On trouve des Audet partout…

même en Australie!

Dans le Sydney Morning Herald du 13 septembre 1859, le mariage suivant est annoncé:

audetmoss
Audet-Moss – August 10th, at the Synagogue York-street, by the Rev. M. R. Cohen, M. J. Audet, son of M. J.W. Audet, of Racjzann, Russian Poland, to miss Elizabeth, daughter of the late Alexander Moss, Of London.

L’heureux marié est Jacob Audet, un artiste photographe. Il est mentionné à plusieurs reprises dans les journaux historiques australiens (Trove).

Un Audet vivant en Australie, mais né en Pologne, c’est intriguant. Comment expliquer cela? Ces Audet polonais avaient-ils une origine française? S’agit-il d’un patronyme modifié? Une descendante de Jacob Audet raconte que dans la famille, on croit que les Audet venaient de France, qu’ils ont habité en Angleterre puis qu’ils se sont établis en Pologne.

Je ne suis pas parvenue à localiser plus précisément le village de Racjzann.

Audet est un patronyme répandu au Québec. Si vous êtes un Lapointe, votre nom de famille, à l’origine, était probablement Audet.

Pour en savoir plus sur Jacob Audet, consultez le site Design & Art Australia.

Autres billets
Les surprises que peuvent nous révéler la généalogie

Trove: journaux historiques de l’Australie [XIXe et XXe siècle]

L’évasion du patriote Louis Bourdon [1843]

Toponymie: le Québec à travers le monde (en route!)

Le patrimoine des minorités religieuses au Québec, richesse et vulnérabilité

Du 17 au 19 mai 2006 s’est tenu à l’Université McGill le 74e congrès de
l’ACFAS. Une des activités au programme était le Colloque sur le patrimoine
religieux des minorités du Québec. Suite à ce colloque, le livre  »Le
patrimoine des minorités religieuses du Québec, richesse et vulnérabilité’ a
été publié.
patrimoine_minorites
Dans ce livre, le patrimoine de trois minorités religieuses est présenté. Celui des Juifs, des Orthodoxes et celui des Franco-protestants.

Il en ressort que le patrimoine de la communauté juive est relativement bien
conservé. Des musées et le service des archives du Congrès juif canadien en
assurent la conservation et la diffusion.

Pour ce qui est de la communauté franco-protestante, la Société d’histoire
du protestantisme français au Québec (SHPFQ)  met en
valeur son patrimoine grâce à ses activités et son site internet, qui
regorge d’archives que les chercheurs et le public peuvent consulter.

Quand au patrimoine orthodoxe, il y a beaucoup à faire pour le faire
connaître.

Plusieurs pistes de solutions sont évoquées pour sauver de l’oubli le patrimoine
de ces communautés:
-conservation des archives
-expositions dans les musées
-numérisation des archives et mise en ligne
-participation de la communauté (dons d’archives, implications dans les
sociétés d’histoire)
-inventaire du patrimoine matériel et immatériel
-intégration d’un volet patrimoine dans le cours d’éthique et de culture
religieuse.
-protection du patrimoine par le gouvernement (lois)

Ce livre démontre qu’il faut une action concertée (spécialistes, gouvernement, population) pour sauvegarder et diffuser le patrimoine des minorités religieuses du Québec avant qu’il ne disparaisse. Il suscite la réflexion. Que connait-on du patrimoine des Mormons, des Témoins de Jéhovah, par exemple? Si peu. Les minorités religieuses ont marqué l’histoire du Québec et cet ouvrage le démontre bien. Je n’ai qu’une seule critique à faire concernant ce livre. Le temps a visiblement manqué pour une révision linguistique; il y a plusieurs fautes. Un peu gênant pour un ouvrage de ce calibre…

Le patrimoine des minorités religieuses du Québec, richesse et
vulnérabilité. Sous la direction de Marie-Claude Rocher et Marc Pelchat,
préface de Jean Simard, PUL, 2006, 274 pages.

Presses de l’Université Laval: Présentation du livre et table des matières

La mémoire spoliée. Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique

Le vol d’archives françaises au cours de la Deuxième Guerre mondiale est le sujet du livre La mémoire spoliée, Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique. L’auteure, Sophie Coeuré, est historienne et professeure à l’école normale supérieure de Paris. Dans ce livre, elle tente de montrer comment et pourquoi les Nazis, puis les

Editions Payot

sources: Editions Payot

Soviétiques se sont emparés d’archives. Elle se penche aussi sur le processus de restitution de ces archives, processus qui n’est pas encore complétée à ce jour.

On peut discerner trois périodes importantes. D’abord, entre 1938 et 1940, on assiste à la mise en lieu sûr de plusieurs collections d’archives. La signature de l’armistice stoppe ce mouvement. Certains décident même de détruire des archives au contenu sensible, pour éviter qu’elles tombent aux mains de l’ennemi.

De 1940 à 1944, les Allemands et le gouvernement de Vichy procèdent à des saisies. Ils visent plus particulièrement les documents portant sur le communisme, la franc-maçonnerie, le judaïsme et tout ce qui peut leur apporter des informations pour les aider à gagner la guerre (p.23).

Après la libération, en 1944, ce sont les Russes qui s’approprient des archives, comme  »butin de guerre » et en compensation des pertes subies. Ils vont transférer ces archives sur le territoire de l’empire soviétique, où elles demeureront cachées pendant plusieurs années. Des documents seront restitués, au fil des années, selon le gel ou le réchauffement des relations franco-russe.

Sophie Coeuré complète son ouvrage par une réflexion sur les archives et le droit international en temps de guerre. Une bibliographie, une liste des sources ainsi qu’une liste des documents spoliés rendus par les Russes ou encore réclamés par la France est annexée à l’ouvrage.

Cet ouvrage constitue un intéressant survol d’un sujet difficile. J’ai particulièrement été touchée par la lecture de témoignages d’intellectuels et de personnages politiques français, quant aux perquisitions de leurs documents, résultat d’une vie de recherche et de réflexion. A la fin de ce livre, on réalise qu’une quantité inestimable de documents – et de vies- ont été perdus durant la Deuxième Guerre mondiale. De plus, on ignore toujours le sort de documents ayant une haute valeur historique, comme l’original du traité de Versailles.

La mémoire spoliée, Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique. Sophie Coeuré, Payot, 2007, 270 pages.

Billets reliés: