Photographie: Immigrants à Québec, 1908-1920

En complément aux photographies de William James Topley sur le thème de l’arrivée d’immigrants à Québec en 1912, voici quelques photographies de John Woodruff prises à peu près à la même époque. Woodruff, tout comme Topley, travaillait pour le Ministère de l’Intérieur. Ces photographies proviennent également du site web de Bibliothèque et Archives Canada.

Abris pour les immigrants du Dominion, 1908 / Mention: John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / PA-020858

Bassin Louise et abris pour les immigrants, 1908. Mention: John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / PA-020861

Officiers d’immigration du Dominion, v. 1908 Mention : John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / C-006597

Hôpital de l’Immigration, 1908. Mention: John Woodruff/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-117288

Nouveau bâtiment de l’immigration, 1914. / Mention: John Woodruff/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-021672

Immigrants galiciens dans les abris pour immigrants, non-daté. Mention: John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / C-004745

Immigrants anglais, 1908. Mention: John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / C-014658

Un immigrants islandais vers 1911 / Mention: John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada/C-018569

Immigrants russes, juifs et allemands, 1908. Mention : John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / C-009798

Immigrants galiciens, non-daté. Mention : John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / C-005611

Immigrants russes, lithuaniens et italiens, 1908. Mention : John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / C-009799

Immigrants galiciens vers 1900-10 / Mention: John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / C-005610

Jeune immigrante islandaise, vers 1911 / Mention: John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / C-009800

Immigrants arabes, 1908. Mention : John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / PA-020917

Immigrants Juifs russes et polonais v. 1920 / Mention : Studio Topley et John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / PA-020914

Immigrants norvégiens, boscovinien? et britannique, 1912. Mention: John Woodruff / Bibliothèque et Archives Canada / PA-020915

Immigrants écossais, 1908. Mention: John Woodruff et Bibliothèque et Archives Canada /C-009797

Billets reliés

15. James McPherson LeMoine et l’histoire de la ville de Québec (1825-1912)

Population et histoire sociale de la ville de Québec

La poudrière explose [Québec, 4 mars 1864]

Photographie: Montréal et Québec au début du XXe siècle selon les frères Neurdein

Photographies: Immigrants arrivant à Québec, 1911

Voici quelques photographies signées William James Topley datant de 1911. On y voit des immigrants à leur arrivée à Québec. Il s’agit peut-être de photos commandées par le ministère de l’Intérieur. Source: Bibliothèque et Archives Canada

Immigrants écossais / Mention: William James Topley/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-010269

Immigrants polonais / Mention: William James Topley/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-010258

Immigrants autrichiens / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada PA-010260

Immigrants slaves, famille Yanaluk / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010254

Immigrants juifs d’origine russe / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010409

Immigrants finnois et allemands / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010261

Immigrants hollandais / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010256

Immigrants allemands / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010284

Immigrants galiciens / Mention: William James Topley/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-010263

Chadwick Sandles, immigrant anglais voyageant seul (Home Children) / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010234

Immigrants de Hambourg, Allemagne. Octobre 1911 / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010397

Immigrantes pour le service domestique / Mention: William James Topley/Bibliothèque et Archives Canada/PA-010149

Immigrants écossais / Mention : William James Topley / Library and Archives Canada / PA-010227

Immigrants norvégiens / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010394

Groupe d’immigrants, 1911 / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010270

Immigrants galiciens, 1911 / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010401

Immigrants russes, 1911 / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010158

Immigrants polonais en route vers leur nouvelle maison / Mention: William James Topley/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-010392

Immigrants finnois. Octobre 1911. / Mention: William James Topley/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-010271

J. Gaston et un groupe d’immigrants anglais /Mention: William James Topley/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-010399

Immigrants écossais à bord du train / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-008497

Salle principale des abris d’immigrants du gouvernement / Mention : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-010389

Immigrants qui seront déportés, 1912 / William James Topley/ Bibliothèque et Archives Canada/PA-020910

Billets reliés

Des immigrants islandais au Canada (port de Québec, août 1876)

Projet d’une colonie belge dans le Canton de Langevin [1871]

Faut-il permettre aux Doukhobors de s’établir au Lac-Saint-Jean? [1890]

Un policier d’origine hongroise à Québec en 1887?

L’invasion fénienne des Cantons-de-l’Est [1866]

En 1858 a été fondée à New York la confrérie des Féniens dans le but de libérer l’Irlande de la domination anglaise. La guerre de Sécession américaine (1861-1865) mit un frein au plan initial qui était d’envoyer des combattants en Irlande. Les dirigeants féniens optèrent pour une autre cible, c’est-à-dire les voisins du nord.

En 1866, les Fenians tentèrent à trois reprises d’envahir le Canada-Est et le Canada-Ouest. Ils essayèrent à nouveau en 1870 et 1871 et échouèrent à chaque fois.

Retournons en 1866. Le 7 juin 1866, des féniens, commandés par le général Samuel P. Spear, traversent le Vermont et pénètrent au Canada-Est près de Eccles Hill. Les féniens sont vus à Pigeon Hill, Frelighsburg, Stanbridge et St-Armand. Mais l’invasion ne dura que quelques jours, à cause de l’indiscipline des troupes féniennes (qui s’adonnèrent au pillage) et de l’absence des renforts, munitions et vivres attendus.

Voici deux articles à propos des évènements de 1866.

La Minerve, 9 juin 1866

FRONTIÈRES DE L’EST ENVAHIES

ST. ARMAND, PHILISBURG &C, DÉVASTÉS

COMBAT INEVITABLE

(d’un messager spécial de la  »Minerve »)

St. Armand, 8 juin

Les Fénians sont arrivés ici en force et se sont emparé de Pigeon Hill. Le bureau de télégraphe est fermé et les autorités ont fait couper immédiatement les fils pour qu’ils ne communiquent plus avec les endroits au pouvoir des Fénians.

Les Fénians sont arrivé par le chemin de fer du Vermont et sont descendus d’abord sur Pigeon Hill. Ils se sont emparés de l’Hôtel Carpenter ainsi que de la maison de M. Hobb, et ils ont commencé par sauter sur les rafraichissements, qui n’ont pas manqué de leur faire commettre toutes sortes d’excès. Ils se répandent dans les campagnes et exercent un pillage général. Ils trouvent peu de chevaux, parce que les habitants les ont éloignés par prudence depuis une semaine.

La plupart des familles se sont réfugiées soit sur le côté américain, soit dans des endroits moins exposés.

A tous moments, il arrive de nouveaux détachements fénians qui vont se jeter soit sur Philipsburg, soit sur Cook’s Corner, Pigeon Hill, Freligsburg ou St. Armand.

Ils font prisonniers les habitants qu’ils rencontrent, leur font toutes sortes de menaces, pour en avoir de l’argent et les renseignement, [illisible] forcent à prêter serment d’allégeance à la république irlandaise et les lâchent ensuite sur parole.

La Minerve, 11 juin 1866

LES FENIANS EN FUITE

POURSUITE PAR NOS TROUPES

VINGT PRISONNIERS FENIANS

(Dépêche éditoriale de La Minerve)

St. Armand, 9, 6 p. m.

Il y a beaucoup de dégâts par ici, mais plus de fénians.

Les autorités militaires avaient fait de grands préparatifs dans la nuit de vendredi. Quatre compagnies volontaires de St. Alexandre et le 25ème régt. et deux canons avaient été prendre possession de St. Armand pendant la nuit. Les Chasseurs Canadiens devaient partir de St. Jean le samedi matin pour la même destination. Bref, 2500 personnees devaient fondre sur les fénians par St. Alexandre et Desrivières Station, tandis que 1500 devaient s’avancer par Faraham; mais les fénians eurent probablement vent de la chose et ils se préparèrent à laisser le camp. C’est pourquoi les autorités ne mirent qu’une légère force en mouvement.

Dans le cours de l’avant-midi, le 25ème regt., les Carabiniers, plusieurs compagnies volontaires de la frontière et le corps de cavalerie des Guides s’avancèrent sur Pigeon Hill et Cook’s Corner, les Guides décrivant un circuit pour cerner l’ennemi; mais les fénians avaient pris de l’avant et il fut impossible de rejoindre le gros de l’armée en deça de la frontière. Il n’y eut en tout qu’une quarantaine de coups de fusil et le canon ne put servir. Les Guides furent très exposés et se conduisirent admirablement bien. Ils firent 5 prisonniers. Les autres compagnies en firent aussi et il y en a actuellement 15 entre nos mains. Deux sont blessés, l’un peut-être mortellement.

Un grand nombre de fénians se sont réfugiés dans les forêts d’alentour et nos troupes sont à leur recherche.

Les fénians amènent avec eux près de 40 têtes de bétail, 150 moutns et quelques vieux chevaux. Ils ont pillé toutes les maisons et ont emporté tout ce qu’ils ont pu.

Le spectacle que présente Pigeon Hill est assez triste. Il y a des personnes complètement ruinées. On a enlevé 16 boeufs à un cultivateur de St. Armand. On a tout brisé dans la maison de M. Carpenter. Il y a des hôtels où toutes les verrerries sont brisées et les tonneaux vides. On a volé 10 cochons gras et plusieurs boeufs à M. Ls. Richard, fournisseur de l’armée.

Le gros du détachement de troupes anglaises et à St. Armand. Deux compagnies sont à Frelibgsurub [sic]

On allait revoir les Fenians dans la région en 1871…

Bibliographie

Heather Darch. For the sake of Ireland: the Fenian raids of Missisquoi County  1866 & 1870. Cybermagazine du patrimoine des Cantons-de-l’Est. 

Villanova University [En ligne] Torn between brothers – A look at the internal divisions that weakened the Fenian Brotherhood. [Page consultée le 18 juin 2012]

Laurent Busseau [En ligne] Fenians Raid : une invasion irlandaise du Canada entre 1866 et 1871  [Page consultée le 18 juin 2012] http://historien-sans-frontiere.com/

Laurent Busseau [En ligne]La bataille d’Eccles Hill à Frelighsburg en 1870 [Page consultée le 18 juin 2012] http://historien-sans-frontiere.com/

Billets reliés

Des nouvelles de Grosse ile [16 juin 1847]

Une petite touche d’Irlande au Québec (photos anciennes)

Assassinat d’Abraham Lincoln: un des conspirateurs trouve refuge au Canada-Est (1865)

Louis Berthiaume (Lewis Barttrow) et la Guerre de Sécession

Un visiteur prestigieux à Montréal et à Québec (mai 1842)

Le 11 mai 1842, en provenance de Kingston, arrivaient à Montréal un célèbre personnage et son épouse. Auparavant, Charles Dickens avait effectué un voyage triomphal aux États-Unis. La publication d’Oliver Twist l’avait rendu célèbre.

Charles Dickens 1860-1865. Source: National Library of Congress

Il s’agit bien sûr de l’écrivain britannique Charles Dickens. Les Dickens passèrent quelques jours à Montréal, puis arrivèrent à Québec le 27 mai pour une brève visite. Dickens a raconté ses souvenirs de son passage au Bas-Canada dans American notes. Vous pouvez lire ici ce qu’il a raconté sur le Bas-Canada.

Pour terminer, voici quelques extraits de journaux du Bas-Canada, en français et en anglais, qui donnent une idée de l’accueil qu’on lui a réservé.

Extrait du Canadien, 13 mai 1842, p.2

M. Charles Dickens, célèbre romancier anglais, et que les Américains ont fêté jusqu’à l’obsession à son arrivée chez eux, vient d’arriver à Montréal  avec sa Dame, venant du Haut-Canada.

Extrait de l’Aurore des Canada, 14 mai 1842, p. 2

*Boz: le célèbre M. Dickens, le populaire auteur anglais est arrivé hier au milieu de nous; il a reçu hier de nombreuses visites à l’Hôtel Rasco et a fait, accompagné de Lord Mulgrave, le beau tour de la montagne. Cette riante promenade dans des sites les plus pittoresques du Bas-Canada fait dire à Boz que le séjour à Montréal offre de quoi ravir un touriste.

*Charles Dickens utilisait le pseudonyme de Boz lors de ses premières publications

Extrait du Quebec Mercury, 14 mai 1842, p. 2

Mr. Dickens, the celebrated novelist, whose visit in the U. States was hailed with so much obstreperous hospitality, has continued his tour in Canada, crossing over from Buffalo and proceeding by Toronto, and Kingston to Montreal, where he with Mrs. Dickens arrived on Wednesday last, and took lodgings at Rasco’s Hotel. If the arrival of Mr. Dickens amongst us has not been marked by the aproarious demonstrations by which he was overwhelmed in New York and other cities of the Union, the quiet attentions shown to himself and lady have not less sincerely marked the estimation in which he is held as an author and are, we believe, more in unison with the feelings of our distinguished countryman, who travels to see countries, amuse and improve himself, and not to make a show of himself for the gratification of gaping curiosity. We learn that at Toronto Mr. and Mrs. Dickens were waited upon by all the élite of the society, during their short stay of two days, and dined with a large party of fashionables at the Chief Justice’s. Their reception at Kingston was equally kind. We know not what stay they intend to make in Montreal where they are receiving every attention, but we think they may be assured of an equally cordial reception in quebec.

Mercredi le 25 mai, Dickens participe à des représentations des pièces  »A Roland for an Oliver », « Pas two o’clock in the Morning » et « Deaf as a Post » (Réf, Le Canadien, 30 mai, p. 2)

Extrait du Quebec Mercury, 28 mai 1842, p. 2

Mr. Dickens, (Boz) and his lady arrived in this city, yesterday morning by the steamboat Lady Colborne, from Montreal, and departed again, in the same boat, in the afternoon; they were accompanied by the EARL OF MULGRAVE, who had been their fellow passenger across the Atlantic, and who, since their arrival in Canada East, has shown them every kindness which his rank and station enabled him to offer. They proceeded on landing to the house of Dr Fisher, where they breakfasted and then set out to view the Citaded, there they met with every attention from the Officers of the Grenadiers Guards, now forming its Garrison. Having viewed the works and enjoyed the Plains of Abraham and took a cursory view of the City. After their excursion, the partook of a Déjuné [sic] à la Fourchette, with the officers of the Grenadiers, and then returned to the steamboat which was to convey them to Montreal. They were fortunate in having a fine day for their visit, and the magnificent scenery appeared to great advantage.

We had the pleasure of seeing Mr. and Mrs. Dickens for a few minutes; they both appeared highly pleased with the reception they had experienced in Canada, and regretted that their arrangements did not permit them to make a longer stay in Quebec, with the appearance and scenery of which they expressed the highest admiration. They have, in England, a family of four children, and in leaving this city, the ultima thule* of their peregrinations, Mrs Dickens, did not conceal her feelings as a mother that her progress would, from his point, be a return to those fond objets of her maternal solicitude. So much has been written of Boz that we can only add, the impression of our short interview enabled us to form, was that, though a popular author, he is not pedant, by no means desires to make a display and is much better pleased at being quietly and kindly received as Mr. Dickens, travellings for amusement, than as the Boz whose works have created so great a sensation in the periodical litterature of the present day. His lady in an unaffected agreable person, and we regret that their, too short, visit to Quebec dit not permit us to improve an acquaintance which we had anticipated much pleasure.

*Ultima Thule= Groenland

Billets reliés

Sarah Bernhardt suscite la colère du clergé [Québec, 4 et 5 décembre 1905]

Qui sont les Home Children?

Laurentiana: le patrimoine littéraire du Québec

Pour l’amour des livres (photographies anciennes)

En 1913-1914, que voulait-on que les jeunes Canadiens-français lisent?

Arrestation du Dr Crippen à Pointe-au-Père, auj. Rimouski [31 juillet 1910]

Have strong suspicions that Crippen – London cellar murderer and accomplice are among Saloon passengers. Moustache taken off – growing beard. Accomplice dressed as boy. Voice manner and build undoubtedly a girl. (réf)

La victime, Ethel Cora Crippen. Source: The Advertiser (Adelaide, Australie) 24 Octobre 1910

Cette histoire débute à Londres, en 1910. Le Dr Hawley Harvey Crippen, dentiste de métier, avait épousé en secondes noces la charmante Cora Turner (nom de scène : Belle Elmore). Or, le docteur Crippen avait une charmante secrétaire, mademoiselle Ethel LeNeve. Ils s’entendaient bien. Très très bien, même. Tellement qu’un jour, le Dr Crippen décida que les ménages à trois étaient compliqués à gérer. Il empoisonna donc son épouse, démembra le corps et le dissimula dans le sous-sol de sa maison. Quand les voisins ou les amis demandaient des nouvelles de sa femme, le Dr Crippen leur répondait qu’elle était partie aux Etats-Unis au chevet d’un parent malade. Ou qu’elle l’avait quitté pour un autre homme. Il finit même par raconter que sa tendre épouse était décédée. Entre-temps, sa dévouée secrétaire vint habiter avec lui. On la vit porter les bijoux et les vêtements de la défunte. Les soupçons commencèrent. Qu’était-il réellement arrivée à Ether Cora Cripen ?

Scotland Yard envoya l’inspecteur Dew fouiller la maison. Sans succès. Il revint deux jours plus tard et là, ta dam, il constate l’absence, ou plutôt la fuite des deux tourtereaux. On entreprit alors une fouille plus complète de la maison et on fit une macabre découverte au sous-sol : un corps y avait été caché.

La police avait toutes les raisons de se lancer à la recherche du Dr Crippen et de sa secrétaire.

Le Dr Crippen et sa maîtresse. Source: Examiner (Launceston, Tasmanie) 24 Août 1910

Ne jamais emmener sa secrétaire en voyage
Le SS Montrose avait en ce mois de juillet 1910 deux passagers qui, à première vue, n’avaient rien de spécial. Un homme d’un certain âge et son fils. Or, l’homme avait un drôle de comportement avec son neveu en public. Il était très affectueux. Et le neveu en question avait une voix tout ce qu’il y a de plus féminine.

Pour ne pas être reconnus, le Dr Crippen avait rasé sa moustache et laissé poussé sa barbe tandis que Ethel LeNeve avait enfilé des vêtements de garçon. Ils étaient inscrit sous les noms de Rev. John Robinson et John Robinson Jr.

Leur comportement avait alerté le capitaine du Montrose, Henry Kendall. Celui-ci envoya donc un câble pour s’assurer que des policiers cueillent les suspects. Le 31 juillet 1910, les autorités policières, dont l’inspecteur Dew,  attendaient Crippen et sa secrétaire à  Pointe-au-Père (Rimouski). Le révérend John Robinson et son fils étaient démasqués. On les envoya à Québec en attendant leur extradition. Crippen et sa maîtresse avaient embarqué sur le Montrose à Anvers, le 20 juillet. Leur destination était Détroit. (réf)

Peut-être le nom du capitaine Kendall vous dit-il quelque chose. Il était le capitaine de l’Empress of Ireland lorsque celui-ci a été éperonné par le Storstad le 29 mai 1914.

 

Le capitaine Kendall et l'inspecteur Dew font la promenade sur le pont du Montrose et font le bonheur des photographes . Source: The Brisbane Courier 4 Juin 1914

Mais revenons au Docteur Crippen. Scotland Yard envoya à Québec l’inspecteur Dew et le sergent Mitchell pour cueillir les deux suspects et les ramener en Angleterre. On parla de cette arrestation dans le monde entier.

Le Petit journal. Supplément du dimanche
L’arrestation. Le Petit journal. Supplément du dimanche
Source: Bibliothèque nationale de France

Le procès du Dr Crippen à Londres dura 5 jours et le jury délibéra pendant 30 minutes. Verdict: coupable. Le Dr Crippen fut pendu à Londres le 23 novembre 1910. Quant à Ethel LeNeve, elle fut déclarée non-coupable. Elle changea de nom et mourut à Londres en 1967.

La culpabilité de Crippen remise en question
Récemment, des tests semèrent le doute quand à la culpabilité du Docteur Crippen. Le corps retrouvé dans sa maison appartiendrait plutôt à un homme. Histoire à suivre….

Le Dr Crippen au musée de Madame Tussaud Source. Wikipédia

Aussi, vous pouvez aller  »saluer » la réplique en cire du Dr Crippen au musée de Madame Tussaud de Londres.

Bibliographie

New York Times. 15 août 1910. GUARD FOR CRIPPEN ARRIVES AT QUEBEC [Page consultée le 31 janvier 2011] Adresse

BBC. [en ligne]Was Dr Crippen innoncent of his wife’s murder? [Page consultée le 31 janvier 2011] Adresse

Histoires oubliées . La malédiction de Crippen. [Page consultée le 31 janvier 2011] Adresse

New York Times. 23 novembre 1910. CRIPPEN WILL DIE EARLY THIS MORNING
[Page consultée le 31 janvier 2011] Adresse

National Archives, UK [en ligne] Hawley_Harvey_(1862-1910)_Physician_and_Murderer [Page consultée le 31 janvier 2011]
Adresse

Wikipedia [en ligne] Hawley Harvey Crippen [Page consultée le 31 janvier 2011] Adresse

Thomas Ronan [en ligne]  Was the Doctor Convicted of Killing His Wife Guilty? A London Mystery Involving an American Adulterer [Page consultée le 31 janvier 2011] Adresse

The Quebec Chronicle, 31 juillet 1910.

Billets reliés

La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, d’après les journaux de l’époque

La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, en images

Histoire judiciaire: Le docteur L’Indienne, un meurtrier en série? St-Jean-Port-Joli, 1829

Une mort mystérieuse (Saint-Julien-de-Wolfestown, 1888)

Fait divers (un peu macabre)… tiré des voûtes de l’histoire (St-Vallier, 1763)

Qui sont les Home Children?

Contexte
Entre 1869 et 1948, environ 100 000 enfants britanniques ont été envoyés au Canada pour travailler sur des fermes ou dans des maisons privées comme domestiques. On les appelle les Home Children ou Petits immigrés anglais.

En période de crise économique [en Grande-Bretagne], de nombreux parents confient leurs enfants aux soins de sociétés de bienfaisance en attendant que leurs conditions s’améliorent. Malheureusement, ces sociétés considèrent l’émigration des enfants comme une solution à la pauvreté et au surpeuplement des villes britanniques. C’est ainsi que les enfants sont souvent envoyés à l’étranger sans le consentement de leurs parents et que bien des parents n’ont jamais su que leurs enfants avaient émigré. D’autres n’en ont été informés par écrit qu’après le départ du bateau qui emportait leurs enfants.
http://www.townshipsheritage.com 

Après leur arrivée par navire, les enfants étaient envoyés dans des maisons d’accueil, comme Fairknowe, à Brockville, puis chez des fermiers de la région. Tandis que plusieurs enfants ont été traités durement ou abusés, d’autres ont connu au Canada une vie meilleure que celle qu’ils auraient eue dans les bas quartiers de l’Angleterre. Réf http://www.bac-lac.gc.ca/fra/decouvrez/immigration/documents-immigration/petits-immigres-anglais-1869-1930/documents-immigration/Pages/documents-immigration.aspx

Certains enfants ont eu de la chance, et furent traités comme des membres de leur nouvelle famille canadienne. Dans certains cas, les familles les ont adoptés. Toutefois, on reconnaît généralement que les conditions de vie et de travail des petits immigrants étaient mal surveillées au Canada, ce qui rendait ces enfants vulnérables aux abus. (réf) http://www.cic.gc.ca/francais/multiculturalisme/petitsimmigrants/apercu.asp (n’est plus en ligne)

Certains de ces enfants ont été envoyés au Québec, dont 7000 dans les Cantons-de-l’est.

Enfants immigrants des orphelinats du Dr Barnardo au ponton de débarcadère, Saint John, Nouveau-Brunswick, non-daté.Source: Bibliothèque et Archives Canada

Enfants immigrants des orphelinats du Dr Barnardo au ponton de débarcadère, Saint John, Nouveau-Brunswick, non-daté.Source: Bibliothèque et Archives Canada

Base de données
Bibliothèque et Archives Canada a mis en ligne une base de données sur les Homs Children. La base peut être consultée ici
Adresse : http://www.bac-lac.gc.ca/fra/decouvrez/immigration/documents-immigration/petits-immigres-anglais-1869-1930/documents-immigration/Pages/recherche.aspx
Cette base de donnée est divisée en deux : Documents d’immigration et Boards of Guardians.
Si vous consultez Documents d’immigration , vous aurez la plupart des renseignements suivants : l’âge, le nom du navire, l’année d’arrivée, le port d’embarquement, le port d’arrivée ainsi que la destination de chaque Home Children. En un clic, vous pouvez voir les noms des enfants qui voyageaient sur le même bateau.
La section Boards of Guardians donne pour chaque enfants les renseignements suivants l’âge, l’agence, l’année d’arrivée, le nom de l’atelier ou de l’union qui a envoyé l’enfant au Canada ainsi que le nom de l’agence qui a pris en charge l’enfant. On peut voir le document original en pdf . Pour bien utiliser cette base de données, lisez L’aide à la recherche de BAC.

Le grand-père de Gilles Duceppe, John James Rowley, était un Home Children.

Automated Genealogy a aussi produit une liste de Home Children à partir du  recensement de 1901.

Article
Le Franc-Parleur du 31 octobre 1935 trace l’historique de l’émigration de ces enfants. Première partie
http://news.google.com/newspapers?id=lMcvAAAAIBAJ&sjid=DEIDAAAAIBAJ&dq=petits%20immigr%C3%A9s%20anglais&pg=1475%2C3718771
http://news.google.com/newspapers?id=lMcvAAAAIBAJ&sjid=DEIDAAAAIBAJ&dq=petits%20immigr%C3%A9s%20anglais&pg=1593%2C3742284 Deuxième partie
Le terme ‘’traite d’enfant’’ est employé à quelques reprises…

De nos jours
Le Compton County Historical Museum de Eaton Corner a présenté il y a quelques années une exposition sur les Home Children.
Il y a eu des Home Children au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud.

En octobre 2010, un timbre à l’effigie des Home Children à été émis par Postes Canada.

Une motion reconnaissant les souffrances des petits immigrés britanniques (Home Children) a été adoptée le 16 février 2017.

La pièce de théâtre Ne m’oublie pas a pour sujet les Home Children.

Bibliographie
Townshippers’ Association [en ligne] Les Home Children [Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://www.townshipsheritage.com/FR/Rep/Recherche/homechildren.fr.html [lien brisé, 28 octobre 2010]
Wikipédia [en ligne] Home Children [Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://en.wikipedia.org/wiki/Home_Children
BEAUCHEMIN, Malorie [en ligne] Duceppe dénonce le ‘’dogmatisme borné’’ d’Ottawa[Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201002/25/01-4255126-duceppe-denonce-le-dogmatisme-borne-dottawa.php
Citoyenneté et immigration Canada [en ligne] Les artisans de notre patrimoine : La citoyenneté et l’immigration au Canada de 1900 à 1977 d’Ottawa[Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/publications/patrimoine/chap-2b.asp
Citoyenneté et immigration Canada [en ligne] Petits immigrants britanniques – Aperçu historique [Page consultée le 11 août 2010] Adresse URL :
http://www.cic.gc.ca/francais/multiculturalisme/petitsimmigrants/apercu.asp

Les Home Children, une tranche d’histoire oubliée par Rima Elkouri, La Presse, 24 avril 1999, p. 19.

Billets reliés
La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle)

Généalogie: trouver des actes en ligne

Grosse-île, station de quarantaine 1832-1937

Sherbrooke, terre d’accueil

Cybermagazine Patrimoine des Cantons-de-l’Est

La déportation d’après les registres d’écrous des prisons de Québec (Bas-Canada, 19e siècle)

Au 18e et au 19e siècle, la Grande-Bretagne a envoyé plusieurs milliers de prisonniers (hommes et femmes) dans ses colonies pénales pour purger leur peine. Des peines de 7 ans, 14 ans, à perpétuité pour les plus malchanceux….

Parmi les plus célèbres déportés figurent les Acadiens (1755) et les Patriotes (1839).

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Les colonies pénales

On a d’abord envoyé des prisonniers dans les colonies pénales de Virginie et du Maryland (Réf). Après l’indépendance, des colonies ont été implantées en Océanie et aux Bermudes. Un prisonnier pouvait alors être envoyé en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie de l’Ouest, à Victoria, au Queensland , à Van Diemen (auj. La Tasmanie) ou à Norfolk Island.

Statistiques

Nombre de prisonniers envoyés dans des colonies pénitentiaires (18e et 19e siècle)

50 000 dans les colonies américaines;

165 000 en Australie ou à Van Diemen (Réf);

9000 aux Bermudes

***

Des déportés en provenance du Bas-Canada?

On sait que 58 Patriotes furent déportés en Australie. Y-a-t-il eu d’autres déportés provenant du Bas-Canada? Entre 1814 et 1839, au moins 376 prisonniers ayant séjourné dans une prison de Québec ont dans leur dossier la mention  »transported’, « transportation », « sent to » ou « embarked »‘. (Réf). Notez qu’on n’emploie par le terme  »deported ».

La transportation différait du bannissement en ceci que le lieu d’exil était déterminé par l’autorité et le condamné y était transporté de force, tandis que le banni avait le choix d’aller où il voulait hors de l’endroit où il était proscrit. (Réf.  Raymond Boyer. Les crimes et les châtiments au Canada français, du XVIIe siècle au XXe siècle. Montréal. Le Cercle du livre de France, 1966, p.202)

Où ces gens ont-ils été transportés? On trouve leur traces, dans certains cas, dans les archives australiennes et tasmaniennes.

Les informations livrées par le Registre des écrous des prisons de Québec sont fragmentaires, mais elles nous permettent de tirer quelques conclusions.

D’abord, les  »transportés » sont exclusivement de sexe masculin.

C’est dans les années 1830, qu’il y a le plus de gens incarcérés qui seront transportés (207 cas).  Ceux qui ont été incarcérés en 1838 sont ceux qui ont été le plus déplacés hors du Bas-Canada (85 cas) suivi de ceux de 1837 (51 cas),  1833 (32 cas), 1835 (31 cas) et 1836 (26 cas).

258 des condamnés le sont pour des offenses dites  »military » (militaire). Par militaire, on entend ici une participation à une rébellion contre le gouvernement, par exemple (haute trahison) ou bien une infraction commise par un militaire. Les autres ont été trouvé coupable de meurtre, félonie, cambriolage ou de vol. Pour ces dernières offenses, la sentence la plus fréquente est la pendaison, qui est plus tard commuée en déportation.

Les bateaux dont on sait qu’ils ont eu à leur bord des  »transportés » sont les suivants:

Carrington, à destination des Bermudes (départ 6 septembre 1826).

King Fischer, capitaine Bayside. (départ 5 août 1828)

Rose, capitaine Pilkington, à destination d’Halifax. (départ 20 sept. 1830).

Orestes, 2 août 1832.

Sylvia, 1er septembre 1834.

Athol. (départ le 9 juillet 1835 et le 2 novembre 1838). Ce navire transporte des condamnés pour une offense dite  »militaire ».

William Money. (départ 27 août 1836).

Stakesby, capitaine Globe, à destination de Londres (départ vers 16 septembre 1837).

Ceres, capitaine Squire, à destination de Londres (départ 27 mai 1837).

Prince George, capitaine Friend, à destination de Londres (départ 16 novembre 1839). Ce navire transporte des condamnés pour cause  »militaire ».

British Empire, capitaine Wheatley, à destination de Londres (départ 17 novembre 1840). Dans les registres d’écrous des prisons de Québec, il est noté  »Sent on board the « British Empire » to be conveyed to England from thence to be transported to New South Wales or Van Diemen’s Land ». Un des passagers, Charles Charland, a été envoyé à Van Diemen en 1841 par le Layton (4).

*date de départ établie à partir de la date de libération des prisonniers. En consultant le Quebec Mercury, on trouve quelques fois la date où le vaisseau a été  »cleared », date qui est antérieure de un ou deux  jours à la date de libération.

Les prisonniers du Ceres ont été envoyés, pour la plupart, en Australie ou en Tasmanie. Pour ce qui est des autres bateaux, il faudrait faire des recherches plus poussées dans les index des convicts (prisonniers) de Tasmanie et de Nouvelle-Galles du Sud. On s’en reparle…

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