public. Depuis cette nouvelle, toutes les informations venues du fleuve seront conjecturales.

Aux États-Unis, selon la Presse associée, le Congrès étudie un projet de lancer des dirigeables pouvant servir de porte-avions à la façon des navires à pistes d’atterrissage. Vingt-quatre ballons de petites proportions (Blimps) seront lancés pour la protection des cotes contre les maraudeurs sous-marins.

Bibliographie

Fabrice Moseray.  »Il y a 70 ans… les U-boats remontaient le Saint-Laurent’‘. Publié sur cyberpresse (Le Soleil) le 6 mai 2012.

La Presse.  »La torpille frappa le cargo au centre’‘. Publié dans La Presse, 16 mai 1942.

Anciens combattants Canada. [En ligne]L’offensive sous-marine gagne la côte Est du Canada. [Page consultée le 25 août 2012]

Billets reliés

Photos: le camp d’internement no 42 (camp Newington), Sherbrooke 1944-1945

Site internet de la Commonwealth War Graves Commission

Le torpillage du Lusitania (7 mai 1915)

Des Canadiens-français sur le Nil (Khartoum, Soudan, 1884-1885)

Naufrage de la goélette Saint-Laurent (septembre 1839)

Extrait de l’édition du 13 novembre 1839 du journal Le Canadien

NAUFRAGE DE LA GOELETTE LA SAINT-LAURENT, NO 28, AYANT A BORD 13 PILOTES, 6 APPRENTIS ET 2 HOMMES D’EQUIPAGE.

Au nom de l’humanité!

Aux habitants des côtes de l’embouchure du fleuve St. Laurent et du golfe.

Comme il paraît hors de doute que le terrible et funeste ouragan qui a ravagé certaines parties du fleuve St. Laurent, du 26 au 27 septembre dernier, aurait submergé  ou jeté sur les côtes plusieurs vaisseaux et particulièrement la goélette St. Laurent, no 28, transportant des pilotes au devant des vaisseaux  venant d’Europe et que ce fâcheux accident plongerait une dizaine de veuves dans le deuil et l’affection, plusieurs orphelins dans l’insuffisance des choses nécessaires à la vie et à leur éducation, de nombreux parents et amis dans la plus profonde perplexité sur le sort de ces infortunés; enfin tout ceux qui auraient eu avantage de jouir de leur société, dans les regrets les mieux mérités.

Toute la paroisse de St. Jean, ou pour mieux dire toute l’Isle d’Orléans, et des environs, frappés de la plus cruelle anxiété après une absence de plus de deux mois,  et craignaient de ne plus revoir ceux qui leur étaient unis par les liens de l’amitié la plus intime, s’adressent avec confiance et au nom de l’humanité aux personnes charitables et bienveillantes des côtes d’en bas du fleuve, afin que, dans la supposition où quelques-uns des débris de cette malheureuse goélette, ou même quelques-unes des victimes abandonnées viendraient à atterer sur les côtes avant l’hiver ou au printemps prochains, tout ceux qui pourraient en avoir connaissance, et en particulier, M. M. les missionnaires et ceux qui reçoivent ces journaux veulent bien envoyer les renseignements les plus approximatifs avec toute la diligence possible: adressant leurs dépêches où à la Maison de la Trinité de Québec ou à quelques personnes recommandables de la ville, ou aux parents et amis  sur les lieux, ou enfin au curé de l’endroit. Que  si toutefois, quelqu’une des victimes pourrait être suffisamment reconnue d’après les signalements ci-après donnés; les intéressés souhaiteraient que ceux qui les auraient  trouvées, leur fissent donner la sépulture ecclésiastique au lieu  le plus prochain: qu’ils en fissent dresser un procès verbal en forme, et signé du missionnaire catholique, qui les auraient inhumés, ou par qui de droit,  et qu’enfin le tout fût adressée aux personnes ci-dessus indiquées. Tout frais et depens justes et raisonnables seront remboursés avec gratitude le plus promptement possible , à  toutes personnes qui feront parvenir aux intéressés les renseignements désirés.

On retrouve ensuite la liste des personnes recherchées ainsi qu’une description. De Saint-Jean, Ile d’Orléans, il y a Jos. Jehan, François Carodeau, Gabriel Pepin, Joseph Royer, François Dupuys, Pierre Pepin, Louis Servans, François Royer, Laurent Paquet, François Pouliot et Jos Gobeille. De Saint-Michel-de-Bellechasse, on retrouve Joseph Gagné, Hubert Chamberland, Pierre Royer, Jean B. Turcotte, Pierre Dupuis, George Paquet, Ambroise Paquet, Thomas Jehan et un nommé Chassé de l’Isle-Verte.

L’article se termine de la façon suivante:

Outre les signalements qui précèdent, il est probable que la plupart des pilotes ci-haut nommés, portaient des pantalons et gilets de draps bleus ou de patent cloth, quelques uns avaient des pantalons d’étoffe grise.

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La route des phares du Québec

Le naufrage du Lunenburg (4 décembre 1905, Iles de la Madeleine)

En ligne! Le Progrès du Golfe 1904-1970 Journal du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie

La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, en images

Le cimetière du Saint-Laurent – les épaves du Bic à Baie-des-Sables

Les expéditions en Arctique du capitaine Joseph-Elzear Bernier

Un chemin de fer sur le Saint-Laurent [1880-1883, Hochelaga-Longueuil]

Au 19e siècle,  la glace était suffisamment épaisse sur le fleuve Saint-Laurent pour que les traîneaux puisse traverser sur l’autre rive. On a même réussi à faire traverser un train sur l’eau gelée, entre Longueuil et Hochelaga!

Longueuil, terminus ferroviaire

Print | St. Lawrence & Atlantic R.R. Longueil Station, 1855 | M982.530.129

Gare de Longueuil de la Compagnie du chemin à lisses du Saint-Laurent et de l’Atlantique, 1855

Dès 1848, un tronçon reliait Longueuil à Saint-Hyacinthe. Il a été construit par la Atlantic & St. Lawrence Railway, acheté plus tard par The Grand Trunk Railway System. L’économie de la vie était  florissante; le train créait de l’emploi. Cela a duré jusqu’en 1860, alors que le Grand Trunk Railway System (Grand Tronc) construisit le pont Victoria et déménagea à Montréal.  Les marchandises étaient expédiées par le train jusqu’à Longueuil, puis transporté par bateau de l’autre côté du fleuve. Maintenant, on passait directement par le pont Victoria. Cela porta  une coup énorme à la vitalité économique de Longueuil.

Un train sur le fleuve

Quelques années plus tard, Louis-Adélard Senécal, surintendant général de la Québec, Montréal, Ottawa & Occidental Railway (nouvel acquéreur du chemin de fer de Longueuil) voulut relancer les installations ferroviaires abandonnées. Sa compagnie désirait relier Longueuil à Hochelaga, or il y avait un désagrément: il fallait passer par le pont Victoria. Le Grand Tronc en était le propriétaire et demandait des droits de passages élevés. On ne fait pas de cadeaux à la concurrence. Il fallait trouver une alternative. D’où l’idée de passer sur le fleuve.

La Quebec, Montreal, Ottawa and Occidental Railway releva le défi. En janvier 1880, des rails furent installés sur le fleuve gelé entre Longueuil et Hochelaga. Le 31 janvier eut lieu la première traversée – avec passagers- devant une foule curieuse. Le premier ministre Joseph-Adolphe Chapleau était du voyage. Poids de la locomotive: un  »modeste »69 000 livres selon la Minerve du 2 février.  Le voyage aller-retour coûtait 25 centins.

Photographie | Chemin de fer sur le fleuve Saint-Laurent gelé, Montréal, QC, 1880 | VIEW-1141.1

Chemin de fer sur le fleuve Saint-Laurent gelé, Montréal, QC, 1880

Et crack!

L’année suivante, on remit en service ce chemin de fer temporaire. Le 5 janvier 1881, on testa la glace. Ensuite, on amena la locomotive, mais elle dérailla…

Le poids de la locomotive fit céder une glace affaiblie et il s’en fallut de peu pour qu’Adélard Senécal et les autres passagers de la locomotive ne prennent un bain forcé quand la locomotive disparut sous plus de 10 m d’eau glacée. (réf)

Et la glace cède... Canadian Illustrated News, 15 janvier 1881

Et la glace cède… Canadian Illustrated News, 15 janvier 1881

Un dénommé Larin fut chargé de récupérer la locomotive. Les passagers purent sortirent sain et sauf et on ne compta aucun blessé. On répara et déplaça la voie. Deux jours plus tard, on tenta un nouvel essai avec une locomotive moins lourde et le service pu reprendre. Heureusement, le reste de la saison se déroula sans problème.

L’année suivante, l’hiver fut doux, cette voie de transport fut donc peut utilisée. Le service fut de retour en 1883, pour une dernière année. Le chemin appartenait alors à la South Eastern Railway qui éprouvait des ennuis financiers. Elle fut rachetée par le Canadien Pacific qui ne maintint pas le chemin de fer sur la glace.

 Le train fait une pose pendant que William Notman immortalise la scène


Le train fait une pause pendant que William Notman immortalise la scène. Canadian Illustrated news, 14 février 1880.

Bibliographie

KALBFLEISCH, John. This Island in Time, Remarkable Tales from Montreal’s Past. Montréal,  Véhicule Press, 2008 , 192 pages.

La Minerve: 31 janvier et 2 février 1880, 5 et 7 janvier 1881.

Pierre Leford. Le chemin de fer sur la glace.  Histoire Québec, mai 2000, volume 6, no 1.

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Montréal – 500 ans d’histoire en archives

Photographies: Le Québec à l’été 1950 par Lida Moser

En 1950, le magazine Vogue commande à la photographe américaine Lida Moser (1920- ) une série de photos sur le Canada. Suite à sa rencontre avec Paul Gouin, conseiller culturel du premier ministre Duplessis, elle décide de parcourir le Québec. Elle sera accompagnée de trois guides : le folkloriste Luc Lacourcière, Paul Gouin et l’abbé Félix-Antoine Savard (auteur de Menaud maitre-draveur).

Pendant deux mois, ils sillonnent Québec, Charlevoix, Chaudière-Appalaches, la Gaspésie ainsi que le Bas-Saint-Laurent. De cette expédition subsiste plusieurs centaines de photos, que l’on peut voir en ligne sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (tapez Lida Moser).

Il s’agit d’un beau voyage en images où l’on aperçoit Québec (Vieux-Québec, Saint-Jean-Baptiste et Montcalm), Saint-Joseph-de-la-rive, Ile-aux-Coudres, Les Eboulements, Pointe-au-Pic, fleuve Saint-Laurent, la Malbaie, Saint-Siméon, Bic, vallée de la Matapédia, réserve indienne de Maria, Port-Daniel, Newport , Percé, Grande-Vallée, Rivière-au-Renard, Saint-Majorique, Trois-Pistoles, Saint-André, Saint-Jean-Port-Joli, Ile d’Orléans, L’Islet et Beaumont telles qu’elles étaient en 1950.

Les thèmes représentés sont multiples: les travaux de la ferme, les habitants de la ville et de la campagne, l’architecture, l’intérieur des maisons, les objets de la vie de tous les jours, les rues du Vieux-Québec, les enfants, la préparation et le transport du bois (pitoune), la pêche, les artisans (sculpture), empreinte du catholicisme sur la société de l’époque (sculpture d’ange), les églises, etc.

Adresse: http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple Entrez  »Lida Moser » et cochez Documents numérisés puis appuyez sur Rechercher

Bibliographie

MOSER, Lida et Roch CARRIER. Québec à l’été 1950. Libre Expression, 1982, 198 pages

Fraser Gallery [n’est plus en ligne]Lida Moser [Page consultée le 15 mai 2010)

Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne] Fonds Lida Moser. [Page consultée le 19 mai 2010) Adresse URL

Renée Larochelle [en ligne] Le Québec de Lida Moser [Page consultée le 20 mai 2010) Adresse URL

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Luc Lacourcière: recueillir et transmettre le patrimoine populaire

Les fêtes du tricentenaire de Québec en images

Pour l’amour des livres (photographies anciennes)

Créer une exposition virtuelle d’images anciennes avec le site internet du Musée McCord

Créer un exposition virtuelle d’images anciennes avec le site du musée McCord

Le site internet du Musée McCord offre depuis plusieurs années la possibilité de créer un album en ligne grâce à sa banque de photographies (135 000 images numérisées). Voici comment procéder.

D’abord, il faut s’inscrire (c’est gratuit).

Impression (photomécanique) | Rue Principale de Saint-Georges, Beauce, QC, vers 1910 | MP-0000.1083.7

Impression (photomécanique) Rue Principale de Saint-Georges, Beauce, QC, vers 1910 1905-1914, 20e siècle Encre sur papier - Phototypie 8.9 x 13.6 cm Don de Mr. Stanley G. Triggs MP-0000.1083.7 © Musée McCord

Ensuite, lorsque vous trouvez une image qui vous intéresse, vous cliquez sur Sélectionner l’image.

Une fois que vous avez choisi vos images, cliquez sur Mon McCord (en haut à droite)

Dans le menu à gauche, cliquez sur Ma sélection d’images courantes.

Cliquez sur Créer un dossier.

Nommez le dossier. Choisissez si votre dossier sera public ou non. Sauvegardez.

Vous pouvez ajouter un texte pour l’introduction et la conclusion. Il vous est possible de commenter les images, les retirer, les masquer et changer leur ordre de présentation.

Impression (photomécanique) | Sainte-Sabine-de-Bellechasse, QC, vers 1910 | MP-0000.1077.1

Impression (photomécanique) Sainte-Sabine-de-Bellechasse, QC, vers 1910 1905-1914, 20e siècle Encre sur papier monté sur carton - Phototypie 13.8 x 8.8 cm Don de Mr. Stanley G. Triggs MP-0000.1077.1 © Musée McCord

Pour partager (si votre dossier est public, bien entendu), vous cliquez dans Mon McCord – Mes dossiers puis sur Partager ce dossier. Cette fonction vous permet d’envoyer un email. On y retrouve le permalien (adresse permanente) attribué à votre exposition virtuelle.

Il y a plusieurs façons de visionner l’exposition virtuelle: mode circuit (carrousel), mode mosaïque, mode album-duo (c’est comme si on lisait un livre, intéressant), et animé (diaporama) La qualité des images dans le mode diaporama est un peu moins bonne. J’aurais aimé avoir la possibilité de visionner les albums en mode plein écran.

Lorsque je veux visualiser un album, je préfère afficher l’intro de l’album puis cliquer sur Outils, imprimer. Vous avez tout l’album (images et textes) sur une seule page.

Si une image de l’album vous plaît, vous pouvez l’envoyer par courriel en tant que carte postale.

Certaines photos sont accompagnées des commentaires provenant de Clefs pour l’histoire (un autre projet éducatif du McCord).

Voici trois albums que j’ai mis en ligne:

Les vacances dans le Bas-du-Fleuve vers 1900: http://www.mccord-museum.qc.ca/fr/dossiers/user_3335_1269762658&Lang=2

Quais et phares du Saint-Laurent 1870-1930 : http://www.mccord-museum.qc.ca/fr/dossiers/user_3335_1269764675&Lang=2

Scènes de la vie rurale (comté de Beauce- Bellechasse):

http://www.mccord-museum.qc.ca/fr/dossiers/user_3335_1269765894&Lang=2

Liste des dossiers/ expositions publiques hébergés par le Musée McCord.

Conclusion

Bel outil à utiliser dans le cadre d’un cours d’histoire ou pour le simple plaisir de découvrir.

Billets reliés

Le Métis maritime ancré au passé… de 1800 à aujourd’hui

Dans le livre Le Métis maritime ancré au passé… de 1800 à aujourd’hui, l’auteur Samuel Côté retrace l’histoire de cette partie du Bas-Saint-Laurent. Le Métis maritime, c’est Grand-Métis et Métis-sur-Mer, deux municipalités dont l’histoire a fortement été influencée par la proximité du fleuve Saint-Laurent et par la rivière Mitis.

Le Métis maritime fait revivre la Price Brothers, acteur important de l’économie de la région (commerce du bois) ainsi qu’Elsie Reford, à qui l’on doit les réputés Jardins de Métis. Mentionnons aussi le phare de Métis-sur-Mer, élément important du patrimoine maritime régional et le quai de Grand-Métis, aujourd’hui disparu, qui a vu bien des bateaux s’y arrêter…

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Ce livre mentionne des anecdotes intéressantes sur la région. Par exemple, le 9 octobre 1942, le sous-marin allemand U-69 du commandant Gräf a torpillé le SS Carolus (navire britannique) qui naviguait dans les eaux du Saint-Laurent à la hauteur de Grand-Métis. L’incident a fait 11 victimes.
L’ouvrage est agrémenté de nombreuses photographies. On peut consulter une bibliographie à la fin du livre. En somme, une belle occasion de découvrir le patrimoine maritime du Bas-Saint-Laurent!

Le Métis maritime ancré au passé… de 1800 à aujourd’hui. Samuel Côté, Éditions L’Avantage, 2009, 82 pages.

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Le cimetière du Saint-Laurent – les épaves du Bic à Baie-des-Sables

Note: ce billet concerne une version précédente de ce site web.

Aujourd’hui, je vais vous présenter brièvement le site internet Le cimetière du Saint-Laurent – les épaves de Bic à Baie-des-Sables.

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Samuel Côté est un chasseur d’épaves qui fait partie du groupe Cimetière du Saint-Laurent. Son site, Le cimetière du Saint-Laurent – les épaves de Bic à Baie-des-Sables nous présente quelques épaves qui gisent dans le Saint-Laurent, entre Charlevoix et le Bas-Saint-Laurent. Notons que Samuel Côté a rédigé des chroniques sur l’histoire du Bas-Saint-Laurent dans l’hebdomadaire L’Avantage.

L’interface du site ressemble à un tableau de liège. Dès le départ, on peut aller à la page de contact, l’album de photos, la carte des épaves ou au carnet de bord. Quand on clique sur l’une des quatre options, on se déplace littéralement dans le tableau. Bonne utilisation de la technologie Flash ici.

La section la plus intéressante du site est le Carnet de bord. On y retrouve l’histoire des épaves qui reposent dans le Saint-Laurent comme l’Empress of Ireland, le Brier Mist et le Metridia. Il y a des photos et des articles de journaux qui sont reproduits.

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J’adore l’aspect visuel du site. Prenez par exemple la section du Carnet de bord. Cette section porte bien son nom, puisque vous pouvez y feuilleter un carnet de bord, avec une écriture qui semble manuscrite, des photos et des articles de journaux collés sur les pages…Très intéressant. Mon seul bémol concerne les articles de journaux. J’aurais aimé pouvoir les agrandir pour pouvoir les lire.

En somme, un très beau site qui vous fera découvrir le patrimoine maritime du Bas-Saint-Laurent.

Adresse: http://www.lecimetieredusaint-laurent.com/

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