Art: Québec et ses environs (1830) par James Pattison Cockburn

Parmi les nombreux artistes qui ont immortalisé Québec, l’un des plus célèbres est James Pattison Cockburn. Voici brièvement sa biographie puis quelques-unes de ses oeuvres ayant pour thème Québec.

Biographie

Estampe | James Pattison Cockburn | M369

James Pattison Cockburn 1849. Crédits: Musée McCord

James Pattison Cockburn est né à New York, le 18 mars 1779. Son père fait partie de l’armée britannique. Il suit ses traces en devenant cadet à la Royal Artillery de Woolrich (Grande-Bretagne) en 1793. Dans l’armée, il sera tour à tour capitaine, colonel puis major général. Il sera aussi peintre topographe.

Cockburn a beaucoup voyagé. Il a combattu à Manille, Copenhague, Anvers… Il a visité la Suisse et l’Italie.

En 1838, il est nommé directeur du Royal Laboratory du Royal Arsenal de Woolwich. C’est dans cette ville qu’il décède le 18 mars 1847.

Québec

Cockburn est stationné à deux reprises au Canada. La première fois, c’est de novembre 1822 à juin 1823. Son deuxième séjour durera d’août 1826 à août 1832. C’est à Québec qu’il est basé, en tant que commandant de la Royal Artillery. Il est un artiste de talent. Il croque sur papier (aquarelle et sépia) différents aspects de Québec et ses environs.

Il a publié en 1831 Quebec and Its Environs; Being a Picturesque Guide to the Stranger.

Cockburn nous a laissé une mémoire visuelle inégalée pour la ville de Québec des années 1830. Les historiens de l’architecture, considérant surtout l’ampleur du phénomène, en ont maintes fois évoqué la pertinence et bien des écrits se sont prêtés au jeu des identifications.

Réf. La peinture au Québec 1820-1850. p. 224

et

L’œuvre de Cockburn (aquarelles, dessins et sépias) est d’une valeur documentaire inestimable pour l’histoire du Canada. L’artiste militaire s’intéresse particulièrement à la ville de Québec, son architecture, ses rues étroites et ses paysages pittoresques. Ses œuvres topographiques montrent un grand souci du détail et une exactitude dans la représentation du sujet.

(Réf)

Galerie

Estampe | La basse-ville de Québec, depuis le parapet de la haute-ville, 1833 | M22020

La basse-ville de Québec, depuis le parapet de la haute-ville, 1833 James Pattison Cockburn (1779-1847) 1833, 19e siècle 43.4 x 66.7 cm Achat de John L. Russell Reg’d M22020 © Musée McCord

Estampe | La chute Montmorency (avec Québec au loin) | M5522

La chute Montmorency (avec Québec au loin) James Pattison Cockburn (1779-1847) 1833, 19e siècle 43.1 x 66.7 cm Don de Mr. David Ross McCord M5522 © Musée McCord

Vue d’hiver sous la rue du Fort du Chateau St. Louis v.1830. Credits: Bibliothèque et Archives Canada

D’autres images sur le site du Musée McCord et Bibliothèque et Archives Canada.

Bibliographie

BELAND, Mario sous la dir. de. La peinture au Québec 1820-1850. Musée du Québec- Les Publications du Québec, Québec, 1991,608 pages.

Musée National des Beaux-Arts du Québec. [En ligne] James Pattison Cockburn [Page consultée le 4 avril 2010] Adresse URL: http://web.archive.org/web/20130512225639/http://www.mnba.qc.ca/contenu.aspx?page=1470

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Gérard Morisset – la préservation et la diffusion du patrimoine

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Au Québec, trois rues, un mont, une avenue et un prix prestigieux portent le nom de Gérard Morisset. Qui était-il?

Notaire, mais...

Né en 1898 à Cap-Santé (Québec), Gérard Morisset provient d’un  »milieu familial modeste, mais où la culture populaire artisane et la culture artistique faisaient bon ménage » (A la découverte du patrimoine avec Gérard Morisset, p. 9). Il est doué pour le dessin.

Il est reçu notaire en 1922, mais il pratiquera peu. La même année paraît son premier article, dans l’Action catholique du 2 décembre. Sa passion, c’est l’architecture. Il s’exerce en créant des plans, dont ceux de l’église Notre-Dame-de-Grâce à Québec (1925). C’est dans l’intention d’étudier l’architecture qu’il va étudier en France dès 1929. Sa femme et leurs deux enfants sont du voyage.

Les années en France

Ses années en France sont bien remplies. En 1929-1930, il effectue un stage chez l’architecte Tony Garnier. Il espère être admis à l’école des Beaux-arts de Paris, mais il est refusé, car selon les critères de l’école, il est trop vieux (une année seulement!). Il s’inscrit donc à l’école du Louvre où il étudie l’histoire de l’art ainsi que la muséographie. Sa thèse a pour sujet la peinture canadienne-française. Son savoir est apprécié; il est nommé en 1934 attaché honoraire aux Musées Nationaux de France.

Le retour

1934 est l’année de son retour au Québec. L’année suivante, il est nommé par le gouvernement provincial au poste de directeur de l’enseignement du dessin pour les écoles normales. En 1936, il publie son premier livre, Peintres et tableaux. Un second tome est publié l’année suivante.

Gérard Morisset Crédits. MCCCQ

1937 est une année importante dans sa carrière et pour la diffusion du patrimoine. C’est le début d’un projet qui lui tient à coeur: L’Inventaire des oeuvres d’art du Québec. Les oeuvres d’art en architecture, sculpture, orfèvrerie et peinture sont photographiées et des fiches d’information sont constituées. L’expérience se poursuivra pendant 32 ans:

Morisset entreprend sur le terrain d’abord, dans les fonds d’archives par la suite, l’inventaire du patrimoine artistique et architectural dont il assiste à la disparition et à la transformation.  (Réf)

Il a une

façon de travailler qui découle d’une approche esthétisante basée sur une histoire des styles. Celle-ci s’appuie sur une recherche documentaire des sources premières, ce qui constituait une première en histoire de l’art québécois.(Réf)

Avec cet inventaire (et par l’ensemble de son oeuvre) Gérard Morisset:

incite le gouvernement à faire l’acquisition de celles [les oeuvres d’art] qui sont menacées d’aliénation, de destruction ou de détérioration. (Réf)

Dès 1921, avec l’aide de Jean-Thomas Nadeau, Gérard Morisset s’était attelé à

la cueillette des documents sur l’art ancien. (A la découverte… p. 18).

Gérard Morisset continue d’occuper des fonctions importantes durant les années 40 et 50. En 1943, il est élu membre de la section française de la Société royale du Canada. En 1949, il est élu président de la Société des écrivains canadiens. Deux ans plus tard, il devient secrétaire de la Commission des Monuments historiques du Québec où il a contribué à la conservation et à la restauration du patrimoine bâti.

Le Musée du Québec

Il exerce entre 1953 et 1965 la fonction de directeur du Musée du Québec, aujourd’hui appelé Musée des Beaux-arts du Québec (un pavillon porte son nom).

Il transforme le musée:

En séparant de manière effective les deux secteurs développés jusque là au Musée du Québec, les sciences naturelles et l’art, en augmentant considérablement la collection de manière à offrir un éventail assez complet de l’art québécois ancien, en développant une documentation appropriée à l’étude des oeuvres – fiches d’inventaire, dossier par thèmes, par artistes, par expositions -, en modifiant les règles d’accrochage et les concepts d’exposition, le conservateur du  »Musée de la Province » va faire du musée un établissement muséologique plus moderne. (Réf. A la découverte… p.26-27)

En 1952, il donne des cours d’histoire de l’art à l’Université Laval. La médaille Pierre-Chauveau de la Société Royale lui est remise en 1954. En 1967, il est fait docteur honoris causa de l’Université Laval et il reçoit la médaille d’honneur du Groupe des Dix.

Gérard Morisset décède le 28 décembre 1970 à Québec.

Le Prix Gérard-Morisset

Accordé par le gouvernement du Québec, ce prix récompense une:

personne pour l’ensemble d’une carrière consacrée au patrimoine. Les activités reconnues aux fins de ce prix sont la recherche, la création, la formation, la gestion, la conservation et la diffusion dans les domaines des biens culturels, des archives, de la muséologie et de la culture populaire traditionnelle. (Réf)

Ce prix est remis depuis 1992. Parmi les lauréats, on retrouve Jacques Lacoursière, Michel Lessard, Luc Noppen et John R. Porter.

Conclusion

Gérard Morisset a grandement contribué à recenser et à faire connaître le patrimoine québécois. Ce pionnier a permis la diffusion des connaissances sur le patrimoine vis l’Inventaire des oeuvres d’art et par divers moyens: enseignement, articles, livres, expositions, présences la radio et la télévision. Il a contribué à la sauvegarde de plusieurs éléments de notre patrimoine. Il a partagé ses connaissances: un exemple à suivre…

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Écrits

Thèmes abordés: peinture, architecture, sculpture, orfèvrerie, etc.

 »Sa contribution et son oeuvre en font un des grands penseurs de notre histoire culturelle. Nous avons recensés 388 titres publiés de 1922 à 1971, soit 18 livres et 370 articles ou chapitres de livres. Ces 3 411 pages publiées se répartissent comme suit : les livres totalisent 1 845 pages, les articles et chapitres de livres 1 566 pages. » (Réf)

Quelques monographies

Rapport de l’inventaire des oeuvres d’art (1940)

Coup d’oeil sur les arts en Nouvelle-France (1941)

Le Cap-santé, ses églises et son trésor (1944, réédité en 1980)

L’architecture en Nouvelle-France (1949)

Québec et son évolution (1952)

Articles

Gérard Morisset a collaboré à plusieurs journaux dont L’Action catholique, le Canada, L’Événement, le Droit, le Canada français, La Patrie, etc

En ligne: Les arts au Canada sous le régime français (1948, Rapport annuel de la Société historique du Canada)

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Bibliographie

Jean Cournoyer (Page consultée le 2 mars 2010) Morisset (Gérard) [En ligne]. Adresse URL:http://www.memoireduquebec.com/

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (Page consultée le 2 mars 2010) Qui était Gérard Morisset? [en ligne]. Adresse URL: http://www.prixduquebec.gouv.qc.ca/eponyme/c-morisset_gerard.htm

Robert Derôme (Page consultée le 2 mars 2010) Gérard Morisset 1898-1970 [en ligne]. Adresse URL: http://www.er.uqam.ca/nobel/r14310/Ville/1922.Morisset.html

COLLECTIF. A la découverte du patrimoine avec Gérard Morisset, Ministère des Affaires culturelles1981, 256 pages.

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CyberMuse – Musée des Beaux-arts du Canada

Le Musée des beaux-arts du Canada (National Gallery of Canada) exploite le web de brillante façon. Il met en valeur ses collections via CyberMuse. CyberMuse est un outil éducatif qui s’adresse à tous.

Alors, que retrouve-t-on sur Cybermuse?

Cybermuse contient plus de 10 000 images d’oeuvres provenant de la collection du musée. On peut faire une recherche dans cette collection et même créer sa propre exposition virtuelle (inscription gratuite).

cybermuse

Il y a plusieurs jeux s’adressant aux enfants et aux jeunes. Par exemple, il y a un jeu où l’enfant apprendra à distinguer les différents courants en art. A la fin du jeu,il sera en mesure de déterminer son courant d’art préféré.  Galerie-artissimo invite les jeunes à créer des oeuvres, pour ensuite les exposer sur le site. Les internautes peuvent aussi envoyer une carte postale virtuelle représentant une oeuvre du musée. C’est une belle façon d’initier les jeunes à l’art.

On peut visiter virtuellement le musée. Pratique pour planifier une visite.

La section Carrières vous permet d’en savoir plus sur les gens gens qui travaillent au musée. On clique sur une icône et un employé du musée nous parle des compétences, des connaissances et des tâches rattachés à son poste. Cette section contient des vidéos. C’est un moyen intéressant pour recruter de futurs employés ou susciter des vocations.

La section Canaux du musée nous présente des vidéos / segments audio qui portent sur des techniques artistiques (ex. sculpture, peinture) ainsi que des entrevues avec des artistes renommés et des conservateurs du musée.

La section Enseignants contient des plans de cours et des suggestions pour l’utilisation de CyberMuse en classe.

La section Chercheurs propose des dossiers (ex.la peinture canadienne des années 30), l’historique de plusieurs oeuvres du musée et des liens vers d’autres ressources en art.

Les concepteurs de Cybermuse ne se sont pas contentés de présenter les collections du musée. Ils ont ajouté beaucoup d’informations complémentaires qui permettent de mieux comprendre la signification des oeuvres du musée. Ce site est conçu pour un large public. Chaque groupe d’âge trouvera des activités à sa mesure, selon ses intérêts. Le public peut s’approprier les oeuvres du musée en créant des oeuvres virtuelles. C’est un bel exemple d’interaction public/musée.

Cybermuse est définitivement un site à mettre dans vos favoris si vous vous intéressez à l’art et à la culture.

Adresse: http://www.gallery.ca/en/index.php

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