Prudent Toussaint et Estelle Labrecque (Saint-Gervais, QC)

Le 27 juin 1910, l’église de Saint-Gervais accueille deux mariages. Deux des garçons de Joseph Toussaint et de Désanges Théberge quittent le célibat. Prudent, âgé de 23 ans, épouse Estelle, 21 ans et son frère Georges, 24 ans, unit sa destinée à Ludivine Roy, âgée de 17 ans. Les frères de mon arrière-grand-père connaissaient leurs épouses depuis la tendre enfance, ayant tous été élevés à Saint-Gervais, une paroisse agricole située près de Québec.

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Georges et Ludivine vont passer le reste de leur vie à Saint-Gervais. Pour ce qui est de Prudent et d’Estelle, ils vont devoir quitter la région, comme bien des Canadiens-français en quête d’un avenir meilleur. Retraçons quelques étapes de leur parcours.

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Saint-Gervais, Bellechasse. Carte postale non-datée faisant partie de la collection Magella Bureau, BANQ. P547,S1,SS1,SSS1,D522 http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/3134303

Quelques semaines, quelques mois après leur mariage, les jeunes époux prennent le chemin du Massachusetts. Peut-être vont-ils rejoindre des amis ou des membres de leurs familles habitant cet état américain. Le premier enfant du couple, Yvette, y naît le 4 août 1911. Prudent est décrit dans son acte de mariage comme étant « journalier ». À la naissance d’Yvette, le métier indiqué est « carpenter (charpentier) ».

Leur deuxième enfant, Simone Jeannette, voit le jour l’année suivante. La famille Toussaint habite Salem pendant environ trois ans.

Ils sont de retour au Québec en 1914 puisqu’Estelle accouche d’Amédée-Georges-Rolland, leur troisième enfant, le 11 mars à Montréal. Les semaines suivantes seront difficiles. Amédée-Georges-Rolland ne survit que quelques jours et décède le 4 avril. Le 23 avril, c’est au tour du père d’Estelle, Maxime Labrecque, de quitter ce monde. Le couple perd aussi la petite Simone Jeannette le 15 mars 1915. Ces trois décès surviennent à Montréal. Leur fils Gérard naît dans la métropole le 21 avril 1915, mais il n’y grandira pas.

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De Salem à Montréal © les contributeurs d’OpenStreetMap

Les Toussaint quittent Montréal pour s’établir à Lévis, une ville située près de Saint-Gervais et de Québec. Amédée y naît le 22 août 1917 et Thérèse le 14 mars 1919. Hélas, c’est à Bienville (qui fait maintenant partie de Lévis) que Prudent a la douleur de perdre sa femme, Estelle, le 19 septembre 1920. Elle n’était âgée que de 31 ans.

Prudent s’installe ensuite un peu plus loin, à Montmagny. La petite dernière de la famille, Thérèse, y décède le 22 janvier 1921. Prudent, âgée de 34 ans, est maintenant veuf et doit subvenir aux besoins de trois enfants: Gérard (6 ans), Yvette (10 ans) et Amédée ( 4 ans). En cherchant dans le recensement canadien de 1921, j’ai appris que les enfants avaient été placés à l’orphelinat de Montmagny.

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Qu’est-il advenu de ces quatre membres de la famille Toussaint?

Amédée est décédé à Methuen, Massachusetts, le 25 juillet 1983 (Massachusetts Death Index, 1970-2003).

Gérard a épousé Graziella Bédard à Québec le 16 juin 1945. Il est décédé avant 1985 est décédé à Beauport le 18 mars 1968 (merci Jacques!).

Quant à Yvette, selon le recensement américain de 1930, elle était servante chez la famille Hirshberg à Haverhill, Mass. Après, je perds sa trace. Peut-être s’est-elle mariée?

Deux enfants au Massachusetts, un au Québec, où Prudent peut-il bien être?

Et bien, il est reparti au Massachusetts. Il s’est remarié à Lawrence le 24 octobre 1923 avec Palmire Labrecque (fille de Prudent Labrecque et de Palmyre Dionne) selon un arbre généalogique déposé sur My Heritage. Ils ont eu deux filles, Loretta (James A. Devlin) et Rita (Joseph W. Dubois). Il serait décédé le 10 juin 1937 et a été inhumé au cimetière du Sacré-Coeur d’Andover, Massachusetts. On peut voir sa pierre tombale sur Find a grave.

Décès du fondateur du chantier maritime de la Davie [1836]

Le chantier maritime Davie construit des navires depuis plus de 186 ans. Il a été fondé en 1827 par le capitaine Allison Davie.

Le Canadien, 10 juin 1836

ACCIDENT DEPLORABLE – Le Capit. Davy qui avec son beau-père, M. Tailor, possédait le plan incliné construit à la Pointe Lévi pour le radoub des vaisseaux, établissement qu’il conduisait lui-même avec beaucoup de succès, s’est noyé hier au soir dans le fleuve, au devant de cette ville. Il passait en chaloupe près d’un bâtiment dont le Capitaine lui jeta un paquet, qui au lieu de tomber dans sa chaloupe, tomba à l’eau. Le Capit. Davy se jette sur le bord de la chaloupe pour attraper le paquet, et tombe lui même à l’eau, à la surface de laquelle il n’est plus revenu. Il laisse une famille en bas âge.

Billets reliés

Découverte de squelettes à Lévis: les victimes du Docteur L’Indienne? [juillet 1865]

Le mystère de Lévis [juillet 1887]

La Saint-Patrick à Québec en 1836

Le train fait son apparition au Bas-Canada [1836]

Singulier effet de la fermentation des substances spiritueuses [Louisiane, 1836]

Comment déranger les députés [Québec, 12 février 1836]

Un canot englouti par les glaces [Fleuve Saint-Laurent, 12 février 1839]

Canot traversant le fleuve entre Quévec et Lévis en hiver par Spencer Westmacott, non-daté. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d'acc R9266-411 Collection de Canadiana Peter Winkworth. No MIKAN 2898777

Canot traversant le fleuve entre Québec et Lévis en hiver par Spencer Westmacott, non-daté. Crédit: Bibliothèque et Archives Canada, no d’acc R9266-411 Collection de Canadiana Peter Winkworth. No MIKAN 2898777

Le Canadien, 13 février 1839

ACCIDENT DEPLORABLE

Hier matin un des canots traversiers, parti de la Pointe-Levi, fut pris en traversant par les glaces, et brisé, et toutes les personnes à bord jettées à l’eau au nombre d’une vingtaine, dont 17 furent noyées. Un autre canot fut brisé par les glaces, mais tous ses passagers réussirent à se sauver. Ci-suit une liste des personnes qui ont péries sen [sic] cette occasion.

Jean Robert, Joseph Paquet, de St. Gervais; Jean Roi, Michel Roi, ce dernier aubergiste de Québec; P. Poiré, Germain Labrecque, et Jean Labrecque, son frère, Archange Roi, M. Dorval, Chs. Fauché (fils du major Faucher) de St. Thomas; André Blanchet, de St. Charles; le fils de Mr. P. Chabot et un nommé Amos Ferqhar de St. Sylvestre; François Patoine e [sic] son fils âgé de huit ans, et deux autres personnes dont nous n’avons pu obtenir les noms.

Billets reliés

Inondations et débâcles à Montréal en photos, 1865-1888

Le capitaine Bernier, de retour d’une expédition en Arctique [1907]

Un chemin de fer sur le Saint-Laurent [1880-1883, Hochelaga-Longueuil]

Photographie: Jacques Rousseau – Paysages et Autochtones du Nord du Québec et d’ailleurs – années 40

Découverte de squelettes à Lévis: les victimes du Docteur L’Indienne? [juillet 1865]

Ah, le Docteur l’Indienne, un nom qui faisait frémir la population jadis… Si vous ne le connaissez pas, allez jeter un coup d’oeil à mon billet pour savoir à quel type de personnage on a affaire.

En 1865, on croyait avoir retrouvé ses victimes.

Le Canadien, 12 juillet 1865

DECOUVERTE DE SQUELETTES

L’on a découvert à une profondeur de 2 pieds au bas de la côte de Bégin, à Lévis, sur l’emplacement d’une ancienne bâtisse appartenant à M. J. B. Beaulieu, 10 squelettes humaines.

Le Canadien, 14 juillet 1865

LA DECOUVERTE DE SQUELETTES HUMAINS

Relativement à cette découverte on est porté à croire que les squelettes en questions sont les restes des victimes de Mareuil, surnommé le Dr. l’Indienne, qui a été pendu à la Pointe Lévis, il y a plus de 40 ans, pour le meurtre d’un nommé Guilmet de St. Jean Port Joli.

Cet individu avoua sur l’échafaud avoir fait périr un certain nombre de personnes durant son séjour à Lévis à l’endroit même où les ossements ont été découverts.

Le Canadien, 17 juillet 1865

DECOUVERTE D’AUTRES SQUELETTES

L’on a encore découvert d’autres ossements humains à Lévis, dans le voisinage immédiat de l’endroit où les autres ont été trouvés ; ce qui semble détruire la supposition que ces squelettes sosnt les restes des victimes de Mareuil; car que ce dernier ait fait périr une douzaine de personnes c’est possible; mais qu’il ait eu un cimetière à son propre compte, ce n’est pas probable.

Fausse alerte.

Billets reliés

La légende de la montagne à Fournier (Matapédia, 6 juin 1831)

Basculer dans le vide [Beloeil, 29 juin 1864]

Vivre en prison: du pilori au pénitencier

La petite histoire du crime: la bande à Chambers (Québec et sa région 1831-1835) Première partie

Le mystère de Lévis [juillet 1887]

Le lecteur du Canadien appris dans l’édition du 11 juillet 1887 que deux jours auparavant, M. Alexandre Guay et deux autres personnes avaient trouvé le corps d’une noyée en bas du petit quai chez Gilmour. La victime est décrite ainsi:

Le corps est celui d’une femme d’une vingtaine d’années […]. Elle porte une longue chevelure blonde et est vêtue d’une robe bleue marine garnie en velours, un jupon bleu carré jaune, un pantalon de coton blanc, des bas noirs et des bottines lacées.

Qui est cette dame?

Photographie | Vue de la ville de Québec depuis Lévis, QC, vers 1870 | MP-1984.107.10

Vue de la ville de Québec depuis Lévis, QC, vers 1870

L’édition du lendemain nous apprend qu’il s’agirait d’Anne Leslie, arrivée à Lévis le 7 juillet 1887 à bord du Grecian, en provenance d’Edimbourg, Écosse. On dit que la demoiselle est âgée de 28 ans et qu’elle devait visiter des amis à Montréal, puis se diriger vers Petrolia, en Ontario, où un emploi l’attendait.

Il appert d’après les témoins entendus hier, qu’on a vu cette fille à St-Joseph de Lévis, vers cinq heures vendredi après-midi. Elle demanda à quelqu’un s’il y avait des habitations sur la grève, et ayant reçu une réponse négative, elle s’y achemina, en se cachant la figure lorsqu’elle rencontrait quelqu’un.

Le 13 juillet 1887, toujours dans Le Canadien, on en apprend un peu plus sur les circonstances de son décès.

LE MYSTERE DE LEVIS

Mlle Grant, qui a amené au Canada les immigrantes dont faisait partie Anna Leslie, qui a été trouvée noyée à St. Joseph de Lévis samedi dernier, est arrivé hier matin de Montréal et a identifié le cadavre qui est à la Morgue comme étant celui de la malheureuse fille Leslie.

L’enquête sera reprise cet après-midi.

On rapporte que vendredi soir, vers la fin du jour, une personne à mystérieuse apparence, à démarche chancelante, qui paraissait être une jeune femme, attirait à Lévis les regards de tous les passants. Elle parcourit les différentes rues de cette ville, les yeux baissés, presque fermés et portant dans sa main un petit paquet enveloppé dans un mouchoir blanc. Plusieurs personnes l’ont entendue sangloter et pleurer, elle a été vue vers 7 1/2 heures sur la rue Wolf. Lorsqu’elle fut rendue à l’extrémité-Est de cette rue, elle prit la direction du Collège, elle aurait dit quelques paroles à quelques-uns des messieurs de cette maison et que ceux-ci l’ayant congédiée elle serait partie en sanglotant.

Elle disparut ensuite et on ignore la direction qu’elle prit.

Cette personne était sans aucun doute Anne Leslie.

Quelques personnes ayant en leur possession des effets appartenant à la défunte et ne voulant pas les remettre, le coroner a chargé le détective Fleury d’opérer leur arrestation.

Comme nous l’avons déjà rapporté, l’autopsie a prouvé qu’aucun attentat n’avait été commis sur cette personne, et l’on ne saura jamais si elle s’est suicidée dans un accès de désespoir d’avoir été abandonnée, ou si elle est tombée accidentellement en bas du quai Gilmour. Le Canadien, 14 juillet 1887

Sans surprise, le coroner A.-G. Belleau rendit un verdict de noyade dans le fleuve.

Selon la base de données des enquêtes des coroners de BANQ, Anne (Anna) Leslie habitait le Banffshire, en Écosse et était âgée de 26 ans.

Billets reliés

Faits divers: l’histoire des soeurs Hurley [Québec, juin 1904]

Disparition à la Grosse-île [septembre 1906]

La légende de la montagne à Fournier (Matapédia, 6 juin 1831)

Le sorcier de l’île d’Anticosti: la légende (XIXe siècle) Première partie

Le sorcier de l’île d’Anticosti: l’homme derrière la légende (XIXe siècle) Deuxième partie

L’oeuvre de résurrectionnistes (Québec, 26 janvier 1866)

Aujourd’hui, nous allons aborder un sujet sérieux, très sérieux.
Ames sensibles s’abstenir.
Vous êtes avertis.

Photographie | Cours d'anatomie, étudiants en médecine de McGill, Montréal, QC, 1884 | II-73328

Cours d'anatomie, étudiants en médecine de McGill, Montréal, QC, 1884

Au XIXe siècle, pour être habilité à pratiquer la médecine, il fallait avoir une expérience suffisante de la dissection de cadavres. Or, un problème se posait: il fallait obtenir la matière première. A moins de trouver par hasard un cadavre abandonné de tous sur la voie publique, on ne put le faire légalement durant une bonne partie du XIXe siècle. Il fallait donc opter pour des moyens réprouvés par la loi.

Les étudiants en médecine parvenaient tout de même à trouver des corps.

Dans le Canadien du 26 février 1866, on pouvait lire

Violation de cimetière – Avant-hier, le chef de police de la cité a été informé que 2 grandes caisses contenant des restes humains avaient été placés dans les chars à Lévis, consignés à quelqu’un qui devait venir les recevoir à Montréal. Des télégrammes furent en conséquences envoyés au chef de police de Montréal pour l’avertir de prendre les mesures nécessaires pour capturer le consignataire. La compagnie du Grand Tronc reçu ordre de renvoyer les caisses à Québec. En même temps on découvrit, après quelques recherches, que les restes mortels de diverses personnes récemment inhumés dans les cimetières St.-Charles, de la Petite Rivière, de St.-Patrice et de Belmont, sur le chemin Ste.-Foye, avaient disparus. Ce fut la mauvaise odeur qui s’exhalait des caisses en question qui fit connaître leur contenu. Les cadavres étaient découpés et empaquetés dans de la neige.

Le Mercury d’hier dit que l’on suppose que parmi les cadavres ainsi enlevés se trouvent ceux de Mme Catherine Tracey, épouse de J. Tierney, de M. Redmond et d’un orphelin adopté par M. M. O’Leary.

Un autre vol de cadavre a été rapporté dans le Canadien du 22 novembre 1869 (l’incident a eu lieu à St-Hyacinthe. Les soupçons se portèrent sur des étudiants de la faculté de médecine de Montréal).

Les vols de cadavres ont pu diminuer à partir 1872 alors que l’on

permit finalement aux écoles de médecine de récupérer les cadavres humains non réclamés se trouvant dans les institutions publiques (Milot, 2007, p. 93)

Mais en 1883, il fallut encore modifier la loi pour autoriser

la remise des corps non réclamés dans un délai de 24 heures aux salles de dissection (Milot, 2007, p. 93)

Wenceslas-Eugène Dick a publié en  1876 Un épisode de résurrectionnistes (en ligne ici, cliquez sur tome 1, l’histoire débute à partir de la page 104)

Bibliographie

Anatomistes et résurrectionnistes au Canada et plus particulièrement dans la province de Québec. Première partie: le Canada et le Québec. Deuxième partie: Montréal

Jean Milot.  »Profanateurs de tombeaux et détrousseurs de cadavres ». revue Le médecin du Québec, Novembre 2007, volume 42, numéro 11, p. 93-94.

Billets reliés

Comment punissait-on les gens coupables de haute trahison au 18e siècle? Voici l’histoire de David McLane

L’épidémie de choléra de l’été 1832 à Québec

Québec en 1870 par le photographe Louis-Prudent Vallée (1837-1905)

Tu ne voleras point: l’histoire de John Hart (Québec, 10 novembre 1826)

Cimetière Saint-Charles à Québec

L’histoire et le patrimoine de Québec – site de la CCNQ

Exposition virtuelle: Naître et grandir à Québec 1850-1950

La Collection de cartes postales anciennes Magella Bureau [1890-1963]

Grâce à la carte postale, on annonçait aux amis, aux parents que l’on allait bien, que les vacances étaient merveilleuses. La carte postale permettait aussi de faire connaître les attraits d’une région. Elle était un outil de promotion touristique auquel on pouvait ajouter une touche personnelle.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec a mis en ligne plusieurs milliers de cartes postales provenant de la Collection Magella Bureau. Cette partie de la collection porte sur les municipalités du Québec. Ces cartes ont été publiées entre 1890 et 1965. On peut voir le recto et le verso de chaque carte.

Une collection intéressante à consulter.

Quelques villes représentées dans cette collection

Pour voir les cartes, il faut cliquer sur Voir les images.

Pour voir d’autres cartes postales, utilisez Pistard.

Montréal (Ahuntsic, Mont-Royal et autres)

Québec (Vieux-Québec, Basse-ville, Maizerets, Cap-Blanc, Montcalm, Citadelle, Vieux-Limoilou)

Rimouski

Kamouraska

Rivière-du-Loup

Trois-Rivières

Lévis

Aylmer

Cap-Trinité

Tadoussac

Gaspé

Baie-Comeau

Webographie

Bibliothèque et Archives nationales du Québec. [en ligne] Branché sur notre histoire. Cartes postales. [Page consultée le 27 mai 2010] Adresse URL

Billets reliés

Images anciennes de Trois-Rivières et d’ailleurs

Le Québec en images

Histoire de la villégiature et du tourisme au Québec

Le cinéma au Québec au temps du muet (1896-1930)

Cartes postales du Québec d’antan

Les albums de rues E.-Z. Massicotte

Courir les magasins: l’évolution du commerce de détail au Québec au 20e siècle

Pierre-Georges Roy, la passion des archives du Québec (1870-1953)

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Une rue à Saint-Augustin-de-Desmaures et une bibliothèque  à Lévis portent son nom. Qui était Pierre-Georges Roy?

Biographie

Pierre-Georges Roy, 1895. Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Pierre-Georges Roy, 1895. Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Pierre-Georges Roy naît à Lévis le 23 octobre 1870 et  décède en cette même ville le 4 novembre 1953. Il est le frère de Joseph-Edmond Roy, maire de Lévis de 1896 à 1900, historien (Histoire de la seigneurie de Lauzon) et archiviste. Il a épousé Eugénie Marsan en 1896.

Pierre-Georges Roy fait ses études au Collège de Lévis ainsi qu’au Séminaire de Québec. Il fonde la revue d’histoire et de littérature Le Glaneur, revue qui survit jusqu’en 1892. En 1893, il lance Le Moniteur de Lévis,  un journal  d’allégeance conservatrice. (Réf. Simard p. 207.)
En 1894, Roy devient greffier de la Cour d’appel du Québec et fonde l’année suivante le Bulletin des recherche historiques.

Le BRH -comme on l’appellera communément- comprendra donc des études, des listes, des bibliographies, des inventaires, des inédits, des chroniques enfin comme celle des  »Questions » et  »Réponses » qui lui donneront son caractère. (Réf. Jean Simard. p. 208)

Ce bulletin mettra en valeur les archives de la province de Québec. Il s’agit encore aujourd’hui d’une très belle source pour les gens qui s’intéressent à l’histoire du Québec.

En 1920, Pierre-Georges Roy fonde le Bureau des archives du Québec. Il est nommé archiviste provincial, le premier à occuper cette fonction. Notons qu’il n’a pas de formation d’archiviste en tant que tel; il a appris par la pratique.

Bulletin des recherches historique Source: archive.org

Bulletin des recherches historique Source: archive.org

Il est le directeur du Bulletin des recherches historiques, revue qu’il a fondé, de 1895 à 1948. C’est son fils qui prendra sa succession. Cette revue a été publiée jusqu’en 1968. Son épouse Eugénie a été une précieuse collaboratrice . Le BRH devient en 1923

l’organe officiel du Bureau des archives de la province de Québec. (Réf. Jean Simard p.208)

Fouiller le sol, déblayer le terrain: telle était la tâche urgente, aux yeux de Pierre-Georges Roy, la véritable histoire nationale étant impossible avant «le jour où des monographies nombreuses auront déblayé le terrain et préparé la voie à nos historiens». Dans les circonstances, cela voulait dire faire la chasse aux documents, les déchiffrer, les analyser, les commenter, en tirer les réponses aux cent, aux mille questions que les curieux se posaient. Aussi bien, quand il parut, en 1895, le Bulletin des recherches historiques comblait une lacune.  (Réf.)

Aussi,

En 1895 Pierre-Georges Roy (1870-1953) fonde le Bulletin des recherches historiques qui publie très tôt plusieurs articles consacrés à des monographies paroissiales, des biographies d’artistes, des oeuvres, des coutumes. Lui-même publie plusieurs articles sur des peintres, la peinture et l’architecture, mais surtout une grande quantité de monographies paroissiales où des aspects artistiques sont abordés et qui dénotent un fort intérêt pour les valeurs de la vie à la campagne autour du clocher paroissial sous la houlette de l’Église catholique. (Réf)

Jean Simard le qualifie, lui et Gérard Morisset, de »pionniers de l’inventaire ». (Réf. Simard p.204)

Que dire de plus? Pierre-Georges Roy a publié les Rapports de l’archiviste de Québec (dès 1921). Il a lancé en 1923 un concours d’histoire. Il a été attaché au service des Archives du Dominion, secrétaire de la Commission des monuments historiques et conservateur du Musée du Québec en 1931. Une carrière bien remplie!

Publications

Lorsque son fils Antoine publie en 1928 une Bibliographique analytique de ses oeuvres, Pierre-Georges Roy a déjà rédigé plus de 100 ouvrages. A son décès, ce chiffre s’élève à 300.(Réf).

Voici un aperçu de sa production.

Il a écrit de nombreux articles qui ont paru dans les Cahiers des Dix.

On retrouve d’autres textes de Pierre-Georges Roy sur archive.org ainsi que Nos Racines.

L’oeuvre de Pierre-Georges Roy traite de la

généalogie des grandes familles du Régime français, à des monographies de lieux et de monuments, à des inventaires, aux grandes séries que sont le BRH, Les Petites Choses de notre histoire et les rapport annuels des archives et de la Commission des monuments historiques. (Réf. Simard p. 213).

Jean Simard écrit d’ailleurs que:

Plus de soixante ans d’assiduité en faveur d’une double mission; celle de l’historien des  »petites choses », qu’il accomplit le plus souvent à titre privé, celle ensuite qui fera de lui le plus grand intendant du patrimoine culturel de son époque.(Réf. Simard p. 207)

Distinctions

Pierre-Georges Roy a été élu en 1911 à la section de littérature française de la Société Royale. Il a été fait Commandeur de l’Ordre de Saint-Georges-Le-Grand.  En 1919, il a reçu la Légion d’Honneur en 1927 et a été fait Commandeur de l’Ordre pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand. Il a reçu la médaille Tyrrell en 1932, a été membre de la Société royale du Canada et de la Société des Dix et il a été fait Officier de l’Instruction publique de France en 1906. En 1919, il a été lauréat de l’Institut de France. Il était aussi membre honoraire de la Société historique de Boston.

Il a reçu des doctorats honoris causa des universités suivantes: Université Laval, lettres (1911), Université d’Ottawa, lettres, (1925), Université Notre-Dame de l’Indiana, droit (1918).

Ses archives

Il existe trois fonds d’archives qui portent son nom.

  • Fonds Pierre-Georges-Roy Ville de Montréal
  • Fonds Pierre-Georges-Roy des Archives nationales du Québec
  • Fonds Pierre-Georges-Roy, Université d’Ottawa

Conclusion

Pierre-Georges Roy s’est distingué par son abondante production historique. Il s’est intéressé à plusieurs sujets: l’histoire de Lévis, de Québec, de la Nouvelle-France, etc. Il a contribué à l’archivistique au Québec, mais surtout, il a permis de faire connaître les archives et l’histoire du Québec par le Bulletin des recherches historiques et ses autres publications.

Webographie

Ville de Lévis (Page consultée le 19 avril 2010) Bibliothèque Pierre-Georges-Roy [n’est plus en ligne]

Wikipédia. (Page consultée le 19 avril 2010) Pierre-Georges Roy [en ligne] Adresse URL

Jean Bruchési (Page consultée le 19 avril 2010) Pierre-Georges Roy (1870-1953) Histoire Québec, Volume 9, numéro 1, juin 2003, p. 42-43 [en ligne] http://id.erudit.org/iderudit/1046ac

Claude Bélanger (Page consultée le 19 avril 2010) Pierre-Georges Roy archiviste [en ligne] Adresse URL

Université d’Ottawa (Page consultée le 19 avril 2010) Fonds Pierre-Georges-Roy [en ligne] Adresse URL

Robert Derôme (Page consultée le 19 avril 2010) Le Bulletin des recherches historiques 1895- [en ligne] Adresse URL

Bibliographie

SIMARD, Jean. Le Québec pour terrain: itinéraire d’un missionaire du patrimoine religieux. Québec, Presses de l’Université Laval, 2004, 254 pages.

Billet reliés

Revues et journaux en ligne sur l’histoire du Québec

Gérard Morisset: la préservation et la diffusion du patrimoine

Faire de l’histoire au Québec (livre de Ronald Rudin)

Devenir historien

Piaf: initiation en ligne à l’archivistique

A l’abri de l’oubli

Archives au présent

Lévis, en photos et en histoires

Photographies de Québec (1886-1910) par Frederick C. Würtele

Frederick Würtele est un photographe amateur qui a pris plusieurs clichés de la ville de Québec entre 1886 et 1910. Retraçons d’abord les grandes lignes de sa vie pour ensuite nous pencher sur son oeuvre.

Biographie

Quartier Vieux-Québec-Basse-Ville - Rue Sous-le-Cap / Fred C. Würtele . - septembre 1902 Source: BANQ

Quartier Vieux-Québec-Basse-Ville – Rue Sous-le-Cap / Fred C. Würtele . – septembre 1902 Source: BANQ

Frederick Christian Würtele est né le 10 septembre 1842 à Québec. Il était l’époux d’Élizabeth Riddle (quatre enfants).

Il a reçu son diplôme de l’école militaire en 1867, puis il a obtenu le grade de capitaine des Royal Rifles en 1883. Würtele a fait carrière en tant que comptable, mais il a aussi travaillé entre 1870 et 1890 pour son frère et son père, deux marchands de quincaillerie et de fer. Il a été secrétaire-trésorier du High School of Québec en 1892 et de la Protestant Board of School Commissioners (1897-1920). Il est nommé Esquire en 1891. Entre 1877 et 1906, il a occupé presque sans interruption diverses fonctions à la Québec Literary and Historical Society (conservateur des objets et bibliothécaire). Entre 1910 et 1914, il a été secrétaire de l’Archeological Institute of America, Department of Canada, Québec Society.

Frederick Würtele est décédé à Québec le 18 mars 1920.

Un intérêt certain pour l’histoire

Historien, il a publié quelques écrits:

Il a édité Blockade of Québec in 1775-1776 by the American Revolutionists en 1905-1906.
Ses photographies

Les thèmes représentés par les photographies du Fonds Fred. C Würtele sont variés: vues d’ensemble, bateaux, l’histoire, l’architecture, aspect militaire, les églises protestantes, les paysages, l’hiver, les moulins à scie, les institutions d’enseignement,  les ponts et les portraits. (Réf. Fernand Caron, p. 18) Il a croqué sur le vif les conséquences des éboulis de septembre 1889 à Québec, de l’effondrement du pont de Québec en 1908, de la destruction de la tour Martello no3  pour l’agrandissement de l’ancien Jeffery Hale (un hôpital de Québec) en 1904,  etc.

Il a surtout photographié Québec et ses environs. Commme la écrit Fernand Caron, dans Fred C. Würtele, photogaphe ,Würtele:

photographie, à l’instar des touristes, les particularités de la ville tels le Vieux-Québec, les environs du Parlement ou bien la rue Saint-Pierre. (p.10)

Quartier Saint-Jean-Baptiste - Boulevard Saint-Cyrille Est - Tour Martello - Numéro 3 / Fred C. Würtele . - août 1904 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Quartier Saint-Jean-Baptiste – Boulevard Saint-Cyrille Est – Tour Martello – Numéro 3 / Fred C. Würtele . – août 1904 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Il nous a donné de superbes vues de Québec comme cette photographie prise du toit de la Banque Union et qui montre la rue Saint-Pierre (voir photographie suivante).

Dans l’ensemble, cependant, il a tracé un remarquable tableau de la ville de Québec qu’il sentait évoluer avec inquiétude. Cette affirmation n’est pas gratuite, compte tenu des nombreuses photos de démolitions et d’immeubles qu’ils nous a léguées. (Réf. p.11, Fernand Caron)

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A Québec, il a immortalisé le Morrin College, le Collège des Jésuites, le Marché Champlain, les plaines d’Abraham, le bureau de poste (et sa célèbre plaque du Chien d’or), le Capitole, les Jardins du Gouverneur, la rue Sous-le-Cap, le Bassin Louise, le Château Frontenac, la Grande-Allée, la Terrasse Dufferin, le quartier Saint-Roch, le quartier Latin, l’Esplanade, Place d’Armes, l’Hôtel de ville, et bien plus.

Voici quelques endroits qu’il a photographié: outre Québec, il y a Chicoutimi, Ottawa, Rivière-du-Loup, l’Ile d’Orléans, Chambly, Grand-Mère, Saint-Tite, Boischatel, Trois-Rivières, Saint-Romuald, Saint-André (Lac-Saint-Jean), Lennoxville (Sherbrooke), Toronto, Ottawa, Tewkesbury, Rivière-Ouelle, Lévis, etc.

Voici d’autres photographies:

Quartier Cap-Blanc - Rue Champlain - Catastrophe / Fred C. Würtele . - septembre 1889 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Quartier Cap-Blanc – Rue Champlain – Catastrophe / Fred C. Würtele . – septembre 1889 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

 

Beauport - Avenue Royale / Fred C. Würtele . - octobre 1897 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Beauport – Avenue Royale / Fred C. Würtele . – octobre 1897 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Le fonds Fred. C. Würtele contient plus de 575 photographies et il peut être vu presqu’entièrement en ligne sur le site de BANQ. Pour voir ces photos, allez sur Pistard, entrez le mot-clé de votre choix, cliquez sur Documents numérisés et validez. Sélectionnez ensuite Fonds Fred Würtele.  Des photographies sont aussi disponibles sur cybermuse.

Conclusion

Les photographies qui sont l’oeuvre de Fred Würtele constituent un témoignage intéressant sur la ville de Québec et ses environs à l’aube du 20e siècle. Elles mettent en valeur le patrimoine bâti, religieux et maritime du Québec. Ses photographies et ses diverses fonctions montrent à quel point il avait à coeur l’histoire et le patrimoine de Québec.

Sainte-Pétronille-de-l’Île-d’Orléans - Camp d'entraînements de l'Artillerie royale canadienne / Fred C. Würtele . - août 1904 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Sainte-Pétronille-de-l’Île-d’Orléans – Camp d’entraînements de l’Artillerie royale canadienne / Fred C. Würtele . – août 1904 Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Bibliographie

CARON, Fernand. Fred C. Würtele, photogaphe.Ministère des Affaires culturelles, 1977, 276 pages.

Billes reliés

André Biéler, peintre de la ruralité québécoise (1896-1986)

Art: Québec et ses environs (1830) par James Pattison Cockburn

Québec 1608-2008: chroniques d’une capitale

L’histoire du funiculaire de Québec

Expositions virtuelles des archives de la ville de Québec

Guide de la photographie ancienne

Gérer des archives photographiques

Jeu Le temps d’une pose: le studio de photographie de William Notman en 1870

Diffuser les connaissances sur le patrimoine bâti: les inventaires

Ces dernières années, plusieurs municipalités ont entrepris des inventaires de leur patrimoine bâti. Des émissions comme Passion Maisons, des organismes comme Ruralys ainsi que les sociétés du patrimoine ont sûrement eu un rôle à jouer dans ce regain d’intérêt.

Pourquoi inventorier le patrimoine bâti d’une municipalité ou d’une région? L’inventaire permet de:

  • Dresser un portrait du patrimoine dans le secteur concerné;

  • Identifier les éléments du patrimoine qui sont à risque et qui devraient être protégés et ceux qui se distinguent par leur valeur patrimoniale;

  • Estimer les besoins (argent, matériel, savoir) en matière de restauration;

  • Faciliter la concertation du milieu lorsque vient le temps de demander du financement pour un projet (restauration, reconversion, etc) ou de transmettre des requêtes au gouvernement (ex. classement provincial comme monument historique);

  • Diffuser ces connaissances auprès du public pour lui faire prendre conscience de la richesse du patrimoine bâti et de l’importance de le conserver.

Comment inventorier?

Voir le document Guide d’information et de référence en patrimoine bâti Région des Laurentides qui fournit beaucoup d’informations à cet effet, dont des exemples de fiches d’inventaire

Où peut-on consulter ces inventaires?

A la mairie, au bureau municipal, à la MRC, à la bibliothèque, etc. Certaines municipalités choisissent de mettre en ligne ces inventaires.

Ces inventaires sont pour la plupart en format PDF, , mais il en a quelques uns qui sont diffusés sous forme de des base de données avec moteur de recherche (site) et on retrouve même des cartes interactives et un Powerpoint.

Billets reliés: 

Guide d’information et de référence en patrimoine bâti des Laurentides

Répertoire centricois des ressources spécialisées en patrimoine bâti

ruralys: la conservation du patrimoine rural

Répertoire du patrimoine bâti de l’Outaouais

Guide du patrimoine et de la rénovation de qualité

Association des propriétaires de maisons anciennes du Québec

Maisons patrimoniales du Québec

Maisons anciennes de pierre, de bois, de brique

Passion maisons: les plus belles maisons ancestrales du Québec