Patrimoine: des prisons qui ont une deuxième vie (première partie)

Les prisons projettent souvent une image négative, mais elles font partie de notre patrimoine. Lorsque ces bâtiments cessent de servir de lieu d’emprisonnement, qu’en fait-on? Voici un billet (premier d’une série de deux) qui présente quelques exemples de reconversion de prisons.

    1. Centre Morrin, Québec

De 1712 à 1808, à l’endroit où s’élève le Centre Morrin, on retrouve la Redoute royale, où l’on garde des prisonniers de guerre. Ensuite, entre 1808 et 1813, on bâti une prison à cet endroit . Elle sera en fonction jusqu’en 1868. Parmi les prisonniers célèbres qui y ont séjourné, on retrouve Philippe Aubert de Gaspé auteur de Les anciens canadiens , le Docteur l’Indienne , un meurtrier en série ainsi que le journaliste Étienne Parent qui a pris part à la révolte des Patriotes. De 1862 à 1902, la prison devient lieu du savoir et fait place au Morrin College. Le nom du centre fait référence au docteur Joseph Morrin. Notez qu’au Morrin College  »les femmes furent diplômées dès 1885, soit 20 ans avant qu’elles puissent être admises à l’Université Laval » (Réf). En 1868, la bibliothèque de la Literary and Historical Society of Québec s’installe en ces lieux.
Le Centre Morrin est aujourd’hui un centre culturel géré par la Literary and Historical Society of Québec. Il accueille le festival celtique de Québec. Dès 2010, on pourra visiter les cellules de l’ancienne prison qui ont été restaurées. On peut visiter la bibliothèque qui contient de nombreux volumes anciens.

    1. La vieille prison de Trois-Rivières

La prison de Trois-Rivières est entrée en fonction en 1822. Elle ferme ses portes 164 ans plus tard, soit en 1986. (Réf). Ses plans sont l’oeuvre de l’architecte François Baillargé.

La vieille prison est maintenant un centre d’interprétation qui recrée la vie des prisonniers des années 1960-1970. On peut voir sur youtube des vidéos qui nous font visiter cet établissement.

Pour en savoir plus, consultez l’article La vieille prison de Trois-Rivières, par Benoît Gauthier, publié dans la revue Cap-aux-diamants, p.31-36, No 98, 2009.

    1. Musée national des Beaux-arts du Québec, pavillon Charles-Baillargé, Québec

Située sur les plaines d’Abraham, les plans de cette prison sont crées par Charles Baillargé. L’inauguration a  lieu en 1867. L’édifice a une fonction carcérale jusqu’en 1970. Ensuite, pendant quelques années, il sert d’auberge jeunesse. En 1991, le bâtiment est intégré au Musée national des Beaux-arts. Des visites guidées sont offertes.

Photographie | Monument à Wolfe et prison en construction, Québec, QC, vers 1875 | MP-0000.1676

Monument à Wolfe et prison en construction, Québec, QC, vers 1875

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Eclectica – jeu en ligne sur l’histoire du 19e siècle et les sociétés savantes

Note 10 mai 2015: ce jeu n’est plus en ligne.

Le Morrin Centre est situé à Québec. Il est géré par la Literary and Historical Society of Québec qui  »s’est donné pour mandat de soutenir la culture anglophone à Québec, la partager avec la population de la ville et encourager les échanges culturels entre toutes les communautés d’expression anglaise et française ». (Réf. http://morrin.org/pages/council.php) C’est dans cet esprit que l’on peut découvrir sur le site de cette société deux expositions virtuelles, Eclectica et la bibliothèque virtuelle. Je commenterai ici plus particulièrement Eclectica (http://morrin.org/eclectica/demof.html ) qui mélange exposition et jeu. Vous êtes accueilli par Barbara Barbeau, conservatrice de la bibliothèque de la Literary and Historical Society of Québec. Votre rôle est de parcourir la bibliothèque et d’amasser des indices en cliquant sur ces objets. Madame Barbeau vous donnera alors plus d’informations sur l’objet et son contexte. Une fois que vous avez cliqué sur un certain nombre d’objets, vous être prêt à descendre au donjon diabolique.

eclectica

Une fois rendu au donjon, vous devez délivrez les prisonniers de madame Barbeau. On vous donne un indice et vous devez taper  sur la tête des personnages jusqu’à ce qu’il ne reste que le personnage correspondant à l’indice donné, sans tomber dans les trous et ce, avant le délai qui vous est imparti.

Le graphisme du jeu est magnifique et saura plaire particulièrement aux jeunes. On apprend beaucoup si on se donne la peine de cliquer sur les objets et de lire les explications de madame Barbeau. On peut découvrir quelques objets de la collection de la Literary and Historical Society of Québec.

Le but du jeu n’est pas clairement présenté dès le départ. Pourquoi visite-t-on le musée? Quel est notre rôle ? Sommes-nous un détective, un visiteur, etc. Pourquoi cliquer sur des objets? La section du donjon est frustrante, il est difficile d’éliminer les personnages dans le temps donné et les indices sont drôlement formulés. Le jeu manque d’instructions. Par exemple, à quoi sert la section périodiques et le Magnum opus  »guide essentiel et érudit des sociétés savantes » dans l’interface?

Heureusement, on peut couper le son de son ordinateur, car la voix de madame Barbeau devient vite énervante. A chaque fois que l’on clique sur une flèche, on entend un klaxon. Quand on clique sur un objet, on entend un bruit de cristal. Ces sons sont ne sont pas agréables pour l’oreille. Aussi, on ne peut pas sauvegarder sa partie.

Ce jeu est bien conçu au niveau visuel, mais il manque d’instructions et son but n’est pas clairement expliqué. Mauvaise incorporation du son dans l’action. La limite de temps dans le donjon devrait être enlevée. Ce site  permet quand même d’en savoir plus sur l’histoire des sociétés savantes.

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