Théodore Lapwait (Lapointe)

Mon billet précédent portait sur Henry Mills, un jeune homme qui est décédé dans ma paroisse natale en 1885. Je concluais mon texte en faisant part de mon projet d’écrire à propos des Taylor, Ash, Bell, etc. de mon village. J’ai donc décidé de faire quelques recherches à propos de John Bell et de son épouse Joséphine Lapointe. Je voulais savoir d’où venait John Bell et si j’avais un lien de parenté avec son épouse. En cours de route, mes recherches se sont portées vers un autre personnage de l’histoire de  Sainte-Justine qui a peut-être participé à un conflit marquant de l’histoire des États-Unis.

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Mort durant la guerre de Sécession [1864]

Dans son livre Les Canadiens français et la Guerre de Sécession, Jean Lamarre affirme qu’entre 10 000 et 15 000 Canadiens français ont participé à cette guerre, que ce soit au sein des Confédérés ou de l’Union. De temps en temps, le journal Le Canadien nous apprend que certains des nôtres y ont laissé leur vie.

Le Canadien, 27 avril 1864

Mort d’un Canadien dans l’armée du Nord. – Une lettre particulière qu’on nous a communiquée nous apprend que M. Cyrille Juneau, officier dans l’armée du Nord, a été tué dans les récents combats qui ont eu lieu à la Rivière-Rouge. M. Juneau était natif de St-Augustin et n’avait que vingt-quatre ans. Il était très estimé de ses chefs et devait être fait capitaine au retour de l’expédition dans laquelle il a perdu la vie.

Le camarade de camp, qui annonce aux parents du jeune officier la triste nouvelle de sa mort, est aussi Canadien-Français et sergent dans la même compagnie. (Courrier.)

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Le Monde Illustré, 18 septembre 1886

LE MAJOR EDMOND MALLET

Edmond Mallet. Le Monde Illustré, 18 septembre 1886

Edmond Mallet. Le Monde Illustré, 18 septembre 1886

Nous avons aujourd’hui le plaisir de présenter à nos lecteurs le portrait et la biographie d’un compatriote qui, par sa bravoure chevaleresque, s’est distingué sur le champ d’honneur, dans vingt-deux des plus sanglantes batailles, durant la dernière guerre de sécession. C’est un des nôtres qui a prouvé, une fois de plus, que les Canadiens-Français sont toujours demeurés attachés à leur Foi, à la langue de leurs ancêtres, que leur sang n’a pas dégénéré et qu’il coule dans leurs veines aussi pur, aussi vivace qu’aux jours où nos ancêtres laissaient la vieille Normandie pour jeter les bases d’une colonie en Amérique.

Nous voulons parler du Major Edmond Mallet, de Washington, D, C., notre populaire compatriote et concitoyen qui a été choisi l’année dernière à l’unanimité pour présider le grand congrès National de Rutland.

Le major Mallet, dont la famille est originaire de Bretagne, est né à Montréal, le 17 novembre 1842. En 1849, sa famille alla s’établir à Oswego. En 1861, lors de la guerre de sécession, il s’engagea, arriva rapidement au grade de sous-lieutenant, puis d’adjuvant et devint major à la fin de la guerre.

A la bataille de Cold Harbor, en Virginie, le 1, 2 et 3 juin 1864, le 81ème fut placé au premier rang. Pendant la première journée, M. Mallet eut son cheval tué sous lui, et le troisième jour, pendant une charge à la baïonnette contre les fortifications de l’ennemi, il fut grièvement blessé par une balle qui lui atteignit les intestins.

Après la guerre, M. Mallet continua ses études de droits que la guerre avait interrompues, puis il accepta une place de commis au trésor, à Washington. Plus tard, il fut agent spécial des sauvages à Puget Sound, mais le climat le força à donner sa démission et il revint au Trésor.

Le major Mallet est le fondateur de l’Institut littéraire Carroll. Il est président général de l’alliance Saint-Jean-Baptiste, qui comprend tous les Etats de l’Union Américaine.

Il prend part à tous les mouvements qui ont pour but, le bien et la gloire du nom Canadien. Il est avant tout catholique, et ami dévoué des écoles paroissiales et de la presse canadienne.

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Le raid de St. Albans [1864]

 

Le raid de St. Albans [1864]

Un épisode de la Guerre de Sécession.

La Minerve, 21 octobre 1864

L’EXPEDITION DE ST. ALBANS

Nous avons publié hier matin, dans les dépêches de la nuit, le récit d’un coup de main sans exemple depuis le début de la guerre: un parti de maraudeurs a passé la frontière, à St. Albans, et à quatre heures de l’après-midi, a enfoncé trois banques, volé des sommes considérables, une vingtaine de chevaux, et fait feu sur plusieurs personnes qui ont voulu s’opposer à leurs vols.

La troupe reprit de suite la route du Canada. La police s’est immédiatement mise à leur poursuite. Une dépêche reçue hier matin annonce que six de ces maraudeurs ont été arrêtés à Stanbridge. Nous avons reçu hier d’autres détails qui nous permettent de donner un rapport plus complets.

Le compte-rendu suivant de cette audacieuse expédition a été adressé au consul américain:

Depuis deux ou trois jours, un certain nombre de personnes, au nombre de trente environ, arrivaient à St. Albans, par détachements de deux ou trois, sur différents trains, et se rendaient aux hôtels. Leurs habits étaient ceux des voyageurs ordinaires, et rien chez eux n’attirait l’attention du public. Aujourd’hui, vers 3 heures, et en même temps, des détachements de 5 hommes chaque, entrèrent aux trois banques, armés de revolvers qu’ils présentèrent aux Caissiers ou ceux qui les représentaient, et les menaçants de faire feu de suite, s’ils tentaient de faire du bruit ou de donner l’alarme. Toute résistance était inutile. Dans deux banques il n’y avait qu’un homme et dans l’autre il y en avait deux. Ils ont enlevé aux banques tout l’argent qu’ils purent trouver. Les voutes et les coffres-forts furent ouverts, et prirent en tout à peu près $150,000 à $200,000. En même temps leurs compagnons se rendaient aux hôtels et aux étables de louage et prenaient des chevaux nécessaires pour fuir au Canada. Mais comme cette opération se faisait en plein jour, elle ne se termina pas sans résistance. Une demi douzaine de coups de pistolets sur M. Fuller, propriétaire d’écuries de louages et sur M. Field, le propriétaire de l’hôtel américain. Ils tirèrent aussi sur M. Morrisson, en passant dans la rue, et lui firent une blessure qu’on a lieu de croire fatale. M. Huntington fut aussi blessé à la hanche.

Photographie | Les assaillants de St. Albans à la porte de la prison, Montréal, QC, 1864 | I-14018.1

Les assaillants de St. Albans à la porte de la prison, Montréal, QC, 1864

Aussitôt qu’ils eurent enlevé les chevaux, ils prirent la direction du Canada par le chemin de Sheldon, ce qui fit supposer qu’ils avaient l’intention de voler la Banque de Missisquoi, et d’atteindre le Canada par Franklin et Pigeon Hill ou Frelighburg. Autant qu’on peut s’assurer de leur route, tous venaient au Canada. Sur le chemin de planches, ils tirerent sur une jeune fille à côté du chemin. Ils menacerent de brûler la gare et d’autres bâtisses, mais ils crurent probablement que les délais leurs seraient désavantageux. Il n’y avait ni fusil ni pistolet dans le village; mais une demi heure après leur départ, 12 ou 15 personnes qui avaient réussi à se procurer des fusils se mettaient à leur poursuite. A mi-chemin de Sheldon, ils apprirent que les voleurs n’avaient pas plus d’un demi mille d’avance, quelques-uns des chefs paraissaient n’avoir d’autre but que de piller les banques, mais d’autres semblaient disposés à commettre tous les crimes, et ne pas devoir reculer même devant le meurtre.

Les Banques ont offert une récompense de $10,000 à celui qui ferait découvrir les voleurs.

Voici une autre dépêche adressée plus tard au consul américain:

St. Albans, 20 oct.
Nous avons arrêté deux voleurs de ce côté-ci des lignes et les avons mis en prison; on a trouvé sur eux, un montant considérable. Des deux côtés des lignes, la police est sur l’éveil pour opérer les arrestations. Notre gouverneur est très content d’apprendre que les autorités canadiennes montrent tant de célérité.

Le président de la banque de St. Albans est venu à Montréal hier matin à deux heures, et s’est rendu, accompagné du consul américain, chez M. le juge Coursol qui a donné instruction au chef de police Lamothe et au détective O’Leary de se rendre à Stanbridge par le premier train. Ce voyage eut un bon résultat, et à 6 heures du matin, deux voleurs étaient arrêtés. On disait seulement qu’un huissier du nom de Lunt et un autre homme du nom de Morey avaient été tués, probablement en opérant l’arrestation.

Lord Monck a aussi donné instruction à Sir Williams de prêter, au moyen des troupes, tout le secours qui serait jugé nécessaire pour l’arrestation des voleurs
__

(PLUS RÉCENT.)

Burlington, Vermont, 20

Huit personnes de celles qui ont envahis St. Albans, volés les Banques et massacrés les citoyens, ont été arrêtés à Stanbridge et Farnham, Bas-Canada; on a trouvé sur eux $50,000. Les autres complices ont été vus sur la route et seront probablement arrêtés.

Nous apprenons qu’une nouvelle force de police sous le commandement du chef de la police riveraine, M. McLaughlin, laissait Montréal par le convoi de l’après-midi pour se rendre à la frontière. On ajout [sic] même que M. Coursol était parti.
[…]

La Minerve, 22 octobre 1864

NOUVEAUX DETAILS SUR L’AFFAIRE DE ST. ALBANS

Comme nous l’avons annoncé hier, M. le juge Coursol a laissé Montréal avant hier après-midi pour se rendre à Stanstead [Stanstead], dans les townships de l’Est, accompagné d’un employé du Bureau de Police, pour prendre sur les lieux mêmes toutes les dépositions qui seraient nécessaires. Ils ont dû venir avec les prisonniers qui ont été arrêtés. Le nombre total jusqu’à présent est porté à 14, dont 12 arrêtés en Canada et 2 à St. Albans. Sur ce nombre, un a été arrêté avant-hier mati à Farnham et conduit à la prison de St. Jean; on a trouvé sur lui $3,000 en or et en greenbacks. On a trouvé sur un autre, arrêté à Waterloo, au moment où partaient les chars, deux paquets contenant $6,000 en greenbacks et trois revolvers. Un troisième a été ramené de Farnham hier matin et a aussi été logé dans la prison de St. Jean. Un quatrième enfin, sur lequel on a trouvé $2,000, a été arrêté à St. Jean même. M. Coursol a laissé hier matin St. Jean pour Farnham. Les six prisonniers, arrêtés à Stanbridge, ont aussi été incarcérés dans la prison de St. Jean.

Le sergent Hunter et cinq hommes sont partis avant-hier, et ont été placés avec plusieurs hommes com-Lacolle, me partis sic] de surveillance à St. Jean, près de Rouse’s Point et à Richmond, pour empêcher les enrôlements à l’étranger.

[…]

Nous apprenons aussi que le colonel Conally a reçu instructions de se mettre, ainsi qu’une partie de ses hommes, à la disposition de nos autorités et de marcher sur la frontière s’il en est besoin.
[…]

A la vue de la vigilance, de l’empressement et des précautions prises par notre gouvernement dans cette affaire, à la vue de l’activité qu’il déploie, nos voisins seront certainement satisfaits et trouveront notre conduite digne d’une nation amie. Nous devons dire aussi qu’ils le reconnaissent et que plusieurs journaux ont parlé avec beaucoup d’éloges de cette conduite.

P.S. Le nombre des prisonniers incarcérés dans la prison de St. Jean est de 15 ou 16.

Le procès des accusés débute à St-Jean, puis se transporte à Montréal, mais le 13 décembre, coup de théâtre!

Minerve, 14 décembre 1864

ELARGISSEMENT DES PRISONNIERS DU SUD

Personne ne supposait que l’affaire de St. Albans aurait un dénouement aussi soudain; et il est fort singulier qu’on ne se soit pas prévalu plutôt de l’heureux expédient d’hier. Chacun se présentait la question sous une autre forme et il paraissait bien entendu que les débats auraient trait surtout au caractère des belligérants. Nous ne sommes pas plus avancés sur ce point qu’il y a un mois, et cependant voilà les prisonniers bien et duement mis en liberté. On a trouvé leur arrestation irrégulière. Nous approuvons la décision de la cour; mais ce jugement qui leur rend la liberté ne les met pas à l’abri de tout danger, et ils feraient bien de ne point négliger les mesures de prudence.

Le jugement tel que rendu a causé dans le public une vive satisfaction. La dernière séance de la cour a été très animée. Aussitôt que le juge Coursol eut rendu son jugement, la foule qui se pressait, oubliant le decorum, s’est mise à applaudir de tout coeur, et des cris de triomphe accompagnèrent Young qui se lança gaiement dans un sleigh de louage, pour jouir une bonne fois du grand air.

Un souper devait leur être donné hier soir.
Voir les procédés de la cour dans une autre colonne.

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La Minerve, 10 octobre 1864

LES CANADIENS DANS L’ARMÉE AMÉRICAINE

Le dernier numéro du Défricheur contient une correspondance de M. Joseph Trudelle, qui occupe une position honorable dans l’armée fédérale. Nous extrayons les passages suivants de sa correspondance:

J’ai passé à travers les différentes batailles de la  »Wilderness, Spottsylvania, North Anna, Coldarbor, Bethesda Church, Petersburg. » Je sais, par une trop longue expérience de quelle manière on a versé le sang dans ces différentes Boucheries et je ne puis hésiter un seul instant à affirmer que, depuis le commencement de ma campagne, l’armée du Potomac a perdu au-delà de 150 000 hommes, tant tués que blessés et prisonniers. La Virginie était un séjour de délices, son sol est fertile et très productif: tout cela est converti en un immense cimetière. Bientôt on n’y pourra trouver un seul morceau de terrain qui ne soit arrosé du sang de nos soldats. Des milliers de jeunes Canadiens y ont versé le leur jusqu’à la dernière goutte. Ils le devaient comme moi au sol qu’a arrosé le sang de nos frères! Plaise à Dieu que tant de sang ne soit pas versé pour la mauvaise cause!!…. Il y avait dans la seule armée du Potomac au-delà de 30,000 soldats d’origine française: Je connais un régiment, 57ème de Massachusetts, dans lequel on comptait au-delà de 200 Canadiens. Ils sont tous disparus à l’exception de 2 ou 3: ce régiment même ne comptait plus, le 1er août dernier, que 17 soldats et un 2nd lieutenant. Il n’a pas même pu conserver son drapeau.

 »Permettez-moi ici, M. le Rédacteur, quelques observations à propos de mes pauvres compatriotes. Ma situation dans l’armée m’a mis en rapport avec plusieurs régiments, j’ai cherché surtout le contact de ceux où je croyais y rencontrer le plus de Canadiens. Eh bien! je le dis à la honte du peuple canadien, la nationalité y est très mal représentée, je pourrais dire qu’elle y est méconnaissable et même anéantie. J’aime ma nation, j’aime mon pays, et je suis forcé de dire que j’en ai eu honte dans es misérables représentants de l’armée du Potomac. On m’a mille fois jeté à la figure que ma nationalité était une excellente pâte à canon. Si l’on rapportait un déserteur, un lâche, on s’empressait de dire:  »C’est un de nos chers voisins du Nord, un Kanuck » On m’a rapporté que dans plusieurs endroits du New Hampshire et du Massachusetts, l’automne dernier, les officiers de recrutement payaient plus cher quand ils pouvaient capturer une recrue canadienne. Le Yankee prend plaisir à nous dire qu’habile à les servir à la maison, nous sommes encore au champ de bataille, d’excellents sujets pour les longs (les loin porteurs) Springfield des Johnnies. J’ai observé que l’ignorance la plus profonde et l’ivrognerie avaient seules, dans la plupart des cas, amené mes misérables compatriotes à prendre du service militaire aux États-Unis. »

Il y avait un Joseph Trudelle, musicien du 56e régiment, infanterie du Massachusetts.

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Photographies: Les Canadiens-français à New Bedford, Massachusetts et Manchester, New Hampshire, 1909-1912

Louis Berthiaume (Lewis Barttrow) et la Guerre de Sécession

Freeman Mason de la Companie K, 17th Vermont Infantry tenant une photographie représentant son frère, Michael Mason, tué à Savage’s Station, Virginie, en 1862. Source: Library of Congress

Né le 19 janvier 1829 à Pointe-du-Lac (Trois-Rivières), Québec, Louis Berthiaume immigre avec sa famille au  Vermont en 1837. Le 23 septembre 1849, il épouse Julia Duplessis dite Sirois à Worcester, Mass. En 1862, il s’enrôle dans l’armée nordiste, pour une période de 10 mois. Il a participé notamment à la bataille de Gettysburg.

Pour en savoir plus sur son expérience à la guerre, consultez la page intitulée A VERMONT FRANCO-AMERICAN IN THE CIVIL WAR (anglais). Cette page, qui retrace les grandes lignes de sa vie, est aussi agrémentée de plusieurs photos.

Louis Berthiaume est décédé le 27 mai 1911 à Burlington, Vermont.

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