Louis Cyr, un jeune homme au talent prometteur [1884]

La Minerve, 13 octobre 1884

« Le Courrier de Saint-Hyacinthe rapporte les tours de force d’un jeune homme de Sainte-Hélène, M. Louis Cyr. Ces exploits sont réellement merveilleux. Ainsi M. Cyr joue très aisément, par exemple, avec ses dumb bells de 200 et 80 livres, tient une charrue en équilibre au bout de son bras, charge sur son épaule un quart de farine en ne se servant que d’une main et accomplit d’autres exercices tout aussi étonnants. Il n’est âgé que de 20 ans et pèse 275 livres.

Décidément c’est une bonne jeunesse qui ne peut manquer de prendre rang parmi nos Hommes Forts et de voir son nom inscrit dans la prochaine édition du livre de M. Montpetit. »

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John Robinson's $25,000 challenge feature--Mr. Louis Cyr strongest man on Earth--Assisted by the French Hercules Horace Barre ... Library of Congress

Louis Cyr démontrant sa force. Légende originale: John Robinson’s $25,000 challenge feature–Mr. Louis Cyr strongest man on Earth–Assisted by the French Hercules Horace Barre … 1898. Library of Congress

La Patrie, 11 novembre 1912

L’EX-CHAMPION DE HOMMES FORTS DU MONDE ENTRE DANS LA LÉGENDE
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Louis Cyr est mort hier, chez son gendre, le docteur Aumont, après une maladie qui le minait depuis 12 ans. – Ses exploits prodigieux pendant une carrière de 28 ans.

LES FUNÉRAILLES À ST-JEAN DE MATHA
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Louis Cyr, l’ex-champion des hommes forts du monde entier, n’est plus. En proie à une maladie mortelle depuis quelques semaines, il a succombé, hier midi, au domicile de son gendre, le Dr Z. M. Aumont, 719 rue Sainte-Catherine-Est. Triste circonstance, sa belle-mère, Mme Évangéliste Comtois, qui lui prodiguait ses soins, est décédée subitement, samedi matin, en entrant dans la chambre du malade. Mme Louis Cyr, doublement prouvée[sic], est dans un état critique.

Le défunt souffrait de nephrite chronique depuis 12 ans. Né le 10 octobre 1863, à St-Cyprien, il était donc âgé de 49 ans. Ses funérailles auront lieu mercredi matin, à St-Jean-de-Matha: ses restes quitteront la demeure du Dr Aumont pour se rendre en cet endroit sur le train de Joliette, quittant la gare Viger.

Louis Cyr, outre son épouse et sa fille, Mme Dr. Aumont, laisse quatre frères, Pierre, ex-champion des hommes forts, poids moyen: Léon, de Montréal, Jean et Napoléon de Ste-Hélène-de-Bagot: deux soeurs, Mmes Emilien Perron, de Montréal, et Moïse Hébert, de Ste-Hélène de Bagot.

Louis Cyr a occupé victorieusement l’arène pendant 28 ans, et a défait une multitude de concurrence. Pendant cette période, il a su amasser une jolie fortune, grâce à la simplicité de sa vie. Il possédait des immeubles à Montréal et une terre à St-Jean-de-Matha, où sa demeure est remplie d’une nombreuse collection de trophées. Il pesait 365 livres, il y a douze ans, mais après s’être soumis au strict régime du lait: il avait abaissé son poids à 250 livres.

C’est à l’âge de 17 ans que ce célèbre colosse a commencé sa carrière: dès sa première tentative, il défaisait à Québec le fameux Michaud, alors considéré invincible.

Peu après, il entrait dans la force constabulaire de Montréal, et se distinguait par les exploits, qui le rendirent la craint des malfaiteurs, qu’il transportait plusieurs à la fois à force de bras jusqu’au poste.

Il ouvrit ensuite un restaurant et un gymnase à Ste-Cunégonde, mais il se fatigua bientôt de cette vie trop paisible et retourna à l’arène.

En octobre 1888, à une exposition de Berthierville, il établit son premier record en soulevant une plateforme, chargée de 3,536 livres de fer en gueuse. Cette même année, lors de son passage à Troy et à Cohocs, les Canadiens-français de ces villes lui présentèrent une médaille.

Louis Cyr en 1891. Source : Wikipédia.

Louis Cyr en 1891. Source : Wikipédia.

En 1889, à St-Henri, il épaula de la main droite un poids de 265 livres; en 1890, il soulève d’un doigt un poids de 490 livres; en 1891, il lève de terre un baril de 314 livres et l’appui d’un bras sur son épaule droite; au Parc Sohmer, il résiste à 4 chevaux, pesant 1,000 chacun, et tirant en sens inverse, deux à droite, deux à gauche.

C’est alors que Richard X. Fox, éditeur de la ‘Police Gazette’, se fait son impressario [sic], et amène Cyr en tournée aux États-Unis, puis à Londres, où il établit un nouveau record en soulevant une plate-forme chargée de 3, 655 livres, et six autres records. Son séjour à Londres fut de 20 semaines, et malgré l’offre de M. Fox d’une bourse de $1,000 à qui ferait mieux, personne ne se présenta. Le champion se distingua à l’aquarium Royal de Westminster, au Tivoli, au palais de crystal de Londres sud et au Trocadéro, sous le patronage du prince de Galles. Il visita ensuite l’Angleterre, l’Ecosse, l’Irlande, l’Italie et l’Allemagne.

A son retour Cyr rencontre un Canadien-français, nommé Thérien, de Michigan, qui réussit à gagner la somme de $100, en accomplissant un de ses exploits. En 1896, à Chicago, il établit deux records, l’un en levant 987 livres d’une main, et 552 1 2 (?) d’un seul doigt.A Boston, il souleva une plate-forme, chargée de 4,000 livres.

Louis Cyr, pendant sa carrière, n’a pas rencontré un seul adversaire de taille à l’égaler, et son nom restera pour ainsi dire légendaire.

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Le match de lutte qui se déroule le soir du 25 mars 1901 à Montréal oppose deux adversaires qui passeront à la postérité: Louis Cyr, homme fort dont la réputation n’est plus à faire et Édouard Beaupré, un géant qui à 17 ans mesurait  7 pieds 1 pouce (à son décès, en 1904, il mesurait 8 pieds 3 pouces). Voici comment La Patrie décrit le combat.

La Patrie, 26 mars 1901

La Patrie, 26 mars 1901

LA RENCONTRE CYR-BEAUPRÉ- Il y avait une maigre assistance, hier au parc Sohmer, et les organisateurs, qui avaient compté attirer une foule énorme avec une rencontre entre Cyr et Beaupré, ont été désappointés.

Cependant, cette lutte a amusé très fort les quelques centaines de spectateurs présents. Dès le début, on s’attendait à voir un grand déploiement de force par les deux colosses, mais ça fut autre chose, et Cyr a fait à lui tout seul presque toute la lutte.

Edouard Beaupré. Source: DubyDub2009 (Philippe Du Berger) sur Flickr

Aussi, ses grands efforts ont été couronnés de succès. La lutte ne fut pas de longue durée. Après quelques mouvements, Cyr empoigna Beaupré par une jambe et parvint à le jeter par terre.

Cette chute ne compta pas, parce qu’ils étaient tombés en dehors du matelas.

A la seconde reprise, Cyr attaqua de nouveau, et au bout de quelques secondes, il terrassa une seconde fois Beaupré. Après un repos de dix minutes, la lutte recommença. Beaupré réussit à renverser son adversaire puis fut de nouveau renversé à son tour.

Toute la lutte n’avait duré que trois minutes et 39 secondes.

Louis Cyr. Source: Bibliothèque et Archives Canada / C-086343

Avant cette rencontre principale, on assista à une lutte très scientifique entre Morin et Robillard, laquelle fut déclarée nulle, chaque adversaire ayant une chute à son crédit. MM. Chartrand et Massé ont aussi exécuté des tours de force très remarquables.

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Les Canadiens français de Lowell, Massachusetts

Au 19e et au 20e siècle, environ 900 000 Canadiens français émigrent aux États-Unis, en quête de travail. Ils s’établissent au Massachusetts, au Maine, au Vermont, au Rhode Island, New Hampshire et au Connecticut pour la plupart. (voir tableau 2). Plusieurs élisent domicile à Lowell, au Massachusetts et travaillent dans les usines de textiles. Vers 1900, il y a plus de 24 800 Canadiens français à Lowell. (Réf.) Ils y sont tellement nombreux que l’on considère Lowell comme un  »petit Canada ».


Louis Cyr, renommé pour sa force herculéenne, y a vécu une partie de sa jeunesse et Jack Kerouac, dont les parents sont d’origine canadienne française, y est né. Dans une entrevue accordée en 1967 à la télévision de Radio-Canada, il parle (en français) de son enfance à Lowell. Cliquez ici pour écouter l’entrevue.

Photographies

Voici quelques photographies de Canadien français ayant vécu à Lowell. Ces photos ont été prises en octobre 1911 et sont attribuées à Lewis Wickes Hines. Elles proviennent des collections de la National Child Labor Commitee Collection disponible sur le site de la Library of Congress. Les légendes des photographies sont celles qui sont indiquées sur le site de la collection de la NCLC.

02379v

Référence Joseph Boucher, 472 Moody, smallest boy in picture, appears 12 years old. Works in the mill-room. His father is boss of another room. Frank Matley next in right end of picture lives at 25 Rod St., been in mill-room No. 12 for 1 1/2 years. Location: Lowell, Massachusetts. Octobre 1911.
02378r

Alexander Durand, 35 Tucker Street, next boy in middle of picture appears 12 years old. Is in mill room No. 2. Joseph Courtois, 33 Tucker St., at the right Alex. appears about 13 years old. Works in the spinning room. Majorie Bonclair, at left of Alex. see 2592. Location: Lowell, Massachusetts. Octobre 1911.

02376r

Alber Therien at right end of picture, 30 Salem Street, appears 13 years old, has been 4 weeks in spinning room No. 9, on the fourth floor of the Lawrence mills. Joseph Guerard, left hand end of picture, 21 Perkins Street, appears 12 years old, has worked 12 months. Neither speaks nor understands English. Location: Lowell, Massachusetts. Octobre 1911

Ressources internet supplémentaires sur l’histoire des Canadiens français à Lowell

Les Canadiens-français de Lowell, Mass. [microforme] : recensement, valeur commerciale, valeur immobilière, condition religieuse, civile et politique, noms et adresses, suivis de la constitution et des règlements de l’Union Franco-Américaine, Lowell, Mass. (1896)

http://www.archive.org/details/cihm_00987

Mill Life in Lowell 1820-1880
Introduction

http://library.uml.edu/clh/mo.htm

Center for Lowell History – University of Massachusetts

http://library.uml.edu/clh/index.Html

Je vous recommande particulièrement la section Oral History. On y retrouve des transcriptions d’entrevues de résidants de Lowell qui ont travaillé dans les usines de la ville, dont celle de monsieur Roland Larochelle, d’origine canadienne-française.

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