Le Fort Senneville

Fort Senneville. Le Monde illustré, 22 juillet 1899

Fort Senneville. Le Monde illustré, 22 juillet 1899

Le Monde illustré, 22 juillet 1899

LE FORT SENNEVILLE

Le 12 juin dernier, la Société des Numismates de Montréal allait visiter les ruines du Fort de Senneville. Le voyage n’est pas long, mais il est fort agréable. On va par Lachine, où l’on prend le bateau à vapeur jusqu’à Sainte-Anne de Bellevue; de là, on peut se rendre à pied, ou, en prenant une embarcation, contournant le village et se dirigeant sur la pointe de l’île; là se trouvent les ruines du Fort.

Fort Senneville. Le Monde illustré, 22 juillet 1899

Fort Senneville. Le Monde illustré, 22 juillet 1899

« Le Fort de Senneville fut construit sur la presqu’île de l’ancien fief Boisbriant, vers l’an 1693, par Jacques LeBer de Saint-Paul de Senneville, puis celui de Senneville qu’il conserva. Ce fort porta d’abord le nom de Saint-Paul, puis celui de Senneville qu’il conserva. Il était en pierre et l’épaisseur de ses murs démontrent qu’il était propre à résister aux armes du temps.  »

Un peu plus loin se trouvent les ruines, mais mieux conservées, d’un moulin à vent datant de la même époque; ces ruines, comme celles du Fort, se trouvent dans la propriété Abbott.

Notre première page donne le moulin à vent; la disposition de la photographie du Fort ne nous a pas permis d’en faire une page de frontispice.

Pour en savoir plus : Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Pour terminer, voici quelques photos montrant le fort Senneville entre 1866 et 1915 (collection musée McCord).

Photographie | Mme Girdwood à Fort Senneville, Qc, 1866 | MP-1995.28.3

Mme Girdwood à Fort Senneville, Qc, 1866

Photographie | Fort Senneville, QC, 1866 | MP-1995.28.2

Fort Senneville, QC, 1866

Photographie | Mme Girdwood à côté de trois arches, Fort Senneville, QC, 1866 | MP-1995.28.1

Mme Girdwood à côté de trois arches, Fort Senneville, QC, 1866

Photographie | Ruines du Fort Senneville à Sainte-Anne-de-Bellevue, QC, vers 1900 | VIEW-8834.0

Ruines du Fort Senneville à Sainte-Anne-de-Bellevue, QC, vers 1900

Photographie | Ruines du Fort Senneville, près de Montréal, QC, vers 1910 | MP-0000.1977.1

Ruines du Fort Senneville, près de Montréal, QC, vers 1910

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Lettres du Klondike [1898]

La ruée vers l’or, à la fin du XIXe siècle, en a fait rêver plus d’un. Grâce à La Patrie, le lecteur a pu se faire une petite idée du difficile voyage qui attendait toute personne prête à tenter sa chance. Voici deux témoignages publiés à l’époque.

La Patrie, 15 septembre 1898

Les expériences de Woonsocketains canadiens-français.
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Woonsocket, R.I., 15. – M. Maxime Choquette, a reçu lundi soir une lettre de son fils Joseph, qui est parti pour le Klondyke avec la compagnie Doherty. Cette lettre est datée du 29 juin 1898 et se lit comme suit:
 »Chers Parents,
Nous sommes rendus sur le fleuve McKenzie, après avoir eu beaucoup de misère. Nos avons été obligés de pousser sur notre bateau pendant un mille, dans la rivière Esclave. Nous marchions dans l’eau jusqu’aux genoux. Nous avons ensuite attaché notre bateau à un bâtiment à vapeur pour traverser le lac Grand Esclave. Nous avons été 38 heures sans voir la terre, ce lac ayant 400 milles de longueur et 350 milles de largeur. Nous sommes arrivés à un fort (le fort Providence) et il y avait assez de maringouins que nous étions obligés de nous plonger la tête dans l’eau pour les ôter.

 »Nous espérons d’être rendus dans quelques semaines au terme de notre voyage et nous sommes pleins de courage. Il y en a qui se découragent et qui s’en retournent. Nous les trouvons bien lâches. Je suis en bonne santé, ainsi que toute la compagnie. Donnez des nouvelles à tous mes parents et amis.

 »Votre fils dévoué,
 »JOSEPH CHOQUETTE. »

Photographie, diapositive sur verre | Rue Front, Dawson, Yuk., 1899 | MP-0000.103.23

Rue Front, Dawson, Yuk., 1899

La Patrie, 1er octobre 1898

AU PAYS DE L’OR
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UN VOYAGEUR DE ST-OURS FAIT LE RÉCIT DE SON PÉRILLEUX VOYAGE
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DANS LES RAPIDES
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Sur le Meckenzie, 130 milles en bas du grand lac des Esclaves, 9 juin 1898.

Chers oncle et tante,

Notre entreprise réussit si bien que nous en attribuons le succès à la Providence: nous sommes nous-mêmes étonnés de nos tours de force. Il a été dit à St-Ours que je n’avais pas la santé pour faire ce voyage, que je me rendrais certainement pas au pays de l’or, etc. Jugez-en par vous-même, et que les gens qui n’ont pas cru dans la réussite de notre entreprise, sachent à quoi s’en tenir.

Nous avons pris cinq semaines à construire notre bateau et attendu que la rivière La Paix fut libre de glace, ce qui arriva le 4 mai. C’était un mercredi; beaucoup étaient partis le samedi et les jours précédents. Notre bateau était le 14e qui quittait le chantier. Les deux premiers jours, nous avons fait 160 milles et passé deux bateaux. Mais le vent contraire, la pluie et la neige sont venus mettre un frein à notre course. Nos arrivâmes cependant sains et saufs à la tête des rapides du fort Smith, le 17e jour de notre départ, c’est-à-dire le 21 mai; notre bateau était le 7e qui abordait le rapide; nous en avions passé 7 sur la distance de 650 milles. Je vous assure que j’aimais notre bateau; j’étais fier de notre ouvrage.

Photographie | Poste de Vermillon, Revillon Frères, Peace River, Alb., vers 1910 | MP-1976.24.75

Poste de Vermillon, Revillon Frères, Peace River, Alb., vers 1910

Je vous assure que nous commençons à connaître ce que c’est que la mer. Nous avons eu la première leçon sérieuse à 300 milles du lieu de départ; aux rapides Vermillon. On entendait le bruit des rapides à 4 ou 5 milles de distance. Toute l’eau du grand fleuve tombe d’une hauteur de 25 pieds en deux sauts éloignés l’un de l’autre de deux milles. Nous en sommes venus aussi près que possible, à la rame ou à la cordelle. Il nous fallut ensuite se jeter à l’eau à tout moment pour sortir le bateau échoué sur les rochers ou pour lui en faire éviter d’autres sur lesquels il aurait pu se briser. Toujours est-il que nous avons pu atteindre chacun des portages heureusement. Le premier portage a 6 arpents de long. Le 2e portage, n’a que 5 arpents, mais il a fallu traîner notre bateau sur des rouleaux. Au bout de 15 heures, l’ouvrage était terminé. Nous mîmes à la voile, et vogue la galère! Nous passâmes deux autres groupes qui étaient à faire leurs portages et qui se faisaient aider par les sauvages. Nous fîmes 200 autres milles en bateau, sans aucun incident grave. En approchant de l’embouchure de la rivière la Paix, nous nous vîmes en présence de rapides qui ne se terminent qu’au fort Smith, soit une distance de 150 milles. Nous entendions de loin le bruit d’un autre rapide, et c’est aussi en tremblant que nous nous en approchions. On nous avait conseillé de prendre un guide pour faire ce trajet, mais nous voulions essayer notre chance. Et nous avons été chanceux, car plusieurs fois après avoir passé des petits rapides, nous nous apercevions que si nous avions passé à droite ou à gauche nous aurions certainement pris un bain.

Nous arrivons donc au grand rapide du fort Smith, fiers de nos succès et nous sentant assez de force et de courage pour entreprendre la tâche qui nous attendait. Comme je l’ai dit plus haut, nous sommes arrivés à la tête du rapide samedi le 21. Il y avait 6 bateaux de rendus et personne n’avait encore franchi les rapides cette année, l’eau étant basse comme jamais, d’après ce qu’en disent les sauvages. Le lundi midi, trois partis se décidèrent à descendre. Ils avaient chacun un guide et des rameurs sauvages. Nous résolûmes donc, mon compagnon Euchariste et moi de les suivre tous les deux seulement; le prix des hommes étaient de 25 piastres chacun et nous n’étions pas riches. Il ne fallait pourtant pas rester là. Aussitôt que j’appris la nouvelle du départ de ces trois bateaux, je me suis confectionné un gouvernail de première classe avec une planche payée une piastre et demie; j’élevai le bord du bateau de 8 pouces, puis on soulagea notre embarcation de quatre sacs de farine qu’on fit porter en voiture, au coût de deux piastres et demie.

Le rapide du fort Smith a 16 milles de long. Il faut faire quatre portages, le premier de 8 arpents, de long, le deuxième de 13, et le troisième de 5. Mais quant à celui-ci, il est plus difficile; il faut passer une côte de cent pieds de haut. Au dernier saut qu’il fallut faire, nous étions un peu frissonnants. Euchariste mettait plus que sa force sur les rames pour pouvoir suivre les autres qui avaient trois ou quatre rameurs. Les sauvages disaient que notre bateau était le plus difficile à passer des quatre, ceux-ci étant plus courts. Mais qu’importe, il fallait passer. On fit le premier saut sans qu’il rentrât une goutte d’eau, mais au second, nos haches tombèrent à l’eau et il embarqua 20 gallons d’eau dans notre bateau et je faillis être précipité à l’eau par le gouvernail qui frappa une roche avec une grande force. Les gens d’en avant nous crurent perdus et ils se préparèrent à nous jeter des câbles. Les autres rapides ont été franchis avec plus de succès. Nous sommes les premiers qui aient descendu les rapides sans guides. Je vous assure que nous faisons parler de nous. On nous appelle  »les braves ».

Hudson's Bay Co., Fort Smith, [N.W.T.]. Credit: Canada. Dept. of Mines and Technical Surveys / Library and Archives Canada / PA-019539

Hudson’s Bay Co., Fort Smith, T.N.O. 1900.  Bibliothèques et Archives Canada et Dept. of Mines and Technical Surveys PA-019539

Le mercredi, à 9 ½ du soir, nous étions au bas des rapides, au fort Smith. Je suis sûr que vous pensez qu’il s’agit d’un joli village. Détrompez-vous, il n’y a que le magasin de la Baie d’Hudson, une cabane, pièce sur pièce, une petite chapelle et cinq ou six autres petites cabanes couvertes, en écorce d’épinette. C’est le troisième fort que nous voyons de la sorte depuis que nous sommes partis d’Edmonton. A part cela, les seuls signes de vie que nous voyons ce sont des tentes fumées, des sauvages et des canots.Nous avons appris avant de partir du fort Smith, que deux hommes s’étaient noyés dans le grand rapide. Jeudi, le lendemain, de notre arrivée au fort Smith, nous réparâmes notre bateau, et le vendredi matin, nous mîmes à la voile pour le lac, distance de 200 milles. Nous étions les premiers qui passaient le fort Smith cette année. Deux autres Canadiens marchent avec nous. Notre bateau est plus rapide que le leur, mais nous ne voulons pas nous en éloigner, car ce sont deux gentilhommes et nous tenons tous ensemble à ne pas nous séparer; nous nous entr’aidons tour à tour. Ce sont des gens de par chez nous, l’un nommé Lemoine, de Ste-Victoire, et l’autre nommé Déjarlet, de St-Michel.
H.B. Co. [Fort] Resolution [T.N.O.]. en 1900

H.B. Co. [Fort] Resolution [T.N.O.]. en 1900. Bibliothèques et Archives Canada et Dept. of Mines and Technical Surveys PA-019543

Nous sommes arrivés au fort Résolution, à l’entrée du lac, dimanche midi. Ce fort est un peu mieux que le fort Smith. Nous partîmes de Résolution le mardi matin, par un bon vent qui soulevait des vagues énormes. Nous dûmes mettre à terre vers midi. Le lendemain, nous repartîmes par un bon vent, mais nous fûmes encore arrêtés par les glaces qui eurent la politesse de nous renvoyer sur le rivage. C’était le mercredi, et nous ne pûmes sortir de là que le vendredi matin. Nous pouvons dire que nous avons traversé le lac à travers les glaçons. Nous avons laissé le lac le 8, avant midi, prenant le courant rapide mais régulier du Meckenzie.Nous avons passé un fort, à 5 heures après-midi, et marché toute la nuit, par un bon vent qui devint contraire vers 5 heures du matin. Il nous fallut suspendre notre course. J’en ai profité pour vous écrire.Le prochain fort est le fort Simpson, à 100 milles d’ici; c’est là que j’enverrait ma lettre.

Fort Simpson le 20 septembre 1901. Crédit: William James Topley et Bibliothèque et Archives Canada

Fort Simpson le 20 septembre 1901. Crédit: William James Topley et Bibliothèque et Archives Canada

Environ 1500 hommes sont passés par Edmonton; 500 sont partis par terre et 1000 s’en viennent par eau. Nous sommes les premiers partis cette année même. Nous en avons vu de partis de l’été dernier, qui se sont fait prendre par les glaces du lac, et qui ont du hiverner là. Cette année, les glaces du lac se sont brisées plus vite qu’à l’ordinaire. Le Père de la mission du lac, nous dit qu’il a vu le 6 juin, traverser les sauvages sur la glace.

Il fait très fois: il gèle presque toutes les nuits. On nous avait conseillé au fort Smith, lorsque nous verrions le lac, de prendre un petit chenal que nous verrions à gauche. Il n’y avait pas assez d’eau pour nous permettre de passer. Il nous a fallu se jeter à l’eau et ôter de la terre à divers endroits pour passer le bateau. Toujours est-il que nous avons passé trois heures dans l’eau glacée, que deux fois depuis, nous avons été obligés de nous jeter à l’eau sur des battures, pour mettre notre bateau hors de l’atteinte des vagues et de la glace, mais nous avons la santé et nous ne craignons rien. Je suis parti de St-Ours, malade, mais au bout de quinze jours, j’étais complètement rétabli, et depuis, je n’en ai pas eu la plus légère indisposition. Ma dyspepsie est disparue. Nous souffrons d’une autre douleur, c’est celle causée par la morsure des maringouins qui nous tourmentent jour et nuit. Ce nous tourmentent jour et nuit. Ces maringouins sont quatre fois plus gros que ceux de chez nous. Il nous faut mettre des mitaines pour manger et se garer d’eux.

Nous n’avons pas eu de vos nouvelles depuis que je suis parti. J’ai hâte d’en recevoir. Je pense que dans trois semaines, nous serons rendus sur la rivière Peel. Il y a bien encore près de 1000 milles à faire, mais le courant est très rapide. Quand nous serons rendus là, nous verrons le soleil 20 heures par jour; déjà, nous n’avons presque pas de nuit. Le soleil se couche après 10 heures et se lève vers deux heures.

Il faut que je vous parle un peu de Smolophe. Il est dans un des trois cents bateaux qui viennent derrière nous. Il doit être à 300 milles d’ici. Il peut se faire que nous ne le revoyions plus du voyage. Toutes les semaines, il nous arrive des nouvelles qui sont de nature à encourager les futurs mineurs de la Peel River. Si le ciel ne se lasse pas de nous aider, notre fortune est assurée.

Aussi, ne nous oubliez pas dans vos prières, demandez à tous les parents et à M. le curé d’unir leurs prières aux nôtres. Il me ferait plaisir de recevoir des nouvelles de mes gens et de mon pays, séparés que nous sommes du monde et de tout ce qui s’y passe depuis quatre mois.

Au revoir. Votre neveu tout dévoué,

ALBERT LEBOEUF,
Fort Mc. Pherson, Ree River, T.N.O.

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Fort Le Boeuf ou Fort de la rivière au Boeuf [1753-1763, Waterford, Pennsylvanie]

La construction du fort Le Boeuf, près de la rivière du même nom (auj. French Creek), a débuté en juillet 1753. Il a été construit sous la direction de l’officier Paul Marin de la Malgue pour sécuriser l’accès à la vallée de l’Ohio. Le gouverneur Duquesne avait donné comme mission à Marin de la Malgue

 d’établir un poste fortifié sur la rive sud du lac Érié, de construire une route jusqu’au cours supérieur de la rivière Alléghany, de rendre navigable la rivière au Bœuf (French Creek, Penn.), puis d’ériger une série de forts jusqu’à la rivière Ohio, et d’établir des garnisons dans ces forts. (Réf.)

Forts on the Pennsylvania frontier, 1753-1758, p. 80

Suite au décès le 29 octobre 1753 de Paul-Marin de la Malgue, Jacques Legardeur de Saint-Pierre lui succéda. Le 11 décembre de la même année, Legardeur de Saint-Pierre reçut la visite de George Washington qui, venant de la part du gouvernement de la Virginie, demanda que les Français plient bagage. Et Legardeur de lui répondre: « Pour la réquisition que vous faites de me retirer, je ne crois pas devoir y obéir. » (réf.)

George Washington nous a laissé une description du fort:

The chief Officers retired, to hold a Council of War, which gave me an Opportunity of taking the Dimensions of the Fort, making what Observations I could. It is situated on the South, or West Fork of French Creek, near the Water, and is almost surrounded by the Creek, and a small Branch of it which forms a Kind of an lsland; four Houses compose the Sides; the Bastions are made of Piles driven into the Ground, and about 12 Feet above and sharp at Top, with Port-Holes cut for Cannon and Loop-Holes for the small Arms to fire through; there are eight 6 lb. Pieces mounted, two in each Bastion, and one Piece of four Pound before the Gate; in the Bastions are a Guard-House, Chapel, Doctor’s Lodging, and the Commander’s private Store, round which are laid Plat-Forms for the Cannon and Men to stand on: There are several Barracks without the Fort, for the Soldiers Dwelling, covered, some with Bark, and some with Boards, and made chiefly of Loggs: There are also several other Houses, such as Stables, Smiths Shop, &c.

I could get no certain Account of the Number of Men here; but according to the best Judgment I could form, there are an Hundred exclusive of Officers, of which there are many. I also gave Orders to the People that were with me, to take an ; exact Account of the Canoes that were haled up to convey 1 their Forces down in the Spring, which they did, and told 50 .1 of Birch Bark, and 170 of Pine, besides many others that were ) block’d out, in Readiness to make. (réf.)

Legardeur perdit la vie le 4 septembre 1755 lors de la bataille du Lac Saint-Sacrement (Lac George).

Suite à la chute du Fort Niagara en juillet 1759, le commandant François-Paul Duverger de Saint-Blin reçût l’ordre d’abandonner le fort Le Boeuf, ce qui fût fait le mois suivant.

Lorsque les Anglais arrivèrent sur les lieux, ils ne trouvèrent que des ruines. Ils rebattirent un fort qui fut finalement détruit le 18 juin 1763 lors de la rébellion de Pontiac.

Ce qu’il en reste

Du fort lui-même, il ne reste  rien. Du côté de la toponymie, on retrouve le district scolaire Fort LeBoeuf, un musée, un village, un lac,  un groupe de reconstitution historique et la Société historique Fort Le Boeuf à Waterford, Penn.

Une plaque (1922) ainsi qu’un panneau (1946) à Waterford commémorent le fort Le Boeuf.

Bibliographie

Wikipédia [En ligne] Fort Le Boeuf [Page consultée le 28 avril 2012] Adresse URL

William Albert Hunter. Forts on the Pennsylvania frontier, 1753-1758. Harrisburg, Pa., Pennsylvania Historical and Museum Commission, 1960, 626 pages.

W.J. Eccles. MARIN DE LA MALGUE (La Marque), PAUL. Dictionnaire biographique du Canada, 1741-1770 (Volume III) Adresse URL

Donald Chaput. LEGARDEUR DE SAINT-PIERRE, JACQUES. Dictionnaire biographique du Canada, 1741-1770 (Volume III), Adresse URL

explorepahistory.com [en ligne] Fort LeBoeuf Historical Marker [Page consultée le 12 mai 2012]  Adresse URL

Compagnie LeBoeuf [en ligne] History of the Fort de Riviere au Boeuf [Page consultée le 12 mai 2012] Adresse URL

Renata B. Wolynec. Using Primary Historical Resources to Discover the Location of an Archaeological Site:The Search for the French Fort sur la Rivière aux Boeufs.

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Fort Duquesne, fort français (Pittsburgh, Pennsylvanie)

Un fort dans la vallée de l’Ohio

Le fort Duquesne fut construit là où se rejoignent les rivières Monongahela et Allegheny pour devenir la rivière Ohio. Le fort était situé à l’emplacement de ce qui est aujourd’hui le Point State Park,  sur le territoire de la ville de Pittsburgh, Pennsylvanie. Le fort a été en usage entre 1754 et 1758.

En 1754, le gouverneur de la Nouvelle-France Michel-Ange Duquesne de Menneville donna comme mission à  Claude-Pierre Pécaudy de Contrecœur de renforcer la présence française dans la vallée de l’Ohio. C’est le 16 avril 1754 que de Contrecoeur et ses troupes délogèrent les Anglais du fort Prince George, un fort en construction, qui fut détruit. Sur le même site, les Français érigèrent un fort nommé Duquesne en l’honneur du gouverneur. Ce fort servit

de tremplin aux activités commerciales et à la consolidation des alliances militaires avec les autochtones de la région. (réf.)

Plan of fort Le Quesne built by the french at the Fork of the Ohio and Monongahela in 1754
Plan of fort Le Quesne built by the french at the Fork of the Ohio and Monongahela in 1754
Source: Bibliothèque nationale de France

Les relations entre Français et Britanniques dans la région n’étaient évidemment pas empreintes de cordialité. Par exemple, le 28 mai 1754, Joseph Coulon de Villiers de Jumonville et des soldats français furent tués sur le site de l’actuelle ville de Jumonville. Le commandant des troupes britanniques était alors un certain George Washington.  Un an plus tard, le 9  juillet 1755, le fort Duquesne  fût attaqué par les troupes du général Edward Braddock, mais les Français et leurs alliés amérindiens tinrent bon. L’armée britannique était composée de 2500 à 3000 soldats tandis que les Français et les Amérindiens étaient environ 2000. (réf.)

En 1758, les Britanniques tentèrent une fois de plus de faire tomber le fort Duquesne. Une bataille eut lieu au cours de la nuit du 14 au 15 septembre et la victoire alla aux Français. En octobre fût signé le traité d’Easton:  l’allégeance des tribus amérindiennes de la région bascule du côté des Anglais. Le dernier commandant du fort Duquesne, François-Marie Le Marchand de Lignery, décida alors d’abandonner le fort qui fut détruit aux alentours du 23 novembre pour éviter qu’il ne tombe aux mains des Anglais.
Plan du Fort Duquesne
Plan du Fort Duquesne
Source: Bibliothèque nationale de France

Voici comment l’artiste Alfred Waud a illustré l’arrivée des britanniques au fort, après le départ des français.

Fort Duquesne Pittsburgh, Pennsylvanie par Alfred Waud. Source Wikipedia.

Les britanniques occupèrent les lieux et y bâtirent le fort Pitt.

Ce qu’il reste du fort Duquesne

Briques marquant l’emplacement du Fort Duquesne au Point State Park de Pittsburgh Source: Wikipédia

Il subsiste peu de vestiges du fort. Pendant les rénovations du parc Point State en 2007, on a découvert un drain et possiblement une pierre d’un mur du fort.

Il ne semble pas y avoir eu de fouilles archéologiques intensives sur le site du fort.

Toujours au parc Point State, on a pu voir une plaque érigée le 8 mai 1969 commémorant le fort français (la plaque a été retirée en attendant sa relocalisation) et des lignes formées de briques indiquent l’emplacement du fort Duquesne. Au centre du tracé, on voit un médaillon sur lequel est gravé un plan du Fort Duquesne. Pour voir le médaillon, cliquez   ici. Il est inscrit sur ce monument la phrase suivante:

“This marks the exact site of Fort Duquesne, built by
the French in 1754. The fort was destroyed by the
French on the approach of the English Army in 1758.”

Voici, via Google maps, le site du fort Duquesne, tel qu’on peut le voir de nos jours.

En ce qui concerne la toponymie relié au fort et au gouverneur Duquesne, signalons que dans la région de Pittsburgh, il y a l’université Duquesne et le pont Fort Duquesne. Du côté littéraire, Gustave Aimard a publié en 1910 un roman intitué Fort Duquesne qui porte sur l’affaire Jumonville.

Bibliographie

Registres des Baptesmes et Sepultures qui se sont faits au Fort Duquesne pendant les années 1753, 1754, 1755, & 1756 (contient des actes du fort de la Rivière aux boeufs)

Daughters of the American Revolution,  Pittsburgh Chapter. Fort Duquesne and Fort Pitt Early names of Pittsburgh Street. The Eichbaum Press, Pittsburgh,  1899, 74 pages.

Fernand Grenier.  »PÉCAUDY DE CONTRECŒUR, CLAUDE-PIERRE ». Dictionnaire biographique du Canada, 1771-1800 (Volume IV). Adresse URL: http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?BioId=36253

Pierre-L. Côté. DUQUESNE (Du Quesne, Duqaine, Duquêne) DE MENNEVILLE, ANGE, marquis DUQUESNE.  Dictionnaire biographique du Canada, 1771-1800 (Volume IV). Adresse URL: http://www.biographi.ca/FR/009004-119.01-f.php?id_nbr=1872

C. J. Russ. LE MARCHAND DE LIGNERY, FRANÇOIS-MARIE.  Dictionnaire biographique du Canada, 1771-1800 (Volume IV). Adresse URL: http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=1485&&PHPSESSID=vzofxpjx

Wikipédia. [En ligne] Bataille de la Monongahela [Page consultée le 21 avril 2012] Adresse URL http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Monongahela

Wikipédia [En ligne] Fort Duquesne [Page consultée le 21 avril 2012] Adresse URL: http://en.wikipedia.org/wiki/Fort_Duquesne

Wikipédia [En ligne] Treaty of Easton  [Page consultée le 21 avril 2012] Adresse URL: http://en.wikipedia.org/wiki/Treaty_of_Easton

Ronald J. Dale  [En ligne] L’Encyclopédie canadienne, Fort Duquesne [Page consultée le 21 avril 2012] Adresse URL; http://www.thecanadianencyclopedia.com/fr/article/fort-duquesne/

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Feuillets biographiques sur les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson et de la Compagnie du Nord-Ouest

Forts de la Compagnie de la Baie d’Hudson et de la Compagnie du Nord-Ouest à l’Île-à-la-Crosse, en Saskatchewan. 28 février 1820. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc 1994-254-1.40R Acquise avec l’aide de Hoechst et Celanese Canada et du ministère du Patrimoine canadien en vertu de la Loi sur l’exportation et l’importation de biens culturels

Sur le site web du gouvernement du Manitoba, on retrouve une section consacrée aux Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson. On y trouve une série de feuillets biographiques sur les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) et de la Compagnie du Nord-Ouest. On peut y trouver diverses informations, comme le lieu de naissance, les années de service, les titres d’emploi, les lieux de service, etc.

Ces documents sont en anglais, en format PDF.

Employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson traversant un lac en canot v. 1825 Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc R9266-346 Collection de Canadiana Peter Winkworth

Interprètes, laboureurs, voyageurs, pêcheurs,  »middleman », etc. voici quelques-uns de ces hommes:

S. L’Africain, Employé de la Compagnie de la baie d’Hudson à Bay Lake (Ont.) avec sa femme et sa fille. / S. L’Africain, Hudson Bay Company Agent, with wife and daughter, Bay Lake/Employé de la Compagnie de la baie d’Hudson à Bay Lake (Ont.) avec sa femme et sa fille. 21 août 1896. Crédit: Richard S. Cassels / Bibliothèque et Archives Canada / PA-123351

Vous trouverez ici une carte des divers postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Photographie | Ancien poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson, Moose Factory, Ont., vers 1910 | MP-0000.645.16

Ancien poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson, Moose Factory, Ont., vers 1910

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