La Patrie, 28 août 1916
M. H. BOURASSA DANS LE DEUIL
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SON PÈRE M. NAPOLÉON BOURASSA, AUTEUR ET ARTISTE, PEINTRE, EST DÉCÉDÉ À LACHENAIE, A L’AGE DE 89 ANS
__Napoleon Bourassa et sa femme, Azélie Papineau (fille de Louis-Joseph) v. 1860-1864 Credit: James-Louis Demers / Bibliothèque et Archives Canada / PA-182344 et e008302187-v8
M. Napoléon Bourassa, auteur, artiste-peintre, architecte, et père de M. Henri Bourassa, directeur du « Devoir » est décédé hier à Lachenaie, où il était aller passer la belle saison, à l’âge avancé de 89 ans. C’est une figure remarquable de la vieille époque qui disparaît et laisse un sillon derrière elle.
Né à L’Acadie, Québec, le 21 octobre 1827, il fit ses études au petit séminaire de Saint-Sulpice, Montréal, et épousa en 1857 Marie-Julie-Azélie, fille de feu l’hon. L. J. Papineau, le célèbre homme d’Etat canadien. Il étudia le ddroit pendant un certain temps, puis les arts sous feu Théophile Hamel, de Québec, et à Toronto, et alla subséquemment poursuivre pendant trois ans ses études artistiques à Florence et à Rome. A son retour au Canada, il décora la chapelle de l’asile Nazareth, la chapelle de Notre-Dame de Lourdes à Montréal, et alla demeurer dans la Nouvelle-Angleterre où il décora l’église Sainte-Anne à Fall River, Mass., laissant dans ces oeuvres, l’empreinte de ses grandes qualités de peintre décorateur. Plus tard, il se consacra à l’architecture et fut l’auteur de plusieurs plans d’église qui furent exécutés tant au Canada qu’aux États-Unis. Il fut un des membres du Conseil des Arts et Manufactures de la Province de Québec et choisi en 1880 par le marquis de Lorne, aujourd’hui le duc d’Argyll, comme membre de l’Académie Royale des Arts, qui fut fondée à cette époque. En 1882, il était élu président de la société Saint-Jean-Baptiste.
Le Manoir Papineau à Montebello vers 1865.Mention de source: Napoléon Bourassa (attribué à), fonds Napoléon Bourassa, Bibliothèque et Archives Canada, e010859374.
M. Napoléon Bourassa s’occupa avec talent de littérature. Il a laissé d’intéressants souvenirs de voyages et publié en 1875 un roman de moeurs acadiennes intitulé « Jacques et Marie », dans lequel il a raconté dans un style impressionnant l’histoire de la dispersion des Acadiens. Il est aussi l’auteur d’une conférence intitulée « Nos grand-mères », et de plusieurs nouvelles qui ont eu leur heure de célébrité.
M. Bourassa laisse un fil et trois filles: M. Henri Bourassa, Mme T. H. Chauvin, épouse de M. le juge Chauvin, et Mlles A. et T. Bourassa.
La dépouille mortelle sera exposée mardi chez son gendre, M. le Juge Chauvin, 103 rue Sherbrooke-Est. Les funérailles auront lieu mercredi matin à 9.30 en l’église du Saint-Enfant-Jésus.
Le convoi funèbre partira de la résidence mortuaire à 9 heures précises.
L’inhumation aura lieu jeudi dans le tombeau de la famille à Montebello.
Pour en savoir plus: Dictionnaire biographique du Canada
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