Un Amérindien accusé de pratique illégale de la médecine [1914]

La Patrie, 12 janvier 1914

LE MEDECIN DE LA TRIBU IROQUOISE
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UN INDIEN DE LA RÉSERVE DE CAUGHNAWAGA EST AMENÉ DEVANT LES TRIBUNAUX ACCUSÉ DE PRATIQUE ILLÉGALE DE LA MÉDECINE
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OÙ IL PUISAIT SA SCIENCE
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« Ma science n’est pas de celle que l’on trouve dans les livres. Quand le chaud soleil du printemps nous revient, je vais dans les bois cueillir des racines et des herbes sauvages, dont je suis le seul à connaître les propriétés curatives secrètes. Je fabrique moi-même mes remèdes et les distribue aux membres de ma tribu. » C’est en ces termes qu’un médecin du village de Caughnawaga, répondant au nom suggestif de Dominique Twoaxes (Deux-Haches), présentait sa défense, ce matin, en cour de Police, où il avait été traduit pour pratique illégale de la médecine.

L’accusation a été portée contre le charlatan indien par l’association des Médecins et il a fallu requérir les services d’un interprète pour traduire les déclarations des deux indiennes qui sont sous les soins de l’accusé depuis près de 2 ans.

Mme Montou, une iroquoise, déclare qu’elle est sous les soins de l’accusé depuis plusieurs mois, et qu’elle n’a guère constaté d’amélioration dans son état. Cependant, elle croit à sa science et espère qu’il finira par la débarrasser de ses maux.

Le juge Lafontaine ne partage pas cet avis et croit que la femme aurait pu être guérie en deux semaines, si elle était allée raconter ses peines à un médecin ordinaire. En fait de quoi, il condamne Twoaxes à dix dollars d’amende et les frais.

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Quel est le secret de la longévité des gens de Kahnawake? [1824]

Des Canadiens-français sur le Nil (Khartoum, Soudan, 1884-1885)

Des ossements retrouvés à l’Anse au Foulon [1924]

Ces remèdes miracles [publicités douteuses d’antan]

L’émeute de la variole [Montréal, 28 septembre 1885]

Septembre 1885, Montréal est touchée par une épidémie de variole. Le projet de rendre la vaccination obligatoire crée le mécontentement parmi une partie de la population. Le 28, c’est l’émeute.

Extrait de la Patrie, 29 septembre 1885

UNE  EMEUTE

REPETITION DU SOULÈVEMENT DE 1872

UNE POPULACE BRISE LES VITRES DE L’HOTEL-DE-VILLE

AUTRES MAISONS ATTAQUÉES

LE CHEF DE POLICE BLESSÉ

A PROPOS DE VACCINATION

Une bagarre disgracieuse qui rappelle celle de 1872 a eu lieu hier soir, dans les rues à propos, il faut le supposer, du projet de rendre la vaccination obligatoire.

Une populace raccolée à tous les coins de rues, dans la partie Est et centrale de la ville, s’est mise en procession, sans but évident et sans chefs.

On prétend que le commencement du trouble datait du matin, alors que pour empêcher les autorités de placarder une maison dans la partie-Est de la rue Ste-Catherine, on avait attaqué la succursale du bureau de santé dans cette localité et menacé les employés.

Le président du conseil d’hygiène avait dû faire fermer le nouveau bureau hier.

C’est sous la garde de la police que les employés avaient pu enlever les livres et quitter le bureau, dont les fenêtres furent mises en pièces, le soir, vers six heures, par une foule hurlante de plusieurs milliers de personnes.

La rue Sainte Catherine était complètement obstruée et la police fut impuissante à empêcher cet assaut.

La foule pénétra même dans le bureau et brisa tous les meubles, ne laissant que les murs nus.

Les émeutiers se dirigèrent ensuite en procession vers la partie centre de la ville, brisant sur leur passage les vitrines des pharmacies, ce qui prouve bien que ces misérables n’avaient d’autres buts que d’imiter les Vandales, de tout briser et saccager sans savoir pourquoi.

On a causé ainsi des dommages sérieux chez MM McNichols et Hardion, chez les Drs Laporte, Laberge, F. X. Lachapelle, etc.

Ici, deux hommes de police de faction ont fait preuve de beaucoup de bravoure en gardant la porte de Dr Lachapelle qui aurait probablement été enfoncée.

Le maire, avertit de ce qui se passait, fit sonner une alarme générale pour mettre toute la police sur pied.

La foule des émeutiers se rendait alors à l’hôtel de ville, en hurlant comme elle n’avait cessé de le faire depuis son départ de l’extrémité Est de la rue Ste Catherine.

En quelques minutes, la foule arriva  à l’hôtel-de-ville et là se livra a une brutale scène de carnage.

La foule se massa au coin sud-est de l’édifice, qui est occupé par le bureau de la santé.

Il était alors évident que l’intention de la populace était de saccager et de détruire tout ce qui de près ou de loin touchait à la vaccination. Lorsque le bureau de santé fut entouré, M Flynn secrétaire du comité et d’autres employés étaient dans l’intérieur du bureau ainsi que trois dames qui étaient venues se faire vacciner. Une de ces dames fut frappée à la tête  mais heureusement la blessure est légère.

Les pierres commencèrent à pleuvoir sur toutes les vitres du rez-de-chaussée dont la plupart furent brisées, et  d’autres pierres beaucoup plus grosses tombèrent dans le bureau de police.

L’alarme générale fut envoyée immédiatement à tous les postes et peu après de nombreux détachements arrivèrent de plusieurs points de la ville. Quand la foule eu épuisée toutes les pierres à sa portée, l’agitation se calma quelque peu et un jeune Français du nom de Chappellier se mit à déclamer contre la tyrannie et excita la foule encore plus. La populace se rua alors vers la rue St Denis et s’arrêta en face de la résidence de l’échevin Grenier, presque en face de l’église de la Trinité. L’échevin Grenier était absent et trouva en rentrant chez lui les vitres et les persiennes en mille morceaux.

Les émeutiers se dirigèrent alors vers les bureaux du Herald par les rues Notre-Dame et St Jacques, s’arrêtèrent sur le carré Victoria en face des bureaux du Herald, et se mirent à pousser de violentes imprécations contre le journal, en même temps qu’une grêle de pierre faisait tomber [illisible]au dernier étage. Les rédacteurs et les typographes durent suspendre le travail et se montrèrent disposés à repousser les assaillants s’ils tentaient d’envahir les bureaux, c’est alors qu’arriva la police envoyée en toute  hâte par le maire.

M.  Beaugrand, quoique très souffrant, avait quitté son lit, fit former en ligne les hommes de police appelés en toute hâte et les avaient fait partir au pas de course pour dissiper l’émeute; ces hommes étaient sous la direction du chef de police et des sergents Kehoe?, Carpenter, Reeves et Dekomick. Pendant que ce détachement de police se dirigeait vers le carré Victoria, M le maire Beauregard  se rendait à la station de police et faisait préparer tous les hommes à prêter main forte au premier appel. Le détachement envoyé au carré Victoria n’eut pas de peine à disperser la foule qui se précipita par la rue Craig et la rue St Laurent  jusqu’au coin de la rue St Hubert où elle attaqua la maison du Dr Larocque, les mêmes scènes se renouvelèrent. La dernière maison devant laquelle la foule s’arrêta fut celle de l’échevin Roy, au coin des rues Ontario et Panet.

Lorsque l’hôtel-de-ville fut attaqué, on téléphona de là aux divers commandants de bataillon pour les mettre au fait de ce qui se passait.

Le major Henshaw des carabiniers Victoria endossa immédiatement son uniforme, et en une demi-heure, parvint à réunir cinquante hommes. Vingt membres de la compagnie des ingénieurs furent aussi réunis au  »Drill Shed » et on aurait appelé d’autres soldats sous les armes si l’émeute n’eut pas été réprimée.

Chez le Dr Laporte on a brisé et arraché complètement des chassis et mis le feu à la maison.Une alarme  fut sonnée de la boite 76 et les pompiers éteignirent les flammes avant qu’elles n’eussent causé des dommages appréciables.

La foule retourna alors au bureau de santé de la partie Est qu’elle trouva gardé par six hommes de police. Ceux-ci purent résister à l’assaut et on essaya là aussi de mettre le feu à la maison.

A ce moment là, le maire et le chef de police arrivèrent en voiture. Ce dernier se précipita dans le bureau pour prêter main forte à ses hommes, mais il fût frappé à coup de bâton et renversé.

Un dut le transporter presque sans connaissance à sa demeure. Il a reçu deux blessures graves à la tête.

Une alarme fut alors sonnée à la boîte 82 et les pompiers auraient balayé les émeutiers avec un jet d’eau, si quelques-uns de ceux-ci n’eussent menacé de couper les boyaux avec des haches.

Les placards de variole et le souffre destiné à la désinfection furent sortis du bureau et l’on fit un feu de joie.

Une escouade de police dispersa bientôt cette foule, qui était déjà bien diminuée depuis une heure, et toutes les rues des alentours furent parcourues par la police et débarrassées des groupes qui s’y promenaient.

Il était une heure du matin lorsque les derniers émeutiers furent disparus

Cette  foule, il faut le dire, se composait aux trois quarts de jeunes vauriens.

Arrestations

Pendant l’émeute de l’hôtel-de-ville, le sergent Beauchemin et le constable Bureau ont arrêté un cordonnier du nom de Alphonse Moreau, qui lançait des pierres et on a aussi pris en flagrant délit Wm Bélec, barbier. Ce dernier avait ses poches pleines de pierres.

Notes

Le Herald dit qu’on a essayé de faire sauter ses bureaux. Trois trous auraient été pratiqués dans la pierre de la façade.

Le comité de citoyens qui devait siéger à l’hôtel-de-ville hier soir, a dû ajourner. Les Canadiens-français qui ont font partie ont condamné avec énergie les outrages qui se commettaient.

Un grand nombre  de fenêtres de l’hôtel-de-ville sont brisées, mais il n’y a pas autant de dégâts qu’on aurait pu le supposer hier soir.

Une femme qui se faisait vacciner hier soir, au bureau de santé, à été blessée à la tête par une pierre.

La famille d’un échevin se préparait à recevoir les émeutiers à coup de fusils de chasse et de revolvers, s’ils avaient attaqué la maison.

Comme on parlait hier, de renouveler, ce soir, les mêmes scènes de désordre, le maire va prendre des mesures pour faire aux tapageurs une chaude réception.

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16. Honoré Beaugrand, maître de la chasse-galerie (1848-1906)

Les allumetières et la nécrose maxillaire [XIXe et XXe siècles]

La dernière opération est,  paraît-il, fort nuisible aux ouvriers qui fabriquent ces allumettes; on observe généralement dans les manufactures de ce genre, que les émanations phosphorées qui s’en dégagent, occasionnent des bronchites plus ou moins intenses, la chute des dents et la carie de la mâchoire inférieure.

Extrait de La Vallée de l’Outaouais… par Joseph Tassé, 1873.

Dans les fabriques d’allumettes au phosphore ordinaire, il faut avoir soin que la ventilation soit bien régulièrement établie. Les vapeurs de phosphores déterminent, à la longue, une horrible maladie, la nécrose de la mâchoire. J’ai vu, il y a deux ans, une pauvre jeune fille atteinte de cette maladie qu’elle avait contracté dans une fabrique de Beauport; elle en est morte il y a quelques mois.

Extrait de Mélanges historiques, littéraires et d’économie politique par Hubert Larue, 1881

Les allumettières, ces femmes qui fabriquaient les allumettes, s’exposaient à plusieurs dangers. Le problème provenait du phosphore blanc qui était utilisé. Très inflammable, il dégageait des vapeurs qui s’avéraient toxiques à la longue. Cela pouvait causer la nécrose maxillaire. À l’époque, on ne pouvait pas faire grand-chose pour soigner cette maladie, sinon enlever l’os atteint (le plus souvent la mâchoire inférieure). Ce n’est qu’en 1912 qu’on a interdit l’utilisation du phosphore blanc au Canada. Pour fabriquer les allumettes, on a alors privilégié l’emploi du phosphore rouge, beaucoup plus sécuritaire.

La plus grande fabrique d’allumettes de l’époque au Canada, l’usine E. B. Eddy de Hull. Le Canadien, 12 janvier 1880

La toponymie hulloise commémore le souvenir des allumetières grâce au Boulevard des Allumetières. Aussi, Marie-Paule Villeneuve a publié en 2005 le roman Les demoiselles aux allumettes.

Bibliographie

Hélène Buzzetti. Un lieu, un nom – Le boulevard des Allumettières, un hommage aux ouvrières de Hull. Publié dans Le Devoir (en ligne) le 20 juillet 2011.

Réseau du patrimoine gatinois. [En ligne] Hull et les allumettes [Page consultée le 24 avril 2012] Adresse URL

Raymond Ouimet, <<L’enfer du travail aux Chaudières>> Revue Histoire Québec, Juin 2005 Volume 11 Numéro 1.

Hubert Larue. Mélanges historiques, littéraires et d’économie politique. Garant et Trudel, Québec, 1881, 296 pages.

Joseph Tassé. La Vallée de l’Outaouais, sa condition géographique, ses ressources agricoles et industrielles, ses exploitations forestières, ses richesses minérales, ses avantages pour la colonisation et l’immigration, ses canaux et ses chemins de fer. E. Sénécal, Montréal, 1873, 66 pages.

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Glissement de terrain à Notre-Dame de la Salette [26 avril 1908]

Photographies: Ces enfants qui travaillaient dans les usines de Winchendon, Massachusetts (septembre 1911)

Oscar Benoit et la grève de Lawrence, Massachusetts (29 janvier 1912)

Photographies: Travailler dans les usines de la Nouvelle-Angleterre (Burlington, Vermont, début XXe siècle)

La maladie des sauteurs du Maine

Dans un article dont la traduction française a été publiée en 1881, Georges Miller Beard décrivit une curieuse maladie observée au Maine, la maladie des sauteurs du Maine (en anglais, Jumping Frenchmen of Maine). Elle affectait des canadiens-français (des Beaucerons, selon certaines sources) ou des gens d’origine canadienne-française. L’hypothèse de Beard est qu’il s’agissait d’un désordre neurologique. Par la suite, des chercheurs ont affirmé que cet état était le résultat des conditions de vie de ces gens.

Pour finir, voici comment Beard a décrit ce syndrome:

Il y a environ deux ans, un de mes amis m’appris que dans le Maine du Nord et en particulier dans la région de Moosehead Lake, il y avait une certaine classe d’individus présentant les phénomène nerveux les plus incroyables.

Dans le langage de paysan, on les appelait  »Sauteurs » ou  »Français sauteurs », car il était d’opinion courante que tous descendaient de Français ou de Canadiens. Après m’être munis de tous les renseignements nécessaires auprès des personnes les ayant déjà observés, je partis visiter Moosehead Lake en compagne du Dr. E. Stewe. Deux «sauteurs» étaient employés à l’hôtel où je descendis. Voici les expériences que je fis sur l’un deux, jeune homme de vingt-sept ans:

1. Pendant qu’assis sur une chaise, il coupait son tabac, je m’approchai de lui et le frappant subitement sur l’épaule, je lui dis : «Jette-le». Aussitôt il lança son couteau qui alla se planter dans une porte vis-à-vis et en même temps répéta mon ordre «Jette-le» avec une expression particulière de terreur et d’alarme.

2. Un moment après, pendant qu’il bourrait sa pipe, je lui touchai légèrement l’épaule en lui disant «Jette-là». Aussitôt, il jeta au loin pipe et tabac.

3. Il se tenait auprès d’un des employés de l’hôtel. «Frappe-le» lui fut-il commandé et aussitôt il le frappa violemment au visage. Je le fis venir dans une chambre, et là, dans le silence du cabinet, je lui exposait l’objet de ma visite. Je l’interrogeai en outre sur ses antécédents et sur ce que sa propre expérience de lui-même pouvait lui avoir appris. Pendant notre conversation, je le touchai  légèrement sans qu’il s’en aperçut et chaque fois il fit des mouvements d’épaule ou lança le bras en avant; et bien que je l’eusse averti que j’étais l’auteur de ces tracasseries, il en put éviter à chaque fois de faire ces mouvements assez accentués.

[…]

Ils ont aussi peu de puissance sur eux-mêmes que les hystériques et les apoplectiques, sinon moins, et sont les esclaves  absolus des ordres qu’on leur donne ou des farces qu’on leur joue; ils font ce qu’on leur dit, dussent-ils se tuer ou tuer d’autres personnes. Un bruit, quel qu’il soit, fort et soudain, les fait bondir ou crier […] Tous disent que ce la les fatigue de sauter beaucoup; qu’ils se trouvent après ces séances, mal à leur aise, épuisés et nerveux; aussi évitent-ils avec soin toutes les causes d’irritation; et, après une longue période de calme, sont mieux portants et réagissent beaucoup moins, étant alors moins excitables.

Source: Archives de neurologie, Revue trimestrielle des maladies nerveuses et mentales volume 2, Paris, 1881, p. 146-150.

Bibliographie

Alasdair Wilkins. The Jumping Frenchmen of Maine is history’s most startling mental disorder, Adresse URL: http://io9.com/5893214/the-jumping-frenchmen-of-maine-is-historys-most-startling-mental-disorder (lien partagé par Franco-American Collection at the University of Southern Maine sur Facebook)

Wikipedia. Jumping Frenchman of Maine. [Page consultée le 18 mars 2012]. Adresse URL http://en.wikipedia.org/wiki/Jumping_Frenchmen_of_Maine

Bakker M.J. et Tijssen M.A.J. Culture-specific startle syndromes Adresse URL: http://dare.uva.nl/document/136129

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Remèdes miracles de l’ancien temps: quelques publicités

Le Traité élémentaire de matière médicale et guide pratique des Soeurs de Charité de l’Asile de la Providence [1870]

Revues Cap-aux-Diamants, Continuité et Histoire Québec disponibles sur Erudit

L’oeuvre de résurrectionnistes (Québec, 26 janvier 1866)

Aujourd’hui, nous allons aborder un sujet sérieux, très sérieux.
Ames sensibles s’abstenir.
Vous êtes avertis.

Photographie | Cours d'anatomie, étudiants en médecine de McGill, Montréal, QC, 1884 | II-73328

Cours d'anatomie, étudiants en médecine de McGill, Montréal, QC, 1884

Au XIXe siècle, pour être habilité à pratiquer la médecine, il fallait avoir une expérience suffisante de la dissection de cadavres. Or, un problème se posait: il fallait obtenir la matière première. A moins de trouver par hasard un cadavre abandonné de tous sur la voie publique, on ne put le faire légalement durant une bonne partie du XIXe siècle. Il fallait donc opter pour des moyens réprouvés par la loi.

Les étudiants en médecine parvenaient tout de même à trouver des corps.

Dans le Canadien du 26 février 1866, on pouvait lire

Violation de cimetière – Avant-hier, le chef de police de la cité a été informé que 2 grandes caisses contenant des restes humains avaient été placés dans les chars à Lévis, consignés à quelqu’un qui devait venir les recevoir à Montréal. Des télégrammes furent en conséquences envoyés au chef de police de Montréal pour l’avertir de prendre les mesures nécessaires pour capturer le consignataire. La compagnie du Grand Tronc reçu ordre de renvoyer les caisses à Québec. En même temps on découvrit, après quelques recherches, que les restes mortels de diverses personnes récemment inhumés dans les cimetières St.-Charles, de la Petite Rivière, de St.-Patrice et de Belmont, sur le chemin Ste.-Foye, avaient disparus. Ce fut la mauvaise odeur qui s’exhalait des caisses en question qui fit connaître leur contenu. Les cadavres étaient découpés et empaquetés dans de la neige.

Le Mercury d’hier dit que l’on suppose que parmi les cadavres ainsi enlevés se trouvent ceux de Mme Catherine Tracey, épouse de J. Tierney, de M. Redmond et d’un orphelin adopté par M. M. O’Leary.

Un autre vol de cadavre a été rapporté dans le Canadien du 22 novembre 1869 (l’incident a eu lieu à St-Hyacinthe. Les soupçons se portèrent sur des étudiants de la faculté de médecine de Montréal).

Les vols de cadavres ont pu diminuer à partir 1872 alors que l’on

permit finalement aux écoles de médecine de récupérer les cadavres humains non réclamés se trouvant dans les institutions publiques (Milot, 2007, p. 93)

Mais en 1883, il fallut encore modifier la loi pour autoriser

la remise des corps non réclamés dans un délai de 24 heures aux salles de dissection (Milot, 2007, p. 93)

Wenceslas-Eugène Dick a publié en  1876 Un épisode de résurrectionnistes (en ligne ici, cliquez sur tome 1, l’histoire débute à partir de la page 104)

Bibliographie

Anatomistes et résurrectionnistes au Canada et plus particulièrement dans la province de Québec. Première partie: le Canada et le Québec. Deuxième partie: Montréal

Jean Milot.  »Profanateurs de tombeaux et détrousseurs de cadavres ». revue Le médecin du Québec, Novembre 2007, volume 42, numéro 11, p. 93-94.

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Comment punissait-on les gens coupables de haute trahison au 18e siècle? Voici l’histoire de David McLane

L’épidémie de choléra de l’été 1832 à Québec

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Tu ne voleras point: l’histoire de John Hart (Québec, 10 novembre 1826)

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L’histoire et le patrimoine de Québec – site de la CCNQ

Exposition virtuelle: Naître et grandir à Québec 1850-1950

Irma Levasseur: première femme médecin francophone au Québec [Québec, 25 avril 1903]

Le 25 avril 1903 était adoptée une loi privée (bill) pour permettre à une femme têtue et déterminée d’exercer la médecine: Irma Levasseur. Dans la Gazette officielle du Québec, cette journée-là, on mentionne une loi intitulée Loi autorisant le Collège des médecins et chirurgiens de la province de Québec, à admettre Dame Irma Le Vasseur à la pratique de la médecine et de la chirurgie.

Irma Levasseur était la quatrième femme de la province de Québec à obtenir le droit de pratiquer la médecine: Elizabeth Mitchell (diplômée du Women’s Medical College de Kingston en 1888) , Grace Ritchie (diplômée du Bishop’s College de Lennoxville en 1891) et Maude Abbott, née Aubin (diplômée du Bishop’s College de Lennoxville en 1894) l’avaient précédée. Irma Levasseur a obtenu son diplôme à l’Université Saint-Paul au Minnesota en 1900.

Irma Levasseur participera à la fondation de l’Hôpital Sainte-Justine (1907) et de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec (1923). Au cours de sa carrière, elle soigna des gens à Montréal, dans les Balkans (Première Guerre mondiale), à New York, à Paris et à Québec.

Extrait de l’Action catholique, 21 juin 1950

Irma Levasseur est décédée le 15 janvier 1964 à Québec. Elle a été enterrée au cimetière Saint-Charles.

Commémoration

Ces dernières années, on a consacré à Irma Levasseur des articles. Pauline Gill a écrit une trilogie à partir de sa vie. Le nom d’Irma Levasseur est commémoré par la toponymie: un mont à Québec, un parc à Montréal, trois rues à Québec, Lévis et Montréal portent son nom. Une bourse d’études et un pavillon du Cégep François-Xavier-Garneau ont été nommés en son honneur.

Bibliographie

Serge Bouchard. De remarquables oubliés, épisode du 27 novembre 2006, Radio de Radio-Canada. Adresse URL

Serge Bouchard.  »Quand l’oublie devient scandale ». L’actualité, 3 novembre 2008, Adresse URL

Francine Michaud, « Irma LeVasseur : pionnière, femme d’action et fondatrice méconnue » , Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, vol. 1, n° 2, 1985, p. 3-6.

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¿Quién es Eugenio Duchesnois? (Argentine, XIXe siècle)

Remèdes miracles de l’ancien temps: quelques publicités

13. Jeffery Hale (1803-1864) et l’hôpital qui porte son nom à Québec

La grande tueuse – la grippe espagnole de 1918-1919 au Québec

Remèdes miracles de l’ancien temps: quelques publicités

La publicité pour les remèdes miracles ne date pas d’hier. Feuilletez les journaux du début du 20e siècle, vous y trouverez plusieurs de ces produits aux vertus nombreuses. Sirops, poudres, huiles, vins et onguents proposaient de soulager la douleur, de revigorer le corps, de stimuler l’esprit et bien plus. Vaines promesses? Probablement. En effet, à l’époque, la publicité n’était pas encadrée comme aujourd’hui. Le fabricant pouvait dire n’importe quoi. Après tout, son produit était le meilleur  sur le marché! Les publicités qui suivent sont extraites de l’Almanach du peuple illustré de la librairie Beauchemin de 1898 et de 1907.
1898




1907

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Le commerce des maladies

L’épidémie de choléra de l’été 1832 à Québec

La grippe espagnole de 1918-1919 à Montréal

Maison du Docteur-Joseph-Frenette

 

 

L’épidémie de choléra de l’été 1832 à Québec

Bureau de santé

Québec, 8 juin 1832.

Attendu qu’il a circulé divers bruits, qu’il était arrivé à la Grosse Isle un vaisseau dans lequel il y avait plusieurs personnes atteinte du Choléra asiatique. Avis public est par le présent donné, que le Commissaire de Santé s’étant transporté à la Grosse Isle, par l’ordre du Breau, rapporté, que le Brick Carrick, James Midson, maître, de Dubin, arriva au Lazaret le trois  courant; Qu’il y avait à bord lors de son arrivée, cent trente-trois passagers, qui toutes [sic] ont été mises à terre, et sont dans l’Hôpital des Émigrés à la Grosse Ile; Que le vaisseau est maintenant à subir les procédés ordinaires de désinfection, et que lors du départ du Commissaire de Santé, le sept courant, il n’y avait pas un seul cas de Choléra Asiatique sur l’Isle.

Par ordre du Bureau,

T A Young, Secrétaire.

Extrait du Canadien, 8 juin 1832.

La population pousse un soupir. De courte durée. Le choléra a fait son apparition.

Le choléra à Québec v. 1832 par Joseph Légaré

Le choléra à Québec v. 1832 par Joseph Légaré

Qu’est-ce que le choléra?
Selon le Larousse, le choléra, c’est une

Maladie épidémique contagieuse produite par le vibrion cholérique, ou bacille virgule, et caractérisée par des selles très fréquentes, des vomissements, une soif intense, un amaigrissement rapide, des crampes douloureuses dans les membres, un abattement profond avec abaissement de la température, et pouvant se terminer par la mort.

Que s’est-il passé?

L’Amérique, c’est l’espoir d’une vie meilleure pour plusieurs immigrants, surtout Irlandais, qui fuient la misère. Mais avant d’atteindre le port de Québec, plusieurs périssent, suite aux piètres conditions de vie sur les navires. Saleté, mauvaise nourriture, promiscuité, tout ces facteurs sont propices à la maladie, qui mène à un épidémie.

Une station de quarantaine est implantée à Grosse-Ile en février 1832 pour filtrer les immigrants et  ainsi empêcher la propagation des maladies. Mais c’est peine perdue. L’épidémie tant redoutée fait des ravages à Québec dès le 8 juin 1832 et à Montréal deux jours plus tard.  Il s’agit du choléra aussi appelé choléra asiatique et choléra morbus.

A l’époque, on ne sait pas comment cette maladie se propage.  On ne sait pas comment la soigner. Alors, les charlatans apparaissent, les médecins étalent leur science et chacun y va de son remède personnel. Le journal Le Canadien publie régulièrement des articles sur ces remèdes  »miracles »: la saignée, les infusions de toute sortes, les bains de pieds à l’eau chaude, l’opium, le brandy, etc.

Le Canadien, 27 juin 1832. Un remède miracle comme tant d’autres. Pour lire la suite du texte, c’est par ici (p.3)

Le Canadien, 27 juin 1832. Un remède miracle comme tant d’autres. Pour lire la suite du texte, c’est par ici (p.3)

Pendant l’épidémie, le Bureau de la Santé émet régulièrement des directives. On demande d’enterrer rapidement les cadavres (la journée même). De balayer les rues. De désinfecter les vêtements des morts avec de la chloride de chaux. De ne faire ni excès de boisson, ni excès de nourriture. Et le clergé avertit la population par les journaux que le jeûne n’est plus obligatoire.

Des mesures particulières doivent être prises avec les cadavres. Extrait du Canadien, p.2, 18 juin 1832

Des mesures particulières doivent être prises avec les cadavres. Extrait du Canadien, p.2, 18 juin 1832

Le choléra fait aussi des victimes à Montréal et à  la campagne. Les journaux publient des lettres de lecteurs relatant les ravages de la maladie. Des décomptes sont publiés régulièrement dans les journaux.

Trop de gens meurent en si peu de temps, ce qui fait que les prêtres n’ont pas toujours le temps de prendre les informations nécessaires à la bonne tenue du registre des sépultures.  Plusieurs victimes sont condamnées à mourir dans l’anonymat..

Extrait du registre de la paroisse Notre-Dame de Québec.

Extrait du registre de la paroisse Notre-Dame de Québec.

L’été 1832 à Québec a été meurtrier. Entre 1791 et 2753 personnes sont décédées (Réf. Histoire de Québec et sa région, tome 2,  p.877). Et deux ans plus tard, ça recommence…

Bibliographie

VALLIERES, Marc et collab. Histoire de Québec et sa région, 3 tomes, Quebec, PUL, 2008, 2200 pages.

GIROUX, Sylvia. [en ligne] Le choléra à Québec, Bulletin du Musée des beaux-arts du Canada 20, 1952, [Page consultée le 26 août 2010] Adresse URL: http://www.gallery.ca/bulletin/num20/giroux1.html

Billes reliés
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Grosse-île, station de quarantaine 1832-1937

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Revues et journaux en ligne sur l’histoire du Québec

Une visite de la prison de Québec en 1835

Pehr Kalm, un Suédois en Nouvelle-France (1748)

Au Québec et ailleurs, on nomme des routes, des rues, des bâtiments et des parcs en l’honneur de personnes qui ont marqué notre histoire. Cette série de billets a pour but de vous faire découvrir ces gens.

Deux lacs, un canton et un parc portent le nom de Pehr Kalm. Qui était-il?

Portrait présumé de Pehr Kalm

Né le 6 mars 1716 en Suède, Pehr Kalm avait un intérêt certain pour la botanique. Il a été l’élève du célèbre Carl von Linné, le  »père de la taxinomie moderne ». C’est à la demande de von Linné qu’il entreprend en 1748 un voyage en Amérique du Nord

afin d’y rapporter toutes semences et plantes nouvelles qui pourraient se révéler utiles pour l’agriculture et l’industrie.  » (Réf.)

Cette expédition, qui débute par Philadelphie, aux États-Unis, se poursuivra en Nouvelle-France de juin à octobre 1748.

C’est lors de ce séjour qu’il rédige un journal qui est encore aujourd’hui pour les historiens un témoignage important sur la vie au temps de la Nouvelle-France. Dans son journal, Kalm

inventorie la flore et la faune. Il observe la composition des sols, le débit et la qualité des eaux des rivières et du fleuve. Il note les us et coutumes des premiers et nouveaux habitants. (Réf)

Il note ses observations sur des sujets aussi varié que la religion, l’architecture, l’histoire, les Amérindiens, le sytème monétaire, la température, l’alimentation, l’habillement, les remèdes, l’agriculture, le commerce, les Forges du Saint-Maurice, etc. Il décrit les villes de Montréal, Trois-Rivières, mais il s’attarde longuement sur Québec.

Kalm a parcouru une longue route. Du Fort Saint-Frederic, il est passé par le Fort Saint-Jean, puis par LaPrairie, Montréal, l’Ile Saint-Hélène, Trois-Rivières, Québec, la baie Saint-Paul, Petite Rivière (Charlevoix), Saut-au-Récollet et Lachine.

Pehr Kalm est retourné en Suède en 1751 pour occuper le poste de professeur d’histoire naturelle et d’économie à l’académie d’Åbo. Le récit de son voyage en Amérique du nord paraît entre 1753 et 1761. Il est publié ent traduction française par Louis-Wilfrid Marchand en 1880 . L’ensemble de son oeuvre fait que

Kalm fut l’un des botanistes utilitaires remarquables de l’école de Linné ; un genre et 90 espèces de plantes reçurent son nom. Son livre – son apport le plus important – stimula l’histoire naturelle en Suède et mit à la portée des Européens une description exacte et élargie des conditions de vie et des mœurs existant en Amérique du Nord. Les descriptions faites par Kalm de la vie et des mœurs du Canada comptent parmi les meilleures qu’a données la littérature de voyage concernant ce pays.  (réf).

Il est décédé le 16 novembre 1779 a Turko en Finlande.

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La Nouvelle-France vers 1745

Voici quelques extraits de son journal de voyage

Les femmes en Nouvelle-France…. Pages 42-43

La différence entre les coutumes et les manières des français à Montréal et au Canada, et celles des anglais dans les colonies américaines, est la même qui existe entre ces deux nations en Europe. Ici les femmes en général sont belles; elles sont bien élevées et vertueuses, et ont un laisser-aller qui charme par son innocence même, et prévient en leur faveur. Elles s’habillent beaucoup le dimanche, mais les autres jours, elles s’occupent peu de leur toilette, sauf leur coiffure, qu’elles soignent extrêmement, ayant toujours les cheveux frisés et poudrés, ornés d’aiguilles brillantes et d’aigrettes. […] En fait d’économie domestique, elles dépassent grandement les anglaises des plantations, qui ne se gènent pas de jeter tout le fardeau du ménage sur leurs maris, tandis qu’elles se prélassent toute la journée, assises, les bras croisés. Les femmes au Canada, au contraire, sont dûres au travail et à la peine, surtout parmi le bas peuple; on les voit toujours aux champs, dans les prairies, aux étables, ne répugnant à aucune espèce d’ouvrage.

Une des premières taxes en Nouvelle-France…. Page 73

Les soldats de notre escorte, dès que nous fûmes en vue de Québec, se mirent à crier qu’ils allaient donner le baptême à tout ceux qui y venaient pour la première fois, à moins qu’ils ne se rachetassent. C’est la coutume, paraît-il, et tout le monde doit s’y soumettre; le gouverneur-général n’est pas plus exempt de ce tribut qu’un autre, lorsqu’il fait son premier voyage à Montréal. Nous ne regardâmes pas à quelques sous, et lorsque nous fûmes en face de la ville, nous nous exécutâmes volontiers, à la grande joie des pauvres rameurs, qui, avec l’obole de notre rançon, purent se remettre de leur rude labeur en se donnant quelques divertissements à Québec.

De la politesse et des bonnes manières… Page 214

Il y a une distinction à faire entre les dames canadiennes, et il ne faut pas confondre celles qui viennent de France avec les natives. Chez les premières, on trouve la politesse qui est particulière à la nation française. Quant aux secondes, il faut encore faire une distinction entre les dames de Québec et celles de Montréal. La québecquoise est une vraie dame française par l’éducation et les manières; elle a l’avantage de pouvoir causer souvent avec des personnes appartenant à la noblesse, qui viennent chaque année de France, à bord des vaisseaux du roi, passer plusieurs semaines à Québec. A Montréal, au contraire, on ne reçoit que rarement la visites d’hôtes aussi distingués. Les Français reprochent eux-mêmes aux dames de cette dernière ville d’avoir beaucoup trop de l’orgueil des Indiens, et de manquer d’éducation. Cependant, ce que j’ai dit plus haut de l’attention excessive qu’elle donne à leur coiffure s’applique à toutes les femmes du Canada.

Pour télécharger Voyage de Kalm en Amérique

http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtexte/224281-1.pdf
http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtexte/224281-2.pdf

Bibliographie

Nichole Ouellette (Page consultée le 24 mars) Flore laurentienne [En ligne]. Adresse URL: http://www.florelaurentienne.com/flore/NotesUsages/KalmPehr.htm

Wikipédia (Page consultée le 24 mars) Pehr Kalm [En ligne]. Adresse URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pehr_Kalm

Richard A. Jarrell (Page consultée le 24 mars) Kalm, Pehr [En ligne]. Adresse URL:: http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=1981&PHPSESSID=gpia7ionlop4c93njqpsicq5s3

Billets reliés:

La grippe espagnole de 1918-1919 à Montréal

En ces temps où la grippe A H1N1 fait les manchettes, on évoque parfois le souvenir de la grippe espagnole de 1918-1919 . La grippe espagnole aurait fait entre 30 et 100 millions de morts selon les estimations. Jusqu’ici la grippe A H1N1 a fait plus de 4000 morts. On est donc encore loin de l’hécatombe de 1918-1919.

Le journal Le Devoir a publié il y a quelques mois un article intitulé Montréal au temps de la grippe espagnole.

Qui était atteint par la maladie? Comment a-t-on géré cette crise? L’article nous en donne un bon aperçu.

On rappelle que la maladie s’est propagée au retour au pays des soldats qui ont participé à la Première Guerre mondiale. Plusieurs mesures fûrent prises à Montréal pour contrôler la propagation de la maladie. Par exemple, les séries de la Coupe Stanley, qui devaient avoir lieu à Montréal, ont été annulées.

On considère qu’au  »Canada, il y a eu à peu près autant de morts de la grippe que du conflit  ». La grippe espagnole a causé le décès de plus de 3500 montréalais.

La grippe espagnole n’est pas la première  maladie à faire des ravages dans la métropole. Montréal a aussi été touchée par des épisodes de  choléra (1832), de typhus (1947)  et de variole (1885), de typhus (1847).

L’ article du Devoir rappelle aussi la contribution des femmes à la lutte contre la maladie. A lire!

En complément:

The Great Pandemic: the United States in 1918-1919

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