L’Action catholique, 29 octobre 1929
MGR A. FAUCHER ET LA MORALITE DES LECTURES
Le Cercle paroissial de N.-D. de Jacques-Cartier a inauguré brillamment hier soir la série de ses conférences musico-littéraires.
Nos lecteurs connaissent le programme musical que nous avons transcrit hier et dont l’exécution fut intéressante.
C’est Monseigneur Adjutor Faucher, curé de l’endroit, qui avait accepté de faire la causerie d’ouverture. Il avait choisi un sujet de grande et de terrible actualité: »La moralité des lectures ».
Tous, déclare substantiellement le conférencier, tous, nous avons le devoir de bien employer notre temps, de chercher la vérité et de mettre dans nos intelligences plus de lumière. Or, la lecture est le moyen ordinaire de science et d’information.
Mais, comment faire un choix convenable? Des bibliothèques, comme celle de nos bonnes paroisses par exemple, ont accompli un triage judicieux et éclairé pour ceux à qui manque ou le temps ou l’instruction.
Malheureusement, on lit à la vapeur et l’on pratique un éclectisme douteux. L’on prend parfois ce qui tombe sous la main, c’est-à-dire n’importe quoi.
Aujourd’hui, vous trouvez des livres et brochures à la devanture de magasins divers qui écoulent à la foi productions littéraires, chocolats, dragées de toutes sortes. (Paul Bourget voisine avec les boîtes de cigares…!)
Grâce aussi à des libraires trop complaisants, des livres mauvais circulent librement de mains en mains.
Les livres de France sont souvent passionnels. On se demande si nos cousins là-bas n’ont pas juré notre corruption, parfois.
La diffusion de la mauvaise lecture a déterminé, dans plusieurs cas et pour une part prépondérante, la déchéance de la femme.
Il est, par contre, tant de bons ouvrages, bien inspirés, bien écrits, bien intéressants, la Bibliothèque de Jacques-Cartier en surabonde!
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