Un Amérindien accusé de pratique illégale de la médecine [1914]

La Patrie, 12 janvier 1914

LE MEDECIN DE LA TRIBU IROQUOISE
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UN INDIEN DE LA RÉSERVE DE CAUGHNAWAGA EST AMENÉ DEVANT LES TRIBUNAUX ACCUSÉ DE PRATIQUE ILLÉGALE DE LA MÉDECINE
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OÙ IL PUISAIT SA SCIENCE
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« Ma science n’est pas de celle que l’on trouve dans les livres. Quand le chaud soleil du printemps nous revient, je vais dans les bois cueillir des racines et des herbes sauvages, dont je suis le seul à connaître les propriétés curatives secrètes. Je fabrique moi-même mes remèdes et les distribue aux membres de ma tribu. » C’est en ces termes qu’un médecin du village de Caughnawaga, répondant au nom suggestif de Dominique Twoaxes (Deux-Haches), présentait sa défense, ce matin, en cour de Police, où il avait été traduit pour pratique illégale de la médecine.

L’accusation a été portée contre le charlatan indien par l’association des Médecins et il a fallu requérir les services d’un interprète pour traduire les déclarations des deux indiennes qui sont sous les soins de l’accusé depuis près de 2 ans.

Mme Montou, une iroquoise, déclare qu’elle est sous les soins de l’accusé depuis plusieurs mois, et qu’elle n’a guère constaté d’amélioration dans son état. Cependant, elle croit à sa science et espère qu’il finira par la débarrasser de ses maux.

Le juge Lafontaine ne partage pas cet avis et croit que la femme aurait pu être guérie en deux semaines, si elle était allée raconter ses peines à un médecin ordinaire. En fait de quoi, il condamne Twoaxes à dix dollars d’amende et les frais.

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LONGEVITÉ

Il est mort pendant les huit dernières années dans le village de Coganawaga, dix sauvages, dont chacun passait cent ans. Il n’y a que quelques jours encore que le Curé a enterré une femme de 106. Il vient encore une sauvage qui voit ses descendants de la cinquième génération; en d’autres mots, l’enfant voit encore sa mère, sa grand’mère, sa grande grand’mère et la mère de sa grande grand’mère. Il peut être digne de remarque, que la vie de ces gens est une singulière succession de nonchalance et de fatigue, et quatre-vingt-dix sur cent leur repas consistent en bled-d’Inde (maïs) cuit d’une manière particulière aux sauvages.

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ETUDIANT IROQUOIS

M. John W. Jocks, qui a été admis à l’étude du droit jeudi dernier à Trois-Rivières est le fils de M. John Jocks, grand chef de Caughnawaga et propriétaire des superbes carrières de cette localité. M. Jocks est le premier sauvage, à notre connaissance, qui ait été admis à l’étude du droit en cette province.

Ce jeune monsieur est doué de grands talents et parle parfaitement le français, l’anglais et inutile de le dire, aussi la langue iroquoise. Il a été admis après avoir subi un des examens les plus brillants.

M. Jocks a fait son cours au collège Sainte-Marie, Montréal.

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