Du côté des Franco-Américains…

Deux nouvelles à signaler. D’abord, un site web a été créé pour faire connaître le patrimoine franco-américain de Salem, Massachusetts. Vous y trouverez une section sur l’histoire de la ville et de la paroisse St-Joseph, la cuisine franco-américaine et le grand feu de 1914. Un lien vers les collections numériques de l’université d’état de Salem vous permettra d’explorer des archives liées aux Franco-américains. Vous pouvez aussi télécharger une visite autoguidée de Salem (format PDF).

https://frenchcanadiansalem.org/

Capture d’écran du site French-Canadian and Franco-American Heritage in Salem, Mass. https://frenchcanadiansalem.org/

Pour terminer, je veux signaler la baladodiffusion (podcast) French-Canadian Legacy podcast animé par Jesse Martineau.  » La baladodiffusion est présentée de la manière suivante: « Today, there are more than 2 million descendants of French-Canadian immigrants living in New England. These are Our Stories.  » (Aujourd’hui, il y a plus de 2 millions de descendants d’immigrants canadiens-français vivant en Nouvelle-Angleterre. Voici leurs histoires). Le premier épisode est un entretien avec Tim Beaulieu qui organise entre autres le Festival de la poutine du New Hampshire. Très intéressant.

Mise à jour de plusieurs collections Family Search/ Indexation de l’état civil d’Haïti

Family Search a annoncé la semaine dernière la mise à jour d’environ 80 collections (index et images) . Parmi ces collections, il y a

  • Maine Vital Records, 1670–1921
  • Massachusetts Marriages, 1841–1915
  • Rhode Island, Town Clerk, Vital and Town Records, 1630–1945
  • Vermont, Town Records, 1850–2005

Cela représente plus de 42 millions noms indexés (Brésil et États-Unis). La liste complète des collections concernées a été publiée ici https://media.familysearch.org/new-historical-records-on-familysearch-week-of-december-3-2018/ 

***

Parmi les projets d’indexation Family Search en cours, il y a celui de l’état civil d’Haïti 1824-2013. Voici les liens pour ceux qui voudraient participer à l’indexation. Notez qu’il vous faudra créer un compte (gratuit) Family Search.

Chaque document est indexé (transcrit) par un bénévole puis vérifié par un autre. Ensuite, l’image et l’index sont publiés sur le site de Family Search.  Pour ce qui est d’Haïti, la partie B du projet est en voie d’être complétée. La partie A contient des actes de décès  couvrant presque tout le XXe siècle. La partie C, quant à elle, concerne les décès survenus grosso modo entre 2005 et 2013, incluant donc le tremblement de terre de 2010. Pour le moment, les registres à indexer sont ceux de Port-au-Prince. Assurez-vous de bien lire les instructions pour chaque projet et bonne participation!


 

Ernest Laliberté et Justine Lessard

Voici quelques notes sur Justine Lessard, mon arrière-grande-tante et son époux, Ernest Laliberté et leurs enfants.

Justine Lessard, la soeur de mon arrière-grand-mère Élise, s’est mariée à Sainte-Justine, Québec, le 12 juillet 1915. L’époux, Ernest Laliberté, a vécu plusieurs années aux États-Unis. Ses parents, Magloire Laliberté et Alphonsine Normand, tous deux natifs du Québec, se sont mariés à Laconia, New Hampshire, le 7 juillet 1884.

Magloire et Alphonsine Laliberté sont revenus au Québec peu après leur mariage et au moins deux enfants, Marie Louise et Elodie, sont nées à Lac-Etchemin (près de Sainte-Justine). Après quelques années à Lac-Etchemin, où plusieurs membres de la famille Laliberté habitaient, Magloire et Alphonsine reprirent le chemin de la Nouvelle-Angleterre et ce sera à Haverhill, Massachusetts, qu’Ernest verra le jour en 1893.

En 1900, ils habitent toujours à Haverhill, Mass, où Magloire exerce la profession de maçon, mais en 1911, selon le recensement canadien, la famille est de retour à Lac-Etchemin.

Donc, en 1915, Ernest épouse Justine. C’est en Nouvelle-Angleterre qu’ils vont passer le restant de leur vie. Justine envoyait parfois à sa soeur des photos illustrant sa vie aux États-Unis.

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Ernest et Laliberté en visite chez un oncle d’Ernest à Laconia, New Hampshire. L’annotation à l’arrière de la photo précise que l’automobile est une Studebaker.

Ernest et Justine vont quitter le Québec, probablement peu après leurs mariage, pour s’établir à Biddeford, Maine, où ils élèveront leurs enfants: Mabel, Rita, Celia, Irène, Frédéric, Roland, Peter et Gérard. À la naissance de Frédéric, le plus vieux de la famille, Ernest est dit « weaver » et dans le recensement américain de 1930, il est dit « farmer ».

Voici quelques informations sur les enfants du couple.

  1. Mabel. Née en 1932 et décédée à Scarborough, ME, le 11 avril 2016. Mariée à Octave Boucher. A travaillé à la Saco Defense et à la Pepperel Mills. Avis de décès.
  2. Rita. Née vers 1926. Mariée à Raynald Morin
  3. Celia. Religieuse, Soeurs de la Présentation de Marie (Sisters of The Presentation of Mary) . Professeure.
  4. Irène (1930-2011). Mariée à Joseph Poisson puis à Larry Constantine. Propriétaire d’un restaurant. (avis de décès)
  5. Roland. Né vers 1929. Militaire. Époux d’Elia ou Ella Morasi. Décédé à San Diego, California, le 2 février 1953, happé par un véhicule alors qu’il changeait une roue sur le bord du chemin. (Source: San Diego Union, 14 décembre 1953).
  6. Peter (Pierre?)
  7. Gérard (Gerry). Né en 1924 et marié à Irène Soucy. Vétéran de la Deuxième Guerre mondiale. A travaillé dans une usine de fabrication de feuilles de métal. Décédé à Las Vegas, Nevada, le 3 janvier 2006. Avis de décès.
  8. Frédéric. Né en 1921 à Lewiston. Décédé dans la même ville le 11 avril 1932.

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Carte postale représentant la famille Laliberté envoyée à ma grand-mère en 1933.

Voici deux des filles de Justine. À droite, il s’agit probablement de Sr Celia Laliberté.

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Sr Celia Laliberté et un de ses soeurs. Années 50?

Ernest Laliberté est décédé à Saco, Maine, le 19 juin 1949 (noyade). Justine est décédée à Biddeford, le 10 août 1984. Ils sont inhumé à Biddeford Find a grave 

 

Le patrimoine francophone de Lewiston et de Woonsocket

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Le Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique a mis en ligne fin 2016 deux vidéos présentant le patrimoine francophone des villes de Lewiston, Maine et de Woonsocket, Rhode Island. Ces vidéos ont été réalisées par la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique de l’Université Laval. Rappelons que plus de 110 villes sont membres du réseau, dont Lafayette, (Louisiane), Saint-Joseph (Martinique), Welland (Ontario), Nashua (New Hampshire), etc. (liste complète ici). Espérons que d’autres vidéos s’ajouteront au cours des prochains mois.  Bon visionnement!

 

Les soeurs Barry et Joseph Lessard

Mes arrières-arrières-arrières-grands-parents Lessard ont passé la majeure partie de leur vie en Beauce, au Québec. Georges Lessard, né à Saint-Joseph-de-Beauce en 1834, a épousé en 1859 une fille de Sainte-Marie, Adèle Turmel, âgée de 16 ans. Ils se sont établis à Saint-Joseph, puis à Saints-Anges, élevant une belle grande famille de 15 enfants. Ils ont quitté la Beauce après 1886 pour s’établir tout près, à Sainte-Justine, comté de Dorchester. Leurs enfants, une fois mariés, sont restés à Sainte-Justine ou se sont établis dans les paroisses des environs. Sauf Joseph.

Joseph fait partie des Canadiens français qui ont quitté le Québec pour les États-Unis au XIXe siècle. Il est né à Saint-Joseph-de-Beauce le 24 mars 1866. En 1885, lors de son premier mariage, l’acte le dit domicilié à Saint-Edouard-de-Frampton (auj. Frampton). C’est un coin du comté où l’on trouve plusieurs habitants d’origines écossaises et irlandaises. L’épouse de Joseph, Elizabeth-Cathrine Barry, est la fille de John Barry et de Bridget O’Neil. Elle est âgée de 17 ans. Elizabeth-Cathrine est également native de Saint-Edouard-de-Frampton. Le mariage est célébré à Saint-Odilon-de-Cranbourne.  Note: l’orthographe du nom de famille de l’épouse varie selon les documents. Parfois Barry, parfois Berry.

Ce mariage est de courte durée. J’ignore quand et où l’épouse est décédée, mais les registres montrent que Joseph s’est remarié le 21 juillet 1890 à Québec avec… Ellen Barry, la soeur aînée d’Elizabeth-Cathrine.  Selon l’acte de mariage, ces époux sont alors domiciliés à Crofton (Groveton?), New Hampshire. Ellen est née vers 1859.

Ellen a donné naissance à une petite fille, Bridget, qui est décédée le 2 octobre 1891 à Groveton, New Hampshire.  Ellen est décédée à son tour le 24 juillet 1892, probablement à Groveton, NH, mais elle a été inhumée à St-Edouard de Frampton.

Joseph Lessard s’est ensuite remarié deux fois, la première avec Rose Gilman à Lancaster, NH le 30 août 1894 (New Hampshire, Marriage Records, 1637-1947, Family Search) et la dernière fois avec Annie-M. Beffre le 1er septembre 1923 à Woodsville, NH (New Hampshire, Marriage Records, 1637-1947, Family Search). Joseph Lessard est décédé le 2 mars 1946 à Lancaster, NH (Find a Grave. Inh. Summer Street Cemetery, Lancaster, NH.) On peut voir la pierre tombale de Joseph ici (photo par Connie Lagasse Russell).

Je ne possède malheureusement pas de photographies de Joseph Lessard ou de ses épouses.

Décédée à Markesan, Wisconsin [1892]

Le Progrès de l’Est, 1er avril 1892

NÉCROLOGIE

A Markesan, Wisconsin, au commencement du mois de mars, la mort impitoyable enlevait à l’affection de son époux bien aimé, Dame Caroline Rock épouse de M. E. Manseau, conducteur sur chemin de fer. La défunte était née à Drummondville, province de Québec, en 1836, et était la soeur de feu L. B. Rock, l’un des officiers supérieurs du chemin de fer St. Paul, à Milwaukee. Elle était malade depuis longtemps déjà et, dans l’espoir d’améliorer sa santé, M. Manseau l’avait menée sur les lacs du Canada l’été dernier; ce voyage lui avait procuré un soulagement temporaire, sans cependant amener la guérison et madame Manseau, forte et vaillante jusqu’à la fin, dut se résigner à répondre à l’appel de là-haut. Le Markesan Herald, qui contient une notice biographie de la défunte, dit beaucoup de bien de ses vertus domestiques.

Nos sincères condoléances à M. Manseau dans son malheur.

Caroline Rock a épousé Esdras Manseau le 8 mai 1859 à Nashua, New Hamphsire. Esdras Manseau s’est remarié le 2 avril 1893 à Montréal (St-Jacques-le-Majeur) avec Valérie McDuff, veuve de Joseph-Amable Manseau.

Billets reliés
Décès du pionnier Jean-Baptiste Lefebvre [Wisconsin, 1871]

Le déclin du français dans l’Ouest américain [1919]

John F. Vachon, photographe [États-Unis, 1914-1975]

Une mère cherche son fils [1886]

Une mère de Waterloo lance un appel dans un journal pour retrouver son fils dont elle est sans nouvelles depuis quelques semaines.

Le Progrès de l’Est, 20 avril 1886

Waterloo
– Madame Joseph Lefebvre, de Waterloo, serait très reconnaissante aux personnes qui pourraient lui donner des nouvelles de son fils Arthur, un enfant de 14 ans, parti du Canada pour les Etats-Unis vers le milieu de février dernier. Il a été vu à Nashua, N. H., vers le commencement de mars, ayant en sa possession un billet de chemin de fer pour revenir au Canada.

En 1881, il n’y a qu’un Arthur Lefebvre, fils de Joseph, résidant à Waterloo selon le recensement canadien.

Recensement canadien 1881, Waterloo.

Recensement canadien 1881, Waterloo.

Maintenant, regardons le recensement suivant à Waterloo.

Recensement canadien de 1891, Waterloo.

Recensement canadien de 1891, Waterloo.

Arthur est de retour chez lui!

Billets reliés
A la recherche de son mari [Saguenay, 1902]

Aram Jules Pothier, lieutenant-gouverneur du Rhode Island [7 avril 1897]

De New Bedford à Chicago à pied [1896]

Golf: 20 septembre 1913, Francis Ouimet remporte le US Open

L’affaire Joseph Lepage [Pembroke, New Hampshire, 1875]

Un crime

Extrait de

Josie  Langmaid, la victime. Extrait de Lapage, Joseph. The trial of Joseph LaPage the French monster, for the murder of the beautiful school girl Miss Josie Langmaid, 1876.

Transportons-nous à Pembroke, une localité de 7100 habitants située au New Hampshire. Un obélisque situé sur le chemin Academie rappelle aux passants le souvenir d’un drame qui a ébranlé la communauté en 1875.

Le 4 octobre 1875, Josie Langmaid, 17 ans, une étudiante de la Pembroke Académie, devait se rendre en classe. Mais elle n’arriva jamais à destination. Constatant son absence, ses parents et des amis entamèrent des recherches qui aboutirent à la découverte le soir même de son cadavre, dans le bois. La tête, séparée du corps, fut retrouvée le lendemain matin. L’obélisque sur Academy Road indique où ont été retrouvés le corps et la tête. Pour ajouter à l’horreur, l’enquête révèle qu’il y a également eu mutilation des organes génitaux et viol. Un bâton, en deux morceaux, avec des traces d’herbe et de sang, est retrouvé près du lieu du crime.

Plusieurs suspects furent interrogés, sans succès. Or, la réception d’informations en provenance de St-Albans, Vermont, orienta l’enquête vers Joseph Lepage, un résident de Suncook, près de Pembroke. L’année précédente, Lepage avait été interrogé concernant le viol et le meurtre de Marietta Ball, une institutrice. Faute de preuves, il fut relâché.

L’arrestation de Joseph Lepage pour le meurtre de Josie Langmaid eut lieu le 13 octobre 1875. Lepage clama son innocence et prétendit s’être perdu en forêt cette journée-là en allant bûcher.

Joseph Lepage

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Joseph Lepage. Extrait de Lapage, Joseph. The trial of Joseph LaPage the French monster, for the murder of the beautiful school girl Miss Josie Langmaid, 1876.

Joseph Lepage, fils de Jean-Baptiste Lepage et de Marie Roy, naquit au Québec vers 1835. Il épousa Eulalie Rousse le 17 février 1857 à Saint-Ambroise-de-Kildare. Quelques années plus tard, les Lepage s’établirent aux États-Unis, d’abord au Vermont, puis au New Hampshire.

En 1875, Pembroke attire une main-d’oeuvre désireuse de travailler dans l’industrie du textile. Joseph Lepage s’établit dans la région pour exercer le métier de bûcheron, mais aussi pour fuir un passé trouble. Au Canada, il fut accusé d’avoir violé sa belle-soeur, Julienne Rousse, mais échappa aux procédures judiciaires en s’enfuyant dans les bois. La brochure ‘La vie de Lepage, sa carrière criminelle… » lui attribue plusieurs agressions ainsi qu’un incendie en sol canadien. Un vrai type à problèmes.

Le procès de Joseph Lepage s’ouvrit le 4 janvier 1876 à Concord, New Hampshire. Pour convaincre le jury de rendre un verdict de culpabilité, le solliciteur (sollicitor) W. W. Flanders souligna la mauvaise réputation de Lepage, le décrivant comme étant une « wandering, crazy person »et « frequently chased young girls » (The Trial of Joseph LaPage the French monster » (p.8). Il affirma qu’un coup porté au visage de la victime par une botte avait laissé une marque concordant avec une botte retrouvée chez Lepage.

Aucun témoin ne vint affirmer à la barre avoir été témoin du crime, mais plusieurs confirmèrent avoir vu l’accusé ou à tout le moins un homme, tenant un bâton ou une hache, près des lieux du crime le 4 octobre 1875. Par exemple, Hattie M. Gault, étudiante à l’académie de Pembroke, certifia avoir vu entre 8:30 et 9:00 Lepage marchant sur Academy Road avec une hache le matin du meurtre. Lepage, ce matin-là, demanda à plusieurs personnes si elles avaient du bois à faire bûcher, annonçant ensuite son intention de se rendre bûcher sur un lot.

Des médecins témoignèrent à propos des taches de sang découvertes sur les vêtements que Lepage portait ce jour-là, mais ne révèlent pas grand-chose, sinon qu’il s’agit surtout de sang humain.

La belle-soeur, Julienne Rousse, raconta à la cour le viol dont elle avait été victime de la part de Joseph Lepage en 1871.

Un verdict de culpabilité fut rendu à l’endroit de Lepage. La date de l’exécution fut fixée au 7 janvier 1877.

Pendaison

En prison, Lepage avoua finalement à deux prêtres être l’auteur du crime. Le blogue Murder by gaslight indique que Lepage a aussi confessé le meurtre de Marietta Ball et qu’il révéla l’emplacement de certains objets ayant appartenu à Josie Longmaid qu’il avait enterré. Il fut pendu le 15 mars 1878. La veuve de Joseph Lepage décéda le 1er août 1898 au Massachusetts (Massachusetts, Deaths and Burials, 1795-1910, » index, Family Search).

Merci à François Gloutnay d’avoir porté à mon attention cette histoire.

Biographie

La vie de Lepage, Sa carrière criminelle au Canada, dans les états du Vermont et du New Hampshire, Sa conversion, Son repentir. 1879. Archive.org.

Josie Langmaid – ‘The Murdered Maiden student’. Blogue Murder by gaslight, publié le 21 février 2010.

Site web de la ville de Pembroke: http://www.pembroke-nh.com/

Lapage, Joseph. The trial of Joseph LaPage the French monster, for the murder of the beautiful school girl Miss Josie Langmaid.Also, the account of the murder of Miss Marietta Ball, the school teacher, in the woods, in Vermont. This book contains the only likenesses of Lepage and his victims. Lapage must have been a fiend incarnate. Philadelphia, Old Franklin Pub. House, 1876.

Billets reliés
Photographies: Les Canadiens-français à New Bedford, Massachusetts et Manchester, New Hampshire, 1909-1912
Oscar Benoit et la grève de Lawrence, Massachusetts (29 janvier 1912)

Drinkwine, un billet sans alcool [New York, 1920]

Photographies: Les Canadiens français à New Bedford, Massachusetts et Manchester, New Hampshire, 1909-1912

Comme nous l’avons vu précédemment, Lewis Wickes Hine s’est impliqué au début du XXe siècle, avec le National Child Labor Committee, dans la lutte contre l’exploitation du travail des enfants aux États-Unis. Son outil: la photographie. Plusieurs – très jeunes- Canadiens français apparaissent sur ces photos. Les billets précédents traitaient de Burlington, Vermont et de Lowell, Massachusetts. Dans ce billet-ci, vous pourrez voir ces enfants qui travaillaient dans les usines de New Bedford (Massachusetts) et Manchester (New Hampshire) en 1909.  Les légendes sont celles indiquées par le site internet de la Library of Congress.

Pour en savoir plus sur Alfred Benoit, qui apparaît  sur certaines de ces photos, rendez-vous ici. Merci à Pierre Lagacé (Nos Ancêtres, Souvenirs de guerreOur Ancestors).

Débutons par New Bedford en 1912 puis Manchester en 1909.

Alfred Beniot, 191 North St. Sweeper in Bennett Mill, in spinning room #2 has been there two months; seemed to be 11 yrs. old. Alfred recorded as 12 years old.

Alfred Beniot, 191 North St. Sweeper in Bennett Mill, in spinning room #2 has been there two months; seemed to be 11 yrs. old. Alfred recorded as 12 years old.

Wilfred Tremblay, 1332 Davol St., a doffer in spinning room of Cartwright Mills; apparently 12 years old. Said « Me brudder-in-law got me the job last summer. Been there even (i.e., ever?) since

Fred Millette, 592 First St., is boy in center of picture with cap on side of head and arms folded. Works in finishing room. Birth certificate make him 14.

Arthur Sarasin, 7 Acushnet Block. Works in weaving room. At his house his people said he was fourteen last week

Alfred Beniot, 191 North St. Sweeper in Bennett Mill, in spinning room #2 has been there two months; seemed to be 11 yrs. old. Alfred recorded as 12 years old.

Interior Wamsutta Mill, Wilfred Pepin, 42 Bowditch St. (youngest boy, appears 13 yrs. old). Has been working a few weeks in Mule Room #4.

Smallest is James Veary. The next in size are sweepers; Thomas Munds, 3 Blackburn St.; Thomas Heywood, 7 Peniman St.; Romeo Perrault, 26 Reynolds St.; they are doubtful in age.

Steven Fortier, 111 Talman St., (about 13). Been working nearly two years in Spool Room of Bristol Mill

Two girls and boy beginning work in Amoskeag Mfg. Co., Manchester, N. H. 1:00 P.M., May 21, 1909. Photo taken in outer hall of spinning room where I saw them working. Left hand is Diana Gelivas, #45 Schuyler St. Other one is Rose Hamal, 451 Main St. Many others in that room and in the other mills still younger

A few of the small girls and boys (not the smallest ones) that I found working in the spinning room of one of the Amoskeag Mfg. Co. mills at Manchester, N.H. Photo taken at 1:00 p.m., May 21, 1909, in hallway of spinning room. Many others there and in the other mills. Smallest boy (on left hand) is Geroge Brown, No. 1 Corporation. Corner of Granite and Bedford Sts. Next is, Eugene Lamy, 16 Marion St. Girls: Melvina Proulx, 145 Cartier St. Laura Oclair, 145 Cartier St.

3 Boys going to work at 1 P.M. May 21, 1909. Photo taken in outer hall of spinning room of one of the mills of Amoskeag Mfg. Co., Manchester, N.H., where I found them working. Smallest boy is 48 inches high. Jospeh Arthur Houle, 498 Cartier St.,.

Boy with bare arms, Fred Normandin, 15 Bridge St., has been working in Amoskeag Mfg. Co., mill No. 1, Manchester, N.H. for several months.

Joseph Arthur Houle. (See photo #787.) I saw him working in Amoskeag Mfg. Co. Manchester, N.H

Boys working in Amoskeag Mfg. Co., Manchester, N.H. Largest one is Ernest Lamontague, 316 Notre Dame Street. Smallest, Armedos Deshais, 4 Marion St. Said he was 12 years old and beginning to sweep

Billets reliés

Photographies: Travailler dans les usines de la Nouvelle-Angleterre (Burlington, Vermont, début XXe siècle)

Liste des noms de lieux d’origine française aux États-Unis

Louis Berthiaume (Lewis Barttrow) et la Guerre de Sécession

Les Canadiens français de Lowell, Massachusetts

Les Canadiens français de Lowell, Massachusetts

Au 19e et au 20e siècle, environ 900 000 Canadiens français émigrent aux États-Unis, en quête de travail. Ils s’établissent au Massachusetts, au Maine, au Vermont, au Rhode Island, New Hampshire et au Connecticut pour la plupart. (voir tableau 2). Plusieurs élisent domicile à Lowell, au Massachusetts et travaillent dans les usines de textiles. Vers 1900, il y a plus de 24 800 Canadiens français à Lowell. (Réf.) Ils y sont tellement nombreux que l’on considère Lowell comme un  »petit Canada ».


Louis Cyr, renommé pour sa force herculéenne, y a vécu une partie de sa jeunesse et Jack Kerouac, dont les parents sont d’origine canadienne française, y est né. Dans une entrevue accordée en 1967 à la télévision de Radio-Canada, il parle (en français) de son enfance à Lowell. Cliquez ici pour écouter l’entrevue.

Photographies

Voici quelques photographies de Canadien français ayant vécu à Lowell. Ces photos ont été prises en octobre 1911 et sont attribuées à Lewis Wickes Hines. Elles proviennent des collections de la National Child Labor Commitee Collection disponible sur le site de la Library of Congress. Les légendes des photographies sont celles qui sont indiquées sur le site de la collection de la NCLC.

02379v

Référence Joseph Boucher, 472 Moody, smallest boy in picture, appears 12 years old. Works in the mill-room. His father is boss of another room. Frank Matley next in right end of picture lives at 25 Rod St., been in mill-room No. 12 for 1 1/2 years. Location: Lowell, Massachusetts. Octobre 1911.
02378r

Alexander Durand, 35 Tucker Street, next boy in middle of picture appears 12 years old. Is in mill room No. 2. Joseph Courtois, 33 Tucker St., at the right Alex. appears about 13 years old. Works in the spinning room. Majorie Bonclair, at left of Alex. see 2592. Location: Lowell, Massachusetts. Octobre 1911.

02376r

Alber Therien at right end of picture, 30 Salem Street, appears 13 years old, has been 4 weeks in spinning room No. 9, on the fourth floor of the Lawrence mills. Joseph Guerard, left hand end of picture, 21 Perkins Street, appears 12 years old, has worked 12 months. Neither speaks nor understands English. Location: Lowell, Massachusetts. Octobre 1911

Ressources internet supplémentaires sur l’histoire des Canadiens français à Lowell

Les Canadiens-français de Lowell, Mass. [microforme] : recensement, valeur commerciale, valeur immobilière, condition religieuse, civile et politique, noms et adresses, suivis de la constitution et des règlements de l’Union Franco-Américaine, Lowell, Mass. (1896)

http://www.archive.org/details/cihm_00987

Mill Life in Lowell 1820-1880
Introduction

http://library.uml.edu/clh/mo.htm

Center for Lowell History – University of Massachusetts

http://library.uml.edu/clh/index.Html

Je vous recommande particulièrement la section Oral History. On y retrouve des transcriptions d’entrevues de résidants de Lowell qui ont travaillé dans les usines de la ville, dont celle de monsieur Roland Larochelle, d’origine canadienne-française.

Billets reliés: