Photos et documents recherchés: Granby et ses environs

La Société d’histoire de la Haute-Yamaska est à la recherche de photographies et de documents manuscrits qui seront numérisés.  Ces items pourraient être reproduits dans une publication sur l’histoire de la Haute-Yamaska, Un passé en héritage.

Toutes les photos qui, de près ou de loin, concernent l’histoire des municipalités de la Haute-Yamaska sont dignes d’intérêt : familles, travaux des champs, industries, commerces, bâtiments de ferme, associations, groupes d’écoliers, communautés religieuses, entre autres sujets. Les documents manuscrits intéressent aussi la SHHY : livres de comptes, contrats et documents historiques divers.

La Haute-Yamaska comprend les municipalités suivantes:

  • Granby
  • Saint-Alphonse-de-Granby
  • Waterloo
  • Warden
  • Shefford
  • Saint-Joachim-de-Shefford
  • Roxton Pound
  • Sainte-Cécile-de-Milton

Pour plus de détails, je vous invite à lire le texte suivant:  Un passé en héritage – Recherchés: photos et documents du milieu rural

Site web de la Société d’histoire de la Haute-Yamaska: http://www.shhy.infohttp://www.shhy.info

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Un jeune Hercule [Soulanges, 1874]

La Minerve, 11 février 1874

UN HERCULE – Il y a, à la Rivière Ouellet, dans le comté de Soulanges, un garçon de 9 ans qui pèse déjà l’énorme poids de 155 livres. Il se nomme Zotique Fournier. Pour peu qu’il continue à prendre de l’enbonpoint, cet enfant à l’âge de 20 ans, méritera de porter le nom d’Hercule canadien.

Il y a un Zotique Fournier dans le recensement canadien de 1871. Il est âgé de 8 ans et habite Saint-Zotique. Fils de James (Jacques) Fournier et de Joséphine (Josephte) Martin, il est né le 29 août 1862  à Saint-Zotique. Je n’ai pas trouvé de Rivière Ouellet, mais tout près de Saint-Zotique, il y a Rivière-Beaudette. Une soeur de Zotique, Elmire, est décédée en 1929 et l’endroit de son décès serait Riviere A Beaudof, probablement une erreur de transcription, mais qui nous aide à pencher en faveur de Rivière-Beaudette. (Réf. Ontario Deaths and Overseas Deaths, 1939-1947, Family Search)

Entre 1874 et 1881, la famille Fournier a déménagé en Ontario. Zotique demeurera à Alfred, Ontario, pendant plusieurs années.  En 1911, cultivateur, il habite Hawkesbury avec ses soeurs Joséphine, Marie et Elmire, toutes célibataires. Il est décédé le 2 juin 1911 à Prescott, Ontario (Ontario Deaths and Overseas Deaths, 1939-1947, Family Search). Il ne semble pas s’être marié.

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Louis Cyr, un jeune homme au talent prometteur [1884]

Décès de l’homme le plus fort au monde, Louis Cyr [Montréal, 1912]

Louis Cyr contre le géant Beaupré [Montréal, 25 mars 1901]

 

Une mère cherche son fils [1886]

Une mère de Waterloo lance un appel dans un journal pour retrouver son fils dont elle est sans nouvelles depuis quelques semaines.

Le Progrès de l’Est, 20 avril 1886

Waterloo
– Madame Joseph Lefebvre, de Waterloo, serait très reconnaissante aux personnes qui pourraient lui donner des nouvelles de son fils Arthur, un enfant de 14 ans, parti du Canada pour les Etats-Unis vers le milieu de février dernier. Il a été vu à Nashua, N. H., vers le commencement de mars, ayant en sa possession un billet de chemin de fer pour revenir au Canada.

En 1881, il n’y a qu’un Arthur Lefebvre, fils de Joseph, résidant à Waterloo selon le recensement canadien.

Recensement canadien 1881, Waterloo.

Recensement canadien 1881, Waterloo.

Maintenant, regardons le recensement suivant à Waterloo.

Recensement canadien de 1891, Waterloo.

Recensement canadien de 1891, Waterloo.

Arthur est de retour chez lui!

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A la recherche de son mari [Saguenay, 1902]

Aram Jules Pothier, lieutenant-gouverneur du Rhode Island [7 avril 1897]

De New Bedford à Chicago à pied [1896]

Golf: 20 septembre 1913, Francis Ouimet remporte le US Open

A-t-on baptisé un ou deux enfants? [Saint-Sébastien, 1901]

Le Courrier de Saint-Jean, 8 février 1901

UN ENFANT EXTRAORDINAIRE ET MONSTRUEUX

Il a été offert à quelques citoyens de notre ville de voir jeudi dernier, un enfant nouveau genre.

Quoique mort depuis 8 jours, le cadavre était parfaitement conservé. Imaginez-vous, un enfant mâle pesant 15 livres, mesurant 19 pouces de longueur, les membres sains et bien conformes.

Chose extraordinaire, l’enfant avait deux têtes, trois bras, quatre mains, deux poitrines (un peu confuses), un abdomen, deux jambes, deux pieds, le reste du corps était simple, le tout parfaitement modelé.

Ce petit phénomène n’a vécu que quelques instants. Il a été constaté que les deux bouches respiraient. Cependant on a pu entendre qu’un seul coeur battre.

L’explication d’une conformité aussi extraordinaire reste problématique.

L’enfant aurait vécu la vie ordinaire d’après l’opinion des médecins MM. les Drs Sabourin, Bouthilier et Dupuis, qui l’ont examiné.

Quelle curiosité, il eut fait, s’il eu vécu.

Les parents de l’enfant appartiennent à une brave famille de la paroisse de St-Sébastien, dans le comté d’Iberville; le père Xyste Labonté âgé de 29 ans; la mère Evelina Côté, âgée de 21 ans, sont mariés depuis deux ans, cet enfant était leur second. Leur premier un garçon est bien conforme et a bonne santé.

Le père est de taille moyenne et assez robuste. La mère est une femme forte, grosse grasse et vigoureuse.

Nous n’avons pu savoir si l’on a baptisé qu’un enfant, ou deux enfants, vû qu’il y avait deux têtes et probablement deux coeurs, par conséquent deux âmes. Les théologiens pourront nous dire si un seul baptême était suffisant.

Pour la réponse, voir l’acte du 2 février 1901, paroisse Saint-Sébastien.

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Deux siamoises sont nées [Saint-Benoît, 1878]

Elle donne naissance à des jumeaux pour la quatrième fois [St-Malachie, 1935]

Naissance des jumelles Dionne [28 mai 1934]

Une rubrique des naissances, mariages et décès pas banale [1817]

Une mort suspecte à Saint-Césaire en 1887

Cette histoire, une mort suspecte à Saint-Césaire, en 1887, a attiré mon attention à cause de la gravité du crime évoqué, mais aussi à cause de son traitement médiatique.  Vous constaterez que le journal Le Canadien présente deux versions, forts différentes, de la même histoire.

« Le Canadien, 13 juillet 1887

Une affaire mystérieuse et criminelle vient d’être mise au jour à Montréal. Une jeune fille de dix-sept ans aurait été empoisonnée à St. Césaire par un médecin qui, après l’avoir séduite, aurait cherché à produire l’avortement. Ordre a été donné d’exhumer le cadavre de la jeune fille. Ce sont jusqu’ici tous les faits connus. L’affaire est tenue sous le plus grand secret.  »

Deux semaines plus tard, plusieurs détails ont changé (et le journaliste a fait son travail).

Le Canadien, 30 juillet 1887

« ENQUÊTE À ST-CÉSAIRE ET ARRESTATION

Le 11 juillet courant, une enquête a été tenue à St-Césaire par M. H. R. Blanchard, coroner du district de Saint-Hyacinthe, sur le corps de Marie Charron, âgée de vingt-six ans, épouse de Elie Napoléon Beauchemin, cultivateur de Saint-Césaire, exhumé sur ordre du coroner.

Le verdict des jurés fut « que la dite Marie Charron est morte le cinq juillet courant, à Saint-Césaire, district de Saint-Hyacinthe, des suites d’un traitement erroné et contraire aux règles de l’art qui lui a été appliqué par Charles E. Arthur Dorval, Ecr., médecin de Saint-Césaire et que ce dernier s’est rendu coupable de mal practice!  »

L’accusé a été arrêté le vingt-six juillet courant à Saint-Césaire, par M. Joseph Chagnon, grand connétable du district de Saint-Hyacinthe, sur le warrant émané du coroner.

L’accusé a comparu le même jour devant l’honorable L. V. Sicotte, juge de la Cour Supérieure et a été admis à caution. Le procès doit avoir lieu en janvier prochain.  »

L’acte de décès de Marie Charron est ici.

Je n’ai pas réussi à trouver de trace d’un quelconque procès. En 1891, le Dr Dorval habitait toujours St-Césaire, tout comme en 1901.

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LE DR HORMISDAS ETHIER EN MISSION À CONSTANTINOPLE [1908]

DÉCÈS DU DR WILFRID DEROME, PIONNIER DE LA MÉDECINE LÉGALE [1931]

L’INQUIÉTANT DR. TUMBLETY [MONTRÉAL, 1857]

UN MÉDECIN MORPHINOMANE [JUIN 1905]

Le curé de St-Aimé quitte précipitamment sa paroisse [1864]

Extrait du Canadien, 24 mai 1864

LE CURÉ DE ST-AIMÉ- Le curé de cette paroisse, Messire Leblanc, disparu ces jours derniers, n’a pas été assassiné, comme plusieurs indices portaient à le croire. La police de Montréal est parvenue à découvrir qu’il était parti pour les États-Unis. La cause de ce départ paraît enveloppé dans un mystère  que le temps, sans doute, parviendra à expliquer.

Né le 21 janvier 1829 à St-Denis, Julien Leblanc est nommé curé de Saint-Aimé en 1861. Quelques pages d’Histoire de la seigneurie Massue et de la paroisse de Saint-Aimé (1930) nous renseignent un peu plus sur la fuite du curé, qui a eu lieu le 9 mai 1864. Selon un paroissien, le curé s’était  »démonté », peut-être à cause de problèmes avec sa famille. Le curé se serait alors enfui au Kentucky où  il aurait vécu en ermite et mené une vie exemplaire. Le curé aurait aussi été en possession d’un certain montant d’argent.

Mais, est-ce réellement ce qui s’est passé? Des prêtres ont confié à un abbé que le curé Leblanc était mort aux États-Unis, plus précisément à Highland, Indiana, vers 1880. Le curé Leblanc se serait réfugié chez les Pères Trappistes, mais où? A la trappe de Tracadie, de Langevin (Sainte-Justine) ou celle du Kentucky? On l’ignore. Personnellement, je  n’ai pas vu son nom dans les documents que je possède sur la trappe de Langevin.

Examinons de plus près la piste de l’Indiana. On retrouve effectivement un Julien Lablanc, catholic priest (prêtre catholique) à Barr en Indiana en 1870. L’âge et le lieu de naissance concordent. On retrouve sa signature au bas de quelques licences de mariage en Indiana en 1871 (voir ce document, le dernier à droite). On peut comparer la signature avec les actes de St-Aimé en cliquant ici. Le livre History of Knox and Daviess County, Indiana (1883), indique qu’un  Julien Leblanc a été curé de St. Mary’s, de 1860? à 1873. A History  of Catholicity in de State of Indiana (1898)de Charles Blanchard indique un J. Leblanc curé de St. Mary’s de 1866 à février 1873. Dans le Sadlier’s Catholic Almanac and Ordo for the Year of Our Lord (1866), on voit un Rev. P. Leblanc curé de St. Mary’s, Indiana et dans l’édition de 1873, on voit un Rev. Jul. Leblanc pour la même paroisse.

Les raisons qui ont poussé le curé Leblanc à quitter sa cure demeurent obscures. Il semble bel et bien s’être fixé en Indiana. Après février 1873, je n’arrive pas à retrouver sa trace. Est-il décédé à cette époque? Je n’ai pas accès aux certificats de décès de l’Indiana ou à un index des décès pour cette période. Une bien mystérieuse affaire…

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Disparition à la Grosse-île [septembre 1906]

Recherchée par son père [Woonsocket, Rhode Island 1931]

Le mystère de Lévis [juillet 1887]

Parti sans laisser d’adresse [Coaticook, juillet 1891]

Une étrange lumière [Lac St-François, 1874]

Le Canadien, 23 mars 1874

LAC ST. FRANÇOIS- On voit sur le lac St. François, depuis quarante-cinq ans, une lumière dont on raconte des histoires à faire dresser les cheveux. Comme vous allez voir, cette lumière est fort curieuse.

Elle fut vue pour la première fois vers la fin de l’automne de l’année 1829. Depuis cette époque, tous les soirs, en hiver comme en été, cette lumière est visible.

Le curieux peut la voir glisser sur la face de l’eau ou de la glace avec une rapidité étonnante. Vous la voyez dans un endroit, l’instant après, elle est à un mille plus loin. Vous la voyez disparaître sous l’eau pour reparaître plus loin, trois, quatre et cinq fois plus considérable et plus forte qu’avant.

Sa forme ordinaire est celle d’un candelabre à trois branches, c’est-à-dire que l’on voit trois lumières très rapprochées l’une de l’autre, quelquefois on n’en voit qu’une seule.

On a souvent essayé de l’atteindre, mais en vain.

Impression (photomécanique) | Quai de Coteau, Coteau-Landing, QC, vers 1910 | MP-0000.937.15

Quai de Coteau, Coteau-Landing, QC, vers 1910

Il y a quelques années, quatre hommes d’une bravoure à toute épreuve lui donnèrent la chasse, comme ils étaient sur le point de l’atteindre, un coup de vent épouvantable vint les avertir de retourner chez eux, et ne furent pas lents.

Plus tard, deux individus du Côteau Landing résolurent de la poursuivre et de voici ce qui en était, mais il[sic] faillirent payer très cher leur curiosité; car après plusieurs courses, elle conduisit mes deux individus à l’entrée des rapides du Côteau, d’où ils ne sortirent qu’avec peine et en jurant, mais un peu tard, qu’on ne les y reprendrait plus.

Ce qu’il y a de remarquable dans cette lumière, c’est qu’elle ne se voit pas dans les endroits marécageux, comme les feux-folets, mais presque toujours au milieu du lac où il y a 30 à 40 pieds d’eau.

Franc Parleur.

Billets reliés

Le fantôme de Mary Gallagher (Griffintown, Montréal, 26 juin 1879)

Des fantômes au musée: jeu en ligne

Une demeure hantée? [Côte de la Montagne, Québec, entre 1833 et 1837]

Faits divers: l’histoire des soeurs Hurley [Québec, juin 1904]

«Les vagues qui s’élevaient à une hauteur prodigieuse» Inondation à Sorel [avril 1865]

Le 15 avril 1865, deux nouvelles faisaient la une: l’assassinat de Lincoln et l’inondation à Sorel. L’article qui suit porte sur l’inondation à Sorel et a été publié dans le journal Le Canadien, édition du 15 avril.

Print | Sorel, QC, about 1875 | MP-0000.1017.1

Sorel vers 1875

GRANDE INONDATION À SOREL

Nous empruntons les détails suivants à L’Echo du Richelieu et à la Gazette de Sorel.

Sorel, jeudi midi, 13 avril.

Depuis quelques jours l’eau avait atteint une hauteur qui faisait craindre beaucoup pour les propriétés situées dans le Chenal du Moine et les Iles avoisinantes. Partout les champs étaient devenus de véritables rivières; les cultivateurs n’entraient plus dans leurs maisons qu’à l’aide de canots; la plupart des familles s’étaient réfugiées dans les greniers des maisons, attendant là, avec patience, la fin de leur malheureux sort; les animaux avaient été relégués dans les greniers des granges, dont une grande partie avait déjà été atteinte par l’élément destructeur et menaçait de jour en jour et à la première forte brise, d’en devenir la proie! Ce jour, hélas! ne s’est pas fait attendre longtemps. Hier midi, une forte brise du Sud commença à souffler avec une violence qui fit craindre plusieurs personnes de la ville pour leurs bâtisses. Quelques bâtiments à voile mouillés à l’entrée de la rivière Richelieu, commençaient à descendre rapidement dans le fleuve, entraînés par le vent qui semblait ne vouloir rien épargner. Cependant, ces bâtiments purent tenir bon, un seul fut démâté, et les vagues qui s’élevaient à une hauteur prodigieuse l’eurent bientôt rempli. Deux jeunes gens laissés à la garde du bâtiment subirent une grande partie de la tempête, mais purent malgré tout, tenir le bâtiment à l’ancre jusqu’à ce qu’on vint à leur secours, et il était bien temps. A part quelques autres petites accidents plus ou moins sérieux, tels que pertes de bois, de hangars, etc, nous n’avons aucun malheur à déplorer dans notre ville.

Montants recueillis en faveur des victimes de l’inondation. La Gazette de Sorel, 29 avril 1865

Mais ce qui était le plus à craindre étaient les souffrances probables que devaient endurer les habitants des Iles de Grâce, Ile aux Ours et du Chenal du Moine, pendant que durait cette affreuse tempête.

En effet, vers dix heures du soir, des nouvelles arrivèrent en ville par l’équipage du propeller Bell, sous les ordres du Capt. Chs Armstrong qui se dévoua si bien en cette occasion, que toutes les maisons et granges des Iles et du Chenal du Moine disparaissaient devant la force de l’élément devenu de plus en plus impétueux. Aussitôt, M. Sincennes donna ordre d’équiper au plus tôt deux des steamers de la Compagnie du Richelieu pour aller au secours des malheureux qui, disait-on, perdaient les uns la vie, les autres leurs propriétés. Vers minuit, le vapeur Terrebonne, sous le commandement de l’habile capitaine Roy, se rendait à toute vapeur sur les lieux du désastre; il arrive à l’île de Grace, où le Cygne qui s’était rendu dans le cours de la journée, avait déjà à son bord grand nombre de personnes échappées au danger pendant la tempête.

A 2 heures, ce matin, l’Etoile se rendait, sous le commandement de l’actif capitaine Mathiot, au Chenal du Moine pour porter, s’il était encore possible, secours aux malheureux inondés de cette partie-là. Le Terrebonne revenait ce matin à 10 heures, le pavillon de détresse à son mât de derrière, et ayant avec lui ce qu’il restait des survivants des Iles de Grace et aux Ours, c’est-à-dire une quarantaine.

Les nouvelles étaient des plus alarmantes: toutes les maisons ou à peu près, avaient été enlevées; 20 ou 25 personnes en partie femmes et enfants avaient trouvé la mort au milieu des flots. Les granges contenant les animaux, moissons, etc., des cultivateurs étaient entièrement disparues. Quelques minutes plus tard, L’Etoile nous ramenait 150 et plus, des pauvres inondés du Chenal du Moine! Rien de plus navrant! ils se trouvent tous dans la plus grande détresse; à peine de quoi se vêtir! La plupart nu tête et nu pieds!

La ville se trouve dans la plus grande excitation! le clergé, les membres de la corporation, S. H. le juge Loranger, M. Sincennes et les premiers citoyens de la ville sont occupés activement à donner asile à ces pauvres gens! Dans ce moment, la plupart sont logés à l’Hôtel-de-Ville, plusieurs reçoivent l’hospitalité dans les maisons privées.

Les abords du quai de la compagnie du Richelieu ont été encombrés depuis ce matin.

Une liste des personnes décédées lors de l’inondation est publiée dans la Gazette de Sorel du 22 avril 1865

Le nombre des victimes de l’inondation actuellement ici est d’à-peu-près 250 à 300.

Un enfant seulement a été remporté mort; aucun autre n’a encore été retrouvé!

On nous raconte les plus beaux traits sur le courage des personnes qui ont employé toutes leurs ressources au sauvetage de ces malheureux.

DERNIERES NOUVELLES

2 heures P. M.
Une assemblée des citoyens convoqué par Son Honneur le Mair R. H. Kittson, Ecr, a eu lieu cette avant-midi au Palais de Justine; chacun a fait preuve d’une grande libéralité; dans l’espace de quelques minutes la souscription pour venir en aide à ces malheureuses victimes s’élevait à $1,620!

[…]

Dans le chenal du Moine il n’y a pas de pertes de vies à déplorer; le nombre des bâtisses enlevées était tant en maisons que grange s’élève à 60 ou 70; sur ce nombre 24 maisons. Un seul cultivateur du nom de Eno Millet a perdu 13 bâtiments. Il est impossible de dire au juste le nombre de bestiaux perdus, mais il est immense. Dans l’Ile de Grâce, le nombre des victimes, dit-on, est de 19 ou 20. Un nommé Paul Péloquin, cultivateur de l’Ile de Grâce, a perdu 4 de ses enfants et lui-même n’a dû son salut qu’à l’activité de ses sauveurs. Un nommé Etier de l’Ile de Grâce à vu périr sous ses yeux sa femme, sa belle-soeur et deux de ses enfants. Un autre, Joseph Lavallée de l’Ile de Grâce, s’était cramponné aux branches d’un arbre avec sa femme et 4 ou 5 de ses enfants, il y resté pendant 16 heures, ballotté en tout sens par la vague, il a vu périr un de ses enfants, mourir sa femme à ses côtés, et cependant il a conservé assez de force pour résister avec le reste de sa famille jusqu’à ce qu’on put venir à son secours.

[..]
BERTHIER- Les nouvelles qui nous viennent du  »Petit Nord » sont alarmantes, les bâtisses y ont été partout presqu’entièrement enlevées.

On nous dit qu’à l’Ile de Pads (Ile Dupas?) 17 personnes ont perdu la vie.

6 1/2 du soir

Le Terrebonne arrive d’une seconde expédition aux Iles; son pavillon de détresse flotte encore! Il remporte avec lui deux cadavres; celui de la femme de Joseph Lavalléee dont il est parlé plus haut et celui d’un petit enfant, aussi un grand nombre de bestiaux.

Que Dieu nous donne du courage et nous protège au milieu de tous ces désastres.

Pendant que le Cygne pouvait à peine se maintenir sur son ancre, le capitaine Labelle avec deux hommes, se jetaient résolument dans un canot et se dirigeaient à force de rame là où ils entendaient les cris des malheureux qui se noyaient.

Mais leur frêle embarcation résistait difficilement à la tempête; la lame emplissait le canot; ils atteignirent quelques arbres à l’abri desquels ils se mirent. Là se trouvait une jeune fille qui se soutenait d’une main aux branches d’un arbre et se maintenait au-dessus de la vague au moyen d’une cuvette avec laquelle elle avait pu atteindre cet endroit. Voyant arriver le canot, elle s’y précipita, mais ce nouveau poids faillit faire chavirer l’embarcation presque aux trois quarts remplie d’eau. La jeune fille saisit résolument la cuvette et pendant que les hommes retenaient le canot près des arbres, elle réussit à le vider.

Félicitations adressées au capt. Lavallée. La Gazette de Sorel, 6 mai 1865.

Un peu plus loin, une autre fille ayant deux jeunes enfants dans les bras, se maintenait, elle aussi, au milieu d’un arbre qui craquait sous les coups répétés d’un vent violent. Après trois heures de ces terribles angoisses, ces braves gens réussirent à rejoindre le Cygne. A part le capitaine Laforce qui risqua alors son bâtiment, pour porter secours aux naufragés et de ce que nous venons de raconter du capitaine Labelle, on nous dit que M. J. B. Lavallée, de Sorel, qui se trouvait à bord, déploya pendant tout ce temps un courage à toute épreuve et une grande présence d’esprit; sans le concours et l’expérience de cet homme courageux, il est probable que nous aurions à enregistrer la perte du Cygne et conséquemment à déplorer celle de plusieurs existences.

Les passagers des autres vapeurs recueillirent durant cette même nuit et toute la journée hier de nombreux naufragés, hommes, femmes et enfants qu’ils amenèrent à Sorel à demi morts d’angoisse et de misère.

Un nommé Lavallée dit Bloche avait vu sa maison s’écrouler sous les coups de la vague et il s’était jeté avec sa femme et 5 enfants ans un canot. Quelques minutes après, le canot se brisa sur les arbres. La pauvre mère saisit les branches d’un arbre et son mari parvint avec ses 5 enfants à un autre. Il se maintint là, un enfant sous chaque bras et les 3 autre auprès de lui pendant 16 heures. La femme épuisée de fatigues se noya sous ses yeux et un de ses enfants expira dans ses bras! Lorsqu’on les recueillit, les enfants étaient engourdis par le froid, mais dès que le père fut dans le canot, il saisit un aviron et il aida courageusement à gagner le vapeur à force de rames. Le corps de la pauvre dame a été repêché hier.

Voulez-vous encore quelque chose de plus saisissant? Lisez. Une pauvre femme était dans son lit à la veille d’accoucher. Le mari voyant que la tempête menaçait d’emporter la maison, demande à sa femme d’avoir le courage de se leve et de se rendre jusqu’au canot. Elle lui répondit:  »sauve-toi avec les enfants si tu peux; quant à moi, je comprends que c’est impossible; nous nous reverrons dans l’autre monde! » Et pendant qu’elle disait cela, la maison croula et tous furent précipités dans les flots! Ca n’est pas du roman que nous faisons; c’est la vérité toute nue que nous racontons. Ces choses se sont passées hier!…Mais c’est assez!

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Inondations et débâcles à Montréal en photos, 1865-1888

Une histoire de bigamie [1869, St-Thomas de Pierreville]

Légende: la pénitence du prêtre-fantôme de l’Ile-Dupas

Le tremblement de terre du 20 octobre 1870

Un magistrat mis en accusation [Saint-Antoine-sur-Richelieu, 1847]

Extrait du Canadien, 21 mai 1847

UN MAGISTRAT MIS EN ACCUSATION – Nous avons entendu parler de quelques magistrats de la campagne, qui, au lieu d’être les gardiens de la paix et de l’ordre publics, méconnaissent leurs devoirs, trahissent le mandat dont on les a chargés, et deviennent la cause du trouble et du désordre dans leurs localités; mais nous devons à l’honneur de la magistrature canadienne de mentionner que de tels magistrats sont de rares exceptions. Cependant il en est, et on ne saurait faire trop d’efforts pour en purger la société; car des hommes munis d’autorité et de pouvoirs étendus dans nos paroisses, et qui en abusent, peuvent en devenir les fléaux. Nous en avons déjà de tristes exemples.

Ces réflexions nous sont sugérées par les procédés adoptés, il y a quelques jours, à Saint-Antoine, rivière Chambly, contre un magistrat de l’endroit. A la réquisition du maire et des principaux citoyens et notables de cette localité, l’exécutif a tenu une enquête sur la conduite de M. Victor Gladu, accusé de prévarications dans l’accomplissement de ses devoirs de magistrats. L’enquête a été ouverte, le 11 du courant, par le colonel Ermatinger, écuyer, notre magistrat de police de la cité, commissaire nommé à cet effet, et a été close le 15. Les charges apportées contre M. Victor Gladu sont d’avoir abusé de son autorité de magistrat depuis plusieurs années, en se rendant coupable de vexations continuelles contre les habitans, d’avoir suscité des procès afin de moissonner des émoluments, d’avoir exercé la concussion au lieu d’administrer la justice, d’avoir fait arrêter de pauvres cultivateurs sans causes et raisons suffisantes, sachant bien que leur pauvreté même le mettrait à l’abri de leurs poursuites devant les tribunaux du pays, enfin d’avoir mis le trouble dans la paroisse, et de toutes manières outragé et insulté l’opinion publique. – (Revue Canadienne)

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18 décembre 1874: élection d’un natif de Mascouche à la mairie de Los Angeles

Frappé par la foudre [Vaudreuil, 1831]

Le Canadien, 27 juillet 1831.

ACCIDENT – Vendredi, le 15 de ce moi, le tonnerre est tombé sur M. Joseph Racette, marchand de Vaudreuil. Il était assis près de sa cheminée, conversant avec sa famille et quelques autres personnes. Sa chemise a été brûlée ainsi que la peau, du côté droit, de la grandeur de deux mains. Le fluide a ensuite pris son cours en dedans de ses habits, a coupé la chaine de sa montre, et a fondu et calciné le boitier en trois endroits, de manière à l’empêcher de s’ouvrir, et s’est enfin échappé en perçant le talon de son soulier de la grosseur d’une poste. On présume que c’est sa chaîne de montre, qui était d’acier, qui a prévenu des conséquences plus sérieuses en attirant le fluide. Il est demeuré un quart d’heure sans connaissance après l’évènement; il a ensuite été obligé de tenir le lit, sans être néanmoins dans un état dangereux.

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