Bonjour à tous,
je vais partager avec vous deux de mes plus récents coups de coeur littéraires.

Éditions Prise de Parole
D’abord, parlons de Plus peur de l’hiver que du Diable – Une histoire des Canadiens français en Floride par l’historien Serge Dupuis. Cet ouvrage est publié par les éditions Prise de parole, une maison d’édition basée à Sudbury, Ontario. Le titre de ce livre a tout de suite piqué ma curiosité. Pendant longtemps, pour moi, la Floride, c’était synonyme de Walt Disney World, de vacanciers. C’était la Floride caricaturale du film La Florida de George Mihalka (un des premiers films de Marie-Josée Croze).
J’ai, il y a quelques semaines, raconté dans un billet l’histoire d’Octave Chabot, natif de Sainte-Justine, au Québec, décédé à Orange Park, Floride, en 1939. J’ignorais que déjà, à cette époque-là, certains des nôtres habitaient là-bas.
J’avais envie d’en savoir plus sur les liens entre le Québec et la Floride.
Je reproduis ici le résumé du livre paru sur le site de l’éditeur Prise de Parole.
Plus d’un million de touristes francophones du Québec et du Canada, dont cent cinquante mille « snowbirds », selon l’expression consacrée, se rendent chaque hiver en Floride pour profiter de son climat idéal.
Si cet engouement ne se dément pas, l’histoire des migrations canadiennes-françaises en Floride, qui dépasse largement le cadre du tourisme saisonnier, est quant à elle mal connue. Plus peur de l’hiver que du Diable retrace donc, sur plus de cent ans, cette épopée passionnante : de la colonisation agricole du 19e siècle aux vagues d’émigration économique des années 1930, de la naissance du tourisme de masse de l’après-guerre aux enfants d’immigrants, l’étude traite des enjeux entourant toutes ces formes de migration et analyse ses caractéristiques.
Appuyée par des données tirées de fonds d’archives et des enquêtes de terrain, de même que par une solide historiographie, Plus peur de l’hiver que du Diable effectue une première véritable synthèse historique du rôle joué par les Canadiens français dans l’état balnéaire.
Cet ouvrage, fort bien écrit, apporte plusieurs éléments de réponses aux questions suivantes: Pourquoi émigrer en Floride? Pourquoi les touristes sont-ils attirés depuis plusieurs décennies par la Floride? Quel est l’héritage canadien français en Floride? Dupuis se penche aussi sur les relations – pas toujours cordiales- entre les Francophones et les États-Uniens.
Des premiers tentatives françaises de colonisation à nos jours, l’histoire de la Floride mérite d’être mieux connue. Plusieurs Canadiens français et Franco-Américains ont choisit au XXe siècle de s’établir dans cet état. Serge Dupuis cite d’ailleurs le cas de Joseph Carrier de Saint-Anselme, QC, qui a combattu dans l’armée américaine durant la première Guerre mondiale. Aussi, saviez-vous qu’une colonie composée de Franco-Américains a existée en Floride durant les années 30? Il s’agit de Bélandville, dans le comté de Santa Rosa.
Plus peur de l’hiver que du Diable est une excellente contribution à l’histoire des Canadiens français aux États-Unis.
*
***
Voici ma deuxième suggestion de lecture: Demonica par Hervé Gagnon.

Éditions Recto Verso
On doit à Hervé Gagnon les séries Damné, le Testament de Nergal ainsi que Joseph Laflamme.
Résumé de Demonica paru sur le site de l’éditeur Recto Verso.
Le Mal est partout.
En 1563, une poignée de protestants fuient la guerre de religion qui embrase la France et se réfugient secrètement en Canada. Sur le site abandonné du village iroquois d’Hochelaga, que Jacques Cartier a visité en 1535, ils fondent Havre-Grâce, où ils aspirent à vivre en paix. Mais le Nouveau Monde se révèle inhospitalier pour ce groupe d’idéalistes mal préparés. Les premières récoltes sont mauvaises et le gibier a déserté les environs. L’hiver est cruel et le froid, dévorant. La neige fait de la colonie une prison. La faim s’y installe et emporte les plus faibles. Petit à petit, le Mal s’insinue dans Havre-Grâce. Une fillette semble être possédée, des envies de cannibalisme animent certains colons et une créature mystérieuse rôde aux alentours. Homme, bête ou démon? Nul ne peut le dire. Le jeune Guichard Sorbiac tentera de le découvrir.
Je ne suis pas une amatrice de romans et de films d’horreur. Mais si l’histoire se déroule il y a bien longtemps, je suis prête à faire un essai. Ainsi, j’ai vu récemment The Witch a New England Folktale de Robert Eggers qui se déroule au XVIIe siècle et j’ai beaucoup apprécié.
Demonica se déroule en Nouvelle-France un siècle plus tôt. A partir d’un fait historique -le village iroquoien d’Hochelaga a effectivement été abandonné après le passage de Jacques Cartier- Gagnon raconte une histoire prenante. J’ai adoré l’ambiance de ce roman. La tension monte graduellement. Les personnes vivent constamment dans la peur, dans l’appréhension des atrocités à venir. Un roman efficace. Une histoire qui devrait être portée au grand écran, à mon avis.
Bonne lecture!
Note: la blogueuse est allée toute seule comme une grande emprunter ces deux livres à la bibliothèque.