100 Polonaises viennent travailler à Saint-Georges-de-Beauce [mai 1947]

Extrait de l’Action catholique, 30 mai 1947

LES JEUNES POLONAISES ACCUEILLIES A ST-GEORGES

St-Georges de Beauce, 30 – (BUP). – La population hospitalière de St-Georges de Beauce a accueilli aujourd’hui à bras ouvert le premier groupe de 40 jeunes Polonaises arrivées ici, la nuit dernière, pour travailler à la filature de M. Ludger Dionne, député de Beauce au Parlement.

En dépit de l’heure avancée de la nuit (1 heure du matin), des Beauceronnes ont distribué des rafraîchissements aux Polonaises à leur descente de l’autobus qui les avait transportées de Bangor, au Maine. Les 40 Polonaises ont fait le voyage de Francfort, Allemagne, à Bangor, en avion.

John Adams, administrateur de la filature Dionne de St-Georges, a déclaré à la  »B.U.P » que les jeunes immigrantes étaient heureuses et pleines d’enthousiasme pour leur nouvelle patrie. Adams a ajouté que les jeunes filles auront des vacances de dix jours pour s’acclimater et il doute qu’elles soient employées à la filature avant deux semaines. Les dirigeants de la filature et des religieuses, qui prendront soin des Polonaises, formaient la majorité de la foule qui accueillit les jeunes filles à leur arrivée. On sait que 60 Polonaises viendront travailler bientôt à St-Georges.

MONTREAL, 30 (BUP). – 34 jeunes Polonaises, qui constituent le second groupe d’un total de 100 que M. Ludger Dionne s’est engagé à faire venir au Canada pour travailler dans sa filature de St-Georges de Beauce, survolaient aujourd’hui l’Atlantique et elles sont attendues à Montréal cet après-midi.

Premier groupe de Polonaises arrivées à St-Georges de Beauce. Extrait de l’Action catholique, 31 mai 1947,

Les 34 Polonaises font le voyage de Francfort, en Allemagne, à bord d’un appareil d’Air-Canada. Un premier groupe de 40 est arrivé par avion hier au Maine et le reste du voyage jusqu’à St-Georges de Beauce s’est effectué en autobus. Ces 40 premières Polonaises sont arrivées à St-Georges la nuit dernière. Le coût du transport des 100 Polonaises est de $45,000 et il est entièrement défrayé par M. Ludger Dionne, député de Beauce aux Communes. Les 26 dernières Polonaises sont attendues demain à Montréal.

L’Action catholique, 4 juin 1947

A lire:

Cent Polonaises ont débarqué à Saint-Georges il y a 65 ans, L’Éclaireur-Progrès, 22 septembre 2012.

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La dernière opération est,  paraît-il, fort nuisible aux ouvriers qui fabriquent ces allumettes; on observe généralement dans les manufactures de ce genre, que les émanations phosphorées qui s’en dégagent, occasionnent des bronchites plus ou moins intenses, la chute des dents et la carie de la mâchoire inférieure.

Extrait de La Vallée de l’Outaouais… par Joseph Tassé, 1873.

Dans les fabriques d’allumettes au phosphore ordinaire, il faut avoir soin que la ventilation soit bien régulièrement établie. Les vapeurs de phosphores déterminent, à la longue, une horrible maladie, la nécrose de la mâchoire. J’ai vu, il y a deux ans, une pauvre jeune fille atteinte de cette maladie qu’elle avait contracté dans une fabrique de Beauport; elle en est morte il y a quelques mois.

Extrait de Mélanges historiques, littéraires et d’économie politique par Hubert Larue, 1881

Les allumettières, ces femmes qui fabriquaient les allumettes, s’exposaient à plusieurs dangers. Le problème provenait du phosphore blanc qui était utilisé. Très inflammable, il dégageait des vapeurs qui s’avéraient toxiques à la longue. Cela pouvait causer la nécrose maxillaire. À l’époque, on ne pouvait pas faire grand-chose pour soigner cette maladie, sinon enlever l’os atteint (le plus souvent la mâchoire inférieure). Ce n’est qu’en 1912 qu’on a interdit l’utilisation du phosphore blanc au Canada. Pour fabriquer les allumettes, on a alors privilégié l’emploi du phosphore rouge, beaucoup plus sécuritaire.

La plus grande fabrique d’allumettes de l’époque au Canada, l’usine E. B. Eddy de Hull. Le Canadien, 12 janvier 1880

La toponymie hulloise commémore le souvenir des allumetières grâce au Boulevard des Allumetières. Aussi, Marie-Paule Villeneuve a publié en 2005 le roman Les demoiselles aux allumettes.

Bibliographie

Hélène Buzzetti. Un lieu, un nom – Le boulevard des Allumettières, un hommage aux ouvrières de Hull. Publié dans Le Devoir (en ligne) le 20 juillet 2011.

Réseau du patrimoine gatinois. [En ligne] Hull et les allumettes [Page consultée le 24 avril 2012] Adresse URL

Raymond Ouimet, <<L’enfer du travail aux Chaudières>> Revue Histoire Québec, Juin 2005 Volume 11 Numéro 1.

Hubert Larue. Mélanges historiques, littéraires et d’économie politique. Garant et Trudel, Québec, 1881, 296 pages.

Joseph Tassé. La Vallée de l’Outaouais, sa condition géographique, ses ressources agricoles et industrielles, ses exploitations forestières, ses richesses minérales, ses avantages pour la colonisation et l’immigration, ses canaux et ses chemins de fer. E. Sénécal, Montréal, 1873, 66 pages.

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