Mort étrange à St-François de Montmagny en 1924

La Patrie, 19 juin 1924

MORT ETRANGE À ST-FRANCOIS DE MONTMAGNY
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UN EMPLOYÉ DU CANADIAN NATIONAL AURAIT ÉTÉ MYSTÉRIEUSEMENT ASSASSINÉ.

LES RUMEURS
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ST-FRANCOIS DE MONTMAGNY, 19. (Spécial à la  »Patrie »). Un employé du chemin de fer National vient de mourir et dans des circonstances mystérieuses.

Aubert Fournier, de St-Philippe de Néri, Kamouraska, était un employé modèle. Un matin, à la fin de la semaine dernière, deux de ses confrères trouvèrent le cadavre du pauvre homme étendu dans le fond d’un char de service du chemin de fer national, sur une voie d’évitement, près de St-François de Montmagny.

Des rumeurs sinistres se mirent de suite à courir au sujet de cette mort et d’individus fort bien mis qui dépensaient de l’argent à pleines mains dans les hôtels.

Les trains du chemin de fer National qui passent à St-François de Montmagny et se dirigent vers le bas du fleuve emportent la plupart du temps des sommes très considérables. Cet argent ést destiné aux centaines de succursales des diverses banques canadiennes dans le bas du fleuve.

On suppose que ces individus étaient à préparer un coup de main à Montmagny où tous les trains arrêtent.

LE VERDICT DU CORONER

Le coroner Dr. O.E. Perron, de St-Charles de Bellechasse, a tenu immédiatement une enquête le jour même sur le cadavre de Aubert Fournier.

Il n’y avait sur le corps aucune trace de violence. Aucun indice de lutte ne put être découvert: de sorte que le verdict des jurés du coroner fut mort par suite de syncope.

Mais ce verdict n’eût pas pour effet d’arrêter les rumeurs de courir, loin de là.

On prétend dans le district que Fournier a été assassiné par un moyen aussi habile que diabolique, ne laissant aucune trace.

LES ETRANGERS DISPARAISSENT

Ce qui a provoqué cette croyance, c’est que les étrangers aux allures louches ont complètement disparu de la région depuis le matin où le cadavre a été découvert.

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Le dirigeable Von Hindenburg au-dessus de Québec [1er juillet 1936]

Disparition à la Grosse-île [septembre 1906]

Tué par les chars [1873]
d

Les tremblements de terre au Québec (1663-1988)

Voici quelques tremblements de terres ressentis au Québec depuis le 17e siècle. J’ai ajouté des liens menant vers des  articles de journaux  québécois (surtout les unes) et autres ressources en ligne portant sur ces phénomènes.

5 février 1663. Épicentre: Charlevoix. Magnitude: 7 sur l’échelle de Richter.

Le 5 février 1663, à 17h30, un tremblement de terre de magnitude 7, dont l’épicentre est situé dans la région de Charlevoix, secoue la Nouvelle-France. L’événement laisse des traces: il (la suite ici)

Les descriptions faites par le père Hiérosme Lallemand et Mère Marie de l’Incarnation valent le détour.

***

16 septembre 1732. Épicentre: Montréal. Intensité Maximale sur l’échelle de Mercalli Modifiée

300 maisons endommagées, une fillette tuée (selon la légende)

Le Tremblement de terre de Montréal du 16 Septembre 1732. Ressources naturelles du Canada

28 février 1925. Séisme de Charlevoix-Kamouraska. Magnitude 6.2

Le 28 février, l’un des plus forts séismes du XXe siècle secoue le Québec et perturbe la vie des milliers de gens. Évalué à 6,2 sur l’échelle de Richter, le séisme de Charlevoix-Kamouraska se fait sentir jusqu’à 1000 km de son épicentre, l’Île aux Lièvres. Pendant les semaines qui suivent, des dizaines de répliques sismiques sont ressenties. (Réf)

La Patrie, 2 mars 1925. L’Église de St-Hilarion s’écroule lors du tremblement de terre (p.1) La commotion que causa le tremblement de terre en ville (p.3)

Le Canada, 2 mars 1925, Violent tremblement de terre

Le Canada, 3 mars 1925, En une: Il y eu quatre tremblements de terre,  non deux et Les gaietés du tremblement de terre de samedi.

Et on en parle même en Tasmanie! 4 mars,  Mercury,  Hobart, Historic Church destroyed

1er novembre 1935. Épicentre: Temiscaming. Magnitude; 6.2

Journal La Patrie 3 novembre, p. 35 (p. 2 si vous regardez la numérotation de Google). Article: La terre tremble encore samedi matin.

Le Courrier de Berthierville, 7 novembre, Tremblement de terre.

Et La Patrie en rajoute…29 décembre, La terreur d’un séisme.

Le Canada, 2 novembre, Voie ferrée tordue par le tremblement de terre

25 novembre 1988. Épicentre Saguenay (ressenti dans Bellechasse, je m’en rappelle très très bien 🙂 ). Magnitude: 5.9.

Il y a 20 ans, Québec tremblait  »solide » (Quebec Urbain) Il y a dans cet article un lien vers une entrevue passionnante avec l’historien Jacques Lacoursière.

En complément:

Les tremblements de terre au Québec par Laura-Julie Perreault (cyberpresse.ca) Article publié le 23 juin 2010.

Billets reliés
La terre a tremblé en Nouvelle-France (5 février 1663)

Tragédie au pont de Québec: les effondrements de 1907 et de 1916

La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, en images

La tragédie de l’Empress of Ireland, 29 mai 1914, d’après les journaux de l’époque

Peinture: James Peachey et le Bas-Canada en 1784-1785

Biographie

On sait peu de chose sur James Peachey avant sa venue en Amérique. Il est probablement né en Angleterre, mais en quelle année? Par contre, on sait qu’il faisait partie de l’armée britannique. C’est ce qui l’a amené au Bas-Canada où il a fait trois séjours entre 1773 et 1779 approximativement.

D’abord, entre 1773 et 1775, il est chargé à Québec de dessiner des levés pour Samuel Holland, ingénieur-topographe en chef des terres du Québec et du nord de l’Amérique du nord.

Son deuxième séjour à Québec débute en 1780. Encore une fois, il travaille auprès de Samuel Holland, mais cette fois en qualité de topographe-adjoint. A la fin des années 1780, il expose et publie certaines de ses oeuvres.

James Peachy revient en Amérique vers 1788. Il est alors enseigne au premier bataillon du 60e régiment d’infanterie. En 1790, on le retrouve à Montréal. Il continue d’être le topographe-adjoint de Samuel Holland. En 1793, il est transféré à Québec puis en 1794, à Halifax. Il aurait quitté définitivement le Canada en 1797 (Didier Prioul, p. 177)

Il est décédé le 24 novembre 1797 à La Martinique.

Oeuvres

Les oeuvres connues de James Peachey ont été réalisées entre 1774 et 1797. Il s’agit surtout de paysages qui

comptent parmi les premiers paysages exécutés au Canada. (réf )

Pourquoi cette prédilection pour les paysages? James Peachy était un militaire. Or,

Le dessin topographique faisait alors partie des études militaires et l’on enseignait aux cadets officiers à exécuter rapidement des croquis exacts de terrains et de bâtiments dont l’armée avait grand besoin avant l’avènement de la photographie ».  p. 244 Gilles Deschênes, p.244.

Didier Prioul, en commentant le tableau Vue de Montréal ( 1784)- tableau no11 dans la gallerie qui suit- écrit:

Un tel résultat affirme bien le topographe professionnel, bien au fait des conventions picturales. La vue à vol d’oiseau a intégré depuis longtemps la topographie militaire comme l’un des schémas de composition fondamentaux pour tracer le  »portrait » d’un lieu précis dans un rapport d’échelle avec son environnement. Tout un jeu de formulation vient ensuite se greffer sur ce premier substrat structure des voies de communications, nature, répartition et densité de l’habitat, reconnaissance des points névralgiques, etc . Ainsi, il ne faut pas accorder trop d’importance au premier plan. Didier Prioul, p. 178

Pour terminer, voyons maintenant comment James Peachey a immortalisé Sorel, Rivière-du-Loup, Québec, Montréal et bien d’autres villes sises sur les bords du fleuve Saint-Laurent. Les images qui suivent proviennent du site de Bibliothèque et Archives du Canada.

Bibliographie

James Marsch, l’Encyclopédien canadienne [en ligne] Peachey, James [Page consultée le 19 juin 2010] Adresse URL

Bibliothèque et Archives Canada [en ligne] James Peachey [Page consultée le 19 juin 2010] Adresse URL

Didier Prioul, article  »James Peachey » dans. Mario Béland, dir. La Peinture au Québec 1820-1850. Québec, Musée du Québec – Les Publications du Québec, 1991, 608 pages.

Gilles Deschênes. Quand le vent faisait tourner les moulins, Sillery, Septentrion, 2009, 314 pages.

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Créer un album virtuel avec les oeuvres du Musée des Beaux-arts du Canada

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Images anciennes du Canada: illustrations tirées de livres rares

Analyser une image – conseils

Banque d’images en Univers social

La Collection de cartes postales anciennes Magella Bureau [1890-1963]

Grâce à la carte postale, on annonçait aux amis, aux parents que l’on allait bien, que les vacances étaient merveilleuses. La carte postale permettait aussi de faire connaître les attraits d’une région. Elle était un outil de promotion touristique auquel on pouvait ajouter une touche personnelle.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec a mis en ligne plusieurs milliers de cartes postales provenant de la Collection Magella Bureau. Cette partie de la collection porte sur les municipalités du Québec. Ces cartes ont été publiées entre 1890 et 1965. On peut voir le recto et le verso de chaque carte.

Une collection intéressante à consulter.

Quelques villes représentées dans cette collection

Pour voir les cartes, il faut cliquer sur Voir les images.

Pour voir d’autres cartes postales, utilisez Pistard.

Montréal (Ahuntsic, Mont-Royal et autres)

Québec (Vieux-Québec, Basse-ville, Maizerets, Cap-Blanc, Montcalm, Citadelle, Vieux-Limoilou)

Rimouski

Kamouraska

Rivière-du-Loup

Trois-Rivières

Lévis

Aylmer

Cap-Trinité

Tadoussac

Gaspé

Baie-Comeau

Webographie

Bibliothèque et Archives nationales du Québec. [en ligne] Branché sur notre histoire. Cartes postales. [Page consultée le 27 mai 2010] Adresse URL

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Images anciennes de Trois-Rivières et d’ailleurs

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Le cinéma au Québec au temps du muet (1896-1930)

Cartes postales du Québec d’antan

Les albums de rues E.-Z. Massicotte

Courir les magasins: l’évolution du commerce de détail au Québec au 20e siècle

Le meurtre d’Achille Taché, seigneur de Kamouraska (31 janvier 1839)

Hier, tout Québec fut mis en émoi par le nouvelle du meurtre récent supposé de M. Achille Taché, Seigneur de la Seigneurie de Kamouraska. Les soupçons sont tombés sur un étranger, se disant de Sorel, qui était nouvellement arrivé à Kamouraska, et qui en est disparu depuis cet affreux événement.

Extrait: Le Canadien, 6 février 1839, p.2

***

Le 16 juillet 1834, à Québec, Josephine-Éléonore d’Estimauville épouse Louis-Paschal-Achille Taché, seigneur de Kamouraska. Deux enfants naissent de cette union malheureuse. Violence conjugale, abus d’alcool et autres comportements de la part de l’époux sont des facteurs qui incitent Josephine-Éléonore d’Estimauville à quitter Kamouraska avec ses enfants en décembre 1837. Elle s’établit à Sorel (appelé alors William Henry), chez sa mère. Son troisième enfant naît là. Son époux vient la rejoindre en janvier 1838, mais repart sans elle.

3 février 1839: on retrouve le corps de Louis-Paschal-Achille Taché à l’anse Saint-Denis (Kamouraska ) . Il est décédé de façon violente: deux coups de pistolets à la tête. Que s’est-il passé?

A Sorel, Josephine-Éléonore d’Estimauville a fait la connaissance du docteur Georges Holmes. Ils sont devenus amants. Taché et Holmes se connaissent; ils ont été confrères de classe au collège de Nicolet.

Avec ou sans le consentement de Josephine-Éléonore, Georges Holmes décide de se débarrasser du mari. Les premiers essais sont infructueux.

À l’automne de 1838, à deux reprises il essaya vainement d’envoyer quelqu’un à Kamouraska afin d’empoisonner le seigneur avec de l’arsenic. Il s’adressa ensuite à Aurélie Prévost, dit Tremblay, domestique au service de Joséphine-Éléonore et complice de leur liaison depuis le début. Aurélie s’installa dans une auberge de Kamouraska sous un faux nom. Le 4 janvier 1839, elle réussit à faire boire le poison à Taché, mais il n’en mourut pas. ‘(Réf).

Le 31 janvier 1839, Georges Holmes tue Louis-Paschal-Achille Taché. Il est suspecté dès la découverte du corps. Il a par contre eu le temps de s’enfuir aux États-Unis. Dans des lettres envoyés à deux amis, il avoue avoir tué Taché. (Réf 1 et Réf 2). Il est arrêté à Burlington, Vermont et mis en prison.

Josephine-Éléonore d’Estimauville est quant à elle arrêtée en février 1839 pour sa complicité dans l’affaire. Elle est libérée le 27 février. Son procès s’ouvre à Québec le 21 septembre 1841. Elle est accusée  »d’avoir administrés ou fait administrer un poison, soit une once d’arsenic blanc, dissout dans du brandy, à Achille Taché, le 4 janvier 1839.  » (Réf). Elle est déclarée non-coupable.

Josephine-Éléonore d’Estimauville est décédée en juin 1893 à Montréal. Elle a convolé en secondes noces en 1843 avec le notaire Léon-Charles Clément (six enfants). Ils vécurent aux Éboulements. Quant à Georges Holmes, il s’est enfuit aux États-Unis. Le Bas-Canada a demandé son extradition, ce qui a été refusé. Il a été libéré. On ne sait pas ce qu’il est devenu par la suite.

Compléments

Photographie d’Eleanore d’Estimauville, non datée (années 1870?) source: BANQ

Retranscription de l’acte de sépulture de Paschal-Achille Taché ici.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec conserve certaines pièces relativement au procès de Georges Holmes, mais on ne peut les consulter en ligne.

Le drame de Kamouraska a inspiré deux livres: Drames de la vie réelle, roman canadien (Georges-Isodore Barthes, 1896) et Kamouraska (Anne Hébert, 1970). Du livre d’Anne Hébert est tiré le film du même nom (Claude Jutra, 1973). Souvenances Abbé Casgrain. Pierre-Georges Roy a tracé un Portrait de la famille Taché en 1904.

Anne Hébert et Paschal-Achille Taché partagent un lien de parenté, que l’on peut voir via le site Nos origines. Entrez les numéro 452853 et 116873.

***

Bibliographie

Celine Cyr, [En ligne]ESTIMAUVILLE, JOSÉPHINE-ÉLÉONORE D’ (Taché; Clément) Page consultée le 8 mai 2010: Adresse URL

Sylvio Leblond, «le Drame de Kamouraska d’après les documents de l’époque», Cahiers des Dix, 37 (1972): 239–273. reproduit dans Nos Origines. Adresse URL

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Billets reliés

Crime: La bande à Chambers (1831-1835) première, deuxième et troisième partie

Le Docteur l’Indienne: un meurtrier en série? Saint-Jean-Port-Joli, 1829

Le loup-garou du Kamouraska, 1766-1767

Ces gens qui ont marqué notre histoire: Arthur Buies (neveu d’Eleanore d’Estimauville)

Je m’appelle Claude Jutra: portrait d’un cinéaste québécois

La maison Chapais: le quotidien d’une famille bourgeoise du Bas-Saint-Laurent au 19e siècle

Le loup-garou du Kamouraska (1766-1767)

Le 21 juillet 1766 était publié dans la Gazette de Québec un inquiétant article:

L’on apprend de Saint-Roch, près de Cap Mouraska (Kamouraska) qu’il y a un loup-garou qui court les côtes sous la forme d’un mendiant, qui, avec le talent de persuader ce qu’il ignore, et en promettant ce qu’il ne peut tenir, a celui d’obtenir ce qu’il demande. On dit que cet animal, avec le secours de ses deux pieds de derrière, arriva à Québec le 17 dernier et qu’il en repartit le 18 suivant, dans le dessein de suivre sa mission jusques à Montréal. Cette bête est dit-on, dans son espèce aussi dangereuse que celle qui parut l’année dernière dans le Gévauclan * ; c’est pourquoi l’on exhorte le public de s’en méfier comme d’un loup ravissant.

*Gévaudan

Quelques mois plus tard, le 10 décembre 1767…

De Kamouraska, le 2 décembre, nous apprenons qu’un certain loup-garou, qui roule en cette province depuis plusieurs années, et qui a fait beaucoup de dégâts dans le district de Québec, a reçu plusieurs assauts considérables au mois d’octobre dernier, par divers animaux que l’on avait armés et déchaînés contre ce monstre, et, notamment, le 3 de novembre suivant, qu’il reçut un si furieux coup par un petit animal maigre, que l’on croyait être entièrement délivré de ce fatal animal, vu qu’il est resté quelques temps retiré dans sa tanière, au grand contentement du public.

Mais on vient d’apprendre, par le plus funeste des malheurs, que cet animal n’est pas entièrement défait, qu’au contraire, il commence à reparaître plus furieux que jamais et fait un carnage terrible partout où il frappe. Défiez-vous donc tous des ruses de cette malicieuse bête, et prenez garde de tomber entre ses pattes.

Référence: Bulletin des recherches historiques. Pierre-Georges Roy, p.224, vol. XV, juillet 1909, n07.

Qu’est-ce qu’un loup-garou?

On dit que

dans la tradition populaire du Québec, plus de la moitié des récits évoquent des individus se transformant en loup-garou après avoir omis de se confesser ou de faire leurs Pâques pendant sept ans. D’autres récits font également mention de gens ayant vendu leur âme au diable ou menant une  »mauvaise vie », c’est-à-dire ayant une conduite hors des préceptes de l’Église.

Référence: Bryan  Perro, Créatures fantastiques du Québec, tome1,  Trécarré, 2007, p. 73

Comment se débarrasser d’un loup-garou?

Pour démasquer les loups-garous, il suffit de surveiller de près ceux qui, tous les soirs, s’éclipsent à la même heure. Si on arrive à blesser l’animal, l’homme sera blessé au même endroit le lendemain. L’une des façons de délivrer un loup-garou du maléfice est de l’atteindre au front, son point faible, sur lequel il a reçu l’eau bénite du baptême. Il faut y tracer une croix ou frapper pour faire couler le sang. Il est aussi possible d’atteindre le loup-garou en utilisant un fusil bourré de rameau bénit, d’un chapelet ou encore de balles trempées dans l’eau bénite.
(Site internet de la Maison St-Gabriel – n’est plus en ligne)

Contes vrais de Pamphile Lemay. Illustration par Henri Julien, 1907.

Le loup-garou dans la littérature québécoise.

On le retrouve dans de nombreux contes, dont:

La Chasse-galerie d’Honoré Beaugrand.

Au coin du feu – Histoire et fantaisie (1877) par Benjamin Sulte, voir le  intitulé Le loup-garou.

Contes Vrais (1899)de Pamphile Le May.

En Europe

A la même époque que le loup-garou du Kamouraska rôde en France la bête du Gévaudan à qui ont attribue plusieurs décès

Conclusion

Le loup-garou est un personnage marquant du légendaire québécois au même titre que le diable et plusieurs autres. Il a inspiré de grands conteurs comme Le May, Beaugrand et Sulte. Les légendes entourant les loups-garous nous montrent à quel point l’Église était importante dans la société. Malheur à qui ne fait pas ses Pâques! 🙂

Bibliographie

Monographies

ROY, Pierre-Georges, http://www.ourroots.ca/f/toc.aspx?id=3323. Septième série, p.73-74, Lévis, 1919

PERRO, Bryan. Créatures fantastiques du Québec, Trécarré, Montréal, 2007, 160 pages.

Périodique

Bulletin des recherches historiques. Pierre-Georges Roy, vol. XV, juillet 1909, no 7, p. 224.

Sites internet

Maison Saint-Gabriel. (Page consultée le 27 février 2010) Une faune maléfique. [n’est plus en ligne]

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Billets reliés: 

La maison hantée de Trois-Pistoles

Créatures fantastiques du Québec de Bryan Perro

Contes et légendes du Québec (site internet Y paraît que)

Légendes du Québec: une sélection de sites internet

Livre Lieux de légendes et de mystère du Québec

L’exposition virtuelle: outil de diffusion de l’histoire

Les organismes de diffusion de l’histoire du Québec prennent tranquillement le virage web. J’ai abordé ce sujet à quelques reprises ces derniers mois (voir liste à la fin de ce billet). Je ne le répéterai jamais assez: le web est un incontournable dans la diffusion de l’histoire! Le web, s’il est bien utilisé, permet de transmettre une information claire et fiable à un large public. Le présent billet va porter sur le thème des expositions virtuelles comme outil de diffusion de l’histoire. Pourquoi devrait-on créer des expositions virtuelles? C’est ce que nous allons voir.

Qu’est-ce qu’une exposition virtuelle?

Définition:

 »Une exposition virtuelle est une exposition diffusée sur Internet. L’exposition virtuelle est un moyen de plus en plus utilisé par les musées, les détenteurs de fonds culturels, ainsi que les artistes pour diffuser leurs œuvres.  »

source (Wikipédia)

A quoi ressemble une exposition virtuelle?

Quelques exemples:

  1. Des saisons en Nouvelle-France (Musée de la civilisation à Québec) http://www.mcq.org/Nouvelle-France/
  2. Rivière-Ouelle et autres expositions, (Société historique de la Côte-du-Sud) http://www.shcds.org/expo/index.htm
  3. Une école virtuelle: l’expérience de l’école au 19e siècle au Canada (Bibliothèque et Archives du Canada) http://www.collectionscanada.gc.ca/petite-ecole/index-f.html
  4. Les expositions virtuelles des archives de la ville de Québec http://www.ville.quebec.qc.ca/archives/expositions_virtuelles/galerie.aspx
  5. Quelques expositions sur l’histoire de Magog en Estrie (Société d’histoire de Magog) http://www.histoiremagog.com/exposition.php

Pourquoi créer une exposition virtuelle?

Une société d’histoire, tout comme un musée, un centre d’interprétation, etc. a pour mission de diffuser des connaissances. Or, plusieurs trésors demeurent cachés de la vue du public, que ce soit à cause de leur fragilité, par manque d’espace pour les exposer ou pour toute autre raison. L’exposition virtuelle permet de révéler ces objets, de les  »faire parler ». Une exposition virtuelle donne un aperçu des collections d’une institution.

Concevoir une exposition virtuelle permet d’approfondir ses connaissances. Les personnes qui travaillent à monter une telle exposition acquièrent des connaissances précieuses parce qu’il faut fouiller les collections, sélectionner des items, faire des lectures, etc. Dépendamment des tâches effectuées, on touche aux communications, au marketing, à l’informatique, etc.

La mise en ligne d’une exposition peut permettre de rejoindre le grand public. Une fois que votre exposition est indexée dans un moteur de recherche reconnu (ex. Google, Yahoo) et publicisé (Twitter, médias locaux, etc), elle peut être consultée par des gens de votre communauté, de votre région, de votre pays….Et même par des internautes d’un autre continent…

L’exposition en ligne peut mener à de nouvelles pistes de recherche. Comme je l’ai expliqué précédemment, une exposition virtuelle permet de faire connaître au grand public des items et des connaissances historiques qui n’ont pas nécessairement pu avoir une grande diffusion. Cela peut avoir pour résultat d’inspirer un étudiant pour son mémoire de maîtrise, un historien pour un article de revue, un citoyen pour une lettre ouverte à un journal, etc…

L’exposition virtuelle permet de bonifier le contenu d’un site web. Si un site ne contient qu’un bref paragraphe de présentation d’un organisme ainsi que ses coordonnées, ce n’est pas suffisant pour que l’internaute s’y attarde et qu’il ait envie de revenir.

On retrouve des photographies issues de la collection du musée McCord sur Flickr

Comment créer une exposition virtuelle?

Vous pouvez, si vous en avez les moyens, faire appel à une compagnie qui se spécialise dans la création de sites internet. Sinon, ne paniquez pas, il y a d’autres options, moins onéreuses et parfois gratuites, qui s’offrent à vous.

  1. Stage. Plusieurs établissements d’enseignement offrent des formations qui comprennent la création de sites web. La création d’une exposition virtuelle pourrait faire l’objet d’un stage et venir enrichir le cv d’un élève. L’exposition pourra être intégrée à un site internet déjà existant.
  2. Bénévolat. Enrôlez une personne qui a des connaissances en création et en promotion de site web.
  3. Flickr. Flickr est un service qui vous permet d’afficher gratuitement jusqu’à 200 photos. Vous pouvez commenter ces photos et ajouter des mots-clés. Ainsi, vous pouvez ajouter des informations qui permettront de mieux comprendre l’objet/ le moment représenté. Le public peut commenter les photos, après inscription. Vous pouvez rendre disponibles les photos en plusieurs formats et les désigner comme étant libre de droit pour un usage éducatif, par exemple. L’utilisation de ce site ne requiert pas de compétences informatiques compliquées. Un album photo se voit attribuer une adresse web qui sera valide tant que votre compte existera.
  4. Facebook. Facebook vous permet de placer en ligne un nombre illimité (à ma connaissance) de photographies. Il n’y a qu’un seul format d’affichage. Les gens peuvent commenter, après inscription. Partager un album de photos avec d’autres abonnés Facebook est simple.
  5. Musée virtuel du Canada. Ce site est réservé aux établissements membres, principalement des musées. On y retrouve des galeries d’images ainsi que des expositions plus élaborées. Malheureusement, il y a peu d’informations sur le site. Adresses: http://www.museevirtuel-virtualmuseum.ca/description_mvc-about_vmc/index-fra.jsp et http://www.museevirtuel-virtualmuseum.ca/index-fra.jsp

Conclusion

Grâce aux expositions virtuelles, l’internaute a accès à des pans de l’histoire de la ville de Québec, de Montréal, du Kamouraska et de bien d’autres endroits au Québec. Monter une exposition virtuelle n’a pas à être compliqué et coûteux. Plusieurs outils peu coûteux sont disponibles. Mais surtout, une exposition virtuelle doit être vue! C’est pourquoi je vais continuer, au cours des prochaines semaines et mois, sur ce blogue et sur Twitter, à vous entretenir des expositions virtuelles consacrées à l’histoire du Québec.

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Basse-Ville Haute-Ville de Jean-Pierre Charland: roman sur l’affaire Blanche Garneau

Certains crimes ont marqué l’imaginaire québécois, que l’on pense au meurtre en 1839 de Achille Taché, seigneur de Kamouraska qui a inspiré à Anne Hébert son célèbre roman Kamouraska, à l’affaire Cordélia Viau (1897) et à Aurore l’enfant martyre (1920). Mais connaissez-vous l’affaire Blanche Garneau? Le roman historique Haute-Ville Basse-Ville s’inspire de cette affaire non-résolue qui a fait trembler le gouvernement Taschereau.

hauteville

Haute-Ville, Basse-Ville est le plus récent roman de Jean-Pierre Charland, connu par la série Les Portes de Québec (quatre tomes). [Note 4 janv. 2010. Publié auparavant sous le titre Un viol sans importance en 1998 chez Septentrion. Édition revue et corrigée par l’auteur). Jean-Pierre Charland est professeur au département de didactique à l’Université de Montréal et il détient un doctorat en histoire.

L’action de Haute-Ville Basse-Ville se déroule en 1925, dans la ville de Québec. Québec est secouée par le viol et le meurtre crapuleux de Blancher Garnier, une jeune fille de modeste condition. Des rumeurs circulent à l’effet que des gens de la haute société sont impliqués dans cette sordide affaire, dont des fils de ministres… On fera tout pour étouffer le scandale…

Ce roman est inspiré de l’affaire Blanche Garneau qui s’est déroulée en 1920 à Québec. Le cadavre de Blanche Garneau, une modeste vendeuse, est retrouvé dans le parc Victoria le 28 juillet 1920. Elle est disparue six jours auparavant. Cette affaire a crée une véritable commotion dans la ville et a donné naissance à plusieurs rumeurs, dont une impliquant des fils de députés dans ce meurtre. Le gouvernement provincial a suivit de près les développements dans cette affaire…

Commentaires

Haute-Ville Basse-Ville recrée avec brio cette époque où le clergé contrôle les consciences, où politiciens sont des magouilleurs de première et où les riches exploitent les plus pauvres.

C’est à travers les mots de Renaud Daigle, Canadien-Français aisé financièrement qui a participé à la Première Guerre mondiale, que l’on visite Québec et que l’on pénètre dans l’univers bourgeois de la Haute-Ville. Mine de rien, on apprend beaucoup de chose sur les événements importants de cette époque: la grippe espagnole, la première guerre mondiale, la prohibition, les objets qui contribuent au confort moderne (ex. la radio).

J’ai beaucoup aimé le personnage de Maurice Gagnon qui enquête sur le dossier de Blanche Garneau et qui devient fou mais surtout Lara, une prostituée cultivée qui croise le chemin de Daigle.

Ce roman, outre l’affaire Garneau, aborde plusieurs sujets: le traitement des malades mentaux dans les asiles, les abus sexuels commis par des membres de l’église, la corruption de la police et des élites politiques, etc

L’auteur réussit à rendre ses personnages vivants et à nous présenter le contexte historique sans verser dans le didactisme. Il y a un bon équilibre entre la partie roman et la partie historique.

A la fin du livre, Jean-Pierre Charland explique comment il en est venu à s’intéresser à Blanche Garneau et ils nous présente quelques-titres et entêtes du journal Le Soleil relatifs à cette affaire.

Avec Basse-Ville Haute-Ville, on a affaire à une reconstitution crédible des années 20. Il s’agit d’un excellent roman historique qui nous donne envie d’en savoir plus sur l’affaire Blanche Garneau.

Personnellement, je crois que l’affaire Blanche Garneau serait un bon sujet pour le site Les grands mystères canadiens .

Haute-Ville Basse-Ville. Jean-Pierre Charland, Hurtubise, 2009, 596 pages.

Complément:

Blanche Garneau (Wikipédia)

Basse-Ville Haute-Ville (sur le site des Éditions Hurtubise)

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Les moulins à eau du Québec: un patrimoine à découvrir

Moulin à vent, moulin banal, moulin à farine, moulin à eau, que de types de moulins… Le Québec possède plusieurs moulins ancestraux, dont certains remontent au 18e siècle.

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Dans le livre Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui, il est question des moulins à eau. Ce livre est une version actualisée de l’ouvrage paru en 1978 sous le titre Les moulins à eau de la vallée du Saint-Laurent. Dans Les moulins à eau du Québec, édition de 2009, vous trouverez de superbes photos de Claude Bouchard ainsi que des textes signés Francine Adam.

Ce livre nous fait voyager sur les deux rives du Saint-Laurent: de Grondines, Deschambault, Pont-Rouge, Château-Richer, Baie-Saint-Paul, Les Éboulements à l’Isle-aux-Coudres, Gentilly, Lotbinière, Beaumont, Saint-Vallier, Saint-Raphaël, Cap-Saint-Ignace, Saint-Jean-Port-Joli, Kamouraska, Saint-Roch-des-Aulnaies et bien plus…

L’auteure nous présente l’histoire de ces moulins: le contexte de construction, la géographie des lieux, les propriétaires, les travaux de restauration, les abandons, les changements de vocations, etc. Les sources utilisées sont nombreuses: photographies, contrats passés devant notaires, recensements,etc.

Concernant les changements de vocations, on constate que peu de moulins ont conservé leur usage premier. Certains sont devenus des résidences privées, des centres d’interprétation, des ateliers, des salles d’expositions et même des bureaux d’affaires…

Quelques moulins présentés dans cet ouvrage sont dans un piteux état, comme le moulin César, de Baie-Saint-Paul, dont le toit s’est affaisé en 2008. Le climat, le manque d’entretien, l’absence de relève (métiers traditionnels) et d’action gouvernementale ainsi que le manque d’implication de la population expliquent pourquoi certains moulins sont à l’abandon. Et force est de constater que ce n’est pas parce qu’un moulin devient monument historique que sa préservation est chose garantie.

Le livre Les moulins à eau du Québec rend hommage à la ténacité et à la persévérance de ces gens qui ont restauré et sauvé des moulins à eau du Québec. Une grande place est laissé à ces gens ainsi qu’aux témoins des belles années de ces moulins. Jean-François Racine et Suzy Lévesque (moulin du ruisseau Michel à Baie-Saint-Paul), Francine Lemay (moulin du Portage de Leclerville) et Mariette Cheney (moulin seigneurial de Tonnancour) sont des exemples à suivre.

Une carte géographique est placée au début de chaque chapitre. Chaque partie du livre débute par une présentation de la région en vedette, en l’occurrence la rive nord du Saint-Laurent, Charlevoix et la Côte-du-Sud.

La photographie qui orne l’ouvrage est tout simplement superbe. Il s’agit du moulin de la chute à Maillou à Beaumont.

Quelques fois, on tombe sur un livre qui nous remue, qui nous interpelle. Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui de Francine Adam fait partie de cette catégorie. Je m’attendais à un exposé classique sur les moulins. J’y ai trouvé bien plus. Un appel à conserver et à aimer notre patrimoine bâti.

Francine Adam. Les moulins à eau du Québec Du temps des seigneurs au temps d’aujourd’hui. Éditions de l’Homme, 2009, 192 pages

Complément:

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Le Québec en images (Le monde en images)

Le Centre collégial de développement en matériel didactique (CCDMD) a mis en ligne il y a quelques années une superbe banque d’images sur le Québec, le Québec en images. Ces images ont été depuis intégrées au site Le monde en images. Ces images sont libres de droit, sous certaines conditions.

La banque d’images regroupe des milliers de photographies sur des sujets variés: paysages, constructions, société, personnages, événements, faune, flore et minéraux. Toutes les régions du Québec sont représentées. Pour vous donner un exemple de la richesse du Québec en images, si on tape le mot-clé  »Kamouraska », on obtient 179 images. 4311 images sont associées à Montréal et 145 images à Chambly.

Chaque image est accompagnée d’une brève description (lieu, auteur, année de création, donateur) et peut être téléchargée en trois résolutions: 300 ppp (ou plus), 150 ppp et 72 ppp.

On peut créer un album et le partager avec le public.

Une fonction permet d’envoyer une carte postale à partir de la photo de son choix. On peut aussi rassembler, après enregistrement (gratuit), ses photos préférées dans un album personnalisé.

Le moteur de recherche permet de faire une recherche par mot-clé, date, catégorie, région, couleur et orientation.

Signalons qu’il y a un nombre appréciable de photographies en noir et blanc.

Les amateurs de photographie, les enseignants et le grand public apprécieront Le monde en images.

Adresse internet: http://monde.ccdmd.qc.ca/

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