Réflexions sur les jeux historiques sur le web (missions virtuelles)

Sur le web, les sites ne manquent pas pour les passionnés d’histoire. On y retrouve des expositions virtuelles, des quizs, des missions virtuelles, etc. Je vais me pencher aujourd’hui sur les sites de type mission virtuelle  ayant pour thèmes l’histoire. J’y partagerai quelques réflexions sur ce qui est à éviter et à adopter en ce qui concerne le graphisme, le bruitage et le scénario pour un jeu ayant pour thème l’histoire.  Pour finir, vous trouverez dans la partie Billets reliés des suggestions de sites à visiter.

Graphisme et bruitage
Le graphisme doit être attrayant et les décors réalistes (éviter l’anachronisme). Les sites en flash ne me dérangent pas, sauf s’ils sont tape-à-l’oeil. Les images clignotantes ou qui bougent tout le temps sont à proscrire. Heureusement, il s’en fait moins qu’à une certaine époque.

Pour ce qui est du bruitage, la discrétion est de mise. Une musique de fond est préférable à des effets sonores répétitifs qui font exploser les hauts-parleurs. La plupart du temps, je clique sur l’icône correspondante pour faire taire ces bruits désagréables. Certains font parler des personnages; je préfère les transcriptions.

En somme, s’il faut soigner la présentation d’un jeu, il faut faire preuve de pertinence et de discrétion en matière d’effets sonores. S’il y a des logiciels à télécharger pour visualiser correctement le jeu, il faut que cela soit clairement indiqué.

Scénario

Dès le départ, le but du jeu et les étapes pour y parvenir doivent être présentés. Et c’est toujours bien lorsqu’il y a une récompense à la fin (livre numérique, illustration personnalisée, etc). Tout au long du jeu, on doit pouvoir avoir accès facilement à des consignes claires. Quoi de plus frustrant que de tourner en rond?

Il faut que les actions à poser soient logiques. Donc dans un jeu à Québec dont l’action se déroule en 1930, il est inutile de parler à un oiseau pour obtenir un écu, vous voyez le genre…

Le jeu doit faire appel aux connaissances que l’on amasse. Pourquoi ne pas demander aux internautes de résoudre des énigmes? Ou bien en leur permettant de recréer un bâtiment, un artéfact, etc.

Je n’aime pas les jeux d’habiletés minutés; beaucoup de clics pour rien.

Les personnages doivent se déplacer avec fluidité.

On ne met pas de temps limite pour compléter le jeu et on doit pouvoir enregistrer sa partie. Recommencer une partie est désagréable.

La durée du jeu a plus ou moins d’importance. J’ai adoré certains jeux que j’ai complété en 20 minutes ainsi que d’autres qui m’ont duré plusieurs heures…

J’aime bien aussi que les jeux soient accompagnés d’une bibliographie. Cela aide à établir la crédibilité du jeu et permet de d’indiquer des pistes à suivre pour approfondir les informations apprises durant le jeu.

Conclusion
A mon avis, un bon jeu en ligne a un graphisme attrayant, soigné et n’abuse pas des effets sonores. Il mise sur les connaissances historiques et non sur la capacité à cliquer 30 000 fois en 20 secondes. Le but et les étapes pour y parvenir sont clairement indiquées. Le jeu évite dans la mesure du possible les anachronismes. Il ne nécessite pas le téléchargement de plusieurs programmes pour le faire fonctionner correctement.

Et vous, quels sont les jeux (en ligne ou console de jeux vidéos) que vous avez aimez?

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Deux jeux en ligne sur l’histoire de la ville de Québec

Mise à jour, 10 mai 2015: les deux jeux virtuels dont il est question dans ce billet ne sont plus disponibles en ligne.

Dans le cadre des fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec en 2008, le gouvernement canadien a mis en ligne deux jeux pour faire découvrir aux jeunes l’histoire de cette ville.  Ces jeux intitulés Entre en jeux et Le mystère de Kebec sont disponibles en deux versions: html et flash. J’ai testé les versions flash. Voici mes commentaires.

Entre en jeux

Entre en jeux est constituée de quatre mini-jeux :

  • Hissons les voiles! (on prépare le bâteau de Champlain, le Don de Dieu, pour le voyage vers la Nouvelle-France);
  • Le grand bal au château (où il faut trouver une toilette d’époque appropriée pour assister au bal);
  • Le Magasin général de l’histoire de Québec (il faut ranger les articles du magasin selon l’époque à laquelle ils appartiennent);
  • Construis le pont de Québec (il faut assembler les pièces pour recréer le pont).

Commentaires:

A ma grande honte, j’avoue avoir fait couler le Don de Dieu en le surchargeant à plusieurs reprises en jouant à Hissons les voiles!

Le grand bal au château et le Magasin général de l’histoire de Québec font appel à des connaissances historiques. On en fait le tour rapidement.

Le jeu sur le pont de Québec est d’un intérêt limité.

La musique est de trop (solution: fermer les haut-parleurs de l’ordinateur).

Note: ** sur 5 étoiles

Le mystère de Kebec

Le mystère de Kebec nous convie à un voyage à travers le temps. Le but est de trouver le grand secret de Québec (rien à voir avec le code de Clotaire Rapaille, malheureusement!). On peut incarner un homme ou une femme. On marche à travers la ville de Québec, en amassant des objets et en discutant avec des personnages comme Samuel de Champlain et Carleton ou des gens du peuple.

Commentaires:

J’adore les jeux où le personnage poursuit une quête, mais dans ce cas-ci, j’ai été déçue. Le texte est écrit trop petit et les dialogues sont plus ou moins intéressants. Ce jeu ne fait pas vraiment appel aux connaissances historiques. Bien des fois, on se demande, que faut-il faire ensuite? Certaines actions sont plus ou moins pertinentes (parler aux animaux…).

Le graphisme du jeu est agréable, mais je note que certains personnages réussissent à passer à travers d’autres personnages (voir capture-d’écran qui suit). Fantômes? Aussi, il est difficile de faire bouger correctement les personnages. Se rendre d’un point A à un point B peut être fastidieux.

On peut sauvegarder sa partie en entrant le code que l’on nous donne lorsque chaque niveau est complété.

On peut quand même lire des informations historiques lorsqu’on survole certains objets avec son curseur. L’idée de faire intervenir des personnages historiques est bonne, mais sous-utilisée. Durant le jeu, on peut consulter un livre qui nous donne des informations historiques.

Une fois le jeu complété, on peut télécharger un document de 39 pages sur l’histoire et le patrimoine de Québec. Pour les curieux, vous pouvez le consulter directement ici.

Note: ** sur 5 étoiles

Conclusion

Sur le plan visuel, ces jeux sont relativement bien, mais il n’est pas nécessaire, pour la plupart, d’acquérir des connaissances historiques pour les compléter. Et c’est là qu’ils passent un peu à côté de leur objectif, c’est-à-dire nous faire connaître l’histoire de la ville de Québec.

Billets reliés

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Une épave raconte: jeu en ligne sur l’archéologie

Expositions virtuelles des Archives de la ville de Québec

Une épave raconte – jeu en ligne sur l’archéologie

Il y a longtemps, au temps de la Nouvelle-France, un bateau a sombré dans les eaux du Saint-Laurent. En tant qu’archéologue et restaurateur, votre rôle est de percer le mystère de ce bateau. Quel est son nom? D’où venait-il? Que venait-il faire en Nouvelle-France? Pour se faire, il vous faudra trouver et restaurer des objets se trouvant sur le bateau. Les fantômes de l’épave vous donneront alors des indices pour mieux comprendre ce qui s’est passé.
epaveCe jeu a été conçu en 2002 par le Musée d’histoire et d’archéologie de Pointe-a-Callière en collaboration avec le Musée virtuel du Canada. Il nécessite le plugiciel flash et s’adresse aux jeunes du secondaire.

Le jeu n’est pas exempt de petits défauts: l’aire de jeu est minuscule, les exclamations des personnages sont énervantes à la longue, il y a un manque d’instructions, etc… Rappelons-nous que ce jeu a été conçu en 2002. Les expositions virtuelles et les jeux en ligne des institutions muséales en étaient à leurs premiers balbutiements. Malgré cela, quel jeu instructif! On identifie le matériel dominant et avec l’aide des fiches, on applique le traitement adéquat. Cela nous donne aperçu du travail d’un restaurateur.

A chaque fois que l’on retrouve et restaure correctement un objet, une partie de l’histoire du bateau s’inscrit dans un carnet.

A la fin du jeu, on découvre que ce bateau, qui a réellement existé, est lié à un événement important dans l’histoire de la Nouvelle-France, mais je ne vous dis pas lequel, à vous de le découvrir…

Adresse internet: http://uneepaveraconte.net/francais/index.htm

Billets reliés:

Le code perdu – jeu en ligne sur l’histoire du Québec

Le Musée de la Civilisation à Québec a mis en ligne un jeu intitulé  »Le code perdu ». Il s’agit de répondre correctement à 3 questions et d’effectuer une visite virtuelle de 3 endroits, visites parsemées d’embûches. En effet, un célèbre historien, gardien de ces trois musées, a disparu. Auparavant, il a  décidé d’augmenter la sécurité de ces lieux, à tel point que ni les voleurs, ni le public, ne peuvent plus y entrer! Vous êtes engagé par la compagnie de sécurité Groleau Protect Inc. Votre rôle est donc de ramasser des indices pour pouvoir percer les codes de sécurité et ainsi redonner l’accès au public.

Le jeu s’adresse au grand public, mais il intéressera beaucoup les enseignants du programme d’histoire et d’éducation à la citoyenneté du deuxième cycle du secondaire ainsi que les élèves du cours d’Histoire du Canada à l’université. Un section du site internet est réservé aux enseignants pour leur montrer comment intégrer ce jeu à leurs cours. On y retrouve toutes les fiches du jeu.

Les trois musées visités sont le Manoir Mauvide-Genest (St-Jean, Ile d’Orléans), la Seigneurie des Aulnaies (St-Roch-des-Aulnaies) et L’Aventure Leclerc (St-Augustin-de-Desmaures). On se promène dans ces trois endroits et on ramasse des objets exposés. En même temps, on amasse des documents qui renferment de précieux indices qui nous permettront de résoudre les énigmes proposées qui nous donneront accès à des lieux inaccessibles grâce à monsieur Gilbert. Un bloc-notes nous permet de consigner nos notes

En effet, on ne peut pas aller où on veut. Pour avoir accès à certains endroits, il faut résoudre des anagrammes, identifier des concepts en lien avec un thème donné et faire des associations de concepts dans l’esprit du  »mind mapping » (réseau de concepts). Les fiches amassées (visibles dans la section archives de l’interface) nous permettent de cibler les concepts clés. On peut sauvegarder un document pdf représentant le réseau de concept relié au thème de l’étape. Les thèmes abordés sont reliés au développement socio-économique des Canadiens-Français.

On a quelques fois droit à l’intervention (amusante) de personnages comme un robot-gardien, une voleuse qui viendront pimenter notre quête. Un employé de la compagnie Groleau nous supervise tout au long de la mission.

Une fois le jeu complété, on peut retourner faire une visite virtuelle des lieux.

Ce jeu m’a énormément impressionné. Les images sont d’une grande qualité, c’est comme si on y était. On a même ajouté, outre une musique d’ambiance, des bruits en lien avec le lieu où on est. Par exemple, on entend le chant des oiseaux lorsqu’on est dehors. Ce jeu nous permet d’entrer en contact avec plusieurs objets (virtuels) historiques. Une fiche descriptive accompagne les objets amassés. Quelques fois, il faut activer des objets pour pouvoir avancer. Chaque mission m’a pris environ 2 heures.

En somme, il s’agit d’une produit multimédia de qualité. On apprend tout en s’amusant. J’ai beaucoup apprécié l’approche de l’enquête policière. Ce jeu me rappelle un peu Myst, à cause de la musique et de l’ambiance (on est seul).

Un seul bémol: le manque de consignes. A plusieurs reprises, je ne savais pas trop quoi faire. Il faut aussi avoir un bon sens de l’orientation pour pouvoir avancer dans le jeu. Heureusement, on peut voir dans l’interface une carte des lieux en tout temps!

Adresse: http://www.mcq.org/code/fr/

Billets reliés: