Fichier lexical du Trésor de la langue française au Québec

Saviez-vous que, dès 1833, on retrouve l’expression  »chasse-galerie » dans le livre Tableau statistique et politique des deux Canadas d’Isodore Lebrun? Saviez-vous qu’au moins 222 expressions québécoises contiennent le mot diable? C’est ce que nous apprend le site Trésor de la langue française au Québec.

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Dans le cadre du projet de Dictionnaire historique du français québécois, l’Université Laval a créé un fichier lexical. On peut consulter en ligne ce fichier. En mars 2009, on y trouvait plus de 375 000 fiches.

Ce fichier contient des informations intéressantes sur la langue française au Québec, de Jacques Cartier jusqu’à nos jours.

On peut faire une recherche de deux façons: parmi les citations et parmi la liste des entrées. Par exemple, si vous choisissez de faire une recherche parmi les citations qui contiennent le mot  »loup-garou », les résultats se liront comme suit (cliquez ici). On recense 114 résultats pour le moment. Les résultats sont présentés de la manière suivante. On voit d’abord le mot ou l’expression, accompagnée de la citation d’où ils sont extraits, l’auteur, l’année de publication et les références reliées.

Aussi, on peut faire une recherche dans la liste des entrées. Reprenons l’exemple précédent, c’est à-dire l’expression  »loup-garou ». Nous avons 11 résultats: coureur de loup-garou, coureux de loup-garou, courir le loup-garou, délivrer un loup-garou, fou comme en loup-garou en chaleur, hurler comme un loup-garou, loup-garou, revirer en loup-garou, tourner en loup-garou, virer en loup-garou, virer loup-garou.

Si vous cliquez sur l’icône qui représente un V encadré, vous pourrez voir les citations associées et si vous cliquez sur le crayon, vous pourrez lire la biographie de l’auteur associée à la citation. L’icône qui représente un livre ouvert indique que l’on peut consulter une version numérisée de l’ouvrage d’où est extrait la citation. La flèche encadrée indique que le lecteur sera redirigé vers une site internet d’intérêt. Les variantes des expressions sont indiquées par une icône représenant trois flèches vertes.

Ce site permet de retracer l’histoire de la langue française au Québec et bénéficiera éventuellement de mises à jour supplémentaires.

Un site à visiter pour les amoureux de la langue française telle que parlée et écrite au Québec.

Adresse: http://www.tlfq.ulaval.ca/fichier/default.asp

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5. Ces gens qui ont marqué notre histoire: Arthur Buies

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Des rues à Lévis, Sainte-Julie et Hull, une avenue à Montréal et un boulevard à Rimouski portent le nom d’Arthur Buies. Qui est Arthur Buies?

Une famille peu banale

Arthur Buies vient d’une famille aisée. Son père, William, est un banquier d’origine écossaise. Au moment la naissance d’Arthur, le 24 janvier 1840, il travaille à New York. La mère d’Arthur est Marie-Antoinette-Léocadie d’Estimauville. Ses grandes-tantes maternelles sont les seigneuresses de Rimouski. La tante d’Arthur, Éléonore d’Estimauville, est soupçonnée de complicité concernant le meurtre de son mari, Achille Taché, seigneur de Kamouraska, en 1839. C’est ce fait divers qui a inspiré le roman Kamouraska, d’Anne Hébert.

Arthur Buies vers 1860

Arthur Buies vers 1860

Éducation

La scolarité d’Arthur se déroule en plusieurs endroits: collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (1849-1854), séminaire de Nicolet (1854–1855) puis Petit séminaire de Québec (1855–1856). Il est reconnu pour son indiscipline et son caractère rebelle. En 1856, Arthur va rejoindre ses parents, qui vivent à Berbice, en Guyane. Il part au bout de quelques mois, pour aller étudier à Dublin, en Irlande. Il étudie ensuite (sans la bénédiction paternelle) au lycée Saint-Louis, de 1857 à 1859 où il tente, sans succès, d’obtenir un diplôme en droit. C’est à Paris qu’il cesse sa pratique religieuse. Il semble avoir eu, toute sa vie, une relation compliquée avec le catholicisme.

Le journalisme

Vers 1861, Arthur Buies s’engage dans l’armée de Garibaldi en Italie. A-t-il réellement combattu? On ne le sait pas avec certitude. Vers 1862 (peut-être dès 1861), il rentre au Canada. Il s’implique dans les activités de l’Institut Canadien de Montréal, lieu d’échange et de discussion sur les problèmes du temps. Le clergé n’apprécie pas les idées qui s’y propagent; la mainmise de l’Église dans plusieurs domaines y est remises en question.

En 1867, alors que se concrétise le projet de confédération canadienne auquel Buies s’oppose, ce dernier retourne à Paris pour y faire carrière comme journaliste. L’expérience n’étant pas concluante, il revient à Montréal quelques mois plus tard.

Il lance en 1868 le journal La Lanterne canadienne, dont la parution dure à peine un an. Francis Parmentier, dans un article du DBC, écrit à propos de La Lanterne:

 »Ce journal est demeuré, en effet, le symbole du courage intellectuel et moral, à une époque où beaucoup avaient courbé l’échine. En ce sens, il devait inspirer nombre de journalistes de talent, tels Jules Fournier*, Olivar Asselin* et Jean-Charles Harvey*  ».

Vers 1870, il fait un nouveau séjour à Paris et de retour à Montréal, il fonde le journal L’Indépendant,  »qui prône l’indépendance du Canada et un mode de gouvernement républicain  ». L’expérience dure quelques mois. Buies collabore par la suite aux journaux Le Défricheur et Le Pays.

Durant les années 1870, il est chroniqueur pour Le National, La Minerve et L’Opinion publique. Il publie les recueils Chroniques, humeurs et caprices (1873), Chroniques, voyages, etc., etc. (1875) et Petites Chroniques pour 1877 (1878) . En 1876, il lance le journal Le Réveil, qui sera publié pendant quelques mois et deux ans plus tard, il devient secrétaire de la Société de géographie de Québec.

La colonisation

En 1879, il rencontre le curé Labelle, promoteur de la colonisation. Rappelons que depuis plusieurs années déjà, beaucoup de Canadiens-français s’exilaient en Nouvelle-Angleterre pour travailler dans des usines. Plusieurs croyaient que la colonisation était un moyen de les retenir ici. Buies va adopter cette cause et en parler dans ses écrits. Il va même travailler pendant quelques temps pour le ministère de la colonisation. Il publie en 1880 le Saguenay et la Vallée du Lac St-Jean ; étude historique, géographique, industrielle et agricole. Au cours des années suivantes, Arthur Buies collabore aux Nouvelles soirées canadiennes et à La Patrie.

De 1887 à son décès

Il épouse le 8 août 1887 à Québec Marie-Mila Catellier, fille de Ludger-Aimé Catellier, sous-registraire général du Canada. De 1887 à 1892, il est agent de la colonisation. Durant les années 1890, il publie quelques ouvrages dont Les Comtés de Rimouski, Matane et Témiscouata […], recueil de trois rapports (1890), La Région du Lac Saint-Jean, grenier de la province de Québec (1890), Au portique des Laurentides ; une paroisse moderne ; le curé Labelle (1891), Réminiscences ; les jeunes barbares (1892) et Le Saguenay et le Bassin du Lac Saint-Jean ; ouvrage historique et descriptif (1896). Ces années sont difficiles: Buies est affligé par la maladie et les ennuis financiers.

Arthur Buies est décédé le 26 janvier 1901 à Québec.

Son oeuvre

Buies a été un écrivain prolifique. Pour une liste exhaustive de ses écrits, je vous invite à consulter le dossier que L’Encyclopédie de l’Agora lui a consacré. Parmi les thèmes abordés par Buies, il y a la défense de la langue française, la valorisation des sciences, la promotion de l’éducation et la colonisation. Il a critiqué à maintes reprises le clergé catholique. Plusieurs de ses écrits décrivent la vie en région. Il a fondé plusieurs journaux, que l’on peut qualifier ‘d »anticléricaux, nationalistes, démocratiques, condamnés par l’épiscopat  ».

Conclusion

Journaliste et chroniqueur prolifique, Arthur Buies a été un observateur critique de son temps. Un esprit libre aussi. Un exemple à suivre.

Article relié: Arthur Buies – Chroniques du Bas-du-fleuve

Bibliographie

Encyclopédie de l’agora (Page consultée le 17 août 2009). Dossier Arthur Buies [en ligne] Adresse URL: http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Arthur_Buies

Wikipédia. (Page consultée le 17 août 2009). Arthur Buies [en ligne] Adresse URL:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Buies

MAILHOT, Laurent. (Page consultée le 17 août 2009). Buies, Arthur [en ligne] Adresse URL: http://www.thecanadianencyclopedia.com/fr/article/buies-arthur/

PARMENTIER Francis. (Page consultée le 17 août 2009). Buies, Arthur [en ligne] Adresse URL:

http://www.biographi.ca/fr/bio/buies_arthur_13F.html

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